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Crise de l’eau : La potabilisation débute à la rivière Coconi

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Arrivée en fin de semaine dernière, le détachement de traitement de l’eau des formations militaires de la Sécurité civile débute son travail de potabilisation d’eau douce. Installée sur le site de la station d’épuration, à proximité de la rivière Coconi, l’équipe des quarante sapeurs-sauveteurs peut, grâce à son matériel et ses quatre modules, commencer à potabiliser l’eau. Ainsi, chaque jour, ce sont 200 m3 d’eau qui pourront être produits.

La formation militaire de la Sécurité civile, constituée de quarante sapeurs-sauveteurs, envoyée à Mayotte afin de faire face à l’actuelle crise de l’eau qui vit l’île, commence son travail de potabilisation d’eau douce. Avec l’objectif de produire 200 m3 d’eau potable, l’unité fonctionne avec quatre modules de traitement, pouvant produire cinquante mètres cubes d’eau par jour chacun. L’eau brute est puisée dans la rivière Coconi, d’où l’installation de l’unité de potabilisation sur le site de la station d’épuration entre Ouangani et Chiconi. Pour l’instant, elle ne fonctionne pas à plein régime, le temps des réglages, d’essais et des contrôles de la qualité de l’eau. Une fois ces étapes effectuées, elle pourra se lancer dans une plus grande production.

Filtres et lampes à ultraviolets

Dans un premier temps, pompée directement dans la rivière, l’eau est acheminée dans des bâches où elle va être laissée à décanter, « c’est-à-dire qu’elle va laisser retomber au fond les plus gros éléments », note le commandant Luc, chef du détachement arrivé vendredi matin. Ensuite, cette eau va être envoyée dans les machines de traitement, où plusieurs filtres – dont un filtre à charbon actif – vont entrer en action, du plus gros vers le plus petit afin d’éliminer tous les polluants. Le processus continue par le cœur de la machine, avec l’ultrafiltration, qui filtre l’eau très finement. Poursuivant son chemin, « l’eau passe au niveau d’une lampe à ultraviolets, pour la désinfection bactérienne. Après, elle est chlorée en fonction des normes de l’Agence régionale de santé », complète le chef du détachement.

Une fois arrivée à la sortie de la machine, l’eau devenue potable est stockée sur site dans des bâches souples, « qui nous permettent d’avoir suffisamment de stocks lors de l’arrivée des conteneurs-cuves ». L’objectif étant de les remplir au plus, pour une distribution la plus rapide auprès de la population. L’un des enjeux pour les sapeurs-sauveteurs est donc d’avoir toujours du stock, qui reste tout de même limité, le chlore pouvant s’évaporer, ce qui rendrait l’eau non-conforme à la consommation humaine. Un traitement et un stockage qui sont primordiaux, car « tant qu’on ne sera pas sorti de la crise, on continue notre système de mise à disposition d’eau potable, qui comporte plusieurs éléments dont celui-ci », explique le préfet de l’eau, Gilles Cantal.

De l’eau à disposition immédiate

Outre la potabilisation rapide, la distribution pourra l’être tout autant au travers de citernes, « qui viennent en appui pour distribuer de l’eau potable à la population sur un secteur concerné, qui serait handicapé par l’absence de livraison », admet Gilles Cantal. Si un problème survenait sur le réseau de distribution d’eau, les citernes seraient alors rapidement remplies et transportées pour être mise « à disposition immédiate de la population, s’agissant d’eau potable », ajoute-t-il. Afin d’entreposer ces cuves, c’est le site du Régiment de service militaire adapté de Combani qui a été retenu, étant situé à un point central de l’île. Ce choix permet aux transporteurs d’être moins gêné par les conditions de circulation et de pouvoir accéder à tous les secteurs du territoire, notamment les communes du sud.

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