L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Surveillance des plages, ménage, jardins… Des agents du CD de Mayotte entrent en grève

À lire également

Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Les agents de terrain du conseil départemental réclament plus de moyens pour assurer leur sécurité et leurs conditions de travail. Le syndicat Force ouvrière appelle à la grève à partir de ce lundi, 7h.

L’histoire avait fait le tour de l’île. Un vendredi soir de juillet à Saziley, Mohamed Ali était sauvagement agressé par des braconniers pendant un bivouac organisé par Les Naturalistes. Ce garde tortue du conseil départemental, partenaire de Sea Shepherd et président de l’association de sécurité villageoise de M’tsamoudou (ASVM), blessé à la tête et inconscient, sera alors évacué à l’hôpital. Et pendant qu’une marche s’organisait en soutien à la victime et à sa famille, l’affaire provoquait aussi un petit séisme entre les quatre murs du conseil départemental. Pour les agents de terrain de la collectivité, confrontés quotidiennement aux problématiques de sécurité et à des conditions de travail difficiles, c’était un peu la goutte d’eau. Un ras-le-bol qui les conduit aujourd’hui à se mettre en grève. “Ces agents sont particulièrement exposés au climat d’insécurité que nous constatons aujourd’hui… Ils vont au boulot la boule au ventre”, décrit Ichaan Madi, la secrétaire générale du groupement départemental Force Ouvrière services publics, qui porte aujourd’hui leurs revendications.

C’est donc à l’appel du syndicat, majoritaire au sein des instances du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), du comité technique et des commissions administratives paritaires (CAP), qu’une partie des agents de terrain, parmi lesquels les personnels en charge du ménage, les gardiens et agents de surveillance, les agents de surveillance des tortues, les jardiniers et les agents de la brigade rivière, se mobilise à partir de ce lundi. Au coeur de leurs revendications, donc : la sécurité. “Quelques jours après l’agression, ils ont enfin obtenu les casques qu’ils réclamaient depuis longtemps, alors qu’on leur avait toujours rétorqué qu’il n’y avait pas les moyens”, retrace la représentante syndicale.

Le local, seule échappatoire face aux braconniers

Plus de matériel, mais aussi des meilleurs locaux figurent en tête de leurs réclamations. En effet, le local de Moya doit être détruit dans quelques jours dans l’optique d’en construire un nouveau. Mais “rien n’a été prévu entre temps pour que les agents puissent déposer leurs affaires et continuer leur mission”, dénonce Mouslimou Maouard, secrétaire général du syndicat au conseil départemental. Or ce local est aussi souvent leur seule solution de repli face à des braconniers, armés de machette. Autre cause de leur colère : l’absence de régularisation de leur situation administrative. “Anciens jardiniers, les gardes tortues n’ont pas vu leur intitulé de poste changer, donc ils ont le même salaire, sans prime pour le travail de nuit ou le risque”, abonde encore Ichaan Madi.

Dialogue rompu

D’une manière générale, les agents de terrain ont décidé de mener cette action collectivement pour réclamer une meilleure prise en compte de leur travail par leur direction, qu’ils jugent trop souvent au mieux absente, au pire carrément méprisante. Défauts de management, critiques acerbes, voire insultes… Le dialogue semble parfois impossible avec leurs directeurs. Sans forcément demander des départs, les agents attendent “au moins qu’ils soient à l’écoute”, explique Ichaan Madi. “Sauf pour les femmes de ménage. Elles insistent pour que leur directrice change de poste.”

Sortie de crise rapide ?

Parmi les autres revendications des grévistes, l’on retiendra aussi la question de la prime Covid, car certains agents n’ont pas arrêté de travailler pendant le confinement, ou bien ont été rapidement rappelés. “Nous voulons voir la liste des bénéficiaires pour vérifier que tout est bon”, indique Mouslimou Madi. Ou encore celles de l’indemnisation en cas d’accident ou d’attaques pendant l’exercice de leurs missions, des réunions plus régulières du CHSCT, surtout en cas d’incident comme celui de Saziley, de nouveaux locaux pour les jardiniers, et une meilleure sécurisation des bâtiments pour les gardiens. “La majorité des sites sont de vraies passoires, et parfois les effectifs ne sont pas suffisants pour être en binôme, alors que la réglementation l’exige”, développe Ichaan Madi.

Pour l’instant, le syndicat a pu se réunir une première fois jeudi avec les directions concernées, les responsables des ressources humaines et de la médiation, et la vice-présidente du conseil départemental, chargée de l’administration générale, des infrastructures et des transports, Fatima Souffou. Si certaines revendications ont été entendues, d’autres restent en suspens et les agents confirmaient à l’issue de cette rencontre leur intention de faire grève à partir de ce lundi, 7h. Résultat : le Département devra compter sans certains bras précieux pour surveiller les plages, entretenir les espaces et sécuriser sites et rivières… Une situation qui n’est dans l’intérêt de personne. Contactée, la vice-présidente Fatima Souffou se garde de tout commentaire. “Ils sont en fin de mandat, ils nous ont contacté vite à partir du préavis de grève. Ils n’ont pas vraiment intérêt à ce que cette affaire s’envenime”, fait valoir Ichaan Madi. Optimiste.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1082

Le journal des jeunes

À la Une

Une grande cagnotte pour venir en aide aux plus démunis

Soumaya Hadjy Mamode et Ibrahim, porteurs de deux initiatives citoyennes, s’allient pour organiser une grande maraude à destination des plus démunis le dimanche 7...

Un faré avant une future résidence sur les hauteurs d’Hajangoua

La première pierre du futur faré d’Hajangoua a été posée, ce jeudi soir. Ces travaux, réalisés dans le cadre du projet d’aménagement du quartier...

Crash Yemenia Airways : La peine maximale à nouveau requise en appel contre la compagnie

En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu coupable Yemenia Airways pour blessures et homicide involontaires. La même sentence est encore réclamée...

Jean-Hugues Ratenon et Estelle Youssouffa déterrent la hache de guerre

Par interventions à l’Assemblée nationale et communiqués interposés, Jean-Hugues Ratenon, député La France insoumise de la cinquième circonscription de La Réunion, et Estelle Youssouffa,...

Wuambushu 2 : Les élus mis dans la confidence des premiers détails

Avant le commencement de l’opération Wuambushu 2, dans trois semaines, les maires et élus départementaux de Mayotte ont eu droit de connaître les contours...