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Gestion de crise : « Il faut deux cycles d’incubation pour analyser les conséquences de la levée du confinement à Mayotte »

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Depuis le 15 mars, le 101ème département sort progressivement de ses cinq semaines de confinement. Si les taux de positivité et d’incidence retrouvent des standards nationaux, la tension en réanimation reste encore élevée. Malgré tout, le centre hospitalier de Mayotte reprend petit à petit ses activités. Dans les prochains jours, les services des urgences et de médecine doivent reléguer le Covid au second plan et retrouver un semblant de normalité. Entretien avec Christophe Caralp, chef du pôle Ursec et directeur médical de crise depuis le 28 février.

Flash Infos : Les cinq semaines de confinement semblent porter leurs fruits si l’on regarde les chiffres du Covid, avec des taux d’incidence et de positivité de respectivement 110.6 et 8% au 23 mars 2021. Ces baisses drastiques se ressentent-elles également au sein du centre hospitalier de Mayotte, en l’occurrence aux urgences et en médecine, des services fortement mobilisés en plein cœur de la crise ?

Christophe Caralp : Depuis la levée du confinement, nous avons une reprise modérée de nos activités ! L’an dernier, nous avions attendu trois semaines pour retrouver les maladies infectieuses, les accidents vasculaires cérébraux et les traumas. Aujourd’hui, l’impact du virus sur le Samu et les urgences est faible. D’où notre intention de fermer dès lundi prochain la filière consacrée au Covid-19.

Idem en médecine. L’unité A4 mise à disposition pour accueillir des patients positifs va rendre ses lits à la chirurgie orthopédique. Tandis que les unités A1 et A3 vont retrouver leur configuration classique, à savoir la médecine classique. À partir du début de semaine prochaine, il n’y aura plus que dix lits dédiés au Covid. Actuellement, nous avons une vingtaine de malades Covid en médecine, dont un seul a une forme respiratoire avec un besoin d’oxygène. Les autres en sont sevrés : il faut simplement s’occuper d’eux, le temps que leurs pathologies se stabilisent.

FI : Par contre, en réanimation, cela semble plus compliqué d’envisager un retour normal à court terme étant donné que la durée moyenne de séjour d’un Covid est beaucoup plus longue (21 jours)…

C. C. : À ce jour [mercredi 24 mars au soir], sur les 19 patients en réanimation, 14 sont des Covid. Pour un tiers d’entre eux, ils sont entre 7 et 15 jours d’hospitalisation, contre plus de trois semaines pour deux tiers. Mais la situation s’améliore également du point de vue de nos capacités. Nous avons donc lancé un plan de normalisation capacitaire qui consiste à fermer progressivement les lits temporaires ouverts pour revenir petit à petit aux 16 lits classiques du service.

La salle de réveil opératoire n’accueille plus aucun patient Covid depuis 12 jours maintenant. Tandis que le service de santé des armées vient de diviser son nombre de lits. Et un tiers du personnel quitte Mayotte dans 24 heures. Les autres effectifs restent jusqu’au 4 avril. À l’heure actuelle, trois patients utilisent leurs cinq lits restants. Ils n’ont pas eu de nouvelles entrées depuis six jours.

Nous nous donnons 15 jours, période à l’issue de laquelle nous espérons lever le plan blanc. Mais, je le dis et le répète, la réanimation reste encore sous tension… Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire ! Par contre, si les habitants continuent d’appliquer scrupuleusement les gestes barrières, nous pourrons retrouver une activité globalement normale.

FI : Avec la réouverture des écoles et l’approche du ramadan, ne craignez-vous pas un rebond de l’épidémie alors que tous les renforts envoyés à Mayotte plient progressivement bagages ?

C. C. : Concernant les renforts, je rappelle que le service de santé des armées devait, à l’origine, ne rester que six semaines. Grâce aux négociations du CHM et de l’ARS, nous avons réussi à grapiller quelques jours supplémentaires. Sans eux, cela aurait été compliqué ! Tandis que l’ESCRIM (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicalisée) a passé le relais lundi matin aux équipes de l’hôpital de Petite-Terre. La permanence de soins située au rez-de-chaussé fonctionne normalement. Et la maternité devrait migrer de Dzaoudzi d’ici peu. Par contre, l’étage est encore travaux le temps de lever la fin des réserves dans le but d’ouvrir pour la 2ème ou 3ème semaine d’avril les six lits de soins de suite et de réadaptation. Pour la réserve sanitaire, les rotations devraient s’arrêter très prochainement au vu de l’amélioration ici et des besoins dans certains autres territoires.

Pour ce qui est d’un éventuel rebond, nous considérons qu’il faut deux cycles d’incubation pour pouvoir analyser les conséquences de la levée du confinement, c’est-à-dire deux fois dix jours. Nous pourrons donc voir ses effets d’ici la fin de la semaine. Aujourd’hui, c’est un optimisme modéré qui m’habite ! Deux éléments me poussent toutefois à garder confiance en l’avenir : l’immunité collectivité de la population (19.224 cas ont été confirmés depuis le début de l’épidémie) et surtout la vaccination. J’encourage d’ailleurs le maximum d’habitants à se faire vacciner pour éviter une nouvelle vague à la sortie du ramadan…

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