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Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : 700 kg d’explosifs pour générer des ondes de choc

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Depuis vendredi, le bureau de recherches géologiques et minières procède à des tirs d’explosifs dans des forages de 25 mètres de profondeur pour générer une onde de choc dans le sol et permettre de relever des mesures sismiques grâce à 72 géophones placés entre M’Tsamboro et la plage de Moya. Des opérations qui requièrent la mise en place de dispositifs sous haute sécurité.

Samedi, 9h15. Passé le quartier de la maison du gouverneur, le véhicule du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) s’enfonce dans la malavoune. Les amortisseurs grincent au rythme des trous formés sur cette piste difficilement praticable. Un trajet de 15 minutes sous l’escorte d’un camion de gendarmerie qui mène jusqu’aux étincelles d’une meuleuse en action. Agenouillé et casque vissé sur la tête, un homme en découd painiblement avec un tube de ferraille, sortant du sol. Autour de lui, un autre s’emploie à baliser un périmètre inaccessible.

Pas moyen de pénétrer à l’intérieur de la zone délimitée. Même instruction pour les voitures tout terrain garées un peu plus loin dans une pente. La ribambelle d’ingénieurs s’apprêtent à tirer 70 kg d’explosifs dans ce forage de 25 mètres de profondeur, installé 2 mois plus tôt. « Nous veillons aux opérations de sécurité liées au minage et à l’environnement proche. Même si c’est un tir profond et très sécurisé, nous prenons le maximum de précaution pour qu’il n’y ait pas de promeneurs à proximité », souligne Jean-François Jaccard, directeur technique chez TitaNobel. D’où la présence quantitative de forces de l’ordre… « Dès que nous utilisons de l’explosif, que ce soit un tir de mine en carrière ou un usage pour une mission scientifique, les règles sont les mêmes ! » Mais un léger contretemps vient contrecarrer les plans de ces experts réunis pour l’occasion. La disqueuse en rade oblige l’un d’eux à terminer l’ouverture à l’aide d’une masse. En quelques minutes seulement, le cache se décolle.

Chaleur, gaz et énergie

Place alors à l’étape suivante : mesurer à quelle distance se trouve la source d’eau pour éviter que les émulsions fabriquées à Mayotte ne soient mouillées au moment de leur installation au fond du trou… Ceci explique donc le tas de gravier, dont l’utilité première « sert de bouchon au-dessus des explosifs pour que ces derniers génèrent une onde de choc dans le sol ». « Nous allons bourrer une quinzaine de mètres en granulat. Pour donner un ordre d’idée, 3-4 mètres suffisent sur des chantiers classiques », confie Jean-François Jaccard, qui rappelle que le principe de l’explosif est de se transformer en chaleur, en gaz et en énergie. « Pour vous donner une corrélation, l’énergie se disperse en fonction de la distance et du temps. Quand vous jetez un caillou dans l’eau, vous voyez une zone d’impact et des cercles concentriques », explique le directeur technique pour imager ses propos.

Peu avant midi, l’équipe finalise les préparatifs. « Nous essayons de maximiser l’effet de choc dans les configurations qui sont très particulières » sur le territoire. À savoir en plein milieu d’une forêt ce matin-là. L’évacuation des troupes est imminente ! Idem pour la mise à feu. Celle-ci s’active via un système radiophonique, contrôlé à distance. Pas de bruit assourdissant ni de tremblements sous les pieds en perspective. Ni même de résidus pour signaler la présence de scientifiques. « La partie explosive se détruit. Le bourrage descend et colmate le fond du trou. La tête sera ensuite retirée et bouchée. » Selon les dires, un simple « plouf » s’échappe lors de l’explosion. Pas sûr donc d’entendre quoi que ce soit lors des prochains tirs qui doivent se dérouler jusqu’à ce jeudi. Toujours est-il que pas moins de 700 kg d’explosifs auront, en tout et pour tout, été nécessaires à cette mission exceptionnelle, dont l’objectif consiste à mieux connaître la structure volcanique sous-marine et positionner les séismes.

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