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Avima-Ovoma va augmenter sa production d’œufs de 50%

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Lors de la visite ministérielle, Pierre Baubet a reçu sur son site situé à Ironi-Bé (Dembéni) le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, pour lui présenter sa société de production d’œufs, Avima-Ovoma, ainsi que les travaux en cours réalisés avec le soutien de fonds européen. L’occasion pour celui qui vit à Mayotte depuis quarante ans de donner son avis sur le devenir du monde agricole. Entretien.

Flash Infos : Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, vous a rendu visite le lundi 22 août. Quel était l’objet de son passage sur votre site ?

Pierre Baubet : C’était pour le ministre l’occasion de rentrer en contact avec le monde agricole et de voir de ses propres yeux les réalisations faites à partir du fonds européen agricole pour le développement rurale (FEADER). Il a d’abord visité l’abattoir de volailles de Mayotte (AVM) à Kahani avant de venir jusqu’ici pour se familiariser avec la production d’œufs et le centre de conditionnement de notre société Avima-Ovoma.

Nous avons actuellement deux bâtiments qui nous permettent de « produire » entre 39 et 40.000 œufs quotidiennement, sachant que les poules sont assez âgées, de facto leurs rendements sont un peu moins bons. Avec le troisième site actuellement en construction, l’objectif est d’atteindre, après sa livraison prévue d’ici la fin de l’année, une moyenne journalière comprise entre 50 et 60.000. Mais dans le cadre d’une telle réforme, il faut savoir « lisser » la production pour ne pas la faire chuter de 50%.

FI : La demande de fonds européen exige de la rigueur et de la patience. Quelles difficultés avez-vous rencontré lorsque vous avez décidé de monter votre dossier ?

P.B. : C’est un sacré bras de levier pour développer une filière. Si je peux me permettre la comparaison, c’est comme la loterie nationale, il faut acheter un billet pour gagner. La première condition pour y être éligible se résume à pouvoir apporter des garanties financières et à présenter les factures acquittées. Si les banquiers nous suivent généralement quand on leur présente un projet solide, cela reste de la haute-voltige pour réussir à convaincre l’ensemble des décideurs. Dans un tel investissement, il ne faut pas oublier ce que nous appelons le ruissellement. Il y a des retombées économiques non négligeables pour le Département à travers l’octroi de mer, pour les transporteurs, pour les monteurs, pour les entreprises d’intérim, pour les électriciens du coin…

Par ailleurs, je tiens à préciser que l’aide de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) se révèle précieuse dans l’accompagnement du dossier, qui s’avère tout bonnement fastidieux. C’est rassurant d’avoir une administration publique à nos côtés car cela demande de la débrouillardise et énormément de préparation, environ un an. Heureusement, le jeu en vaut la chandelle quand on voit le résultat final.

FI : En parlant de la DAAF, quel regard portez-vous sur le secteur agricole à Mayotte de manière générale ?

P.B. : Nous avons une nouvelle génération d’agriculteurs, ce qui laisse penser que le monde agricole est en devenir ! De toute façon, les gens mangeront toujours, que ce soient des œufs ou des tomates. Et quand nous voyons le prix de ces dernières, il y a de quoi prospérer, non ?! Par contre, nous ne pourrons jamais nous engager dans de la culture intensive. Il faudra plutôt s’orienter sur une production à taille humaine, ultra performante, avec une technologie de pointe. Selon moi, l’agriculteur de demain sera celui qui aura deux ou trois hectares au maximum.

FI : D’un point de vue plus personnel, quels autres projets avez-vous pour ambition de développer dans les années à venir ?

P.B. : Pour le moment, le site est complet comme cela avait été imaginé lors du premier coup de crayon en 2016, nous n’avons guère davantage de place. Néanmoins, nous avons un autre projet en tête : la transformation des fientes desséchées en granulé. L’idée consiste à créer une petite unité de granulation qui nous permettra de proposer un véritable engrais adapté aux besoins de l’agriculteur, du pépiniériste, du jardinier. C’est-à-dire que nous pourrons ajouter du calcium, de l’azote, etc. Ce sera beaucoup plus facile d’utilisation.

La difficile équation de l’offre et de la demande

« Le marché de l’œuf est destiné à plusieurs clients : la GMS, les grossistes, les boulangers, les cantines scolaires et les collectivités. Pour répondre à toute cette demande, nous proposons des œufs entiers en boîte, des œufs cuits durs et des œufs en poudre pour cuisiner des omelettes ou des gâteaux. Le problème est que les poules ne sont pas réglables en fonction de la demande. Il faut savoir tenir compte de la courbe de production. Par exemple, la période du Ramadan est délicate à gérer, car nous ne pouvons pas multiplier par trois ou quatre la production pendant un mois complet », admet Pierre Baubet.

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