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Les urgences de Mayotte se préparent à encaisser des vagues avec des effectifs limités

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Alors qu’associations et syndicats de police s’inquiétaient le mois dernier des conséquences sanitaires qu’impliquait la réouverture du centre de rétention administrative, les derniers ours viennent leur donner raison. Plusieurs cas de coronavirus y ont en effet été détectés, sans que les mesures nécessaires à contenir la propagation du Covid-19 ne soient prises.

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Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

Alors que la situation sanitaire se dégrade drastiquement en métropole, le centre hospitalier de Mayotte subit des poussées de cas de Covid-19. Des augmentations ponctuelles qui poussent les urgences et la réanimation à réagir très rapidement sur une période courte… avec des effectifs sensiblement restreints. 

Aux urgences, la situation anxiogène d’il y a encore quelques mois semble être un lointain souvenir. Les bâches de la filière respiratoire installées à l’entrée laissent désormais la place libre aux pompiers et aux ambulanciers qui ont repris leurs bonnes vieilles habitudes. De quoi laisser présager un avenir plus radieux qu’en Hexagone, où la situation sanitaire se dégrade au fil des jours ? Pas vraiment, puisqu’en interne, des réunions de crise se tiennent chaque semaine dans l’enceinte du centre hospitalier de Mayotte pour dresser un état des lieux de l’épidémie (l’agence régionale de santé comptabilise 291 nouveaux cas sur la semaine du 1er au 7 novembre pour 13 hospitalisations, dont 2 réanimations) et finaliser le plan rebond dans le but de répondre à une montée en puissance le moment venu. Aujourd’hui, sur les 182 dossiers traités quotidiennement par le SAMU, entre 5 et 8 concernent le Covid-19.

Et face à cette éventualité, ou plutôt ce risque, se pose aujourd’hui la question des effectifs, notamment chez les infirmiers. Depuis fin juin, certains soignants croquent à pleines dents leurs congés tant mérités. Tandis que d’autres quittent définitivement l’île aux parfums. Et ce sont ces départs sans retour qui créent le plus grand souci à l’heure actuelle. « Tout un tas d’infirmiers, d’origine métropolitaine, en poste depuis un, deux ou trois ans, ont terminé leur contrat. Un certain nombre avait prévu de ne pas rempiler. Et ceux qui hésitaient ont préféré rentrer chez eux pour des raisons diverses », confie Christophe Caralp, le chef de pôle URSEC. « En temps normal, nous les remplaçons, mais la situation actuelle du Covid fait que nous avons plus de mal à recruter à Mayotte parce que nous sommes loins de la métropole, les gens sont plus réticents à se déplacer dans un département d’Outre-mer, et parce qu’il y a une incertitude vis-à-vis du virus. »

Contrat à court terme vs recrutement à long terme

Deux autres facteurs rentrent également en ligne de compte. Le premier est l’impossibilité de voyager convenablement dans la région de l’océan Indien, en raison du flou artistique de l’espace aérien. Les visites dans les pays voisins représentent l’un des atouts majeurs du CHM lorsqu’il s’agit de faire pencher la balance du côté du 101ème département. Le second est l’approche des fêtes de fin d’année. Les personnels préfèrent s’engager après ces échéances pour des raisons familiales. Conséquence : « Nous avons rappelé sur des contrats très courts des anciens de chez nous, qui connaissent très bien la maison, pour nous prêter mains fortes, notamment au SMUR et en réanimation. » À la différence des urgences qui privilégient le recours aux heures supplémentaires. « Pour le recrutement à long terme, nous sommes dans une phase intermédiaire. Nous espérons recruter d’ici début janvier pour retrouver notre roulement habituel », souligne Christophe Caralp, qui jongle avec son personnel à disposition pour faire tourner les évacuations sanitaires et le caisson hyperbare (installation pour le traitement des plaies).

Concernant l’évolution de l’épidémie sur le territoire, les dernières semaines démontrent que l’activité du coronavirus évolue par vagues successives. « Nous en avons connue une il y a à peu près trois semaines », concède Christophe Caralp, qui s’attache alors à renforcer temporairement les services en première ligne pour pouvoir s’adapter aux besoins avant de reprendre un rythme plus classique. Le crédo se résume ainsi : « Être souples et très réactifs ! » Une adaptation de tous les instants qui doit aussi prendre en compte l’épuisement des uns et des autres. « Nous devons trouver le bon dosage », martèle le chef de pôle. Et en cas de durcissement des « poussées », « il faudra monter en puissance sur la durée et installer des filières plus pérennes, comme celle à l’accueil, voire même déprogrammer des activités ».

Le CHM doit donc résoudre une équation à plusieurs inconnues. Si le service réanimation peut se targuer d’avoir accueilli neuf infirmiers la semaine passée, ces derniers ne sont pas encore autonomes. « Il faut deux mois pour qu’ils soient formés, donc nous sommes encore fragiles », précise Christophe Caralp. Cette période de transition demande alors de mixer les plannings des anciens et des nouveaux. En conclusion, il apparaît évident de retarder au maximum l’arrivée de cette « deuxième » vague pour que les effectifs soient en nombre suffisant et opérationnels sur le terrain. En espérant un éventuel renfort de la réserve sanitaire. « Paris nous écoute, mais comme nous ne sommes pas les plus critiques, nous ne sommes pas prioritaires. » Le compte à rebours est lancé…

 

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