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Des soutiens réaffirmés pour l’opération de lutte contre la délinquance

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Au travers de communiqués de presse, le conseil départemental, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem), la ville de Chirongui ou encore le Parti socialiste se sont exprimés sur l’opération initiée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, « Wuambushu ». Pour certains, c’est un soutien sans faille à cette opération, tandis que d’autres déplore la tenue de celle-ci.

Le 13 avril dernier, l’assemblée plénière départementale de Mayotte adoptait, sur proposition de l’exécutif et à l’unanimité, une motion de soutien à l’opération Wuambushu. Le Département de Mayotte était alors la première collectivité à le faire. « Il doit être entendu que l’immigration irrégulière est la première cause de tous les maux de la société mahoraise et de la quasi-saturation de tous les services publics de l’île. Aucun pays au monde n’accepterait ce qui se passe à Mayotte et aucun département de France ne peut supporter ce que vit tous les jours, la population de Mayotte » réaffirmait cette motion des élus départementaux. « Pour notre part et en tant qu’à la fois habitants et élus de cette île, nous soutenons et encourageons la tenue de cette opération qui, à nos yeux, est essentielle pour garantir à Mayotte une vie harmonieuse afin qu’elle retrouve son mode de vie d’antan. Le gouvernement ne doit ni faiblir ni céder aux voix perdues des organismes « droit-de-l’hommistes », aux appels empreints d’hypocrisie de la diaspora comorienne et encore moins aux discours des autorités comoriennes », était-il indiqué dans cette déclaration de soutien à l’opération.

Le 26 avril, les élus départementaux ont rencontré à leur demande le préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, Thierry Suquet après le début de cette opération pour soulever un certain nombre de points essentiels : nécessité d’un soutien psychologique et d’un accompagnement des victimes, dédommagement pour les biens détruits, questions sur les reconduites aux frontières, recrutement en urgence de familles d’accueil avec demande de prise en charge de l’État et bien sûr, enjeux sur l’absence de compensations financières attendues, voire vitales.

Un soutien réaffirmé à « Wuambushu »

« Au-delà de la motion, que nous avons adoptée à l’unanimité, je redis aujourd’hui avec force la nécessité que cette opération Wuambushu qui vise à lutter contre l’immigration clandestine et la délinquance qui en résulte, réussisse car les habitants de Mayotte ont le besoin et plus encore le droit de vivre dans la paix. Force est de constater que ce n’est pas le cas à ce jour et en responsabilité, avec les maires, avec les responsables politiques, j’en appelle au calme et à l’apaisement. Nous vivons une période forcément troublée, nous nous y attendions, mais il faut que nous puissions voir rapidement les premiers effets positifs de cette opération », note le président Ben Issa Ousseni, qui rappelle que, « dans ses compétences, le Département est mobilisé et opérationnel face à cette opération annoncée. Pour autant, je redis que nous avons besoin de moyens, ce n’est pas nouveau, nous le réclamons depuis longtemps, pour pouvoir faire face à notre compétence de chef de file en matière sociale. Le Conseil départemental porte, par ailleurs, des enjeux stratégiques en matière du développement du territoire, que ce soit en termes de soutien au tissu économique, construction des infrastructures, d’aménagement du territoire, de politiques culturelles, de jeunesse et sportives qui participent au mieux vivre ensemble. Nous avons également joué tout notre rôle dans le soutien au pouvoir d’achat des mahorais sur l’essence ou les produits de première nécessité, face à une inflation galopante ».

« En pleine opération Wuambushu, dans la mesure de nos compétences, je veux dire à la population de Mayotte que les élus départementaux, sont à leurs côtés même si nous n’avons pas la main. Le rétablissement et le maintien de l’ordre sont des préalables indispensables au développement de notre territoire », conclut Ben Issa Ousseni.

