A Mayotte, des bouteilles plastiques échangées contre des denrées grâce à l’opération Doukatri

Le 9 juillet à M’tsangamouji, le SIDEVAM, l’ADEME et  AMO Bweni Wulanga ont lancé une collecte de bouteilles plastiques. Les habitants échangeaient leurs déchets contre des produits alimentaires ou d’hygiène. Cette initiative vise à sensibiliser la population à la pollution plastique croissante sur l’île depuis la crise de l’eau. Environ 150 personnes, dont de nombreux jeunes, ont participé.

Des sardines contre des bouteilles en plastique, c’est possible grâce au projet Doukatri. Ce mercredi 9 juillet à M’tsangamouji, le Syndicat Intercommunal d’Élimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte (SIDEVAM), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et AMO Bweni Wulanga expérimentaient la première opération de collecte de bouteilles d’eau. En échange du poids des plastiques récoltés, converti en points, les habitants ont pu repartir avec différentes denrées. Une action de sensibilisation et de prévention autour des déchets plastiques. Une expérimentation de six mois dont Bandraboua.

A Mayotte, des bouteilles plastiques échangées contre des denrées grâce à l’opération Doukatri
Bakar Mohamed Andouille, directeur de cabinet, soutient activement le projet Doukatri.

Durant cette matinée, une centaine de personnes ont afflué, déposant d’énormes sacs en plastique. Les acteurs d’AMO Bweni Wulanga s’activent ensuite à les peser. Ce poids est ensuite converti sous forme de points. Ces mêmes points offrent droit à des produits d’hygiène ou alimentaires. Les plastiques sont ensuite placés dans une benne que le SIDEVAM récupère. « On était à la recherche de solutions depuis la crise de l’eau à cause des millions de bouteilles qui ont atterri sur l’île de Mayotte », explique Bakar Mohamed directeur de cabinet auprès du syndicat. Depuis Chido, les déchets sur l’île se sont entassés. Cette initiative vient répondre à cet enjeu.

150 participants

Hypertchanga, un commerce bien connu des habitants de la commune, a souhaité participer à cette initiative. Le SIDEVAM a racheté ses stocks en échange pour espérer pouvoir atteindre le nombre de 1.800.000 bouteilles récoltées. « En réalité, ça me fait plaisir de voir ces personnes repartir avec nos produits. Il faut préserver la nature », raconte un employé. Plus tard, le gérant du commerce confiera qu’il ne gagne pas spécialement d’argent, mais reste sensible à la cause.

Au moins 150 participants ont collecté des bouteilles, notamment les jeunes et enfants venus en nombre. Parmi eux, Aida, habitante du village de Chambényoumba et infirmière scolaire : « C’est une bonne initiative, ça permet aussi de faire participer les enfants et de les sensibiliser à la cause. » C’est aussi l’avis de Zida Dhoifir, de son surnom. Pour lui, les déchets sont une cause environnementale qui risque de devenir prioritaire durant les prochaines années : « À Mayotte, on est entré dans la consommation de masse. Il faut qu’on puisse trouver l’équilibre. C’est à nous, les adultes, de montrer l’exemple. Nous devons être les premiers à ramasser nos déchets. »

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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