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Avec ses dix ans d’existence à Mayotte, le CUFR n’a plus rien à envier aux autres universités

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Ce mardi 12 octobre, le centre universitaire de formation et de recherche fêtait son dixième anniversaire. Une aventure au cours de laquelle les avancées ont été légion, comme la multiplication du nombre d’étudiants et d’enseignants mais aussi l’amélioration des infrastructures. Un travail colossal avant l’étape suprême : l’obtention du statut d’institut national universitaire. Entretien avec Aurélien Siri, le directeur de l’établissement.

Flash Infos : Que de chemin parcouru depuis l’annonce du décret constitutif du 12 octobre 2011… Quels chiffres vous viennent directement à l’esprit lorsque vous pensez à ce dixième anniversaire ?

Aurélien Siri : En l’espace de dix ans, nous avons tout simplement triplé les effectifs des étudiants, en passant de 600 à 1.800 élèves en 2021 ! Une croissance forte qui s’est aussi ressentie chez le personnel puisque nous sommes désormais une centaine. À titre comparatif, il n’y avait que trois enseignants-chercheurs en 2012, contre trente aujourd’hui.

L’autre chiffre qui me rend fier, ce sont les 11 diplômes nationaux préparés à Mayotte et délivrés par les universités partenaires (Aix-Marseilles, Nîmes, La Réunion, Montpellier et Montpellier 3). Imaginez, à nos débuts, nous avions des licences qui n’étaient constituées que de la première année… Depuis, il y a eu l’émergence de la formation des enseignants avec les MEEF (master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) 1er degré en 2017 et 2nd avec deux parcours – mathématiques et lettres – lors de la dernière rentrée scolaire. Cette année, nous avons même créé une licence préparatoire au professorat des écoles, ce qui nous permet d’avoir toute la formation depuis le post-bac jusqu’au master.

FI : Avec une telle revue d’effectifs au cours de la dernière décennie, le centre universitaire a dû tout naturellement s’agrandir. Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution immobilière ?

A. S. : Nous avons construit coup par coup, en augmentant la superficie du centre universitaire. Mais nous arrivons déjà à saturation tant les besoins sont toujours plus importants, entre la vie étudiante, la pédagogie, l’administration… Nous allons donc devoir développer les infrastructures pour apporter de meilleures conditions d’étude et de travail ! Pour cela, nous allons mobiliser les 6.4 millions d’euros prévus à cet effet dans le contrat de convergence qui vont nous permettre de bénéficier de 1.000 mètres carrés supplémentaires d’ici 2023-2024. Se posera ensuite la question du foncier. Selon le schéma directeur qui se projette sur deux horizons, 2025 et 2030, nous accueillerons 3.700 étudiants. Nous envisageons donc un second site pour développer le CUFR.

FI : L’autre volet qui démontre le dynamisme du CUFR, ce sont les appels à projets pour lesquels vous avez été retenu…

A. S. : Depuis deux ans, le CUFR répond à des appels à projets et est retenu avec succès. Exemple avec le campus connecté et le démonstrateur numérique. Dans le cadre du plan de relance, nous avons aussi reçu une dotation de 2.7 millions d’euros pour installer des panneaux photovoltaïques et rénover les façades de l’établissement dans le but de réduire la consommation d’énergie de l’ordre de 71%. Tout cela montre un dynamisme ascendant dans tous les domaines ! Le fait d’être sélectionné montre à quel point nous pouvons rivaliser avec des universités prestigieuses ultramarines et métropolitaines.

FI : Reste maintenant à transformer l’essai et à passer en une université de plein exercice.

A. S. : Cette évolution croissante va nous faire arriver à un statut d’institut national universitaire, qui nous permettra d’aboutir à un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel et délivrer nous-mêmes nos diplômes ! Cette première étape que nous envisageons avant 2025, c’est-à-dire la fin du contrat d’établissement passé entre l’État et le CUFR, est à mon goût la plus importante. Car cela signifiera que nous aurons le même statut que les autres universités. Nous pourrons alors proposer un master propre à Mayotte. Quant à l’université de plein exercice, elle n’aura pas de conséquence directe pour les étudiants ! Son intérêt est surtout d’avoir des responsabilités et des compétences élargies en interne, ce qui va exiger une réorganisation administrative des services pour répondre aux standards et une montée en compétences du personnel.

FI : Que pouvez-vous espérer pour la suite une fois que tous ces dossiers seront menés à leur terme ?

A. S. : L’objectif sera aussi de lancer une école doctorale pour enrôler des chercheurs mahorais sur le territoire qui pourront devenir maître de conférence. Il s’agit là de la deuxième étape après l’INU. Mais pour cela, il faudra posséder un laboratoire de recherche sur Mayotte. Nous sommes prêts à recruter les étudiants passés par le CUFR pour transmettre cette idée de modèle auprès de nos élèves. Il faut poursuivre dans cette voie pour en rapatrier encore davantage. La plus grosse difficulté consiste à les suivre une fois en Hexagone car nous avons peu d’indications sur ce qu’ils font. Aujourd’hui, c’est l’avenir de Mayotte qui est préparé au CUFR. Depuis 2017, nous avons formé 414 professeurs des écoles. Nous verrons dans les années à venir les effets sur la jeunesse, car ce sont des enseignants mieux armés méthodologiquement !

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