Le maire de Chirongui soutient « mordicus » l’opération

C’est par un communiqué de presse que le maire de Chirongui, Bihaki Daouda, a fait connaitre son soutien à l’opération de lutte contre la délinquance. « Depuis plusieurs années, la population mahoraise vit constamment dans la peur et l’angoisse face à l’insécurité grandissante sur le territoire. L’arrivée massive de personnes en situation irrégulière freine le bon développement de l’île. J’ajoute que sur l’ensemble de l’île, nous pouvons constater une multiplication de constructions illégales, souvent en tôle et dans des zones non constructibles sans tenir compte des aléas qui font de ces parcelles des zones à risques. C’est ce qui m’a conduit à m’inscrire dans une démarche de lutter contre l’insalubrité à travers deux projets phares d’opérations de résorption de l’habitat indigne dite « RHI Mangrove » à Tsimkoura et « RHI Golf » à Miréréni.

En soutien aux mahorais et par cohérence d’actions, j’ai soutenu l’opération « Mayotte, île morte » du mois de septembre dernier en fermant les écoles et les administrations publiques pour manifester contre l’insécurité. Concomitamment à cette démarche, j’ai mobilisé l’équipe municipale pour identifier et dessiner les périmètres d’insalubrité. Compte-tenu de tout ce qui précède, j’ai l’honneur de vous informer que je soutiens mordicus, l’opération « Wuambushu » avec l’espoir que notre île retrouve la paix et ses habitants en sécurité. Oui, car cette opération initiée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin vise à lutter contre la prolifération des bidonvilles à Mayotte, la délinquance grandissante à Mayotte, l’insalubrité à Mayotte, l’immigration clandestine à Mayotte.

Par conséquent, j’appelle mes concitoyens de Chirongui à la plus grande vigilance quant à l’afflux d’étrangers en situation irrégulière dans la commune suite aux démolitions de nombreuses cases insalubres dans les autres communes. Je demande enfin, à la population de non seulement éviter l’hébergement de personnes en situation irrégulière, communément appelées « sans-papiers », car ceci constitue un délit puni par la loi mais d’alerter également la municipalité de toutes nouvelles installations illégales sur le territoire communal. Il en va de la réussite de cette opération salutaire pour notre jeune département ».

Une motion adoptée par le Césem

Lors de son bureau du 28 avril dernier, le Césem (Conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a adopté une motion à l’unanimité concernant l’opération de lutte contre l’habitat indigne et la lutte contre la délinquance, « Wuambushu » et la sécurité sur l’île.

« Depuis plus de dix ans règne à Mayotte un climat d’insécurité qui est la résultante d’une situation récurrente de violences physiques et morales graves commises essentiellement par de jeunes délinquants et touchant, à toute heure et en tous lieux, l’ensemble des composantes de la population. Exaspérée, la société civile s’est soulevée au cours du 1er trimestre 2018 et observé deux journées « île morte » les 15 et 16 septembre 2022 pour dénoncer le non-respect, dans ce département, des obligations telles que prévues dans les articles 21 et 72 de la Constitution, à savoir l’exécution de la loi. Les conséquences de cette situation sont d’avoir généré gravement des troubles et le chaos dans le 101ème département le plus pauvre de la République.

La négation de la liberté d’aller et venir ainsi que de la liberté de vivre paisiblement dans sa propriété et jouir de ses biens constitue sur ce territoire une grave violation des principes fondamentaux de la République. Aussi, à la suite des Assises sur la sécurité tenues à Mamoudzou en 2021, les élus locaux et nationaux de Mayotte ont demandé de manière unanime au Gouvernement d’agir afin de ramener la paix sociale qui caractérisait jadis le territoire.

