Fin de mandature : Soibahadine Ibrahim Ramadani fait ses adieux aux agents

Le président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, a prononcé son dernier discours aux côtés de Larissa Salim Bé, la nouvelle Miss Excellence 2021, fierté locale et nationale. L’occasion pour l’homme politique de finir son mandat… en beauté !

Un p’tit discours et puis s’en va ! Le président du conseil départemental a tenu à clôturer ses six années de mandature par une dernière cérémonie dans les jardins de l’établissement. “Un moment convivial”, a-t-il précisé à la tribune, prêt à distiller ses ultimes traits d’esprit, sous les rires amusés de l’audience. À sa droite tout au long de la manœuvre, une Larissa Salime Bé non moins adoubée par la foule, laquelle a rythmé les clins d’œil du président de salves d’applaudissements comblés. En matière de remerciements, la Miss Excellence France, devenue étendard local, n’était d’ailleurs pas en reste. “Avec votre sourire légendaire qu’on ne voit pas (rires), vos dents éclatantes de blancheur, votre visage d’ange, vous êtes l’embellie qu’attendait le ciel mahorais, qui, ce samedi-là, était terne, assombri par le crime à Combani, les agressions et caillassages à Miréréni”, a flatté Soibahadine Ibrahim Ramadani, en tournant ses yeux malicieux vers la reine de beauté, que l’on imaginait un peu rougissante sous son masque.

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Bien sûr, l’assistance n’était pas réunie ce jour-là pour assister (uniquement) à cette scène de balcon. À trois jours des élections départementales qui pourraient bien rebattre les cartes dans l’hémicycle Younoussa Bamana, le président pour encore quelques instants souhaitait surtout adresser ses remerciements aux agents. “Je tenais à organiser ce moment convivial pour vous remercier et saluer tout le travail accompli au service de notre beau pays, de notre belle île de Mayotte et de ses habitants”, a-t-il introduit. Avec une traduction concrète : depuis 2017, 597 employés du Département ont reçu une distinction, associée d’une prime, pour une enveloppe globale de 422.000 euros.

 

5.611 régularisations foncières en six ans

 

Et Soibahadine Ibrahim Ramadani de rappeler les “efforts consentis pour mettre en œuvre notre ambitieux plan de mandature”. Le chef de la majorité a en effet profité de cette dernière occasion pour défendre son bilan. Le nombre de délibérations adoptées, d’abord, passé de 254 en 2015, à 461 en 2019 (et 382 en 2020, année marquée par le Covid-19). L’autre fierté de la mandature ? Les régularisations foncières, 5.611 en six ans, “un exploit quand l’on connaît la complexité et la lourdeur de la procédure”.

Ces années à la tête de la collectivité ont aussi permis de réorganiser les services. En resserrant son organigramme, en limitant le nombre de directions, en améliorant les procédures de recrutement, le conseil départemental a su “maîtriser (sa) masse salariale” sans pour autant rogner sur le social. Tickets de restauration passés à 9 euros au 1er janvier 2021, prise en charge de la mutuelle santé des agents depuis 2018 à hauteur de 150 euros par mois, plan de formation triennal pour favoriser la montée en compétence et la professionnalisation… Une politique qui s’est traduite, d’après le président, par une réduction des effectifs, de 3.215 agents en 2015 à 2.273 en 2020, assortie d’une augmentation des cadres de catégorie A, passés à 510 aujourd’hui, contre 373 en 2015. Enfin, le recrutement de huit ingénieurs pour les services techniques est venu renforcer les 20 projets de la mandature, comme la cité administrative ou les équipements sportifs.

 

Réduction du train de vie et vie politique

 

Un bilan dans le vert, en somme ! De quoi satisfaire la Chambre régionale des comptes (cette fois), laquelle on le sait, n’a pas manqué d’épingler par le passé la gestion parfois débonnaire des comptes publics et des ressources humaines dans le jeune département… Encore en 2018, les Sages déploraient des charges du personnel très dynamiques, saupoudrées d’un “absentéisme injustifié”. “Les frais de mission, qui ont atteint deux millions d’euros en 2014, ne correspondent pas aux textes en vigueur. L’attribution des véhicules et des logements de fonction n’est pas contrôlée”, soulignaient les magistrats. Loin d’occulter le sujet, le président sortant – qui a, faut-il le rappeler, succédé à Daniel Zaïdani en 2015 – a soulevé “les efforts sur la réduction du train de vie du conseil départemental, en nombre de véhicules, téléphonie, photocopies, voyages”. Battement de cils à destination des Sages (cette fois)… ou dernière taquinerie au candidat du canton de Pamandzi ? Avec Soibahadine, qui sait ?

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