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Edito. Ce que j’en pense… Des combats à mener pour Mayotte

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Il y a eu un choix volontaire et librement consenti de lier son destin avec celui des Français. Contrairement à de nombreux territoires, il n’y a pas eu de guerre de conquête, pas de combats meurtriers, pas de guerre d’indépendance ou de libération nationale. Il n’y a pas eu de colons accaparants toute l’île jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu cette volonté de liberté, et d’éducation.

Puis, le monde évoluant, la France a quelque peu oublié ce territoire durant des décennies. La volonté sans faille d’Anciens, leur détermination, leur vigilance leur ont permis de passer ces périodes parfois troubles sans rompre ce lien avec la France. Quand on regarde autour de nous, on comprend que ces hommes, ces femmes ont été visionnaires. Ils se sont battus pour leurs enfants, pour tous les enfants de Mayotte. Et par respect pour leur combat, nous ne pouvons pas nous permettre de tout casser aujourd’hui, pour des ambitions personnelles.

Aujourd’hui, après les combats gagnés pour la départementalisation, pour la rupéisation, toutes fraiches, il y a ce rêve d’égalité qui prend forme. Il est évidemment sain, bienvenu, légitime, surtout au sein de la République française. Il serait bien malvenu, pour quiconque, de la refuser. Il ne s’agit pas, sous prétexte de risquer de déséquilibrer la société mahoraise, de freiner cette volonté forte. Au vu de l’ensemble des changements colossaux vécus par chacun ces 20 dernières années, la capacité d’adaptation des Mahorais ne peut être remise en cause. Il convient toutefois de vérifier régulièrement que tout le monde suit, que tout le monde est bien monté dans le train… 

Et aujourd’hui, au vu de nombreux problèmes que connait l’île, on peut considérer qu’il y a quelques préalables à régler avant de relancer la machine vers l’avant. Il convient d’assimiler toutes les avancées récentes, les intégrations dans la fonction publique (sans concours !), les indexations qui font exploser les budgets des communes et du conseil départemental… 

Avec 80% des agents de la fonction publique territoriale de catégorie C, pour leur très grande majorité analphabète, avec 40 ans environ de moyenne d’âge, il conviendrait de les former car ils sont là pour encore près de 20 ans… Intégrés, ils ne partiront pas, alors autant qu’ils assurent un travail, car il faut les payer chaque mois, avec l’argent de nos impôts locaux. Et il en faut beaucoup, chaque mois…

Encadrer la jeunesse, les anciens, s’occuper de santé, d’éducation, d’environnement, des équipements sportifs, des MJC… Les pistes de travail sont nombreuses. Les élus et les syndicats doivent proposer des plans de formation, réclamer des moyens, et mobiliser les troupes, les mettre au travail ! Des outils existent comme le CNFPT, il faut les activer, les utiliser plus encore. 

Les départs à la retraite pourront être remplacés par des agents plus qualifiés, plus compétents, plus ouverts sur le monde et ses enjeux, et qui pourront enfin faire avancer les dossiers qui trainent dans tous les domaines. C’est la place de la jeunesse, formée dans de nombreux domaines, qu’il convient de préparer. On ne peut pas la laisser à l’abandon, sur le bord de la route, déçue, – un jour viendra aigrie -, alors que les besoins et les chantiers à mener sont si importants. C’est à mon avis un vrai combat à mener pour Mayotte, et pour assurer la relève. 

Le secteur public étant plutôt bien chargé, pour créer de l’emploi, ce sera dans le privé. Il faut immédiatement placer l’ensemble de Mayotte en zone franche globale. Le retour de l’attractivité du territoire sera quasi-immédiat sur le plan économique et drainera le reste. Les enseignants et les médecins, les entreprises et les investisseurs seront de retour, pour le plus grand intérêt de tous. Cela constituerait un geste fort de l’Etat en direction de Mayotte et relancerait l’île. 

