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Demandeurs d’asile à Mayotte : une vingtaine de personnes dans des hébergements d’urgence

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Après plusieurs semaines d’errance, 21 personnes en attente de l’instruction de leur dossier et qui avaient installé leur campement devant les locaux de l’association Solidarité Mayotte ont obtenu un hébergement d’urgence vendredi. Mais pour le groupe initial d’une cinquantaine de demandeurs d’asile, habitué aux désillusions, cette solution reste fragile.

“Vous voyez comment on vit aussi ?”, souffle Bahiya*, en secouant sa tête enserrée dans son foulard rose. La jeune mère de famille coupe vite court à la conversation après ces quelques mots pour filer s’occuper de son bébé malade, laissé à quelques mètres de là sous les tentes de fortune installées devant les locaux de Solidarité Mayotte. Comme elles, ils étaient une cinquantaine jeudi à attendre encore une proposition de logement dans ce campement improvisé au fond de la ruelle de Cavani.

Après la débâcle à la MJC de M’Gombani, d’où ils ont été chassés fin octobre par des riverains et collectifs de citoyens remontés comme des coucous, et le sit-in devant les locaux de la Croix-Rouge à Passamaïnty en décembre, difficile aujourd’hui, de ne pas céder face aux désillusions. “Ils nous ont dit qu’ils allaient nous proposer des solutions, d’accord. Mais si moi, par malchance, je n’ai rien ?”, se désole Ayodeji*. Le jeune homme originaire de la République démocratique du Congo a déjà pu bénéficier d’un hébergement d’urgence une fois… d’où il avait finalement été chassé après un mois.

Une vingtaine de personnes envoyées au CRA

Il faut dire que le climat général n’inspire pas franchement la confiance. Mercredi, ce sont les forces de l’ordre qui sont intervenues, à la surprise générale. “Ils sont venus, ils ont vérifié les récépissés de tout le monde, et ont embarqué au CRA ceux qui n’avaient rien”, retrace Ayodeji. En tout, une vingtaine de demandeurs d’asile ont ainsi été conduits dans le centre de rétention administrative en vue d’une reconduite.

“Ils ont placé en détention de gens qui ont fui leur pays pour des raisons de sécurité, des raisons politiques !”, s’agace Maître Marjane Ghaem, rapidement dépêchée sur les lieux quand elle a appris la nouvelle. “Il faut savoir que ces personnes sont en réalité en attente de leur enregistrement à la préfecture…” En temps normal, les demandeurs d’asile doivent d’abord déposer leur demande dans une structure de premier accueil des demandeurs d’asile (SPADA) – Solidarité Mayotte, en l’occurrence – et ils reçoivent alors une convocation pour un rendez-vous avec le guichet unique dans les 3 jours, maximum 10 en cas de forte affluence. “Ici, certains attendent depuis déjà plusieurs mois !”, tempête l’avocate.

21 places d’hébergement d’urgence

Deux jours plus tard, le vendredi, retour des gendarmes et des policiers. Cette fois-ci, c’est pour honorer la promesse prononcée par la sous-préfète chargée de la lutte contre l’immigration clandestine, de proposer 21 places dans des hébergements d’urgence. Ni une ni deux, il faut donc lever le camp, débarrasser les matelas et les bassines, et filer sans protester. Difficile, quand certains se retrouvent alors laissés pour compte. “Certes, c’est une solution pour ceux qui sont pris en charge. Mais le reste, on va aller où ?”, interroge Ayodeji. “J’avais proposé qu’on installe juste quelques tentes avec des toilettes et de l’eau.” Et pour ceux envoyés au CRA ? Pas de nouvelle. “À tout prendre, ils ont été relâchés, et errent à nouveau dans la nature”, suppose Maître Ghaem.

Aucun moyen de subsistance

L’autre solution ? “Qu’on soit autorisé à travailler !”, expliquent-ils tous en chœur. Un cri d’autant plus pressant à Mayotte, où l’allocation de subsistance, ce dispositif qui octroie une vingtaine d’euros par jour aux demandeurs d’asile le temps de l’instruction du dossier, n’existe pas. Chassés du marché couvert où nombre d’entre eux vendaient quelques oignons et autres légumes à la sauvette, ils n’ont rapidement plus eu les moyens de payer un loyer. “Avant on pouvait gagner cinq ou dix euros là-bas », témoigne Ayodeji. “Si vous entendez parler de quelqu’un qui a besoin de tondre sa pelouse, ou n’importe quoi”, implore le demandeur d’asile. “Ou même d’écrire !”, murmure encore cet ancien enseignant en sociologie. Soudain nostalgique d’une vie perdue sur la route de l’exil.

* les prénoms ont été modifiés

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