La journaliste Solène Anson a présenté vendredi 4 juillet le documentaire Diaze, un regard sur Mayotte au pôle culturel de Chirongui. On y suit la vie de Diaze, un jeune de 25 ans. Le film explore les 1.000 facettes de l’archipel, ses difficultés comme ses richesses.
A quoi ressemble la vie de Diaze, un jeune homme de Mayotte ? Caillassages, coupures d’eau, embouteillages …. Le tableau sombre du quotidien que connaissent tous les habitants mais pas seulement ! Dans son documentaire présenté vendredi au pôle culturel, Diaze, un regard sur Mayotte, la journaliste Solène Anson montre aussi les raisons pour lesquelles le jeune homme est attaché à l’archipel, pour son lagon exceptionnel, pour sa biodiversité, la proximité avec la nature …. “Quand on dit Mayotte, on pense à la violence alors que moi dans mon quotidien, ce n’est pas cette image qui vient en premier” , déclare le jeune homme, âgé de 25 ans, habitant de Dzoumogné. “ Nous on y vit mais on ne se rend pas compte de la chance exceptionnelle qu’on a de vivre ici” a-t-il complété vendredi lors de la discussion qui a suivi la projection. A travers Abdou Djabaouidine – Diaze est un surnom- la journaliste dépeint avec nuance la vie des habitants de Mayotte.
“Mayotte c’est ma mère, j’y ai passé toute ma vie”
Le jeune homme est né à Anjouan et est arrivé à Mayotte à trois mois. Le film explore aussi la question de l’identité sans rentrer dans les polémiques, c’est-à-dire la perception d’un jeune comorien qui a vécu toute sa vie dans le département. C’est le mérite du documentaire, le sujet est abordé de façon dépassionnée. “Mayotte c’est ma mère, j’y ai passé toute ma vie”, a raconté Abdou Djabaouidine vendredi après la projection. Parce que Diaze attend le renouvellement de son titre de séjour, il ne peut pas occuper son poste à l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav). Alors il passe du temps à la retenue collinaire de Dzoumogné, là où il se rend depuis son plus jeune âge, il va également au champs et sensibilise les enfants du village à la non violence.
Il rencontre aussi l’agriculteur Anwar Soumaïla, du Jardin d’Imany, qui cultive l’ylang-ylang comme le fait sa famille depuis des générations, celui-ci évoque le fléau des vols qui touche la profession. Diaze, amoureux du lagon et de sa faune, monte ensuite à bord du bateau d’un pêcheur Ibrahim Ouirdane qui promeut une pêche responsable sans épuiser la ressource. Également présent au pôle culturel vendredi, l’agriculteur a déclaré : “Nous avons tous le même objectif de vivre en paix. Mais rien n’est acquis, le cyclone l’a prouvé. On doit tous s’unir pour construire quelque chose de beau”. Un documentaire qui donne de l’espoir pour avancer ensemble.
Pratique : Le film sera diffusé sur Kwezi en septembre.
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.