Faisant suite à l’annulation de leur visite prévue ce 28 juin au lycée des Lumières, à Kawéni, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles (CIIVISE) a tenu à convier les représentant.es de la campagne #wamitoo aux rencontres des 26, 27 et 28 juin à La Réunion. Une délégation Haki Za Wanatsa – Collectif CIDE a ainsi pu participer à la rencontre, lundi, en préfecture, aux côtés de quinze autres partenaires associatifs, ainsi qu’aux rencontres publiques organisées le 27 à St-Denis et le 28 à St-Pierre. Ces rencontres ont permis de laisser la parole à une trentaine de personnes victimes, aussi nommées « grands témoins ». Des témoignages qui viennent s’ajouter au 25.000 déjà recueillis par la commission depuis 2021, et faire écho à ceux d’une large partie des 800 répondants mahorais au questionnaire anonyme, en ligne depuis la campagne #wamitoo sur le site wamitoo.yt
Des témoignages qui permettent de libérer la parole, d’être écoutés, crus, accompagnés ; mais aussi de pointer du doigt l’urgence absolue de mettre en place les préconisations faites par la Commission, au terme de ces deux années de travail acharné. Celle-ci rappelle entre autres que ces violences ont aussi un coût pour la société (9,7 milliards d’euros par an) et que des évolutions peuvent et doivent voir le jour à tous les niveaux de la société (civile et institutionnelle) afin de repérer et protéger plus efficacement les 160.000 enfants par an victimes de violences sexuelles en France (trois à cinq enfants par classe !). Concernant Mayotte, le bilan en ligne sur le site wamitoo.yt est sans appel : l’île n’est hélas pas épargnée par ce fléau. La CIIVISE en est consciente et a rappelé à plusieurs reprises son attachement au territoire mahorais et sa volonté de s’y rendre au plus vite – sachant qu’elle saura en fin d’année si le gouvernement prolonge ou non ses missions. L’association HZW et les associations membres du Collectif CIDE réaffirment tout leur soutien à la Ciivise, qu’ils remercient chaleureusement pour ses travaux ainsi que pour son invitation. En attendant, la mobilisation se poursuit à l’échelle locale, avec une proportion toujours plus grande de jeunes gens qui se rejoignent le combat pour l’égalité et contre les violences, physiques, mentales et sexuelles, infligées aux enfants.