La fédération des syndicats des agents de l’éducation réclame depuis un an une nouvelle grille indiciaire. Mais jusqu’à maintenant, le gouvernement traine les pieds alors qu’il avait promis de donner une suite favorable une fois qu’il aura achevé son contrôle physique.
Voilà déjà une semaine que les écoles publiques n’ont pas ouvert leurs portes. La raison, les enseignants du primaire et du secondaire observent, depuis lundi dernier, une grève illimitée. La fédération des syndicats de l’éducation aux Comores a appelé à cet arrêt de travail dans le but d’accentuer la pression sur l’État pour qu’il accepte de verser enfin une nouvelle grille indiciaire. Cette revendication est à l’origine des multiples crises qui ont secoué le secteur public au cours de ces douze derniers mois. A chaque fois que le syndicat déclenche un mouvement de protestation, le gouvernement promettait de répondre favorablement à la doléance des enseignants de l’enseignement public. Mais ces engagements n’ont jamais été suivis d’effet. C’est pour cette raison que depuis le 17 novembre, la fédération des syndicats de l’Éducation est passée à la vitesse supérieure en déclenchant la grève illimitée qui jusqu’à maintenant n’a pas trouvé d’issue. Selon nos informations, le ministère de l’Éducation et celui de la Fonction publique se sont entretenus, ce lundi, en vue de proposer une feuille de route. Un responsable qui y a pris part assure qu’ils travaillent pour résoudre la crise le plus tôt possible.
Une revalorisation réclamée depuis plus d’un an
Du côté du syndicat, la grève dit-on sera maintenue tant que les autorités n’auront pas versé la grille indiciaire. Cela fait plus d’un an que les enseignants du secteur primaire et ceux du secondaire réclament cette revalorisation. Si les écoles publiques sont fermées aujourd’hui, c’est parce que malgré la signature le 18 mai 2022 d’un protocole d’accord entre la fédération des syndicats et le gouvernement, les choses n’ont pas évolué. « Nous avons longtemps attendu les fruits des deux contrôles des agents de la fonction publique comme c’était mentionné dans le protocole d’accord. Toutefois, jusqu’à maintenant aucun geste allant dans ce sens n’a été posé. Nous en avons assez de vivre dans ce labyrinthe et nous sommes plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout de nos revendications », promettent les enseignants dans leur préavis adressé aux autorités depuis le 2 novembre. Face à ce constat d’échec, le mouvement syndical déplore cette attitude d’indifférence qui ne fait qu’enfoncer encore davantage le système éducatif. « Nous nous sommes persuadés qu’actuellement la préoccupation du gouvernement est l’organisation des prochaines élections et non l’éducation des enfants comoriens. Et, si jamais, il faut fermer les écoles en attendant le président de la République qui sera issu des prochaines élections pour satisfaire notre revendication, nous le ferons », prévient le syndicat. Notons qu’à la veille des examens nationaux du mois de juin 2023, les enseignants avaient menacé de boycotter la surveillance et la correction des épreuves avant de lever son mot d’ordre. « Nous avons convenu de commencer la rentrée scolaire de cette année car une grève paralyserait l’école publique », expliquait encore en début du mois le secrétaire général de la fédération des syndicats de l’éducation, Moussa Mfoungoulié. En 2009, sous la présidence d’Ahmed Abdallah Sambi, le corps enseignant a lancé un mouvement qui a abouti à l’intégration d’une nouvelle grille indiciaire au profit des fonctionnaires.
Mais après trois mois, les enseignants du primaire et secondaire ont été retirés pendant que les agents des autres secteurs à l’instar du ministre de la Santé continuent à toucher l’indice jusqu’à nos jours. Depuis, le syndicat des agents de l’éducation n’arrête pas de crier à l’injustice et exige que les enseignants soient réintégrés.