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Mayotte : l’impact économique du confinement en 10 chiffres clés

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Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

Les chiffres qui rendent le confinement compliqué à Mayotte

On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

Rachat de Vindemia par GBH : la grande distribution de Mayotte face à la menace d’une concentration inédite

Réunion au sommet ce lundi, entre les différents acteurs économiques et politiques du 101ème département, alors que le rachat de Vindemia, filiale de Casino, par GBH, qui détient 11 magasins Carrefour, doit avoir lieu le 1er juillet. Pour l’instant, ni l’Autorité de la Concurrence, ni le Conseil d’État ne se sont prononcés contre l’opération. Mais après La Réunion, c’est au tour des acteurs mahorais de s’inquiéter de ses conséquences pour la vie économique locale.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s'inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ? 

 

Alors que l’état d’urgence sanitaire risque d’être prolongé jusqu’au 30 octobre à Mayotte, les chiffres sur l’impact des mesures de confinement sont déjà sans appel pour le monde économique. Et l’île aux parfums pourrait bien garder longtemps les stigmates de cette crise inédite.

Pêcheurs, agriculteurs, taxis, restaurateurs, auto-écoles, et tant d’autres… On peut dire que la crise du Covid-19 n’a épargné personne. Et à peine les mois de confinement commencent-ils à s’estomper derrière nous, qu’il faut déjà compter les morts. Si Mayotte n’a pas connu, comme en métropole, la vague épidémique tant redoutée, c’est bien un petit tsunami qui guette en tout cas le monde économique. Dans ce contexte, la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 30 octobre, adoptée à l’Assemblée nationale le 17 juin dernier, avait peu de chances de faire des heureux. Surtout parmi les entreprises mahoraises, dont certaines, comme les hôtels ou les restaurants, sont encore fermées au public alors que les jet skis et autres coques de bateau s’amusent déjà sur les eaux claires du lagon. “Dans le secteur de l’hôtellerie, le maintien de l’état d’urgence jusqu’en octobre pourrait provoquer une vague de licenciements sans précédent, pouvant selon nos estimations décapiter plus de 50% des emplois que nous portons. Cela implique que nombre d’entreprises n’auront eu d’autres choix que de « mettre la clef sous la porte””, a ainsi mis en garde l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte (UMIH976). Alors que Mayotte arbore toujours cette couleur orange, signe d’une circulation active mais modérée du virus, l’économie elle “entre en zone rouge”, écrivent encore les professionnels de l’hôtellerie. Vraie prédiction ou discours alarmiste ? Toujours est-il que les statistiques rapportées depuis la mise à l’arrêt de l’économie le 16 mars dernier, ont de quoi faire tourner la tête. Tour d’horizon en 10 chiffres clés, d’une économie à bout de souffle.

68%

Soit presque les trois quarts des entreprises qui ont fermé leurs portes dès le 16 ou le 17 mars ! Le constat a été dressé par la BGE, qui a mené depuis quasiment les débuts du confinement une enquête auprès de ses adhérents (l’étude a recueilli 132 réponses). L’organisation accompagne des entrepreneurs dans la création et le développement de leur projet. Or, ces jeunes structures risquent de pâtir particulièrement de la crise. “Au moment de l’enquête, 54% d’entreprises ont déclaré être actuellement en difficultés financières à cause du confinement, à ce jour il s’agit de 87% des entreprises qui sont en réelles difficultés”, détaille l’enquête. Des situations critiques qui s’expliquent aussi par des charges courantes mettant en péril leurs reprises d’activité ou encore des dettes auprès de fournisseurs ou d’établissements bancaires. À noter que ces chiffres rejoignent peu ou prou ceux de l’enquête menée par la CCI entre le 30 mars et le 30 avril. Sur les 621 entreprises répondantes, 62% avaient dû fermer leur entreprise à cause du confinement et plus de la moitié des sociétés avaient subi une perte de chiffre d’affaires supérieure à 70%.

-60,6%

C’est la perte de chiffre d’affaires des entreprises du tourisme, de l’hébergement marchand et de la restauration de Mayotte, entre les mois de mars 2019 et mars 2020. Le chiffre, issu d’une étude menée par l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (ADIM), avec le comité départemental du tourisme, le MEDEF, la CCI et l’UMIH, est revenu sur la table avec l’annonce de la prolongation de l’état d’urgence à Mayotte. Et ce sont les élus qui se sont emparés du sujet pour demander au gouvernement des mesures plus souples. Dans un courrier adressé samedi à Édouard Philippe, le président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani a ainsi souligné le “coup dur porté à Mayotte” par cette décision, “à un moment où il est primordial de relancer l’économie locale”.

6,3 millions

Au 1er juin, l’aide du fonds de solidarité a alimenté les comptes de 4.407 très petites entreprises (TPE), jusqu’à 1.500 euros chacune. Soit un coup de pouce de 6,3 millions d’euros, versé par l’État. Cette aide, plutôt salutaire à Mayotte, devait s’accompagner d’un fonds de soutien complémentaire du Département, doté d’un million d’euros. Mais la rigidité des critères d’attribution de l’aide de la collectivité, longtemps conditionnée à la présentation d’attestations fiscales et à un refus d’un prêt garanti par l’État (PGE), n’a pour l’instant recueilli qu’une quinzaine de dossiers. Les entreprises mahoraises se sont davantage tournées vers les autres dispositifs mis en place par le Département, comme le fonds de soutien départemental ou le prêt d’honneur.

