Face à l’insécurité à Vahibé, des mesures mises en place par la Ville de Mamoudzou et la préfecture

A Vahibé, les habitants n’en peuvent plus. Insécurité, agressions, cambriolages : la violence est devenue une habitude. Et cette habitude, ils veulent la briser.

« On vit avec la peur », confie une jeune fille du village qui appartient à la commune de Mamoudzou. Comme elle, beaucoup dénoncent un climat devenu invivable. Certains enfants n’osent plus se rendre seuls à l’école. Des commerçants ferment plus tôt pour éviter les problèmes. « On ne dort plus tranquille », ajoute une mère de famille. Excédés, les riverains ont décidé d’agir. Le 11 mai, ils ont organisé des barrages, des rassemblements et des prises de parole. Leur colère est visible et leur message clair, ils réclament des mesures concrètes pour mettre fin à l’insécurité.

Face à cette mobilisation, les autorités ont réagi. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, s’est déplacé mercredi 28 mai pour rencontrer les habitants. Une réunion a aussi eu lieu le lendemain avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et la conseillère départementale Farianti M’dallah. Des annonces ont été faites, dont la création d’un « Groupement de partenariat opérationnel » (GPO). Ce dispositif vise à rassembler forces de l’ordre, associations, institutions et habitants pour trouver ensemble des solutions adaptées au village.

Il est aussi prévu de renforcer la présence de la police municipale. Une décision attendue depuis longtemps par les habitants, qui réclament plus de patrouilles et de contrôles dans les rues. Par ailleurs, pour répondre aux difficultés d’accès aux services publics, un point relais commerçant a été mis en place le 23 mai. Il permet de retirer de l’argent et de recevoir des colis. Le courrier, lui, peut désormais être récupéré à la mairie annexe de Vahibé plusieurs fois par semaine.Mais pour beaucoup, ces annonces restent insuffisantes. « On veut dormir sans crainte », insiste une habitante. Car à Vahibé, l’urgence est là : celle de vivre dignement, sans avoir peur.

En stage à Mayotte, je poursuis mes études de journalisme à Toulouse, les yeux grands ouverts sur les magnifiques paysages et les réalités de l'océan Indien.

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