L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

07/05/2009 – Commémoration de l’Armistice du 8 mai 1945

À lire également

Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} le voir, avec sa petite taille et son air chétif, on a du mal à croire que Boinali a combattu et survécu à la plus terrible des guerres qu’ait connu l’humanité. Une lutte qui a fait près de 60 millions de morts. Pourtant, c’est bien ce petit vieillard guilleret qui est parti affronter les impitoyables nazis et les fascistes italiens. Des armées dont la cruauté nourrit aujourd’hui encore de nombreux films hollywoodiens. Et même s’il n’a rien d’un héros hollywoodien, il fait bien partie de ceux qui ont écrit l’Histoire.

L’aventure militaire de ce Mahorais commence alors qu’il a à peine 21 ans. Nous sommes en 1939, juste avant la déclaration de la Seconde guerre mondiale. "Des gens sont arrivés un matin dans le village et ils ont commencé à nous examiner." À Mayotte comme dans de nombreuses colonies françaises, les hommes n’avaient pas leur mot à dire. Des enrôlements forcés auxquels beaucoup échappaient en s’enfuyant dans les champs.

"Moi j’ai passé mes examens avec quatre autres Mahorais de mon village. Deux d'entre nous ont été retenus." Une semaine après, Boinali Souprit est envoyé à la base militaire de Diego, à Madagascar. C’est là qu’il apprend les bases du combat et du maniement des armes.

 

"Nous n'avions pas peur, parce que la victoire serait à nous"

 

Quelques mois plus tard, la Seconde guerre mondiale éclate. D’Anjouan, Mohéli, Grande Comore ou de Mayotte, 20 autres Comoriens se trouvent dans la même compagnie. "On mettait ensemble les soldats qui se comprenaient. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec tous les soldats africains de la région." Il est ensuite transféré à Djibouti qui sera sa base jusqu’à la fin de la guerre.

Après l'appel du général de Gaulle, les compagnies françaises basées en Afrique décident de rallier le monde libre, créant ainsi les FFL (Forces françaises libres).

"Nous n'avions pas peur, parce qu'avant même d'aller nous battre le général de Gaulle nous avait dit que même si la France est occupée, c'était une grande nation, et que nous n'avions pas à nous inquiéter parce que la victoire serait à nous. Il a su nous rassurer et nous redonner courage." Le Mahorais se retrouve au sein des BMCM (Bataillons de marche comorien malgache), sous le commandement du général Legentilhomme.

 

"Lorsqu’on est au combat on n’a pas le temps de penser à la mort. Dans nos têtes, nous étions déjà morts"

 

Dans la journée du 22 juin 1940, la base de Djibouti est bombardée par les Italiens. Le premier bombardement auquel assiste Boinali. "Lorsqu’on est au combat on n’a pas le temps de penser à la mort. Dans nos têtes, nous étions déjà morts. On nous avait envoyé nous battre alors que nous n’étions pas des hommes de combat. On ne savait rien sur ce qui se passait, sur l’évolution de la guerre. On obéissait juste aux ordres."

Mais c’est surtout dans le désert que se déroulent la plupart des batailles. A Addis-Abeba, dans le désert, contre les Italiens, c’est la fameuse guerre du désert qui oppose l'armée coloniale libyenne de l'Empire italien à l'armée britannique gardant l'Égypte. Les forces de l'Axe seront bientôt reconfigurées sous l'égide l'Afrikakorps aux ordres du général Rommel. Des ennemis faces auxquels les Comoriens suscitent le rire de leurs compagnons.

"Les Allemands et les Italiens étaient vraiment imposants par leur taille. Quand ils nous voyaient, les Sénégalais se moquaient de nous. Ils disaient que les Français étaient vraiment bêtes d’avoir pris des soldats aussi petits." Mais très vite, ils sauront aussi susciter le respect… "Les Sénégalais disaient que nous étions des diables, parce que nous arrivions à parler toutes les langues…"

En effet la plus grande partie des troupes alliées étaient issues du Commonwealth, notamment d'Afrique du Sud, de Rhodésie, du Nigeria et du Ghana, et renforcées par des troupes éthiopiennes, les soldats des Forces françaises libres et des Forces belges libres. Beaucoup parlaient swahili ou français. "Je me suis fait des amis africains, anglais et français. On était tous égaux car on était dans la même galère."

