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Les Faszoi promettent une mobilisation “sereine et organisée” sur le territoire de Mayotte

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Alors que le porte-hélicoptères Mistral doit faire son entrée d’ici jeudi dans les eaux du 101ème département avec à son bord, pas moins de 300 tonnes de fret, le général Yves Métayer, commandant des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (Fazsoi) et le capitaine de vaisseau Vincent Sébastien font le point sur le soutien – essentiellement logistique – que les militaires comptent apporter à Mayotte durant la crise.

“Nous avons à cœur d’agir avec le plus de sérénité et d’organisation possible”, explique en préambule le général Métayer. Avant de lister les différents secteurs d’appui sur lesquels les Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (Fazsoi) comptent intervenir. Que ce soit par les airs, la mer ou sur terre. “Pour la composante terrestre, c’est le détachement de la Légion étrangère de Mayotte qui contribue à une opération humanitaire de distribution de denrées, c’est le 2ème RPIMA qui s’engage pour aller chercher des stocks de masques et les sécuriser ainsi que de participer également à des opérations de distribution. Pour la composante aérienne, c’est un CASA de l’escadron de transport qui a réalisé une première rotation au profit de Mayotte la semaine dernière, c’est également des travaux qui visent à trouver des solutions techniques pour qu’un tel avion en version évacuation médical soit capable de prendre en charge un ou deux patients en réanimation atteints du Covid”, détaille-t-il, ajoutant que sur ce dernier point, il s’agit “d’un vrai défi technique, mais que nous sommes en passe de relever”.

Mais c’est bien en mer, avec les immenses capacités du porte-hélicoptères, deuxième plus gros bâtiment après le Charles-de-Gaulle, que se joue un point des plus cruciaux dans l’assistance à notre territoire. “Au niveau maritime, on note la mobilisation du Champlain qui a pu livrer ces derniers jours un stock d’oxygène pour le territoire. La frégate Nivôse y est également déployée et bien évidemment, il y a cet élément essentiel pour nous dans le cadre de notre action qui est la mission Jeanne-D’Arc présente dans la zone avec le PHA Le Mistral et qui nous apporte toute une palette de capacités très polyvalentes”, assure encore le général Métayer.

Si nombre d’observateurs ont pu déplorer que le navire ne puisse opérer de soutien médical en l’absence de configuration de type navire-hôpital, le Mistral opérera toutefois une mission majeure pour le département. “Nous avons en plus de différentes capacités, d’immenses possibilités de chargement, jusqu’à mille tonnes, avec ce bâtiment, et c’est la raison pour laquelle nous avons accosté le 10 avril à La Réunion pour charger entre 200 et 300 tonnes de fret au profit de Mayotte dans le cadre de l’opération Résilience”, explique ainsi le capitaine de vaisseau et commandant de la mission Jeanne-D’Arc, Vincent Sébastien.

Objectif n° 1 : assurer l’approvisionnement de Mayotte

“Les liaisons aériennes ont été interrompues entre Mayotte et la métropole, le trafic maritime mondial est fortement perturbé et donc pour un territoire comme Mayotte, les perturbations sont assez rapides”, rappelle de son côté le commandant des Fazsoi au retour de quelques jours passés sur le département où il a pu notamment s’entretenir avec le préfet. “C’est la raison pour laquelle nous avons mis un pont aérien entre La Réunion et Mayotte, mais celui-ci ne sera peut-être pas capable de répondre à tous les besoins. En utilisant la capacité logistique considérable du porte-hélicoptères, l’idée était d’offrir un maximum d’autonomie au territoire, car alors que nous chargeons 300 tonnes sur le Mistral, le pont aérien, lui, n’a qu’une capacité de 30 tonnes par semaine. Mais c’est une logistique complémentaire, car il y a des produits pour Mayotte qui doivent être réapprovisionnés tous les trois jours dans le domaine santé”, détaille encore le général Métayer.

Eau, denrées, gel hydroalcoolique, masques de protection ou encore matelas ont ainsi fait leur entrée en masse dans les cales du Mistral. Sans que le volet sanitaire ne soit envisagé. “L’emploi aujourd’hui prioritaire du Mistral est avant tout logistique, l’emploi sanitaire, lui, n’a pas été mis en avant, car pour l’heure le navire n’est pas configuré pour prendre en charge des patients Covid, en particulier des patients en réanimation”, appuie le capitaine de vaisseau, rejoint par le général Métayer pour qui le Mistral “ne présente pas d’intérêt pour faire la bascule entre les deux territoires pour des patients en réanimation au vu de la durée de transit (trois jours), voire présenterait des risques”, tout en rappelant que le navire pourrait éventuellement se projeter en mer et opérer la bascule avec ses hélicoptères. “Ce qui a été réalisé avec le PHA Tonnerre entre la Corse et la métropole n’est pas reproductible. Par ailleurs, il serait encore plus paradoxal de prendre des capacités des structures hospitalières de Mayotte ou de La Réunion pour équiper le Mistral. C’est plutôt par la voie aérienne que cette opération est la plus pertinente”, soutient encore le général Métayer.

Le 101ème département au cœur des attentions des Fazsoi

Quoi qu’il en soit, c’est vers le 101ème département que les regards des forces armées dans la zone se tournent aujourd’hui en priorité. “Vous avez compris que l’emploi du PHA pour le moment, c’est depuis La Réunion au profit de Mayotte. On utilise ce premier territoire, ses structures portuaires, économiques et industrielles pour réaliser une projection de capacités logistiques au profit de Mayotte. Aujourd’hui, le PHA est donc utilisé au profit de Mayotte, car pour l’heure, le territoire de La Réunion n’a pas de difficultés dans ce domaine-là. S’agissant de l’appui santé, nos capacités sont nettement plus limitées. Notre aide s’articule avant tout sur le volet logistique, mais aussi par des travaux avec les autorités sanitaires qui doivent permettre d’anticiper quels pourraient être les besoins lourds en matière de santé dans les semaines à venir et comment les armées pourraient se mobiliser dans ce cadre”, explique le commandant des Fazsoi.

Autre défi pour les troupes du général Métayer : poursuivre les missions de protection, car le “contexte sécuritaire, lui, évolue peu”. “On ne peut pas relâcher la vigilance durant le temps de la crise, il faut donc mener conjointement les deux, c’est-à-dire prendre tout un panel de dispositions pour protéger nos capacités et poursuivre nos missions sans être contraints dans les semaines à venir par une éventuelle épidémie en interne”, souligne ainsi Yves Métayer. Autant d’éléments à prendre en compte donc, dans une organisation que le militaire assure sereine.

 

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