3.068

C’est le dernier bilan du conseil départemental : 3.068 dossiers ont été réceptionnés pour le fonds de soutien spécialement dédié à Mayotte. Parmi eux, 1.071 ont été instruits et validés. Les heureux élus devront recevoir leur paiement dans les deux prochaines semaines. Quant au prêt d’honneur du Département de 30.000 euros, doté initialement de 3 millions d’euros, la totalité de l’enveloppe a déjà été engagée, et les dossiers sont en cours d’instruction.

1.428

Il s’agit du nombre d’entreprises retenues pour bénéficier du dispositif d’activité partielle, d’après le dernier bilan disponible de la préfecture. Cela représente un total de 13.549 salariés, indemnisés grâce à cette aide de l’État qui vise à éviter les licenciements. En tout, plus de 10 millions d’euros ont ainsi été versés rien qu’à Mayotte. Une jolie enveloppe, qui devrait, au moins pour un temps, anesthésier l’économie et éviter de gonfler les chiffres du chômage.

9.500

Voilà un chiffre assez révélateur pour un autre pan de l’économie qui a aussi souffert de la crise : le secteur informel. À Mayotte, ces entreprises inconnues de l’administration fiscale, estimées par l’Insee en 2015 aux ⅔ des entreprises marchandes représentent certes peu de richesses, mais elles concernent une part importante de la population. Résultat, tandis que les vendeuses de bord de route disparaissaient des coins d’ombre et des ronds-points, le nombre de familles qui se pressaient aux portes des CCAS et des associations ne cessait, lui, d’augmenter pendant la crise. D’après un point étape effectué par la préfecture le 30 avril dernier, 9.500 familles avaient obtenu des aides alimentaires pendant le confinement. Un chiffre en nette augmentation par rapport au nombre habituel de ménages bénéficiaires (environ 5.500), en dehors de la période Covid, recensés par les centres communaux d’action sociale.

-18%

C’est peut-être l’indicateur le plus rassurant pour l’économie mahoraise. La baisse de l’activité, mesurée en mai par l’INSEE, est à Mayotte, presque deux fois moins forte que celle constatée au niveau national (33%). Prudence toutefois : ce chiffre s’explique surtout par la structure de l’économie locale, où les services non marchands (l’administration, l’emploi public) pèsent deux fois plus lourd dans le PIB (52%) qu’en France (22%). Au niveau du secteur marchand, les chiffres de Mayotte rejoignent ceux des autres collectivités et du global, avec 35% de chute d’activité. Et sans surprise, la construction et l’hébergement-restauration sont les deux secteurs les plus touchés, avec une perte de 90% de leur activité par rapport à la normale, au moment de la note de l’Insee en tout cas. Si aujourd’hui, la plupart des chantiers ont pu redémarrer, il n’en va pas de même pour les hôtels…

5 à 10%

Le redémarrage de l’économie ne se fera pas en trombe. Et au niveau de la construction, les professionnels estiment à 5 à 10% pour chaque chantier la hausse des coûts générés par la crise sanitaire. Gestes barrières obligent, les entreprises ont dû s’adapter, pour équiper leurs employés en masques, gels ou solutions hydroalcooliques. Sans parler du respect des distances de sécurité, qui implique de prévoir davantage de voitures, et moins de personnes en même temps sur site. Résultat, la productivité n’est pas au rendez-vous, alors même que 100% des entreprises de BTP mahoraises (d’après les chiffres remontés par la Fédération mahoraise du bâtiment et travaux publics (FMBTP) auprès de ses adhérents), ont repris du service. “Sur les chantiers où les marges sont assez faibles, la situation pourrait se corser”, résumait le 9 juin dernier Julien Champiat, le président de la fédération, à Flash Infos.

3949

En voilà un qui pourrait se révéler bien utile dans les semaines et les mois à venir. Le numéro de Pôle emploi vient tout juste d’être déployé lundi à Mayotte. Désormais, ces quatre chiffres permettent à toute personne sur l’île d’être mise en contact directement avec un conseiller, pour obtenir des renseignements ou des attestations, ou encore procéder à son actualisation. Avant cette nouveauté, le numéro renvoyait à un automate pour traiter la demande. Une évolution qui ne sera pas de trop, dans un territoire où à peine 35% des foyers sont équipés d’Internet… Avec d’ailleurs pour conséquence indirecte la baisse des nouvelles inscriptions, alors même que les entreprises subissent de plein fouet la crise. En effet, les agences de Pôle emploi ayant été fermées jusqu’à ce lundi, le nombre de nouveaux inscrits équivaut à peine à un tiers des volumes effectués l’année dernière à la même période. “Mais c’est une information qui ne recouvre aucune réalité économique car

nous étions fermés”, insiste Jean-Christophe Baklouti, le directeur régional de Pôle Emploi. Ce nombre risque donc bien de repartir à la hausse dans les prochaines semaines, entre les inscriptions tardives et celles liées aux licenciements et aux fins de contrat.

2.650

C’est le joli chèque signé par le groupe Sodifram en mai. En tout, l’entreprise de distribution a offert aux soignants 132.500 euros, sous la forme de 2.650 bons d’achats de 50 euros. Un geste “sans précédent”, saluait Balahachi Ousseni, le secrétaire départemental de l’UI CFDT Mayotte et représentant du personnel hospitalier. Il faut dire que la grande distribution est peut-être l’un des rares secteurs à avoir pu garder la tête hors de l’eau pendant la crise…

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