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Mayotte : quand la brique sort à nouveau de terre

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

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Économique, écologique, locale… Les avantages de la brique en terre mahoraise semblent indéniables. Mais croulant sous le poids des parpaings et autres matériaux de construction importés, la filière s’est effondrée. Avant de renaître de ses cendres ? C’est en tout cas le pari que veulent tenir huit artisans locaux constitués depuis ce jeudi en coopérative. Avec la ferme intention de prendre toute leur place dans l’essor du bâtiment à Mayotte.

La revanche des anciens, Halidi Chazouli, Amboudi Madi et Said Soulaimana veulent y croire. Le trio à la tête du bureau veut aussi croire en la transmission de son savoir. Alors, pour les accompagner dans la renaissance de la brique en terre mahoraise, les voilà qui embarquent à leur côté Danjee Goulamhoussen en tant que trésorier. Lequel, à lui seul accompagné de sa presse symbolise le relai des générations, le respect de la tradition. Mais attention, la brique en terre que vantent les artisans à la sortie d’une réunion qui aura signé la naissance de leur coopérative, a bien d’autres atouts que celui d’être du cru. Solide. « On pourrait tirer au fusil dedans, elle ne céderait pas… Pas comme un parpaing qui exploserait en mille morceaux », s’amuse le président de l’union, Halidi Chazouli. Écologique, aussi. « C’est un matériau qui est directement à notre disposition, que l’on n’a pas besoin d’importer, qui peut par exemple provenir des différents travaux de terrassement. Et quand on détruit une maison en brique, on peut recycler la terre à l’infini, c’est de la pure économie circulaire », vante un membre de la coopérative. Quand 75% des déchets produits en France proviennent du bâtiment, l’argument à de quoi faire réfléchir.

« L’isolation est parfaite, dans une maison bien conçue on n’a pas besoin de climatisation alors que dans une maison en parpaings, ça peut vite devenir un four », ajoute encore le président, achevant de désigner son ennemi. Il faut dire que l’utilisation massive de ces blocs de béton à partir des années 80 a bien failli signer l’arrêt de mort de la brique en terre mahoraise. « Nous avons traversé des temps très difficiles, beaucoup d’entre nous ont dû abandonner », siffle, le regard au loin Halidi Chazouli. Silence chez ses compagnons entourant une presse à brique comme on se saisit d’un objet fétiche pour mettre en fuite les pensées sombres. Seule une dizaine d’artisans – dont huit constituent désormais la coopérative – a réussi à faire front, tant bien que mal, à la marée grise. « Aujourd’hui, tout le monde devrait se dire que c’est une erreur de nous avoir abandonnés car, finalement, toutes les réponses aux enjeux d’aujourd’hui, nous les avions déjà en main », reprend le président près du stock de briques de Vahibé.

L’union fait la force

Et puisque l’union fait la force, les membres de la coopérative ont bien l’intention de faire passer le message avec vigueur à tous les opérateurs du bâtiment de l’île. Avec 500 logements sociaux à livrer par an, des établissements scolaires et pléthores de programmes privés qu’ils espèrent teintés de considérations pour l’économie locale et le développement durable, les résistants de la brique pensent bien avoir encore une carte à jouer. Le frein serait-il celui du coût ? Pas sûr assurent de concert les acteurs. « Nous sommes en train d’évaluer la différence de prix au mètre carré avec le parpaing mais pour ce dernier, il ne faut pas oublier de rajouter le prix des différents isolants, du crépi, alors que la brique se suffit à elle-même, même pas besoin de la peindre ! », plaide-t-on entre deux démonstrations de compression de terre.

Et puis, expliquera un représentant de la nouvelle garde, « c’est un cercle vertueux ». S’unir doit permettre une plus grande visibilité comme une plus forte capacité de production. En décrochant des marchés en commun les artisans se verront – ils l’espèrent – dans la possibilité d’acquérir des presses automatiques et augmenter de fait leur cadence, aujourd’hui estimée à environ 600 briques par jour. Autre objectif de la constitution en coopérative : créer des stocks de terre commun. Sur ce point, le projet est sur de bons rails avec l’aide du Département prêt à dégager du foncier.

Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) et Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) croient également dur comme fer dans la brique en terre. « On va même présenter ces briques à un forum allemand pour l’innovation dans le bâtiment », s’enthousiasme un représentant de la Cress. Alors, après l’âge d’or du parpaing, le retour à la terre ?

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