Ce mardi et mercredi, des soignants du CHM vaccinent et dépistent la population à la MJC de Miréréni (Tsingoni). Une opération qui rencontre du succès alors qu’une partie des habitants n’osent pas aller se faire soigner à Mamoudzou par crainte des contrôles de police.
“J’ai vu les panneaux d’affichage dans la commune, alors je suis venu”, explique Ali. Ce mardi matin, le quarantenaire s’est déplacé à la MJC de Miréréni (Tsingoni) pour se faire dépister. Une équipe d’infirmiers du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) s’est installée dans la salle municipale pour vacciner et dépister la population ce mardi et mercredi. Beaucoup de rappels de vaccins ne sont pas réalisés ou bien les enfants ne les ont pas tous à jour. Le Centre communal d’action sociale de la commune a organisé ces journées pour “faciliter l’accès aux soins”, explique Haouray Seha, la coordinatrice du CCAS à l’origine de l’initiative. La vaccination sur la commune “facilite les déplacements” et évite de devoir aller à Mamoudzou,. Ali a justement profité de la présence des soignants dans sa commune pour se faire dépister car il “ne se déplace pas à Mamoudzou” de peur de se faire contrôler par la police aux frontières alors qu’il est en situation irrégulière.
Cette action permet de faire des “rappels de vaccins en cas de retard”, note Haouray Seha. Par exemple, cet après-midi, Bahati va faire son rappel du vaccin DTPC (diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche). Agée de 21 ans, “la jeune femme n’avait pas fait celui des 13 ans”, remarque l’infirmière Isabelle Huriez, en consultant son carnet de santé. Ce mardi, les enfants sont également nombreux, une présence qui peut s’expliquer car “désormais les communes demandent que tous les vaccins soient faits pour qu’ils obtiennent un certificat de scolarité”, indique la soignante.
Le cyclone Chido a généré d’importants retards
Les besoins en termes de vaccination sur le territoire sont “énormes”, juge-t-elle et selon elle ils ont été aggravés par Chido. “Les dispensaires étaient fermés, cela a généré de gros retards”. Le fait qu’une partie de la population ne sache pas lire le français les amène également à oublier les rappels, car “ils ne savent pas lire leur carnet de santé.” Ce mardi matin, une trentaine d’habitants ont été vaccinés, Haouray Seha pense qu’au terme des deux jours, plus de “200 personnes auront bénéficié de l’offre de soins”. Les vaccins sont proposés à tous les habitants de Mayotte mais ceux de Tsingoni sont prioritaires.
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