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24/04/2009 – Edito : 13.614 chômeurs

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a situation économique de l'île, et de l'emploi en particulier, ne peut pas être considérée comme brillante, loin de là. La perte de milliers d'heures de travail chaque jour dans les embouteillages, les infrastructures de base en mauvais état ou largement sous-dimensionnées, les projets qui dorment, se réveillent pour mieux se rendormir, manquent de relais et de soutiens parmi les décideurs locaux, participent de ce dramatique constat.

Le président du conseil général s'est félicité lundi du choix d'inscrire l'aménagement de plages dans le cadre du Plan de relance du gouvernement. Il faut que les projets sortent de terre avant la fin de l'année. C'est un plan de relance, rapide, à court terme. Mais ces projets d'aménagement des plages ont été lancés, décidés, il y a 4 ans. Nous avions fait la Une là-dessus, trouvant l'initiative heureuse. Il y avait prévu 7 plages. Puis chaque élu a voulu la sienne… Super, les voilà motivés sur un projet qui leur tient à cœur… Il y a donc eu 10, puis 12 plages retenues, les autres viendraient après. Un bureau d'études se lance là-dessus… Puis plus rien. La crise arrivant, les ambitions se trouvant rognées, il a été décidé, encore, de ne retenir qu'une plage, pilote. Puis plus rien. Ce lundi le projet est ressorti, super ! Avec 4 plages : Moya, Musicale plage, Tanaraki et Bambo. Cette fois l'urgence est de mise ! Mais qu'en sera-t-il ?

Il y a 4 ans, il y avait le projet, la volonté et la décision des élus, le financement. Pourquoi aucun élu n'a suivi le projet jusqu'au bout. Pourquoi le problème minime d'une AOT n'a-t-il pas été réglé d'un coup de fil entre le conseil général et la préfecture ? Pourquoi aurait-il fallu attendre la validation du Padd ? Si c'est des raisons de ne rien faire qu'il fallait trouver, ça a réussi. Et on attend toujours des plages avec un parking en retrait, qui ne morde pas sur la plage et la détruise lentement, des douches, des bancs, des farés, des barbecues, mais aussi des buvettes, des snacks, des vendeurs de glaces qui créeraient… de l'emploi.

C'est pareil avec le marché de Tsararano, toujours installé de manière indigne et dangereuse dans le virage, par terre. Le projet était là, le financement aussi. Mais une personne s'est endormie sur le dossier… et personne ne l'a réveillée. Personne ne s'est énervé, emporté. Les élus étaient peut-être en voyage ou le promettaient-ils pour leur prochain mandat à une population qui n'est plus crédule. La déviation prévue aussi à Tsararano ne se fait pas. La rocade de M'tsapéré qui devait se poursuivre jusqu'à Tsoundzou ne se fait pas. Le marché de Mamoudzou n'ouvre pas… Ce sont des emplois qui dorment. Des chômeurs qui trainent. Des familles qui souffrent, vivent avec très peu.

Il faut arrêter de dormir ou de jouer à la réussite dans les bureaux climatisés. Il faut prendre les dossiers à bras le corps jusqu'à ce qu'ils aboutissent. Ce sont aux responsables, aux élus, aux présidents et autres directeurs de se mettre au boulot, de réveiller leurs équipes, de les motiver, les mobiliser, de taper du poing sur la table si nécessaire, pour se mettre au service de la population qui attend, de plus en plus impatiente. Il doit y avoir des obligations de résultats !

Le rang des chômeurs gonfle chaque jour. Il faut donner aux entreprises locales les moyens de vivre, de se développer pour pouvoir embaucher. Il faut que les administrations externalisent certaines missions qu'elles ne sont pas capables d'assurer aujourd'hui. Il faut faire confiance aux bureaux d'études, aux entreprises qui elles ont des obligations de résultats. Ce sont elles qui pourront peut-être embaucher les dizaines de milliers d'enfants qui sont aujourd'hui sur les bancs des écoles, mais surtout déjà dans les collèges et les lycées et qui ne voudront pas passer leur vie à trainer dans les rues en imaginant les projets qui auraient pu voir le jour.

 

Laurent Canavate

24/04/09 – Objectif atteint pour deux jeunes volleyeurs

Partie mardi dernier aux Volleyades de Caen, la délégation mahoraise composée de 12 garçons et 12 filles de moins de 15 ans est revenue mardi. Pas de victoire dans sa besace, mais deux joueurs qui ont été détectés par la direction technique nationale (DTN).

