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Rachat de Vindemia à Mayotte : GBH dément toute position dominante

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Ramlati Ali, députée mahoraise : “Les militaires peuvent nous aider”

Vendredi, la délégation Outre-mer de l’Assemblée nationale auditionnait les acteurs impliqués dans la gestion de la crise sanitaire à Mayotte. Parmi eux, les directrices de l’ARS et du CHM, le recteur, mais aussi la députée Ramlati Ali. L’occasion pour la parlementaire de regretter certaines failles apparues dès le début de la crise. 

Une étude d’impact met en garde contre les risques que font peser pour la concurrence le rachat de la deuxième entreprise de distribution à Mayotte – qui comprend les enseignes Jumbo, Score, SNIE et Douka Bé – au Groupe Bernard Hayot, partenaire de Carrefour. Hausse des prix et disparitions des épiceries de proximité sont dans le viseur du rapport. Michel Lapeyre, directeur général de GBH pour la zone Afrique, Maghreb et Océan Indien, et Amaury de Lavigne, le directeur général chez Carrefour à La Réunion, réagissent aux conclusions de l’étude. Et récusent tout risque pour l’équilibre du marché de la grande distribution à Mayotte.

Flash Infos : Le 22 juillet 2019, le groupe Casino annonçait la vente de sa filiale Vindémia au Groupe Bernard Hayot. À ce moment-là, vous espériez pouvoir démarrer vos activités dans le 101e département en 2020. Mais le Covid est passé par là… Où en êtes-vous de votre arrivée à Mayotte ?

Amaury de Lavigne : C’est vrai que le Covid-19 ne nous a pas simplifié la tâche ! Surtout pour une opération de cette ampleur. S’il est évident que cela a rendu nos déplacements plus compliqués, cette crise sanitaire ne remet toutefois pas en cause l’opération. Elle est bien sur les rails, l’Autorité de la concurrence l’ayant validée en mai dernier. Il y a eu quelques recours mais ils ont été rejetés. La signature définitive aura lieu le 30 juin et nous récupérerons les clés de Vindemia dans l’océan Indien le 1er juillet. Dans un premier temps, nous rachetons les titres de la société et c’est pour l’instant le seul changement au 1er juillet. Ensuite, au fur et à mesure de l’installation, nous procéderons aux changements des enseignes de Jumbo et Score, qui deviendront Carrefour et Carrefour Market.

FI : L’Autorité de la concurrence a depuis donné son aval à l’opération, à condition que GHB revende 4 hypermarchés (dont Jumbo) et deux supermarchés à La Réunion. Mais l’Autorité n’aurait même pas mis les pieds à Mayotte. Or, une récente étude pour Les Observatoires des Prix des Marges et des Revenus (OPMR) de La Réunion et de Mayotte, réalisée par le cabinet Bolonyocte Consulting, met en garde contre la concentration du marché, avec pour risque la disparition des épiceries de quartier. Que répondez-vous ?

Michel Lapeyre et Amaury de Lavigne : Nous démentons chacune des conclusions de cette étude. Pour nous, il s’agit là d’un rapport à charge. Nous avons d’ailleurs été surpris que ni le cabinet ni l’OPMR ne nous demande notre avis au moment de la publication de ce document. Nous avons certes été en contact avec Christophe Girardier, l’auteur et président du cabinet Bolonyocte Consulting, mais sur le dossier de La Réunion et en aucun cas celui de Mayotte. Résultat, nous n’avons pas pu apporter nos observations. Quant aux faits, rappelons déjà que GBH n’est présent dans aucun domaine d’activité à Mayotte. Ce qui explique d’ailleurs que l’Autorité de la concurrence ne se soit pas déplacée sur l’île : nous ne sommes pas sur une opération de concentration qui remettrait en cause l’équilibre du marché. Nous rachetons une entreprise qui existe déjà, il n’y a donc de fait que l’actionnaire qui change. Et contrairement à ce qu’avance l’étude, nous restons sur les mêmes parts de marché que l’entreprise existante. Je ne vois pas comment Sodifram, acteur historique à Mayotte, pourrait passer subitement à la deuxième place, tandis que GBH passerait premier d’un claquement de doigts ! Même si nous espérons naturellement être à la hauteur de ce défi…

FI : La situation de duopole qui émergerait à l’issue de cette opération risque, d’après l’étude, d’entraîner à terme une élévation durable des prix, sans parler de la “diminution de la diversité de l’offre comme de son caractère innovant”. Quelles garanties apportez-vous sur la hausse des prix et la diversité des produits ?

