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Le covid-19 n’arrange pas les affaires de l’offre médico-sociale à Mayotte

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Si le confinement a pu être une partie de plaisir pour certains habitants, ce n’a pas été le cas pour les personnes en situation de handicap et les personnes âgées. Un public dépendant et fragile pris en charge par le secteur médico-social. Une réorganisation de l’offre a été indispensable pour limiter la casse sur un territoire, où le nombre de structures ne répond toujours pas à la demande croissante.

Demande exponentielle, structures insuffisantes, etc. : lorsqu’il s’agit de dresser le portrait du secteur médico-social, Mayotte a plus qu’un train de retard avec la métropole. « L’offre se développe doucement depuis 2012, avec des créations d’établissement. Aujourd’hui, nous comptons environs 700 places pour accueillir les personnes en situation de handicap – enfants, adolescents et adultes de moins de 60 ans – et les personnes âgées », résume Mayssoune Idaroussi, la responsable de l’unité médico-sociale à l’Agence régionale de santé (ARS). Sur l’île aux parfums, il n’existe à l’heure actuelle qu’une douzaine de structures sur le territoire pouvant accueillir un tel public. Alors comment continuer à s’occuper de lui lorsque la période de confinement impose un retour à la maison ? « Nous avons mis en place un système de visite à domicile, c’est-à-dire que nous avons demandé aux établissements agréés de suivre les usagers par voie téléphonique pour connaître leurs besoins et d’envoyer un professionnel de santé au domicile en cas de nécessité. »

À titre d’exemple, le service de soins infirmiers à domicile de la Croix Rouge intervient auprès de 40 personnes âgées et de 17 en situation de handicap, tandis que sept autres services d’aides à domicile prennent en charge les actes essentiels de la vie. Et face aux risques de contagiosité, pas question de lésiner sur les moyens ! « Notre accompagnement au sein de l’ARS se situe surtout au niveau de dotations hebdomadaires en masques et en surblouses, car les contacts peuvent être rapprochés », souligne Mayssoune Idaroussi. Autre décision d’urgence prise en cette période de Covid-19 : la réquisition de l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) Mar’Ylang de l’association Mlezi Maore, situé à Kahani, en établissement ressource pour isoler les jeunes lorsque l’un de leurs parents contracte le virus. Une mesure drastique, mais indispensable dans le but de les préserver et de casser les chaînes de transmission.

Un confinement difficilement compréhensible

De son côté, Razafina Oili, la directrice de l’association pour les déficients sensoriels de Mayotte (ADSM), élabore dès le début de la crise, en lien avec l’ARS, un plan bleu qui permet à la structure d’accueil de maintenir un service minimum. Avec entre autres 40 déficients auditifs et 36 déficients visuels, dont 15 enfants de la Lune, âgés de 0 à 20 ans, la tâche s’annonce complexe. « Ils ont besoin de beaucoup d’attention, car ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent rester à la maison, pourquoi ils doivent respecter les distanciations, pourquoi ils ne peuvent plus venir aux activités les mercredis et samedis », relate-t-elle. Alors pour garder le contact, l’association suit un protocole très précis : des rencontres peuvent s’organiser sur rendez-vous et au domicile, en s’assurant qu’une prise de température soit réalisée avant chaque déplacement. Sur le terrain, une trentaine d’encadrants, composée d’éducateurs spécialisés, de psychologues et d’animateurs, se charge de récupérer les cours pour les familles qui ne peuvent se déplacer, de distribuer les bons alimentaires, ou encore de ramener les médicaments pour que chacun puisse bénéficier de son traitement. « Nous avons sensibilisé les parents au début du confinement pour leur expliquer les règles à suivre. Mais certains n’acceptent pas de ne pas avoir de soutien à la parentalité. » C’est la raison pour laquelle l’association planche déjà sur un plan de reprise. En ligne de mire, le début du mois de juillet, pour relancer l’apprentissage de la langue des signes française dans le but de permettre une meilleure communication au sein même du foyer.

Quoi qu’il en soit, cette période met d’ores et déjà en exergue l’impact de la crise sur l’offre médico-sociale à Mayotte. « Nous nous rendons bien compte que la demande existe, donc il faut continuer à sortir de terre des établissements spécialisés pour augmenter le nombre de prises en charge », résume Mayssoune Idaroussi, la responsable de l’unité médico-sociale à l’ARS, qui souhaite sauter sur l’occasion pour mettre en place des solutions viables et pérennes qui étaient jusqu’alors, simplement, en réflexion pour l’avenir. Seul motif de satisfaction de ces trois derniers mois ? « Nous n’avons eu aucun usager infecté par le Covid », assure-t-elle, en attendant que les personnes en situation de handicap et les personnes âgées retrouvent un semblant de normalité…

Mlezi Maore, toujours sur le pied de guerre

Si les dispositions de lutte contre la propagation du Covid-19 impactent de manière très directe ses associations et établissements, Mlezi Maore a élaboré des plans de continuité de l’activité tout au long de la crise sanitaire. Ainsi, l’institut médico-éducatif et le service d’éducation spécialisée et de soins à domicile du pôle Handicap ainsi que le service d’action éducative en milieu ouvert du pôle Jeunesse ou encore le service de tutelles du pôle Solidarité sont en ouverture aménagée. « L’évaluation de la situation de chaque usager a été réalisée, des contacts réguliers sont assurés et des visites à domicile sécurisées sont programmées en cas de nécessité », précise l’association. Des distributions de bons alimentaires ont été assurées aux enfants du pôle Handicap qui ne pouvaient plus être accueillis dans les unités et qui, de facto, ne bénéficiaient plus des déjeuners quotidiens sur place, ainsi qu’à tous les publics qui en avaient besoin sur l’ensemble des communes du Sud. À ce jour, Mlezi Maore attend le feu vert de l’ARS et de la préfecture pour l’accueil des enfants. En attendant, les professionnels de santé poursuivent les visites à domicile et les prises de nouvelles par téléphone.

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