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Loi Mayotte et Assises de la sécurité : de Mamoudzou au bureau de l’Élysée

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

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Au deuxième jour de leur déplacement à Mayotte, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, respectivement ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, ont donné rendez-vous au maire de Mamoudzou, chef-lieu de l’île, afin de recevoir le plan d’action partenarial qui fait suite aux Assises de la sécurité et de la citoyenneté. L’occasion, aussi, d’aborder les avancées du projet de loi Mayotte, et la reprise de l’activité économique et sociale après un an et demi de crise sanitaire.

« Une démarche à 360 degrés. » C’est ce que défendait dimanche, au lendemain de leur arrivée sur le territoire, les ministres des Outre-mer et de l’Intérieur, à l’issue de leur première rencontre avec Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Car au-delà d’être le chef-lieu de l’île et la première ville en termes de population, la commune était instigatrice, en novembre dernier, des premières Assises de la sécurité et de la citoyenneté à Mayotte. Une consultation citoyenne afin de faire émerger un maximum de propositions censées « redonner à notre île sa tranquilité », selon le premier magistrat de Mamoudzou. Et, après plusieurs mois de travail, l’heure était venue, ce dimanche 28 août, de remettre le plan d’action partenarial aux deux représentants du gouvernement.

Le document tant attendu dresse une série d’engagements « réciproques à la fois de l’État et de la ville, en matière de prévention », défend Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer. À titre d’exemples, y figurent le développement du système de vidéosurveillance à travers le déploiement prochain de 122 caméras supplémentaires, subventionnées par l’État, alors que la ville en compte aujourd’hui une soixantaine.

«  Nous combattons cette spirale de la délinquance également par des effectifs de police supplémentaires », complète à son tour Gérald Darmanin, premier flic de France. « Je vais aussi étudier l’extension du commissariat de Mamoudzou, pour pouvoir loger ces nouveaux effectifs. » De plus, alors qu’il sont actuellement 36 policiers municipaux en poste dans le chef-lieu, le maire espère dépasser la barre des 40 d’ici la fin d’année, et projette même « 70 postes d’ici la fin de la mandature », afin de s’aligner progressivement sur la moyenne nationale. En attendant, un poste avancé de la police municipale sera inauguré le 2 septembre à Kawéni afin d’améliorer « la proximité et la visibilité ». Une installation du même genre est également prévue à Passamaïnty. « Avec le maire, nous avons mis en place un système d’informations qui nous permet d’échanger régulièrement autour de ces objectifs et d’adapter notre action face à la délinquance et la violence », poursuit Sébastien Lecornu. « C’est sur ces bases là que nous allons pouvoir continuer à travailler sur le diagnostic remis par la ville dans le cadre de ces Assises. »

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Les premières annonces dans le cadre de la Loi Mayotte

Il est l’un des autres enjeux clés de cette visite ministérielle. Alors que le ministère avait annoncé qu’un projet de loi spécifique à Mayotte serait déposé « avant la fin du quinquennat », l’échéancier semblait avoir pris du retard depuis la réception des propositions formulées par la population au gouvernement. Finalement, les premiers axes prioritaires ont été dévoilés sous le toit de l’Hôtel de ville.

Premier d’entre eux, « la question du logement, qui n’est pas déconnectée de la question sécuritaire », introduit encore Sébastien Lecornu. « Nous devons poursuivre les opérations de destruction de bangas, entamées ces dernier mois. S’il y a de l’habitat indigne, c’est qu’il y a des marchands de sommeil. Pour la première fois, nous allons avoir un programme de constructions que nous détaillerons dans les prochains jours et qui permettra de construire un parc de logement social à Mayotte », et ce afin de faire « concurrence à l’habitat insalubre ».

Une politique qui va de pair avec un autre problème bien connu à Mayotte : le manque de terrains disponibles. « C’est pourquoi il nous faut avancer sur un tribunal foncier », qui devrait être inclus au projet de loi Mayotte, à l’instar du renforcement des moyens de la commission d’urgence foncière. « Nous souhaitons aussi que les cadis jouent un rôle de médiateurs très opérationnels à ce sujet », envisage le ministre des Outre-mer.

Pour développer l’ensemble de ces stratégies, des fonds supplémentaires pourront être mobilisés, notamment à travers l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement pour l’ensemble des collectivités ultramarines : « Sur la seule commune de Mamoudzou, c’est plus de 40% d’augmentation de la DGF depuis 2017, en volume globale sur l’ensemble des communes de Mayotte, cela représente plusieurs millions d’euros supplémentaires. »

Enfin, dans le cadre de la lutte contre l’immigration, l’une des priorités du projet de loi Mayotte, « il y a un enjeu majeur sur l’état civil et la falsification des documents, comme les reconnaissances de paternité », estiment les ministres. D’où l’idée de la création d’un « système d’informations unique à Mayotte, qui n’a jamais été fait ailleurs », qui permettra d’unifier l’ensemble des services d’état civil du département pour détecter plus facilement la fraude lorsqu’une même demande sera déposée dans plusieurs communes en même temps. « Tout cela est aujourd’hui compliqué à faire, nous le faisons à posteriori dans le cadre de l’enquête judiciaire, désormais nous proposons de le faire en amont pour agir plus rapidement », complète Gérald Darmanin.

 

Un rendez-vous avec les acteurs économiques et sociaux

Après le rendez-vous en mairie, direction, pour les deux ministres, le trottoir d’en face. C’est au restaurant Le Moana que Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu devaient rencontrer les acteurs du monde économique et social, afin de leur expliquer « ce que l’État déploie en la matière ». Ce temps de parole à huis clos a été aussi et surtout l’occasion d’aborder la crise sanitaire, qui a frappé de plein fouet ces deux champs de la vie publique. « Il n’y aura pas de reprise économique durable et possible sans protection de la population », martèle le ministre des Outre-mer, en référence au faible taux de vaccination dans les territoires ultramarins : « La reprise de l’épidémie est possible à Mayotte, il faut le dire et c’est ce à quoi je suis confronté aux Antilles et en Polynésie française. Le retour à la vie normale est quand même la plus belle des reprises économique et sociale. »

Mais d’autres sujets sont inscrits au menu, comme « les grands investissements de l’État en matière d’infrastructures » : piste longue, port de Longoni, travaux publics et filière du bâtiment en tête, afin de « faire émerger des filières et commencer à parler de tourisme ». Car en gagnant en attractivité, Mayotte deviendrait une candidate de choix pour l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien, en 2027. Candidature d’ailleurs « pleinement soutenue par le gouvernement et le président de la République ». Un cheval de bataille qui séduit également Ambdilwahedou Soumaïla. « L’excellence sportive et éducative est un enjeu important sur un territoire à la population aussi jeune que Mayotte. Il faut donner de l’ambition et de l’espoir à nos jeunes ! », via le développement du numérique à l’école et le renforcement de l’apprentissage des langues étrangères, « pour leur donner l’opportunité de s’exporter au-delà même de nos frontières ».

 

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