A. L. : Encore une fois, c’est toute l’incohérence de rapport ! Si nous augmentons les prix, nous ne pourrons pas passer numéro 1. Au contraire, nous allons chercher à dynamiser le marché, à essayer de le développer. Dans notre métier, ce n’est pas en augmentant les prix qu’on réussit à devenir plus dynamique et plus concurrentiel.

FI : Justement, comment comptez-vous devenir plus dynamique et concurrentiel ?

A. L. : Étant donné que GBH n’était pas présent à Mayotte, nous ne connaissons pas bien le marché. Dans un premier temps, nous allons donc nous appuyer sur l’organisation de Vindemia. Nous allons apporter notre enseigne Carrefour et bien sûr notre dynamisme commercial. Nous avons prévu des investissements pour rendre nos magasins plus attractifs et accueillants pour la clientèle, et aussi d’améliorer les conditions de travail afin d’augmenter au maximum les potentiels. Mais nous partons déjà sur de bonnes bases, simplement en reprenant le travail accompli par Vindemia, qui a fait de l’entreprise le numéro 2 de la grande distribution à Mayotte.

FI : D’après l’étude de Bolonyocte Consulting, un fleuron local, La Laiterie de Mayotte, pourrait être mis en difficulté par rapport à Sorelait, société qui fabrique les produits laitiers de la marque Danone, et qui appartient à GBH. Comment comptez-vous, tel que vous l’évoquiez il y a un an au moment du rachat, vous “impliquer dans la filière locale” ?

M. L. : Le local constitue l’ADN de notre groupe. C’est ce qui nous caractérise déjà aux Antilles comme à La Réunion, nous avons donc bien l’intention d’en faire de même à Mayotte. Nous sommes convaincus que c’est en développant les filières locales et l’emploi que nous pouvons accompagner l’essor de l’économie. Encore une fois, cette étude réalise un procès d’intention. Elle avance que nous allons venir avec nos fournisseurs et tuer les entreprises locales*. C’est un tissu de mensonges*. Les sociétés mentionnées n’interviennent pas ou très peu sur Mayotte. SDCOM – grossiste représentant de marque – est certes une filiale de Vindemia, mais n’est pas implanté à Mayotte et Bamyrex, notre équivalent chez GBH, non plus. Sorelait réalise à peine 50.000 euros de chiffre d’affaires à Mayotte sur un an, et ses clients principaux sont Sodifram et Somaco. Le yaourt rentre dans la catégorie des produits ultra-frais, et nous en expédions donc très peu. À l’inverse, nous développons la filière agroalimentaire locale à La Réunion depuis trente ans, et je dirais même que c’est dans nos magasins que ces produits sont le plus mis en avant. Nous espérons que nous trouverons des interlocuteurs à Mayotte pour insuffler cette même dynamique !

* Pour plus de clarté, nous retranscrivons ici un extrait de l’étude du cabinet Bolonyocte sur l’intégration verticale du Groupe Bernard Hayot :

“La nouvelle position acquise du groupe GBH sur le marché aval de référence, du fait de l’opération de concentration, aura aussi des impacts majeurs sur la montée en puissance de son activité sur le marché amont. En effet, par son intégration verticale couvrant toute la chaîne de valeur des marchés de référence, GBH est déjà présent sur le marché de l’approvisionnement par ses filiales actuelles, Sorelait (production de yaourts et produits laitiers sous la marque Danone) et Bamyrex (grossiste représentant de marque), mais se renforcera davantage par l’absorption de son équivalent SDCOM, l’une des filiales de Vindemia. Actives essentiellement sur le marché de La Réunion avant l’opération, les filiales Bamyrex et SDCOM vont naturellement pouvoir étendre leurs activités lorsque la transaction interviendra, sur le marché amont de Mayotte par l’application des contrats de marques portant également sur ce territoire quand bien même ils n’y étaient pas encore exploités. Ce renforcement très significatif de son intégration verticale, combiné avec l’augmentation sensible de sa part de marché aval, aura pour effet d’ouvrir de nouvelles opportunités de développement à GBH de nature elles aussi à déséquilibrer le marché amont et fragiliser ses acteurs.

L’auteur de l’étude Christophe Girardier a, depuis la publication de cette interview, souhaité réagir : « Je trouve cette formulation inadmissible et périlleuse dans la mesure où le groupe Hayot a refusé de se prêter à un exercice auquel tous les acteurs économiques de Mayotte se sont prêtés, et alors que cette étude avait été mandatée par l’OPMR, qui compte parmi ses membres ces mêmes acteurs », a-t-il souligné.”

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