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UMIH de Mayotte : “S’il faut attendre fin septembre pour rouvrir les discothèques, elles seront en danger de mort”

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Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

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On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

Rachat de Vindemia par GBH : la grande distribution de Mayotte face à la menace d’une concentration inédite

Réunion au sommet ce lundi, entre les différents acteurs économiques et politiques du 101ème département, alors que le rachat de Vindemia, filiale de Casino, par GBH, qui détient 11 magasins Carrefour, doit avoir lieu le 1er juillet. Pour l’instant, ni l’Autorité de la Concurrence, ni le Conseil d’État ne se sont prononcés contre l’opération. Mais après La Réunion, c’est au tour des acteurs mahorais de s’inquiéter de ses conséquences pour la vie économique locale.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s'inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ? 

 

Le président de l’UMIH, Charles-Henri Mandallaz, se bat pour obtenir la levée des restrictions qui pèsent sur le secteur CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques) à Mayotte.

Le 8 juillet dernier, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte adressait un courrier aux élus pour demander la levée des restrictions qui plombent le secteur CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques). Deux jours plus tard, la loi parue au Journal officiel pour définir la sortie de l’état d’urgence en métropole confirmait son maintien à Mayotte et en Guyane, toujours en orange, jusqu’au 30 octobre. Et ce, alors même que le virus du Covid-19 semble reculer dans le 101ème département… Pour Charles-Henri Mandallaz, le président de l’UMIH 976 et gérant du restaurant L’Orient Express, cette situation, assortie des mesures très strictes qui pèsent sur l’hôtellerie-restauration à Mayotte, ne peut plus durer. Au risque de voir certaines entreprises disparaître… Entretien.

Flash Infos : La branche locale de l’UMIH à Mayotte a été relancée récemment, face à la crise sanitaire. Quelles actions menez-vous pour défendre le secteur, particulièrement touché par les retombées économiques de cette crise ?

Charles-Henri Mandallaz : En France, l’Union des métiers des industriels de l’hôtellerie est le plus gros syndicat professionnel pour le CHRD. Ici, nous sommes dotés d’une quarantaine d’adhérents, et nous avons en effet relancé la branche locale au vu de la crise, pour les aider à se mettre en conformité. Et depuis, tous les jours, nous sommes sur le terrain à battre le pavé auprès de la préfecture, du conseil départemental, de la Dieccte, de la CCI, de tous ceux qui peuvent nous aider dans ce passage difficile. Nous étions encore en réunion avec le préfet la semaine dernière pour faire entendre notre voix. Car les salles sont toujours fermées, seules les terrasses peuvent recevoir la clientèle. Et même pour ces établissements, il faut respecter des conditions très strictes, des espacements entre les tables, le port du masque pour le personnel et les clients dès qu’ils se déplacent, etc. Et toutes ces mesures, que nos adhérents appliquent, ne sont économiquement pas viables. Surtout que la situation sanitaire évolue favorablement à Mayotte ! Quand nous voyons que les écoles ont pu rouvrir, les lieux de culte aussi, qu’il est à nouveau impossible de circuler dans Kawéni en journée car toutes les entreprises ont repris du service, les interdictions qui pèsent sur nos établissements sont incompréhensibles. Je ne pense pas que les risques y soient plus élevés qu’ailleurs. D’autant plus que nous avons particulièrement mis l’accent sur la formation de nos personnels aux gestes barrières et aux mesures de distanciation.

FI : Au vu de ce constat et de vos réclamations, qu’est-il ressorti de votre réunion avec le préfet ?

