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Bilan positif pour le pacte de sauvegarde des tortues marines de Mayotte

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Les signataires du pacte de sauvegarde des tortues marines de Mayotte se sont réunis à la plage Moya ce mardi 17 août pour faire le bilan de leur collaboration initiée il y a huit mois. Le pacte proposé par la préfecture a pour le moment des retombées positives. Et depuis peu, les jeunes du service civique font partie des acteurs importants dans la lutte contre le braconnage.

En décembre 2020, les mêmes autorités s’étaient réunies au même endroit, à la plage Moya, pour présenter le pacte de sauvegarde des tortues marines de Mayotte. Huit mois plus tard, Oulanga na Nyamba, les Naturalistes, le préfet, les représentants du Département et de la communauté des communes de Petite-Terre viennent faire le bilan de leur collaboration. Et au vu des premiers retours, les résultats s’annoncent plutôt satisfaisants. « Nous avons pu mettre en place une équipe fabuleuse, motivée et très présente. Nous sommes à une centaine d’interventions sur le terrain, de jour comme de nuit. Nous avons réussi à trois reprises à apercevoir des braconniers et six ont été interpellés », se réjouit Jeanne Wagner, la directrice de la première des deux associations citées.

Et si cela a été possible, c’est notamment grâce aux nouvelles recrues. Le pacte a permis à la structure environnementale de recruter huit jeunes qui se sont engagés dans le service civique. Ils ont été formés et sont opérationnels sur le terrain. « Nous ne pouvons que nous réjouir de les avoir, car grâce à eux, nous avons aidé la gendarmerie. Lorsqu’ils constatent un braconnage, ils appellent immédiatement les forces de l’ordre », explique Ali Mounir, coordinateur chargé de la protection des tortues. Les jeunes effectuent un travail exigeant, parfois risqué, mais nombreux sont ceux qui affirment vouloir continuer dans cette voie. « J’aime ce que je fais, parce que j’aime la nature. Et je veux m’engager dans la protection des tortues quand je finirai mon service civique », affirme Anthoumani l’un des leurs. « Les tortues sont des animaux protégés et il ne faut pas les tuer. Je veux continuer à faire passer ce message », affirme pour sa part Akidel, un autre dévoué pour cette noble cause. Conscient du travail réalisé, le préfet et les membres de l’association Oulanga na Naymba n’ont eu de cesse de les remercier pour leur engagement. Ces jeunes sont appuyés par les agents départementaux, les contrats PEC (parcours emploi compétences) et FONJEP (fonds jeunesse et éducation populaire). Au total, pas moins de 34 emplois aidés ont été embauchés grâce au pacte.

« L’avenir de la tortue, c’est un peu l’avenir de Mayotte »

Les associations de protection des tortues rappellent constamment l’importance de sensibiliser les Mahorais. Et pour cause, les plages de l’île jouent un rôle crucial dans la survie de ces espèces marines. « Mayotte est le sanctuaire des tortues dans la région. Aux Comores, elles ne pondent presque plus, à La Réunion non plus, à Madagascar, elles ont été beaucoup tuées. Mayotte a donc une grande responsabilité », rappelle Jeanne Wagner. Et le travail de sensibilisation doit commencer par une parfaite collaboration entre les différents partenaires du pacte. « Nous devons miser sur le partenariat et la complémentarité. Nous avons tous des compétences différentes, mais chacun a un rôle à jouer. Il faut que nous arrivions à coordonner nos actions », réitère le délégué du gouvernement Thierry Suquet.

Et s’il insiste sur cet aspect, c’est parce que les retombées peuvent être bénéfiques pour l’ensemble du territoire. Les tortues et le lagon de l’île sont un atout touristique à protéger absolument. « L’avenir de la tortue, cest un peu lavenir de Mayotte », insiste le préfet. Malgré le travail de sensibilisation des différents acteurs engagés dans ce combat, les chiffres du braconnage à Mayotte sont alarmants. « 10% des tortues qui viennent pondre sur nos plages sont tuées. Cest beaucoup trop. Et il ne s’agit que de la partie visible, parce quil y a celles qui sont enterrées et que nous ne voyons pas », rappelle la directrice d’Oulanga na Nyamba. Malgré cela, les associations notent une évolution des mentalités des Mahorais qui comprennent l’importance de préserver les tortues. Dans le cas contraire, elles peuvent compter sur la justice qui a changé son fusil d’épaule depuis quelques mois et n’hésite pas à envoyer en prison les braconniers.

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