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Aller au plus près des jeunes en décrochage, l’ambition du directeur général d’Apprentis d’Auteuil à Mayotte

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Le directeur général d’Apprentis d’Auteuil, Nicolas Truelle, a une nouvelle fois posé ses valises à Mayotte depuis le dimanche 29 novembre. Pendant 4 jours, il a visité les différents dispositifs de formation et de prise en charge des jeunes de la fondation qui accueille entre 1.000 et 1.100 jeunes chaque année. Son dernier jour sur l’île est marqué par l’ouverture de 4 maisons de formation dans différentes communes. Une étape qui s’inscrit dans le nouveau dispositif d’Apprentis d’Auteuil Mayotte, intitulé Oumeya.

Flash Infos : Quel regard portez-vous sur l’évolution d’Apprentis d’Auteuil de Mayotte depuis sa création jusqu’à aujourd’hui ?

Nicolas Truelle : L’association a développé une activité de prévention spécialisée. Autrement dit, nous allons vers des jeunes dans leurs quartiers pour les aider à reprendre le chemin de l’école ou de la formation. Il existe plusieurs dispositifs désormais, à l’exemple M’Saidié basé à Mamoudzou ou le lycée professionnel privé. Les dispositifs de mobilisation et les passerelles vers la formation professionnelle se sont également enrichis avec Hima Shababi à Mamoudzou et Niya Moja à Tsoundzou 1 et 2 et Passamaïnty. Je suis émerveillé parce que les équipes ont une capacité de créativité pour faire fructifier tous ces nouveaux dispositifs et s’adapter à la situation des jeunes. Cela permet d’aller au plus près d’eux.

FI : Avez-vous d’autres projets qui vont en ce sens ?

N. T. : Nous ouvrons aujourd’hui [jeudi 3 décembre] 4 maisons de formation qui s’inscrivent dans un programme qui s’appelle Oumeya. Il est largement financé par les fonds sociaux européens qui sont gérés par l’État, à hauteur de 5,8 millions d’euros. Il a pour vocation d’aller au plus près des jeunes pour les aider à faire ce chemin vers la formation et l’emploi. Ces 4 maisons se situent à Dembéni, Chirongui, Ouangani et Dzoumogné. Il était important de s’implanter ailleurs qu’à Mamoudzou pour nous rapprocher des jeunes, physiquement, mais aussi dans notre méthode de travail avec eux. Nous voulons comprendre quels sont leurs problèmes et être capable de construire un projet professionnel avec eux.

FI : En quoi ce nouveau dispositif Oumeya se différencie des autres déjà existants ?

N. T. : La grande différence est la localisation. Nous avons constaté qu’en localisant tout à Mamoudzou les jeunes ont beaucoup de difficultés à se déplacer puisqu’ils n’ont pas le permis et le taxi coûte cher. Ensuite, ce programme va se développer en deux phases. Une première de mobilisation pour lever un certain nombre de freins, comme la sécurité sociale et l’ouverture d’un compte en banque, et une seconde d’accompagnement de la formation. Nous allons mettre en place de nouvelles formations pour ces jeunes, mais nous ne pourrons pas tout faire, alors certains d’entre eux seront accompagnés vers d’autres structures en dehors de l’association. Nous allons encore plus loin que les dispositifs déjà existants puisque nous allons continuer à les accompagner pendant ce temps de formation pour éviter le décrochage, car le risque de retomber est important. Il faut qu’ils aient quelqu’un à qui parler.

FI : De quelle manière va s’articuler le travail des professionnels dans le cadre de ce nouveau dispositif ? 

N. T. : Pour commencer, il y a une quarantaine de personnes qui sont prêtes à travailler dès aujourd’hui. Elles sont dans la phase de repérage des jeunes. Certains ont d’ailleurs déjà été repérés. Ensuite, 20 professionnels vont s’ajouter pour accompagner les principaux intéressés dans leurs formations. Nous allons commencer avec 60 jeunes, mais l’objectif est d’atteindre les 800 en deux ans.

FI : Quels difficultés rencontrent vos équipes à Mayotte dans le cadre de leurs missions ?

N. T. : Ils sont confrontés à des difficultés que nous rencontrons un peu partout sur le territoire national finalement. Ils doivent travailler avec des jeunes décrocheurs qui se rendent invisibles. Certains ont peur, d’autres sont dans des galères de vie qui font qu’ils n’ont plus aucune fierté, et risquent d’être attirés par des réseaux. Les professionnels doivent donc franchir ce faussée qui se creuse et la grande difficulté est d’arriver à créer la confiance. Ce n’est pas évident car les freins de ces jeunes leur font croire qu’ils ne peuvent pas. À cela s’ajoute la recherche d’emploi ou de formation qui n’est pas évidente car à Mayotte, il y a beaucoup de jeunes, mais l’offre d’activité est insuffisante. La deuxième grande difficulté est que chaque structure travaille un peu dans son coin. Nous n’osons pas nous ouvrir et dialoguer avec les autres, même si je constate une évolution. L’association à Mayotte travaille maintenant avec le rectorat, la préfecture et d’autres associations.

FI : Que faudrait-il améliorer au sein d’Apprentis d’Auteuil à Mayotte pour un meilleur accompagnement des jeunes repérés ?

N. T. : Lorsque nous accompagnons un jeune, nous faisons un travail multifactoriel. Nous faisons intervenir beaucoup de compétences différentes et par conséquent beaucoup de personnes. Le plus important est que ces personnes arrivent à travailler ensemble. Nous devons continuer dans cette direction pour que la qualité de la relation avec les jeunes soit la plus grande. Nous pouvons aussi aller vers des projets où ces jeunes participent à la conception du projet. Nous pourrons imaginer par exemple que certains créent leurs associations. Nous ne sommes pas là pour faire le bien des personnes sans eux, tout doit être conçu ensemble.

 

 

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