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Edito. Ce que j’en pense… Mayotte a besoin de sérénité

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Il y a certes la réalité, la crise économique qui s’installe, les incertitudes quant à l’avenir, les tergiversations politiques, la guerre dans de nombreux pays et le terrorisme qui se répand, mais à ressasser tout ça, le mélanger avec des faits divers, à occuper l’espace médiatique sur des petites phrases politiques ou des questions de personnes inintéressantes, sans évoquer de projets, de programmes, de solutions, sans agir, les inquiétudes ne trouvent pas de réponses et la violence est banalisée.

Cette violence physique, écologique, trouve, sans résistance, toute sa place dans les relations entre individus, dans les images renvoyées par le petit écran. On compte les morts dans les lycées américains, dans les attentats en Irak ou en Afghanistan, dans les navires de “migrants” en Méditerranée, sur les routes françaises… On voit des images en quasi direct. Il y a partout des “amateurs” qui filmaient. Et ces images de scoops, ces images-choc nous assaillent, inondent nos écrans et tournent en boucle, partagées à travers le monde. Cet étalement de violence et l’inquiétude face à l’avenir ont un impact évident sur notre vie quotidienne, notre état d’esprit, nos comportements.

En France, le “dialogue social” tant prôné est battu en brèche par des syndicats qui désertent les discussions, préférant des actions coup-de-poing, des manifestations qui dégénèrent et des affrontements avec les forces de l’ordre. On voit des voitures s’enflammer, des films et séries télévisées de plus en plus violents pour faire le buzz. Il finit par sembler que seuls ceux qui crient le plus fort, ceux qui cassent, ceux qui bloquent se font entendre, et alors les autorités réagissent, dans l’urgence.

Les décisions ne s’inscrivent plus dans un programme clair, bien cadré au départ. Nos dirigeants avancent à l’aveuglette, parfois portés par les sondages, par l’air du temps ou par les manifestants les plus virulents. À Mayotte comme en Métropole, ça fonctionne par à-coups. Il n’y a plus de programmes politiques en France depuis le 2ème mandat de François Mitterrand écrivait Jacques Attali. Il évoque très bien cette problématique dans sa dernière publication “Réveillez-vous !” : “la situation idéologique devient désastreuse : au lieu de penser positif, de chercher constructivement des solutions à ces problèmes encore solvables, on s’enferme, on exclue, on refuse l’autre. Partout. De mille façons.”

Le monde, la France et Mayotte en particulier, a besoin de sérénité. Les syndicats et les politiques doivent comprendre que la crise mondiale de la croissance nous touche violemment. Le rêve d’une croissance permanente, infinie a été terrassé par la réalité et les ressources limitées de la planète. Les citoyens réclament un développement durable, une planète vivable pour leurs enfants. La Cop21 nous le rappellera.

Face à cette crise et à la révolution numérique, les moyens ne sont plus les mêmes. Les cartes sont rebattues, comme lors de la révolution industrielle ou même lors du passage de l’âge de pierre au bronze, puis au fer. Il faut évoluer, s’adapter, c’est ce qui a assuré la survie de l’espèce humaine.

À l’échelle de l’histoire contemporaine, et même à très court terme, la France doit évoluer, se réformer. Et dans ce cadre-là, Mayotte doit trouver sa place.

Après des années durant lesquelles l’île a été “oubliée” de la France, Mayotte a évolué très fortement ces deux dernières décennies. On essaye de la faire rentrer dans un carcan qui est déjà remis en cause et a prouvé son inefficacité ailleurs : chômage, violence, exclusion, déficit… Ce qui a été financé pendant les Trente glorieuses, en période de plein emploi, ne peut plus l’être aujourd’hui. Partout l’État essaye de faire des économies. Les collectivités locales sont instamment priées de se serrer la ceinture, alors qu’ici elles viennent juste d’enfiler le costume de la République et de la décentralisation. Il faut faire des efforts de part et d’autre : les collectivités locales doivent gérer leurs salariés trop nombreux et trop peu formés, l’Etat doit de son côté aider à combler les retards, faute de quoi le poids de la fiscalité fera imploser cette île.

Dans cette période trouble, de fortes évolutions, de remise en cause de pas mal d’équilibres, Mayotte a besoin de sérénité, de calme, d’informations positives. Les syndicats doivent le comprendre et apaiser le climat social. Les élus doivent se faire entendre, ils doivent prendre la parole et expliquer le chemin parcouru et celui à venir. L’État doit comprendre les attentes, les retards de Mayotte, le poids colossal de l’immigration clandestine, le choix des Mahorais et l’accompagner dans cette transition. Il faut travailler ensemble, s’écouter, se comprendre.

Tout changement génère une période de transition, plus ou moins courte, durant laquelle les équilibres sont instables. Cette période de transition, dans laquelle nous sommes, nécessite toute notre attention, nos efforts, pour qu’elle se passe au mieux. Pour qu’un jour proche le problème du trop faible niveau scolaire et des salles de classe manquantes soit réglé, que l’égalité soit réelle avec nos compatriotes de Métropole, pour que Mayotte retrouve toute son l’attractivité, que l’on soit fiers de cette magnifique île et qu’elle rayonne dans la région.

Dans un monde en plein mouvement, il y a certes des endroits où la guerre sévit, mais il y en a bien plus où la paix règne, où les enfants découvrent l’école, où l’avenir se dessine sous les crayons d’ingénieurs en Afrique, en Inde, à Paris ou à Mayotte.

Le monde avance, change, comme Mayotte. Le monde a besoin de sérénité, de paix, de calme, pour que les enfants puissent retrouver le chemin de l’école avec toute la joie nécessaire et que le bruit des bombes se taise. Retrouvons l’optimisme, concentrons-nous sur ce qui marche, sur ceux qui avancent, parlons-en, prenons-les en exemple ! Un restaurant israélien propose ses repas à moitié prix pour les juifs et les musulmans qui mangent ensemble, une entreprise française prépare le carburant du futur avec des bactéries déinocoques, des jeunes de Bandrélé nettoient leurs plages, d’autres à Kawéni organisent du soutien scolaire, le Salon de la mode et la finale de la webcup régionale se tiennent à Mayotte, des écoles, collèges, lycée et MJC sortent de terre…

Ne mettez pas le feu à Mayotte, le monde brûle déjà bien assez… Faisons preuve d’intelligence, parlons-nous, échangeons, traçons l’avenir et avançons. Beaucoup trop aimeraient que Mayotte échoue, ne leur donnons pas ce plaisir, au contraire, réussissons ! Faisons les efforts nécessaires et mettons-nous au travail, avec les compétences nécessaires, autour d’une table, d’un bureau, sur les chantiers, avec des équipes mobilisées ! Mayotte et la France ont tout à y gagner.

Laurent Canavate

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