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Coup d’oeil dans le rétro : Mayotte département sans président

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

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Ce jeudi, tout Mayotte s’apprêtait à fêter la départementalisation à Mamoudzou. Mais à 9h15, l’élection du président du conseil général a tourné court, avec un scénario digne des plus grands films à suspens d’Hollywood. Faute de quorum, le CG n’a pas élu son nouveau président et la séance est remise à dimanche. la ministre a alors repoussé sa venue. le département est créé conformément à la loi du 3 août 2009, mais sans président.

« C’est une insulte à la population, c’est indigne de la République ! » Daniel Zaïdani et Ibrahim Aboubacar ne mâchent pas leurs mots quand, vers 9h15, Ahamed Attoumani Douchina proclame qu’en raison d’un trop faible nombre d’élus au sein de l’hémicycle Bamana, le président du CG ne peut être élu. Pourtant à 8h40, les choses s’annonçaient plutôt bien lorsque 10 élus sur 19 ont fait leur entrée dans l’hémicycle. Détendus, souriants, ils se sont installés côté gauche de l’hémicycle. Le seul qui a une feuille devant lui est Daniel Zaïdani. Il semble préparer son discours de président. Mais au fur et à mesure des minutes qui passent, toute l’assistance de l’hémicycle se demande où sont passés les élus de l’UMP.

« Il faut jouer le match et qu’ils soient déclarés forfaits », ironise Raos. À 8h55, Ahamed Attoumani Douchina fait son apparition. À 9h00, heure du début de la session, ils sont donc 11 élus dans l’hémicycle. C’est assez pour que la session se tienne et que le département soit officiellement en place, conformément à la loi, mais insuffisant pour élire le président puisqu’il faut un quorum de 2/3 des élus, soit 13 élus. L’appel effectué par Daniel Zaïdani, benjamin de l’assemblée, confirme l’absence des élus UMP, de Mirhane Ousseni, de Jacques Martial Henry et d’Issihaka Abdillah. Quelques minutes plus tard donc, après la constatation du quorum non-atteint, Ahamed Attoumani Douchina et Jean-Claude Louchet (DGS) quittent l’hémicycle. « Population de Mayotte, restez, nous allons élire symboliquement notre président et notre bureau », intiment les élus progressistes à l’assistance dans le brouhaha le plus total.

« L’UMP, c’est l’Union des mauvais perdants. Si la ministre pense venir pour saboter cette majorité, c’est raté », indique pour sa part Saïd Salimé, conseiller général de Chiconi. « Ca augure mal de l’installation du département », affirme pour sa part Elie Hoarau, député européen pour la France de l’océan Indien. Les progressistes ont trouvé suspect qu’aucun représentant de l’État ne soit présent, mais la préfecture souligne que sa présence au CG le matin n’était pas prévue.

À 9h30, Daniel Zaïdani en tant que benjamin des élus restés dans l’hémicycle et Sarah Mouhoussoune en tant que doyenne continuent l’élection, même si juridiquement elle n’est pas valide, en demandant une minute de silence pour Ahmed Madi, ancien conseiller de Bouéni décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. Un quart d’heure plus tard, c’est sous les ovations qu’il est constitué, et la Marseillaise résonne. À la sortie de l’hémicycle, pour beaucoup de Mahorais, y compris partisans de l’UMP, c’est l’incompréhension.

« Pour cette journée historique, c’est vraiment honteux et inadmissible que les choses se soient passées ainsi », ont-ils déclaré. Il est clair qu’avec tous les yeux de la Nation rivés sur nous et un tel spectacle, les élus mahorais n’ont pas donné une belle image de Mayotte. Ce sera à eux d’expliquer leur choix à la population et de l’assumer. Dimanche, les 19 conseillers généraux sont attendus pour élire le président. Et quoi qu’il en soit, ce sera la bonne puisque l’article L 3122-1 du Code général des collectivités locales précise que même si le quorum n’est pas atteint, l’élection peut avoir lieu. Zaïdou Tavanday, l’un des élus absents, joint par téléphone a pour sa part déclaré n’avoir aucun commentaire à faire pour le moment.

Cet article a été repris tel quel dans le Mayotte Hebdo n°515 du vendredi 1er avril 2011

 

La réaction des politiques

 

Daniel Zaïdani, conseiller général MDM de Pamandzi

Je suis réellement indigné par rapport à ce qui vient de se passer. Je constate que la politique de la chaise vide est toujours d’actualité. Je constate que le jour où nous devions installer la départementalisation de Mayotte, un certain nombre d’élus ont refusé de venir siéger dans l’hémicycle afin d’installer la départementalisation souhaitée et voulue par nos parents depuis plus de 53 ans. (…) Nous n’admettrons pas qu’une minorité d’élus nous empêche de départementaliser l’île de Mayotte. Nous reviendrons dimanche, et nous installerons la départementalisation qu’ils le veuillent ou non. Je le répète, il est essentiel que l’ensemble de la population prenne conscience qu’il y a ici des gens qui sont minoritaires qui refusent de départementaliser Mayotte en présence d’Adrien Giraud, de Marcel Henry et de Zaïna Méresse. Ceci est un véritable scandale fait à la population mahoraise qui s’est battue. Pour ma part, et ce quelle que soit la majorité qui vient ici, lorsque nous sommes des élus, lorsque nous décidons de nous présenter à des élections, il est indispensable que chacun d’entre nous accepte le choix des urnes. Nous voulons départementaliser l’île, remettre en œuvre le conseil général et il y a des gens qui ne veulent pas faire cela à Mayotte. (…) C’est un scandale républicain !

Saïd Omar Oili, conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir

Je n’ai jamais assisté à un coup d’État. Mais là, c’est la première fois que je le vis en chair et en os, et c’est inacceptable. Les urnes ont parlé. L’UMP a été battue et je ne comprends pas que des gens qui se disent républicains ne viennent pas dans la salle pour voter démocratiquement. Je trouve ça franchement scandaleux !

Mouhoutar Salim, porte-parole de l’alliance des Forces progressistes

Nous comprenons aujourd’hui que les élus de l’UMP sont de mauvais perdants, et nous comprenons aussi pourquoi il y a systématiquement des élections recommencées à Sada. (…) Nous avons notre majorité. Ils attendront 2014. Nous allons voter notre bureau, et nous n’irons pas accueillir la ministre, puisqu’elle n’a pas voulu de notre président.

Abdoulatifou Aly, député Modem de Mayotte

C’est une tentative de refus d’application de la loi républicaine. En démocratie, même si chacun est libre de faire ce qu’il envie de faire, on n’est pas libre du tout de refuser l’application de la loi. En démocratie, la liberté, c’est de justement de faire respecter la loi. Et ceux qui ont choisi de s’absenter aujourd’hui, ceux-là ne souhaitaient pas que la loi s’applique, au contraire de ceux qui sont présents. Encore une fois, chacun est libre de faire ce qu’il souhaite. La ministre est libre d’avoir les idées et les opinions que l’État a, mais ce que nous disons, c’est que l’État ne peut pas faire abstraction de la loi. La loi est au-dessus de tout le monde et personne n’est au-dessus de la loi.

Saïd Ahamadi, dit Raos, conseiller général PSM de Koungou

Je suis scandalisé. Je m’attendais à tout sauf à ça. L’UMP est pire que l’Union des Comores ! Ce sont des indépendantistes.

Michel Taillefer, président du Medef

Je suis atterré par le comportement des élus qui ne se sont pas présentés dans l’hémicycle du conseil général. C’est une insulte contre les Mahorais et la France. J’ai honte pour eux.

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