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À Mayotte, les grands projets se font attendre

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Les 26 conseillers départementaux élus en 2015, qui ont dû éponger un déficit de plusieurs dizaines de millions d’euros lors de leur mandature, n’ont pu mener à bien les « chantiers de demain », des projets d’envergure ayant pour but de changer le visage et l’avenir de l’île au lagon.

Il y a six ans, Mayotte n’était pas la même que celle d’aujourd’hui, en coulisses du moins. L’île au lagon n’a en effet pas connu de grandes révolutions socio-économiques durant cette demi-douzaine d’années, continuant d’enregistrer une démographie exponentielle sans parvenir à résorber la misère que connaissent encore trop d’habitants. En 2015, le produit intérieur brut du tout jeune 101ème département français était de 2 milliards d’euros, et est passé à 2,4 milliards en 2018, dernières données dont nous disposons. Cette hausse non négligeable, toutefois, ancre encore Mayotte à la place du bon dernier en France. Le PIB par habitant, d’un peu plus de 9380 euros, est là encore le plus faible du pays. Concrètement, ces chiffres soulignent la précarité économique serrant la gorge de la majorité du peuple mahorais. Plus des trois quarts de ce dernier (77% en 2018) vivent sous le seuil de pauvreté, et 30% sont au chômage, un score proche du triple de celui de métropole.

De nombreuses différences existaient néanmoins dans l’organisation et l’administration de l’île, en témoignent par exemple les intercommunalités, « en cours de création » en 2015. Le département était encore en construction, comme le rappelait Soibahadine Ibrahim Ramadani, fraîchement élu à la présidence du Conseil. « Le Département de Mayotte demeure un chantier inachevé, affirmait-il dans son propos introductif. Il nous faut inscrire notre institution au rendez-vous du développement de notre territoire. Avec ces orientations, une ère nouvelle doit s’ouvrir pour Mayotte […] et inscrire notre territoire dans le mouvement vers la modernité et le développement. » Malheureusement, sans orientations, point d’ère nouvelle pour l’île. Car l’ancien président ne peut se targuer d’avoir mené ses grands projets.

48 millions d’euros de déficit

Il faut dire que les espoirs de la mandature se sont heurtés à des restrictions budgétaires significatives. À son élection, Soibahadine Ibrahim Ramadani accuse un déficit de 48 millions d’euros au budget de la collectivité, « hérité de la précédente mandature« , chiffre qu’il ne cesse de ressasser dans le Plan de 2015, comme pour se défendre de ses échecs. Jusqu’à l’année 2020, le Conseil départemental, pressé par l’Etat français, s’acharne à éponger cette dette et agit logiquement beaucoup moins pour le développement de l’île. Ce déficit, résorbé en 2021, est néanmoins à mettre au crédit des anciens élus, qui expliquent que « les droits de mutation à titre onéreux [taxes sur les ventes immobilières, NDLR] ont impacté positivement les finances de la collectivité, passant de 2,4 millions d’euros à la fin 2014 à 54,7 millions d’euros en 2020. »

Cette mesure et bien d’autres, qui ont été menées par le Conseil départemental tout au long de son mandat, ont conduit ce dernier à fonctionner sous un régime d’austérité. Mais les améliorations institutionnelles et quotidiennes attendues par les Mahorais en ont naturellement pâti. Et ce malgré la bonne volonté faussement affichée par le CD, qui se savait déjà condamné au manque de moyens, dans son Plan de mandature : « C’est dire toute l’importance de ce document, qui constitue le seul document de référence de nos diverses politiques publiques« . Les 93 pages du cahier sont ainsi submergées de formules abstraites, de phrases à rallonge mais sans fond, de « schémas départementaux » n’ayant rien de concret.

Un pont Grande Terre – Petite Terre

Les projets concrets, parce qu’ils existent dans le document, se résument à une poignée de chantiers de demain. Pour certains, leur folie est telle qu’ils paraissent encore être des utopies, à l’aune de l’année 2022. Deux d’entre eux se démarquent particulièrement dans leur gigantisme. Le premier d’entre eux est la fameuse voie de contournement de Mamoudzou par le haut, qui permettrait d’éviter les sempiternels bouchons de Kawéni et les ronds-points de Mamoudzou et Cavani. Selon certaines ébauches de l’époque, cette nouvelle route devait débuter à l’entrée de Kawéni au nord, pour déboucher sur l’un des deux ronds-points de Doujani. Si le projet est évidemment séduisant, autant pour les habitants de la commune que pour celles et ceux y travaillant quotidiennement, le chantier estimé à plus de 900 millions d’euros ne s’est encore jamais ouvert. Seuls deux comités de pilotage ont eu lieu en décembre 2020 et en octobre 2021.

Il est un autre projet d’ampleur qui aurait satisfait les habitants de Mayotte, et plus particulièrement ceux de Petite Terre, excédés du service aléatoire du STM. Il s’agit tout bonnement d’un pont reliant les deux îles mahoraises. Estimé à 200 millions d’euros, l’ouvrage devait principalement être financé par les fonds européens, que le CD ne cesse de réclamer, et notamment par le Programme Opérationnel FEDER. Les associations défendant la préservation de l’environnement, depuis le début de l’évocation du projet, montent néanmoins au créneau, comme pour le projet de piste longue à l’aéroport international de Dzaoudzi. Parmi les autres « chantiers de demain » de 2015, on compte un centre de recherche et de documentation scientifique, un centre de formation de haut niveau, dont l’appel d’offres n’a été publié que cet été, ou encore une salle de dimension départementale, pour les événements culturels ou sportifs. « Ça fait 20 ans qu’ils disent qu’elle arrive« , nous avait récemment déclaré la chanteuse Lima Wild. Quant à la cité administrative départementale, à Kawéni, elle a été annulée, malgré de fortes sommes engagées dans les études de projet.

Ont seulement été menés à bien le recensement régulier de la population, bien que de sérieux biais existent dans la méthode de l’INSEE, et le recalcul de la dotation globale de fonctionnement. Cette dernière atteint désormais 262 euros par habitant, contre 220€ en Guadeloupe, 165€ en Martinique, 270€ en Guyane, 338€ à Saint-Pierre-et-Miquelon, 212€ à La Réunion, 321 à Wallis-et-Futuna, 269€ en Nouvelle Calédonie et 275€ en Polynésie française. En 2015, elle n’était que de 138€ par habitant à Mayotte, contre 366€ en moyenne dans les autres régions et collectivités d’outre-mer. Le bilan du Conseil départemental, sur ses grands projets, n’est donc pas tout noir. Mais force est de constater, quasiment sept ans plus tard, que le compte n’y est pas.

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