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Au collège de Doujani, police et rectorat donnent une autre réponse à la délinquance

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

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Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

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Après un week-end marqué par les affrontements entre bandes rivales de Passamaïnty et de Doujani, les vacances scolaires ont pris un autre départ cette semaine, avec la signature d’une nouvelle convention pour le Centre de Loisirs Jeunes, une association de la police nationale qui veut prévenir la délinquance.

“Qui parmi vous est à Doujani au collège ?”, lance le recteur Gilles Halbout à la trentaine d’enfants qui lui font face sous le préau de cet établissement scolaire, en ce premier mardi de vacances. Au milieu de la flopée de jeunes bouilles, seules quelques petites mains timides s’élèvent. Les autres ? Ils viennent de Passamaïnty, de Kwalé, ou des hauteurs de Doujani. “L’idée c’est d’accueillir tous les jeunes des quartiers environnants. Depuis lundi, on a des enfants de toutes les classes sociales, de la mairie, et même des jeunes qui ne sont pas scolarisés”, confie Thierry Lizola, policier responsable du bureau partenariat et prévention. Avec son président et chef du service territorial de la sécurité publique, Sébastien Halm, il pilote les actions du CLJ, le Centre de Loisirs Jeunes. Cette structure associative de la police nationale, dont l’antenne locale a été lancée en 2019, vise à prévenir et diminuer la délinquance juvénile et à favoriser l’insertion sociale des jeunes.

Après le collège K1 en 2019, c’est donc au tour de Doujani de se lancer dans l’aventure, aux côtés de la police nationale et du rectorat. Ce mardi, le recteur Gilles Halbout et le commissaire Sébastien Halm signaient une nouvelle convention aux côtés de Philippe Chatelard, principal du collège Nelson Mandela, et son homologue de Kawéni, Christophe Jacquet. Par ce gribouillis de bas de page, le représentant de l’Éducation nationale permet à l’association d’accueillir les mineurs de 9 à 17 ans, et d’utiliser les infrastructures des deux établissements dans le cadre de ce centre de loisirs. À terme, le CLJ entend bien s’implanter un peu partout sur l’île. “Aujourd’hui, le recteur nous prête ces locaux, mais nous avons vocation à en ouvrir sur tout le territoire. Pour le prochain, nous visons Kwalé”, développe Thierry Lizola.

700 jeunes sur deux semaines

Une façon de récupérer les jeunes dans les rues “avant qu’ils ne soient repris par des délinquants”. Le centre entend pour ce faire lutter contre l’oisiveté et proposer une action civique. Activités sportives, pédagogiques et aussi citoyennes doivent rythmer les deux semaines de vacances scolaires pour quelque 700 jeunes, soit environ cinquante par jour pour les deux établissements. Certains ont déjà pu participer à une virée sur le lagon en PMT (palmes, masque, tuba). Dans les prochains jours, séance cinéma, capoeira, et atelier tressage figurent aussi au menu.

Et pour en bénéficier, rien de plus simple : “on se poste devant les portes à partir de 7h30 et on accueille les enfants. Parfois, on doit même trier !”, décrit l’un des réservistes civils de l’association, qui encadre ces journées. Seule condition : l’âge des participants, entre 9 et 17 ans. Avec près de trente services civiques, ils sont une vingtaine de personnes issues de la société civile et recrutées par la police nationale, à animer ces centres de loisirs pendant les vacances. Le plus ? “Ces gens sont eux-mêmes issus de ces quartiers, d’où l’intérêt de leur participation à ce projet”, souligne Sébastien Halm, satisfait de voir le dispositif perdurer après avoir permis l’accueil de 2.000 mineurs pendant les mois de juillet et août.

Lutter contre les rivalités de quartier

L’enjeu, avec ce nouvel établissement partenaire, sera aussi que les groupes se croisent. “Dans le contexte que nous connaissons, avec ces rivalités entre villages, nous comptons aussi mettre l’accent sur la connaissance de l’autre. Des sorties seront organisées sur l’île, pour aller côtoyer les jeunes de Kawéni par exemple”, déroule le commissaire. De quoi, aussi, redorer l’image de la police auprès de ce jeune public. Une initiative qui ne sera pas de trop, au vu des récentes échauffourées qui ont à nouveau mis la commune chef-lieu à feu et à sang en fin de semaine dernière. “Les derniers jours ont été un peu tendus, cela fait du bien de souffler”, soupire Gilles Halbout avant d’aller trouver un peu de réconfort devant les enfants disposés en rang d’oignon devant leurs accompagnateurs. “On devine des sourires sous les masques, ça fait plaisir !”

 

 

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