Au cours d’un débat avec le gouvernement, jeudi 13 avril, le sénateur Thani Mohamed-Soilihi a alerté sur le manque de moyens des institutions judiciaires en outre-mer. Jean-François Carenco, ministre délégué des outre-mer, a convenu qu’il fallait « un plan stratégique », arguant « qu’il est fait sur les institutions pénitentiaires ». Rappelons toutefois que la prison de Majicavo a récemment dépassé les 210% d’occupation.
« Deux pages et demi sur 250 consacrées aux Outre-mer dans le rapport issu des Etats généraux de la justice. C’est peu lorsque l’on sait que les terribles constats qu’il établit sont aggravés dans ces territoires », a regretté, quelques minutes avant, le sénateur mahorais. Le ministre a tenté de défendre le bilan du gouvernement en rappelant qu’une priorité sera faite à la lutte contre les violences familiales en outre-mer, que des renforts de magistrats sont présents pour plusieurs mois à Mayotte et des greffiers sont arrivés en mars. Si le Sadois a reconnu « l’utilité de ces fameux « sucres rapides » », il avait aussi indiqué que « l’Inspection Générale de la Justice soulignait, en octobre 2020, la nécessité de bâtir un plan stratégique d’actions à la fois communes et propres à chaque territoire ultramarin. Quelles suites entendez-vous donc donner à cette recommandation pour injecter désormais les « sucres lents » dont nous avons tant besoin ? » Hormis un concours de greffiers spécial Mayotte et Cayenne, les deux territoires les plus pénalisés par le manque de personnel, peu de « sucres lents » à se mettre sous la dent.