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Pompiers agressés à Vahibé : des mesures de sécurité renforcées et un jugement impossible

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Les sapeurs-pompiers de la caserne de Kawéni ont une nouvelle fois été victimes d’une agression dans la nuit du 24 au 25 juin. Ils n’ont pas été blessés physiquement, mais sont très choqués. L’un des agresseurs a été présenté devant le juge en comparution immédiate ce lundi, mais l’audience n’a pas pu se tenir, faute d’identité. De son côté, le SDIS multiplie les mesures pour garantir la sécurité des pompiers.

Tout commence avec un appel d’une dame sur le point d’accoucher. Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, trois sapeurs-pompiers de Kawéni embarquent dans une voiture pour la récupérer et l’emmener à l’hôpital. Mais arrivés à l’arrêt de bus de Vahibé, ils tombent sur un barrage. « Ils se sont arrêtés pour analyser la situation, et soudainement, des individus sont sortis de nulle part avec des machettes et des pierres et ont attaqué le véhicule ainsi que mes collègues », relate Ahmed Allaoui Abdoul Karim, président du syndicat SNSPP-PATS 976. Les soldats du feu n’ont pas d’autre choix que de forcer le barrage et de prendre la fuite. Ils se réfugient alors dans la caserne de Kahani et n’ont plus la force ni le courage de secourir la dame qui les avait initialement appelés. « On pense qu’il s’agissait d’un guet-apens planifié pour agresser les agents », soutient le syndicaliste.

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Les pompiers agressés ne sont pas blessés physiquement, mais le traumatisme psychologique est bien présent. Les trois sont en arrêt maladie « jusqu’à ce qu’ils se sentent prêts à reprendre le travail », indique le représentant qui porte leur voix. Prenant très au sérieux la situation, leur direction accompagne les victimes dans leur processus de guérison. « Toute la chaîne de commandement s’est mobilisée. Le directeur a vu les agents, et ils ont été examinés par le médecin du SDIS qui a indiqué que des psychologues seront mis à leur disposition s’ils ont besoin de soutien psychologique », indique Ahmed Allaoui Abdoul Karim.

 

Comparution immédiate d’un des agresseurs

 

L’un des auteurs présumés de l’agression des pompiers a rapidement été identifié et mis en garde à vue. Le procureur de la République a demandé une comparution immédiate ce lundi 28 juin. « Nous saluons la rapidité de la justice qui a fait son travail. J’espère qu’avec ce jugement les délinquants comprendront l’importance des pompiers. Nous sommes là pour la population de Mayotte et non pas pour se faire agresser », déclare le président de SNSPP-PATS 976. Mais quelle n’a pas été sa surprise lorsque sur le banc des accusés, un seul jeune homme était présent. « Il n’y avait que lui, je trouve cela dommage parce que le soir de l’agression, ils étaient une dizaine. La justice doit l’obliger à dénoncer les autres », insiste Ahmed Allaoui Abdoul Karim.

Problème : le tribunal doit avant tout vérifier l’identité exacte du prévenu… qui semble jouer des tours à tout le monde. Lors de l’audience, le seul suspect a donné plusieurs dates de naissance, semant le trouble sur son identité. Les magistrats ont eu beau essayer de retrouver son acte de naissance pendant toute l’après-midi, impossible de mettre la main dessus ! Résultat, le procès n’a pas pu avoir lieu… La mairie de Mamoudzou aurait été sollicitée pour le délivrer. En attendant, l’avocat du jeune homme a demandé un renvoi du procès. Ce manque de précision n’est pas le seul élément qui intrigue. L’adolescent ne coche pas vraiment les cases du délinquant type, tel que dépeint à l’envi par l’opinion publique à Mayotte. « Il s’agit d’un jeune français qui a des parents bien insérés. Son père est d’ailleurs policier municipal », indique Ahmed Allaoui Abdoul Karim.

Choux blanc, donc, pour les pompiers qui avaient fait le déplacement jusqu’au tribunal afin d’assister à la comparution immédiate. Déçus, les soldats du feu ne perdent toutefois pas espoir. Le jugement aura lieu tôt ou tard et toute la profession espère qu’il sera dissuasif pour d’éventuels futurs malfrats. Autre revendication : faire payer les dégâts causés et obliger à dédommager les victimes pour chaque agresseur reconnu coupable. « Ces agressions provoquent aussi des pertes financières. Les victimes sont arrêtées, il faut donc les remplacer, et il faut aussi réparer la voiture endommagée. Tout cela coûte de l’argent aux contribuables », argue Ahmed Allaoui Abdoul Karim. Encore faudrait-il que les coupables aient les sommes demandées en poche !

 

De nouvelles mesures de sécurité

 

Face à l’intensification des agressions perpétrées sur les sapeurs-pompiers ces dernières années, les agents ont maintes fois été en grève pour réclamer un renforcement de leur sécurité. Une mobilisation qui avait conduit au départ l’ancien directeur du SDIS, le colonel Fabrice Terrien. Le dialogue et la bonne entente semblent être rétablis avec son successeur, le lieutenant-colonel Olivier Neis. La direction est en train d’effectuer des changements pour optimiser la sécurité des pompiers. « Le directeur a pris la décision d’acheter des caméras piétons. Les agents l’accrocheront sur la poitrine et dès que la situation risque d’être tendue, ils peuvent l’activer. Cela permettra d’identifier les agresseurs », explique Ahmed Allaoui Abdoul Karim. Les vitres des véhicules sont également protégées. Afin d’anticiper les futurs caillassages, elles ont été plastifiées avec du papier film pour éviter qu’elles ne se brisent.

Une autre mesure est en discussion entre le directeur du SDIS et les syndicats des pompiers. Ces derniers ont proposé de ne plus intervenir sur « certaines zones difficiles à partir d’une certaine heure ». « Notre direction a pris l’engagement d’appliquer cette mesure. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une décision lourde de conséquences parce que c’est la population qui va en pâtir, mais nous ne pouvons pas risquer la vie des sapeurs-pompiers », justifie le président de SNSPP-PATS 976. Pour le moment, les zones à risque et l’heure limite d’intervention n’ont pas été définies. Mais le représentant syndicaliste se dit « très satisfait » de la nouvelle politique de la direction du SDIS qui cherche par tous les moyens à protéger ses soldats. Un discours totalement à l’opposé de celui qu’il tenait pendant son bras de fer avec le colonel Terrien…

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