Le foncier pose encore bien des problèmes. Les impôts locaux les mettent à jour sur toute l’île. Il faut finaliser la régularisation, les acquisitions, les attributions. Il faut revoir le calcul de l’assiette. Là encore l’Etablissement foncier tant promis, tant attendu va bientôt arriver. Il était temps. Il faut régler ces soucis qui peuvent dégénérer en conflits familiaux ou villageois. Il faut dynamiser le marché de l’immobilier, avec un foncier propre, sur lequel asseoir des projets, des emprunts. Il faut respecter et faire respecter les règles de la construction, de l’urbanisme, sinon d’autres problèmes surgiront demain. 

Il faut que les particuliers fassent appel aux bureaux d’études, aux architectes, aux entreprises du BTP en règle. C’est ainsi que des centaines, des milliers d’emplois seront créés, pour des ingénieurs, des architectes, des maçons, des peintres, des comptables, des carreleurs, des secrétaires, des chefs de chantier, des électriciens… Il faut mettre un terme à l’emploi de clandestins ou d’ouvriers non-déclarés le week-end. Cela tue Mayotte à petit feu, favorise ou maintient l’immigration clandestine. 

Les jeunes qui s’installent, respectent les normes et les règles contraignantes mais offrent un travail de qualité, ne peuvent pas lutter contre cette concurrence déloyale et meurent. C’est là encore à mon avis un combat important à mener pour construire solidement Mayotte de demain. 

Parmi les « problèmes » à régler, il y a la situation de la jeunesse. Sans occupation, sans encadrement, abandonnée à elle-même, sans espoir d’emploi, sans éducation de qualité, elle part dans de mauvaises directions. Alcool, drogues, délinquance, violence, cambriolages… La jeunesse ne demande qu’à ce qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui propose des activités, du sport, des loisirs, des cours de soutien scolaire, des espoirs. 

Les adultes doivent s’occuper des enfants, y consacrer du temps, de l’argent ! Là encore, un travail impressionnant est lancé avec la politique de la ville notamment. Des projets voient le jour, sont préparés, présentés, soutenus, et financés. Les MJC doivent être réactivées dans toutes les communes, les terrains de sport doivent être entretenus, gérés, les associations dynamiques et sérieuses soutenues. Il y a là encore un vrai combat à mener, à gagner et vite. C’est notre avenir qui se joue là, mais aussi la sécurité de chacun. 

L’immigration clandestine est un autre point à aborder. C’est un élément essentiel de l’équation mahoraise à résoudre pour pouvoir reprendre la marche vers l’avant. C’est un sujet qui est de plus en plus tu. Devant l’ampleur de la tâche, on semble essayer de l’évacuer, de toutes parts. Son impact sur l’éducation, la santé, l’urbanisme, la jeunesse, l’emploi, l’environnement, la violence ne peut pas être passée sous silence. 

Là comme ailleurs, on assiste souvent à un grand silence de la part de nos élus, sur ces problèmes de société, sur ces choix à faire et à assumer. 

Des retraites décentes pour les anciens, une meilleure prise en charge des handicapés, des transports en commun et de nouvelles voies de circulation, une véritable gestion des déchets, des zones d’activité économique dans les villages, des aménagements de fronts de mer, une vraie gestion des ressources humaines avec des dirigeants courageux, efficaces… Les combats à mener pour faire avancer Mayotte ne manquent pas. 

Après la liberté chèrement gagnée avec la départementalisation, après le combat pour l’égalité en cours qui nécessite l’amélioration de notre cadre de vie, l’amélioration de la santé, de l’éducation, de notre sécurité, de l’économie pour que chacun puisse gagner dignement sa vie et proposer des emplois à une partie de la jeunesse, il restera à gagner le combat pour la fraternité. Ce sera le combat de tous ceux qui habitent et vivent à Mayotte, de tous ceux qui aiment Mayotte et travailleront pour continuer à avancer ensemble.

Laurent Canavate

 

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