 

Blessé en 1942, à la bataille d'El Alamein, face aux 40.000 hommes de Rommel…

 

Au fil du temps, les batailles se font de plus en plus dures, érodant le mental des hommes. Beaucoup y laisseront la vie comme dans la fameuse bataille d'El Alamein en 1942. Une victoire majeure. 14 jours terribles, inhumains, durant lesquels 3.700 soldats résisteront héroïquement aux 40.000 hommes de Rommel. Comme tant d'autres, Boinali Souprit sera blessé, mais il aura plus de chance.

"J’étais chef de pièce, je tirais au mortier. Mais c'est au cours d’une mêlée que j’ai été blessé. J’ai reçu une balle à la jambe gauche et je suis tombé. On m’a rapidement évacué à l’infirmerie. Une semaine après j’étais de retour au combat. J’ai eu de la chance, parce que il y en a qui se retrouvaient le ventre ouvert avec les tripes à l’air. Certains médecins devenaient fous à force de voir ça. Pourtant, je n’ai gardé aucune séquelle psychologique de ces évènements. J’aime toujours autant voir des batailles à la télé."

Pragmatique et fataliste, deux traits de sa personnalité qu'il nous prouvera à maintes reprises, notamment lorsqu'on lui demande ce qu’il a éprouvé la première fois qu’il a tué un homme. "Je ne suis pas parti pour tuer mais pour être tué. Je ne savais rien, on m’a juste dit va au combat. Pour moi on nous envoyait pour être tués."

 

"Pour moi, ça n’a pas de sens de s’entretuer"

 

Anli Anroussi de Kani, Abdou Djoumoi de Passamainty, Ousseni Mchindra de Koungou… L'ancien combattant se souvient encore très bien de ses six compatriotes mahorais morts au combat. Des noms que beaucoup ont oubliés ou n'ont jamais connus. Pendant longtemps, le Tsingonien s'est interrogé sur les raisons de ces combats.

"J’ai tout fait pour connaître l'origine de cette guerre. C’était apparemment un problème de terrain. Chacun voulait s’approprier celui de son voisin afin de posséder tout ce qui s’y trouve et en diriger les hommes. Pour moi, ça n’a pas de sens de s’entretuer, juste pour ça. Chacun doit rester chez lui." La guerre finie, lui et tous les autres survivants de la région sont renvoyés à Madagascar. Mais c'est seulement au bout d'un an qu'ils pourront rentrer chez eux.

"Depuis, plus personne ne s’est occupé de nous." Après plusieurs années plongées dans l'oubli. Boinali et ses camarades ont enfin pu bénéficier de la retraite à laquelle ils avaient droit. A travers l'association des anciens combattants, le commandant Boina a pu retrouver tous ces soldats inconnus à qui on n'avait même pas donné de carte de vétéran. Avec 450 euros de retraite annuelle Boinali Souprit est limité à un train de vie ascétique mais, comme à son habitude, il ne se plaint pas : "je vis correctement, c'est l'essentiel".

 

Halda Toihiridini

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

À la Une

Un préavis de grève déposé à l’Université de Mayotte

L’intersyndicale du campus de l’Université de Mayotte (ex-CUFR), CGT et Snesup-FSU, a déposé un préavis de grève, ce jeudi, pour un commencement dès le...

Logement : Dzoumogné au carrefour des nouvelles constructions de la SIM

Village central du nord de Mayotte, Dzoumogné compte un nouvel ensemble de 18 logements sociaux construits par la société immobilière de Mayotte (SIM), à...

Crise de l’eau : Près d’un million de bouteilles collectées au concours organisé par Citeo

Du 18 mars au 13 avril, Citeo a organisé un concours, intitulé « Hifadhuichisiwa », pour inciter les habitants à collecter le plus de bouteilles en...

Une CCI de Mayotte prête à jouer davantage une fonction de support

Il y a du changement à la Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte (CCIM) avec l’arrivée d’un nouveau directeur général des services en...

Wuambushu 2 : Une opération qui prend de court les policiers ?

Deux porte-paroles de syndicats policiers regrettent le manque de concertation dans les derniers préparatifs de « Mayotte place nette », le nouveau nom donné à l’opération...