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Surpris, les voleurs de cigarettes avaient ligoté le gardien

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Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

D’avril 2018 à octobre 2019, au moins six cambrioleurs ont visé la station essence de Dzoumogné et à de multiples reprises une société de transit basée à Longoni pour y voler des cartouches de cigarettes. Pour cette dernière, ils ont même ligoté et bâillonné le gardien. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou les a condamnés, ce mardi matin, à deux ans et demi de prison ferme, quatre ans et demi pour le chef.

Près de 200.000 euros, c’est le montant estimé et dérobé pendant les faits reprochés aux cinq hommes devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou (deux autres identifiés n’ont jamais été retrouvés). A deux, trois, cinq ou sept, ils se rendaient la nuit sur les lieux de leurs larcins, coupaient la tôle ou le grillage et prenaient la marchandise. SelSon l’enquête, le premier fait date du 23 avril 2018. Cette nuit-là, trois des membres du groupe sont montés sur le toit de la station-service de Dzoumogné. Ils ont démonté une tôle pour descendre dans le magasin. Des bouteilles d’alcool et des cartouches de cigarette, le tout coûtant 13.000 euros, ont été subtilisées.

Parmi le trio, l’un d’eux propose l’idée a Ibrahim « Ibou » Mmadi Abdou de s’en prendre à une société de transit de Longoni qui a l’habitude de stocker des cigarettes. Celui qui est décrit comme le chef et vient de passer plusieurs années en prison pour « vol aggravé » est séduit et monte une équipe pour s’y rendre, et ce, à plusieurs reprises. Car en tout, la société a été ciblée pas moins de  cinq fois. D’abord, dans la nuit du 9 au 10 juillet 2018, ils sont cinq à rentrer dans les locaux en démontant une tôle. Seize cartons contenant 25 cartouches de cigarettes chacun disparaissent. Rebelote entre le 4 et 5 janvier 2018, cette fois, toute l’équipe est présente. Le gardien, prévenu par l’alarme est attrapé et ligoté. Non surveillé, il réussit à se libérer et à prévenir l’agent d’une autre entreprise. 54 cartons sont à nouveau dérobés, sans que les voleurs ne soient appréhendés. Lors de ses réquisitions, Cassandre Morvan, la substitut du procureur, évoque « le sentiment de toute puissance » du groupe qui n’hésite pas à revenir malgré s’être fait surpris. En effet, ils réitèrent dans la nuit 17 au 18 février et vole l’équivalent de 130.000 euros après être entrés en forçant un volet roulant. Une cartouche était vendue « entre 55 et 60 euros, 1.200 euros le carton », précise « Ibou ». Une dernière tentative, le 4 octobre de la même année, s’avère être un échec. Le gérant de la société, au tribunal « par hasard » ce mardi, affirme que le préjudice est estimé à « 300.000 euros ».

Ils démentent se connaître

S’ils reconnaissent les faits, les cinq prévenus d’origine comorienne préfèrent minorer les faits, allant même à dire qu’ils ne se connaissaient pas. La présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, fait pourtant remarquer à l’un d’entre eux que son frère était également présent. « Il y a des gens qui font pire que nous », se défend le chef, qui est cependant le seul à reconnaître que tout le petit groupe se connaissait. « Je suis le voisin de celui-là à Kawéni. Les autres sont de Koungou », explique-t-il à la substitut du procureur. Démentant la qualification de chef, il déclare qu’il a « un loyer de 400 euros de loyer, cinq enfants à charge, des factures d’eau, d’électricité ». « J’avais l’obligation de subvenir aux besoins de ma famille », clame-t-il. A ce discours repris par les autres prévenus, la présidente du tribunal correctionnel rétorque que « plein de gens à Mayotte subviennent aux besoins de leurs familles sans forcément voler ».

Le tribunal correctionnel a prononcé la relaxe pour l’un des deux hommes jamais attrapés, estimant qu’il n’y avait pas assez d’éléments confirmant sa présence. Fahad Mohamed Ahamada (absent), Ankidine Ahamadi Msa, Ahamadi Anli, Ahamadi « Miki » M’kidachi et Dhoifar « Djock » Mouhamadi sont reconnus coupables des vols et de la séquestration du gardien. Ils sont condamnés à deux ans et six mois de prison. Leur chef, Ibrahim « Ibou » Mmadi Abdou, retourne en détention pour quatre ans et six mois. Ils devront verser 3.000 euros au titre du préjudice moral au gardien. Un renvoi sur les intérêts civils, demandé par maître Mansour Kamardine, permettra de déterminer le préjudice subi par la société de transit. L’audience est fixée au 1er décembre.

ENCADRE Condamnés pour un vol au centre éducatif de Bandrélé

Dans la nuit du 4 au 5 mai 2020, vers 2h20, un surveillant du centre éducatif de Bandrélé entend un bruit à l’extérieur. En sortant, il tombe nez à nez avec trois cambrioleurs armés de barre à mine et de tuyau en polyester. Ces derniers mettent l’éducateur en fuite en le frappant au niveau du dos. Il vole un véhicule, un téléphone portable, un ordinateur et un peu d’argent dans ce lieu géré par l’association Mlezi Maore, qui accueille justement des mineurs délinquants.

Deux jours plus tard, l’un d’eux tente d’entrer par effraction dans une maison de Chiconi et se fait surprendre. Les empreintes sur le véhicule retrouvé et un gant mènent à deux hommes de Tsoundzou. Connus pour d’autres faits de vol (l’un a même été condamné à dix ans par les Assises), ils sont reconnus coupables du vol de Bandrélé et pour l’un de la tentative de Chiconi. Ils écopent tous les deux de seize mois de prison ferme et sont condamnés à verser un euro symbolique à Mlezi Maore, l’association n’ayant pas voulu demander plus.

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