C-H. M. : Ce constat est sorti renforcé, puisque l’évolution de la situation sanitaire est favorable. Deux indicateurs seraient déjà au vert et les deux autres en passe de l’être. Et l’annonce de la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 30 octobre ne devrait pas être un frein à la reprise de l’activité, si nous repassons au vert. Nous sommes en phase très descendante et nous tendrions vers un déblocage à la fin du mois. C’est en tout cas ce que nous espérons tous. Nous en avons aussi profité pour parler au préfet de l’aérien, car la situation est inacceptable. La Réunion impose des restrictions abusives, on peut presque crier à la discrimination. Et pour notre secteur, c’est extrêmement dommageable, car notre flux de touristes d’affaires qui vient surtout de La Réunion ne peut toujours pas reprendre. Sans parler d’Air Austral qui fait sauter les vols de manière assez opaque…

FI : Depuis le début du mois de juin, les terrasses ont pu rouvrir. Quel est l’impact économique des mesures barrières et de ces ouvertures partielles sur votre activité ?

C-H. M. : Disons que pour L’Orient Express, nous faisons 40% de notre chiffre habituel. Donc la situation n’est vraiment pas bonne et ne peut pas perdurer. Nous sommes obligés de faire des repas fixes, donc pas de cocktails, de séminaires, de mariages ou d’anniversaires… Et le problème, c’est qu’il faut quand même des bras pour faire tourner la boutique, alors même que nous avons moins de clients. Il faut aussi mettre en place un nettoyage systématique, qui est assez pointu, entre chaque convive. Résultat, l’activité est inférieure mais vous avez le même personnel et des frais supplémentaires. En fonction de l’entreprise, ces derniers seront plus ou moins lourds. Par exemple, à L’Orient Express, nous avons des nappes et des serviettes en tissu, et les frais de nettoyage en blanchisserie, plus fréquents que d’habitude, s’ajoutent au reste. Il y a aussi l’acquisition de produits, de désinfectant, de masques, de visières, de tenues pour le personnel, ou encore de l’affichage et des aménagements pour séparer et cloisonner l’espace. La préfecture nous a donné un petit coup de pouce, sous la forme de kits pour les professionnels de la restauration avec visière, masques, gel. Le stock ne suffit pas mais le geste a été très apprécié, vu la situation. 

Mais je tiens à rappeler que nous ne parlons là que des restaurants avec terrasse. Beaucoup n’ont même pas encore pu rouvrir ! Pour le reste des CHRD, et notamment les discothèques, toujours fermées, c’est encore pire. Vu les interdictions encore très strictes sur les soirées, les regroupements de personnes, les activités nocturnes, s’il faut attendre fin septembre pour une possible réouverture, ces métiers-là sont en danger de mort.

FI : Les aides économiques sont-elles prolongées autant que l’état d’urgence et peuvent-elles permettre au secteur de survivre à la crise ?

C-H. M. : Oui, les CHRD ont obtenu une prolongation des dispositifs d’aide, davantage que pour les autres professions. Le chômage partiel se poursuit jusqu’en septembre et sans dégressivité. Et c’est aussi le cas pour ceux qui ont pu rouvrir leurs terrasses. Au niveau de L’Orient Express, j’ai donc encore 50% de mes effectifs au chômage partiel. Il y a aussi la prolongation du fonds de solidarité jusqu’à la fin de l’année qui peut nous aider à garder la tête hors de l’eau. Bonne surprise d’ailleurs, le premier ministre Jean Castex, de passage en Guyane, a annoncé que ce fonds passerait à 3.000 euros pour les petites entreprises de Guyane et de Mayotte ! C’est qu’il a bien compris que ces sociétés étaient dans une situation ultra-sinistrée. Sinon, au niveau bancaire, nous avons toujours droit au PGE, mais cela reste un emprunt de survie, qu’il faudra rembourser dans un an. Enfin, au niveau du département, les aides se mettent en place très lentement, encore aujourd’hui. Les premiers dossiers sur le prêt d’honneur sont en train de passer en commission, et sur les fonds de solidarité cela prend aussi un peu de temps. Bien sûr, nous ne doutons pas de la bonne volonté du Département. Mais il y a urgence. Et si ces aides tombent dans six mois, il sera peut-être trop tard. 

 

 

 

 

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