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M. Moussa, directrice de la Cress de Mayotte : “Quand nous faisons des économies, c’est souvent au détriment de l’être humain”

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Le mois de l’ESS célèbre sa quatrième édition mahoraise. Pour l’occasion, Maymounati Moussa, directrice de la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte revient sur les principes de cette façon d’entreprendre, qui permet de développer l’employabilité en même temps que le territoire, et qui se révèle particulièrement efficace en pleine crise sanitaire et économique.

Flash Infos : Comment définiriez-vous l’économie sociale et solidaire ? Quels types de structure peut-elle concerner ?

Maymounati Moussa : C’est d’abord une loi, celle du 31 juillet 2014, qui définit l’ESS comme un mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine, donc à tous les secteurs d’activité. En une phrase, c’est faire de l’argent en tenant compte de l’humain et de l’environnement qui l’entoure. C’est une économie créatrice de richesses et d’emplois mais qui vise surtout à l’intérêt collectif. Nous retrouvons dans l’ESS toutes les typologies d’entreprises : des coopératives, des mutuelles, des fondations, des associations, des structures d’insertion, des sociétés commerciales, etc. La différence est dans la façon d’entreprendre, qui doit respecter des principes éthiques extrêmement forts pour la société, l’environnement ou un territoire. Le but n’est pas uniquement de partager des bénéfices mais de le faire de façon responsable et d’en réserver la plupart pour le maintien ou le développement de l’activité, le tout sous une gouvernance démocratique puisque dans l’ESS, chaque actionnaire a le même poids, qu’il ait investi un ou mille euros dans l’entreprise.

FI : Le mois de l’ESS met aussi en avant l’intérêt de cette façon d’entreprendre face à des crises comme celles que nous traversons actuellement. Quelles solutions l’économie sociale et solidaire peut-elle apporter ?

M. : Pour nous, surtout en ce moment, l’ESS c’est la solution : nous n’avons pas perdu beaucoup d’entreprises du fait de la crise sanitaire et nous n’avons eu aucune vague de licenciements. Tout ce que nous faisons, c’est pour maintenir l’emploi. Depuis le début de l’année, la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire ainsi que ses entrepreneurs ont consolidé ou créé 168 emplois et une centaine d’autres sont en cours, malgré la crise sanitaire et le chômage partiel, parce que nous nous concentrons sur l’humain, quelles que soient les situations. D’ici le 31 décembre prochain, nous devrions donc arriver à 270 emplois créés ou préservés, et qui répondent aux besoins du territoire et de toute sa population. C’est pour cela que ce mois de l’ESS est particulièrement intéressant : il nous permet, à Mayotte et partout ailleurs, de dire aux gens “réveillez vous !”. Quand le Covid-19 est arrivé, Sanofi est revenu au made in France. Ils ont arrêté de chercher la solution la moins chère pour trouver la plus pérenne. Parce que quand nous faisons des économies, c’est souvent au détriment de l’être humain.

FI : Les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques, en 2024, devraient mettre l’accent sur des investissements qui profitent à l’ESS, donc à l’économie locale, et pour lesquels Mayotte occupe déjà une place toute particulière…

M. : En effet. Au sein de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, nous disposons d’un dispositif, le Fanya Lab, qui est un accélérateur de l’ESS et de l’innovation sociale, et qui accompagne tous les acteurs, même informels, qui voudraient se lancer ou se développer dans l’ESS. Ce dispositif a reçu le label Territoire French Impact, qui permet à Mayotte (premier territoire ultramarin labellisé, ndlr) d’être prioritaire sur une enveloppe de 370 millions d’euros qui, dans le cadre des prochains Jeux Olympiques, permettront de développer des projets qui doivent répondre à trois défis : le zéro déchet, et l’intercommunalité du Sud nous accompagne là-dessus en mettant son territoire à disposition des porteurs de projet, la formalisation des activités non déclarées pour favoriser une meilleure alimentation notamment dans le milieu scolaire et le développement d’un hub de l’ESS à grande échelle, que nous mettons déjà en place actuellement à travers plusieurs clusters dans le monde, comme à Ayuba ou au Groenland !

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo : Economie sociale et solidaire, l’humain avant l’argent. À lire gratuitement sur mayottehebdo.com.

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