L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

23/04/2009 – Fatma : Commémoration de l’abolition de l’esclavage

À lire également

Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e mois d'avril est marqué à Mayotte par la commémoration de l'abolition de l'esclavage, célébrée le 27 avril. A cette occasion, un festival montrant l'héritage et le patrimoine du peuple mahorais est organisé. Son appellation est depuis 2008 le Fatma, Festival des arts traditionnels de Mayotte.

Le Fatma rime parfaitement avec la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Montrant les apports culturels d'avant et après la traite négrière, il apporte des éléments concrets et vivants sur ce sujet, une meilleure conception du sens de la commémoration. Le Fatma met en évidence les grandes traditions héritées des appartenances africaine, musulmane, animiste et malgache qui constituent "l’âme métisse" du peuple mahorais. Les composants de ce passé riche et pluriséculaire sont nombreux à Mayotte et méritent d'être connus. Ce sont les chants religieux, les danses traditionnelles, les cérémonies cultuelles, les objets artisanaux, les instruments musicaux, etc.

Le Fatma ce sont dix jours de fête et de réflexion autour du patrimoine historique de l'île et de sa région. Les manifestations se déroulent dans plusieurs communes de l'île. Elles ont commencé le week-end dernier et continuent jusqu'au 30 avril. (Programme ci-contre)

Pour cette année, la direction de l'ingénierie culturelle (ex-service culturel) a souhaité une ère nouvelle à la dimension de la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Elle a voulu inscrire le Fatma dans la problématique de la mémoire d'un peuple à travers son patrimoine culturel.

 

Soutenance de thèse, conférence et film

 

Outre les démonstrations des richesses culturelles, un devoir de mémoire s'impose. Se mettant dans le ton d'Elie Wiesel (Prix Nobel de la Paix) : "Le bourreau tue toujours deux fois. La première, par l’épée, la deuxième fois par l’oubli.", le Fatma est aussi "un moment de rappel de l’histoire pour faire reculer l’oubli collectif".

Des éléments et faits concrets viennent enrichir la commémoration 2009 de l'abolition de l'esclavage à Mayotte.

Ce samedi 25 avril, Hamada Insa, originaire de M'tsamboro et étudiant en master 2 à l'Université de la Réunion, soutiendra son mémoire en Histoire, dans l'hémicycle Bamana au conseil général, à 14 heures. Cette soutenance sera dirigée par le directeur de recherches Sudel Fuma. Il s'agit d'un mémoire d’histoire sur l’esclavage dans l’océan indien et à Mayotte. Cette soutenance sera suivie d'une projection de film documentaire à 18 heures.

Journée mémorable de notre festival dédié aux arts traditionnels, le lundi 27 avril sera fortement animé. Au-delà des diverses manifestations prévues un peu partout, une conférence sur "La mémoire de l’esclavage dans les contes, les langues et la littérature de Mayotte" aura lieu à la place du Comité du Tourisme, à 16 heures. Elle sera animée par un Hidaya Chakrina, docteur ès Lettres et spécialiste des mémoires orales de l’Océan indien, par M’laïli Condro, docteur ès linguistique et maître conférencier et par Alain-Kamal Martial, doctorant en lettres, littératures francophones d’Afrique et de l’Océan indien. "Nous allons travailler sur les supports de transmission, d'une manière scientifique et non passionnelle", précise Alain-Kamal Martial. Ce sera un grand moment d'interrogation sur la recherche des traces évoquant l'esclavage.

 

Un jardin de la mémoire à Mamoudzou

 

Un fait à la fois historique et commémoratif, la "Route de l'esclave" passe par Mayotte. Pensé en 1993 et lancé officiellement en 1994 par La Chaire de l’Unesco en relation avec l’association Historun, la "Route des esclaves" a permis le lancement de réseaux scientifiques relatifs à la traite négrière et à l’esclavage dans notre région.

Après la conférence du 27 avril, viendra ensuite l'inauguration du "Jardin de la mémoire", à 18 heures, sur la place du Marché de Mamoudzou.

Des jardins, de grandeurs commensurables, sont instaurés dans les île de la région océan Indien, à Madgascar depuis 2004, à la Réunion (2005), au Mozambique (2007) et Maurice (2009).

Le projet Jardin de la mémoire s'articule autour de trois objectifs. Il vient "briser le silence sur la tragédie de la Traite négrière et de l’esclavage en contribuant à meilleure compréhension des causes profondes, de ses enjeux et de ses modalités d’opération par des travaux scientifiques pluridisciplinaires. Ensuite "mettre en lumière de manière objective ses conséquences sur les sociétés modernes notamment les transformations globales et les interactions culturelles entre les peuples que cette tragédie a pu générer". Et enfin "contribuer à la culture de la paix et à la coexistence pacifique entre les peuples en favorisant notamment la réflexion sur le pluralisme culturel, la construction de nouvelles identités et citoyennetés et sur le dialogue interculturel."

Le Jardin de la mémoire de Mayotte est réalisé par quatre sculpteurs : Daolaine Courtis de la Réunion, le Mozambicain Pekiwa, Rabemanenjara de Madagascar et le Mahorais Conflit. Les artistes travaillent depuis lundi dans la cours de la salle de cinéma de Mamoudzou. Il s'agit de quatre monuments commémoratifs, deux en pierre et deux en bois. Ce projet amitieux est dirigé par Fudel Fuma, directeur de la Chaire Unesco de l'Université de la Réunion et président de Historun. Arrivé ce mardi 21 avril, il suit le Fatma jusqu'au 28 avril.

 

Et comme dirait l'autre, la place du Marché sera vue d’une manière différente. Le passant se donnera le temps de la réflexion sur un pan de l’histoire mahoraise et de voir comment se l’approprier pour aller de l’avant.

 

Rafik

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...