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Avec l’agriculture syntropique, le savoir pousse et les mentalités changent à Coconi

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Dans le cadre de la formation Concevoir son projet et son système agricole avec la permaculture et l’agroforesterie successionnelle, les intervenants Steven Werner et Romain Criquet de l’association Cultures Permanentes présentaient ce jeudi 23 septembre au lycée de Coconi les principes de l’agriculture syntropique. Un modèle qui a fait ses preuves en Afrique de l’Ouest et qu’ils espèrent voir se développer sur l’île aux parfums.

L’agroforesterie successionnelle et l’agriculture syntropique… Deux gros mots bien compliqués à prononcer pour un rapport à la terre pourtant si simple. “Notre objectif est de recréer un écosystème que l’on retrouve dans la nature. Des cultures plantées sur différentes strates et qui reconstituent à échelle réduite le modèle d’une forêt”, dévoilent Steven Werner et Romain Criquet, les deux intervenants de l’association Cultures Permanentes. Longtemps à Mayotte, le modèle du jardin était roi mais, avec l’arrivée de la monoculture, plus rapide et plus productive, l’agriculture traditionnelle a pris un coup dans l’aile.

Ainsi, avec la formation Concevoir son projet et son système agricole avec la permaculture et l’agroforesterie successionnelle dispensée ce jeudi 23 septembre, les deux formateurs, souhaitent montrer que le lopin de terre imaginé hier n’avait rien d’idiot, au contraire, et qu’il est également possible de le perfectionner. “Nous avons mis en place sur une parcelle expérimentale du lycée de Coconi un projet d’intensification agroécologique du jardin mahorais. Nous avons planté sur un même terrain diverses espèces que nous retrouvons sur l’île tout en veillant à ce qu’elles se complètent et se succèdent afin de tirer au mieux profit les unes des autres.” Alors que l’agroforesterie se définit comme un mode d’exploitation agricole qui associe la plantation d’arbres ou d’arbustes à des cultures, l’agriculture syntropique se base quant à elle sur le processus naturel de la régénération des écosystèmes dans le but d’y introduire des espèces comestibles et commercialisables. Le principe étant de remettre les plantes dans les conditions de lumière et de fertilité qu’elles auraient dans leur milieu naturel !

L’agriculture, c’est pas sorcier

Autre grand principe agricole prôné par les deux intervenant ? La couverture des sols. “D’après des recherches sur comment le sol fonctionne, il en est ressorti que celui-ci a besoin d’être couvert. La matière organique comme les feuilles, les branches, les écorces, permet de protéger le sol du soleil, de la pluie, du vent… De plus, cela permet aussi de garder l’humidité et la vie dans le sol”, détaille Steven Werner. Tout l’objectif de cette après-midi ouverte à un large public mais aussi de la formation de deux semaines proposée aux agriculteurs par le centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) est de faire changer les mentalités.

Habituellement, les agriculteurs ne taillent leurs arbres que pour utiliser les feuilles comme fourrage ou brûlent tout simplement les branchages qui les encombrent. Dans un modèle d’agriculture syntropique, les plantes sont régulièrement taillées et les feuillages utilisés pour couvrir les pieds des diverses plantations permettant ainsi d’apporter un engrais naturel sans intrants chimiques. “Les deux tiers des plantes sont ici pour être taillées et créer de la biomasse”, affirme Romain Criquet en désignant la parcelle expérimentale. Un bon moyen d’économiser la ressource en eau et de bannir les engrais nocifs pour la nature et les consommateurs.

Pour Assane Ediamine, cette formation a été une révélation. “J’ai appris un nouveau modèle de culture. En 25 ans de vie, je n’ai jamais vu ça… C’est vraiment super ! Je vais passer le message à ma famille et à mes proches et adapter cela à mon exploitation.” Le jeune sadois ne tarit pas d’éloges sur ces deux semaines au sein du CFPPA. Il projette déjà de réaménager sa parcelle de vanille en fonction des principes appris aux côtés de Steven et Romain. “Les cours théoriques et pratiques que nous dispensons permettent à chacun d’expérimenter nos méthodes. Nous gardons également des temps de débat pour pouvoir adapter au mieux ce modèle au territoire de Mayotte”, précise Steven Werner. Une formation complète et appréciée qui laissera l’imagination des élèves bourgeonner avant d’appliquer ces principes sur leurs terres.

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