En réponse à cette doléance, renouvelée lors de rencontres ministérielles, parlementaires et AMF le Gouvernement a proposé l’opération Wuambushu démarrée le 24 avril 2023 dont l’objectif est triple : lutter contre la délinquance, l’immigration clandestine et contre l’habitat insalubre. Au regard de l’ampleur de l’immigration clandestine et de ses impacts considérables sur les politiques publiques et la vie sociale à Mayotte, le Césem : salue l’effort de l’État à travers la forte mobilisation de moyens humains et matériels supplémentaires ; s’interroge cependant sur le niveau de préparation préalable d’une opération de telle ampleur qui aurait dû associer en amont les acteurs locaux ; s’interroge sur l’adaptation des moyens mobilisés au type de délinquance (terrains difficiles, grande mobilité) ; demande l’application à Mayotte de la circulaire Taubira concernant la gestion des mineurs non accompagnés ; demande la mise en place d’une coopération technique interservices (police, justice, services sociaux…) entre Mayotte et les pays de la région ; demande que les moyens ainsi mobilisés soient pérennisés sur le territoire aussi longtemps que nécessaire, comme l’a soutenu d’ailleurs le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, lors de son entretien du vendredi 21 avril 2023 sur France Info ; demande à l’Etat d’autoriser les détenteurs de titres de séjours délivrés à Mayotte de circuler sur l’ensemble du territoire national ; soutient la demande maintes fois formulée par les maires d’être associés dans l’instruction des titres de séjour, notamment sur l’effectivité de la situation d’hébergement dans la commune. Il est en effet nécessaire que le Département recouvre une situation sécuritaire apaisée indispensable pour sauvegarder l’activité économique et réduire le poids de l’économie informelle dans l’île ».

« Des mesures brutales dépourvues d’humanité et par ailleurs inefficaces »

Olivier Faure, Olivier Nicolas et Béatrice Bellay, respectivement premier secrétaire du Parti socialiste, secrétaire national aux Outre-mer et secrétaire nationale à l’Égalité réelle, ont cosigné un communiqué de presse concernant l’opération actuellement menée à Mayotte.

« La première journée de l’opération « Wuambushu » déclenchée à Mayotte par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ce lundi vient confirmer que le Gouvernement entend apporter aux vraies difficultés sécuritaires, migratoires et, de fait de services publics et de justice sociale, de ce département des réponses à la fois moralement inacceptables et par ailleurs inefficaces à moyen et long terme. Après avoir bien trop longtemps sous-estimé la gravité de la situation mahoraise, le Gouvernement privilégie aujourd’hui des mesures brutales et spectaculaires qui sont à bien des égards dépourvus d’humanité, surtout quand nombre d’enfants resteront sur l’île quand leurs parents seront expulsés.

Le Parti socialiste déplore que soient promis à la destruction des quartiers entiers, certes insalubres, mais sans alternatives suffisantes pour reloger des familles et des enfants qui seront placés dans une précarité encore plus grande avant d’être expulsés. Il rejoint en cela l’inquiétude exprimée par la Défenseure des droits et plusieurs associations comme la Ligue des droits de l’Homme. Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, vient d’ailleurs de suspendre l’opération de destruction du bidonville « Talus 2 » du quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou. Le juge des référés « ordonne au préfet de Mayotte de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats » à Majicavo, précisant que « la destruction des habitations (…) est manifestement irrégulière », « mettant en péril la sécurité » des habitants.

Le refus des Comores d’autoriser ce lundi l’accostage du bateau transportant les premiers expulsés de l’opération témoignent en outre de l’absence de coordination entre la France et les autorités comoriennes dans le cadre de cette opération. À l’inverse de l’approche du Gouvernement, les socialistes estiment qu’aucune solution durable aux difficultés de Mayotte ne se fera dans le tout-répressif et sans une coopération étroite avec les Comores. Il en va de la capacité de la France à répondre aux enjeux de sécurité, de protection des personnes et des biens de ce département dans le respect des valeurs républicaines ».

Une manifestation de soutien à La Réunion, ce lundi 8 mai

Le Collectif Ré-MaA (Résistance Réunion-Mayotte en action), représentant les citoyens mahorais de La Réunion, en étroite collaboration avec les collectifs des citoyens de organise un rassemblement populaire. Ce rendez-vous aura lieu le lundi 8 mai, devant la préfecture de La Réunion, à Saint-Denis, dès 10h. À cette occasion, seront exposées les différentes actions prises par les collectifs, lors du grand congrès de Chirongui qui a réunis plus d’un millier de Mahorais.

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