Clap Productions : une nouvelle série TV sur le retour « choc » de 4 femmes à Mayotte

Dès mercredi prochain commence le casting pour une nouvelle série télévisuelle made in Mayotte. À sa tête, la gérante de la société audiovisuelle, Jacqueline Guez, qui a écrit pas moins de 13 épisodes dans lesquelles elle revient sur le sort de 4 Mahoraises de retour sur leur terre natale. La diffusion est prévue au mois de septembre sur les ondes de France Télévision.

« Ce jeu de poker menteur commence à me gonfler. » Au moment d’évoquer la genèse de la nouvelle série télévisuelle écrite par ses soins, Jacqueline Guez, la gérante de la société audiovisuelle Clap Productions, en a gros sur la patate. Son ras-le-bol ? Cette double vie menée dans et en dehors de la sphère familiale. Sensible à la cause féminine, elle compte bien mettre en lumière le sort de 4 « nenettes mahoraises », âgées de 25 à 30 ans, revenues sur leur terre natale après un séjour estudantin et/ou professionnel en métropole.

Un retour synonyme de « choc » culturel pour cette génération transformée par le monde occidental. « Nous revenons sur notre île pour apporter notre expérience. Sauf que nous rencontrons les mêmes difficultés que celles éprouvées par nos mères et nos grands-mères. C’est étrange car ce sont nos parents qui nous ont envoyées étudier », s’interroge-t-elle. Avant d’étayer ses propos : « Le regard de la communauté pèse sur eux donc il faut forcément rentrer dans le rang. Par exemple, si une femme n’est pas mariée, elle n’est rien socialement… »

 

Une diffusion dans tous les DOM

 

Convaincue par le scénario, France Télévision lui commande 13 épisodes, d’une durée de 13 minutes chacun. Cerise sur le gâteau, la chaîne de télévision ambitionne de les diffuser dans toutes les départements ultramarins. D’où la volonté de tourner aux quatre coins de l’île dès février pour « montrer le charme de Mayotte ». Actuellement en repérage, Jacqueline Guez multiplie les appels auprès des collectivités et des restaurateurs car une bonne partie des scènes se jouent en extérieur. « Si cela en intéresse certains, qu’ils nous fassent signe », lance-t-elle, comme une bouteille à la mer.

Reste aussi à dénicher les talents. « Pour le bien, il faudrait que ce soient des filles qui ont vécu ces histoires », espère Jacqueline Guez, impatiente de débuter les castings à partir de mercredi prochain. Parmi les héroïnes, la réalisatrice souhaite réunir les 4 visages de la femme mahoraise : la pieuse, l’aisée, l’anarchiste et la colérique. « Nous allons traiter toutes les problématiques propres au territoire qui sont passées sous silence, comme la polygamie ou la violence faite aux femmes. »

 

Taper dans la fourmilière

 

Des sujets encore tabous et clivants dans le 101ème département, en complet décalage avec la personnalité de ces femmes diplômées. Et qui risquent peut-être de bouleverser certains codes. Peu importe pour la gérante, qui sent que le moment est venu de délier les langues. « Même si le téléspectateur ne se sent pas d’entendre ce discours, nous, nous sommes prêts à le clamer haut et fort. Je fais ce métier pour ce genre de projet », martèle-t-elle, ayant bien conscience de proposer une série de niche. « Certes, nous avons vocation à divertir, mais aussi et surtout à provoquer le débat. [Les personnages] tapent dans la fourmilière », prévient-elle, sans en dire trop. Il faut garder quelques surprises pour le mois de septembre.

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