L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Sans accord avec les autorités aux Comores, la politique “incohérente” de la LIC à Mayotte

À lire également

Avec le confinement, les demandeurs d’asile à Mayotte prisonniers du désespoir

Habitués à une galère quotidienne en espérant, un jour, obtenir le précieux statut de réfugiés, les demandeurs s’asile vivent le confinement comme un nouveau fléau. Les empêchant de se nourrir et d’alimenter encore un peu leur foi en une vie meilleure.

 

Les enfants des kwassas, symboles des reconduites expéditives à Mayotte

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné jeudi 25 juin la France dans l’affaire de la reconduite aux Comores de deux enfants en 2013. Sept violations ont été retenues, dans cette histoire qui illustre la politique de rattachement des mineurs à un tiers pour accélérer les procédures d’éloignement. 

Chronique judiciaire : Du réseau de passeurs au business de l’immigration clandestine à Mayotte

Entre 2014 et 2017, une équipe de passeurs à Mayotte a mis en place un business pour acheminer des clandestins des Comores à l’îlot Mtsamboro, puis de l’îlot aux côtes mahoraises. Et les passagers apprenaient au dernier moment qu’ils devaient payer les deux traversées….

Comores : le port de Mutsamudu est de nouveau ouvert

La reprise des voyages vers les Comores du bateau Maria Galanta a été annoncée au vendredi 28 avril, selon un communiqué de la société...

Interpellations et expulsions ont repris, alors même que les frontières des Comores restent officiellement fermées. Une situation que dénoncent syndicats et associations.

La machine à expulser reprend doucement du service. Alors que les frontières des Comores restent officiellement fermées et que la crise sanitaire continue de sévir, les autorités à Mayotte tentent de relancer la lutte contre l’immigration clandestine (LIC). Déjà en mai, c’était le centre de rétention administrative qui rouvrait ses portes, contre l’avis des associations et syndicats de police. Lundi 3 août, les interpellations terrestres ont officiellement repris et le jeudi suivant, un premier bateau embarquait plusieurs personnes en situation irrégulière, destination Anjouan. “Il y avait une forte demande de la préfecture depuis le début du confinement, qui aurait bien aimé poursuivre la LIC. Et on sent aujourd’hui que le chiffre leur manque un peu…”, souffle Aldric Jamey, délégué départemental chez Alternative Police.

Reprendre les expulsions, “coûte que coûte” ? C’est ce que dénonce sans détour La Cimade. L’association d’aide aux étrangers s’est fendue d’un communiqué ce lundi pour alerter sur la “reprise des rafles et expulsions à Mayotte”. Conséquence des interpellations, le centre de rétention administrative ne cesse de se remplir et des locaux de rétention (LRA) sont créés, où “les gens s’entassent dans des conditions indignes, dorment à même le sol”. D’après nos informations, la capacité maximale d’accueil au CRA, Covid-19 oblige, d’abord limitée à la moitié, est passée aux trois quarts d’occupation, soit environ 112 personnes, contre 150 en temps normal.

Parmi elles, “s’y retrouvent, bien que protégés légalement contre toute mesure d’éloignement, des personnes avec des titres de séjour valides ou expirés pendant la crise sanitaire, des parents d’enfants français, des personnes arrivées avant 13 ans sur le territoire, des mineurs…”, peut-on lire dans le communiqué. Et ce, alors même que la fermeture de la préfecture pendant le confinement en a empêché plus d’un d’obtenir ou de renouveler son titre de séjour. Une situation que le Défenseur des droits avait d’ailleurs souligné en juillet dernier, recommandant “aux autorités de prendre des dispositions pour interdire toute mesure d’éloignement à l’encontre des personnes privées de la possibilité d’accéder aux guichets préfectoraux”, précise encore l’association.

Des interpellations mais pas d’accord

L’autre problème ? Aucun accord n’a officiellement été trouvé avec les autorités des Comores pour organiser les reconduites. “Nous travaillons ardemment à la reprise normalisée des éloignements. Les discussions sont toujours en cours”, répond ainsi laconiquement Julien Kerdoncuf, le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine, qui se refuse à tout autre commentaire sur la situation. Le bateau qui rapatriait des migrants jeudi dernier fait donc pour l’instant figure d’exception. “Il y a eu un début d’accord car il y avait des gens coincés aux Comores qui devaient revenir à Mayotte, donc le bateau a fait

l’aller-retour”, explique une source à la police aux frontières (PAF). En effet, ce jour-là, 48 Mahorais bloqués à Moroni ont pu rejoindre le département, mais plusieurs centaines d’autres restent encore dans l’attente d’une solution de rapatriement. En ce qui concerne l’immigration clandestine, “il n’y a toujours pas d’accord pour reprendre des liaisons quotidiennes comme avant, ni de date officielle”, précise cette même source.

La Covid-19 circule toujours

Une situation qu’elle juge “incohérente”, au vu de la crise sanitaire toujours en cours. “L’État nous fait créer des clusters au CRA”, dénonce ainsi cette source à la PAF. Car les interpellations, en l’absence d’accord avec les Comores, ne mènent souvent pas à grand-chose. Pire, elles peuvent avoir de lourdes conséquences avec la circulation de la Covid-19. Au CRA, où les personnes en situation irrégulière sont testées, les cas positifs sont envoyés à l’internat de Tsararano “qu’ils fuient dès la nuit tombée”. Si ces personnes ne sont donc pas parties avec le premier bateau, “ceux qu’elles ont peut-être contaminés pendant l’enfermement ont été embarqués vers Anjouan, une île comorienne à l’infrastructure médicale quasi inexistante”, critique quant à elle La Cimade. Et ceux qui n’ont pas embarqué finissent par être relâchés, après leur passage devant le juge des libertés et de la détention. Positifs ou négatifs ?

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

À la Une

À Tsingoni, les vieux pneus reprennent vie

Des pneus transformés en fauteuils aux machines à laver remises sur pied, le pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni, à Combani, lutte...

Solidarité Mayotte encore victime de violence

Alors que les locaux de l’association Solidarité Mayotte ont été victimes d’un incendie volontaire dans la nuit de dimanche à lundi, celle de lundi...

Wuambushu 2 : « un quartier entier de Mamoudzou nettoyé de « ses bangas » »

Après une semaine d’opération « Mayotte place nette », le nouveau nom de Wuambushu 2, Marie Guévenoux a défendu un premier bilan sur la chaîne Sud...

Pêche illégale : Près d’une tonne de poissons saisis au port de M’tsapéré ce lundi

Dans sa lutte contre l’immigration et le travail informel, l’État a décidé d’étendre l’opération Wuambushu 2, ou « Place nette » pour sa dénomination officielle, au...

Fatma : L’événement dédié à l’art mahorais marque un vrai retour

Ce seizième anniversaire du Festival des arts traditionnels de Mayotte (Fatma) est célébré en grande pompe. En relation directe avec la commémoration de l'abolition...