La fin de l’année scolaire approche et une grande partie des élèves de terminale savent désormais vers quelles études supérieures ils vont s’orienter. Cette année, deux jeunes mahorais font partie des heureux et rares lycéens admis à Sciences Po. Farouk Kourati du lycée des Lumières et Oumaya Abdallah du lycée Younoussa Bamana se préparent à entrer dans un monde qu’ils n’imaginaient même pas il y a encore quelques mois.

Sciences Po était son premier vœu sur Parcoursup, mais Farouk Kourati s’était déjà préparé à ne pas être admis. « J’avais en tête que l’échec faisait partie du jeu et j’envisageais aussi d’aller en prépa. Pour moi, Sciences Po n’était pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d’atteindre mes objectifs », précise le lycéen, qui va poursuivre ses études à Reims. Par la suite, le jeune homme a pour ambition de passer les concours de la haute fonction publique. D’ailleurs, il s’y prépare depuis son année de première en ayant choisi des spécialités orientées vers les sciences politiques et la géopolitique. Farouk Kourati est conscient de tout le travail qui l’attend, mais il se dit motivé et il est même prêt à sacrifier ses loisirs durant ses études pour y arriver.

Des rêves et de grandes ambitions pour Mayotte
Les deux élèves sont conscients de tout l’engouement autour d’eux. Ils représentent l’espoir d’une jeunesse qui contribuera au développement du département et prennent déjà leur mission à cœur. « Je suis engagée dans la vie associative depuis le collège. Je suis membre d’une association sportive et éducative à Doujani et je fais aussi partie du jeune club des Naturalistes de Mayotte. J’ai participé au concours des jeunes ambassadeurs de Mayotte, dont je fais désormais partie », précise Oumaya Abdallah, qui compte continuer à faire briller son île natale au-delà de ses frontières. « Je vais parler de Mayotte à travers les associations dans lesquelles je devrai m’engager. Tout ce que je vais acquérir en métropole et à l’étranger me permettra de contribuer au développement de Mayotte », assure la lycéenne pour encore quelques semaines.
Idem pour Farouk Kourati, très engagé dans la vie associative. Ce critère est d’ailleurs une obligation pour être accepté à Sciences Po. Le jeune homme profite de l’occasion pour faire passer un message à la jeunesse du territoire. « Ici, il y a une vision qui nous mène à nous autocensurer parce qu’on nous dit qu’on n’a pas le niveau exigé pour les écoles prestigieuses et on se dit que finalement on ne peut pas. Les adultes nous disent parfois de ne pas nous aventurer dans ces choix parce qu’on va échouer. Ils en font une réalité alors qu’à Mayotte il y a pleins de jeunes talentueux », relate l’adolescent, qui a une vision très lucide sur les clichés attribués à la jeunesse mahoraise. « Rien ne me prédestinait à postuler pour Sciences Po, et pourtant je l’ai fait et j’ai été accepté. Je suis convaincu que les futures générations pourront davantage accéder à ce type d’écoles et aller plus loin que ça. Il faut tenter sa chance et ne jamais douter ! », lance le futur étudiant. Finalement, nos jeunes mahorais ont aussi des têtes bien faites et savent nous faire rêver.






