Les Volleyades de Caen n’ont pas été une réussite sur le plan collectif pour nos représentants. Si les filles ont pu grappiller une victoire contre la France-Comté (2-1), le bilan total n’est pas fameux. Les garçons quant à eux ont fait chou blanc. Mais pour Oumar Boina Vitta, technicien à la ligue de volley, l’objectif n’était pas la performance collective.

“Le but était de placer quelques uns de nos jeunes dans des pôles espoirs. L’objectif est presque atteint puisque deux jeunes – Mohamed de Barakani et Irchadi de M’tsangamouji – ont été repérés par la DTN.” Reste à savoir quel pourrait être leur centre d’accueil et à convaincre leur famille pour qu’ils puissent tenter leur chance et approcher le haut niveau. Pour Oumar Boina Vitta, l’aspect organisationnel en Basse-Normandie était parfait et il se félicite du bon comportement des jeunes Mahorais et du bon encadrement réalisé par les techniciens et les élus de la ligue.

 

F.S.

24/04/09 – Une journée du jeu pour Chiconi

Si aujourd’hui les jeux vidéo sont le passe-temps favori des jeunes, il existe toute une série de jeux qui peuvent être tout aussi distractifs et beaucoup moins virtuels. C’est pour les remettre au goût du jour que les animateurs communaux de Chiconi organisent une grande journée du jeu le samedi 25 avril de 9h à 20h.

Y seront en bonne place les jeux traditionnels que sont le mraha, le sukatra ou le tangara. Mais la pétanque et le scrabble seront aussi au menu. Le Cemea, l’OMJS et le Cclej de Chiconi sont les principaux partenaires, avec la commune de Chiconi, de la manifestation qui se déroulera sur la place Sicotram de Chiconi.

23/04/09 – Lancement des états généraux de Mayotte

"Je suis d'un optimisme inaltérable !", a lancé le préfet Denis Robin en conclusion de son discours d'instauration des états généraux de Mayotte, ce mercredi Case Rocher, en présence des élus, parlementaires, responsables syndicaux, chefs des services de l'Etat, et du conseil général. Un optimisme qui semble avoir gagné tous les participants à cette grande réflexion sur l'avenir de l'île, alors que dans les autres Dom les états généraux ont démarré dans un climat de méfiance et en l'absence des principales organisations syndicales qui les boycottent. Parce qu'encore collectivité et non département d'Outremer, Mayotte n'avait pas l'obligation d'organiser ses états généraux. Le président du conseil général ainsi que le préfet ont jugé opportun d'y participer, car ils sont "un moment unique de réflexion et de débat de tout l'Outremer français", affirme ce dernier, "Mayotte doit en profiter pour montrer que le futur département est déjà en action". 

Ces états généraux devraient ainsi permettre de "proposer des mesures concrètes pour faire avancer des dossiers importants qui ne vont pas assez vite", toujours selon M. Robin, qui précise que les ateliers, similaires à ceux des autres Dom mais adaptés à la réalité mahoraise, ne partent pas de zéro : dans de nombreux domaines des travaux ont déjà commencé, avec l'Observatoire des prix, la commission consultative du travail, etc. Huit ateliers de travail ont ainsi été mis en place, avec pour chacun un président et un rapporteur : "la formation des prix, les circuits de distribution et le pouvoir d'achat", "les productions locales et les conditions d'un développement endogène", "le foncier", "un développement économique et de l'emploi durable", "dialogue social, droit du travail et protection sociale", "la formation", "l'environnement régional" et "identité, culture, mémoire". Chaque atelier devra rendre des propositions concrètes au comité de pilotage pour le mois de juin, pour être transmises au président de la République avant l'été et étudiées lors du comité interministériel de l'Outremer qui se tiendra début octobre.

23/04/09 – Résultats détaillés du recensement 2007 à Mayotte

En 2007, l'Insee avait recensé 186.000 habitants de Mayotte, soit 26.000 habitants de plus qu'en 2002. Les chiffres du dernier recensement ont été disséqué, analysé, et confronté par les services de l'institut durant près de trois ans, à ceux du précèdent recensement de la population, réalisé en 2002. De cette analyse ressort trois études remarquables, profondément riches en enseignements sur l'emploi, le logement et la population à Mayotte. Sur cette population, l'Insee a comptabilisé 75.000 étrangers."Nous les recensons, mais ce n'est pas notre rôle de s'intéresser aux statuts de ces personnes".

Bilan démographique. La population a été multipliée par 4 en 30 ans. Une augmentation considérable. Cependant, l'Insee observe un ralentissement de la croissance démographique sur les dernières années. Principales causes avancées : la baisse du nombre d'enfant par femme et un solde migratoire négatif (-7.000) sur la période 2002-2007. Un chiffre qui s'explique par la hausse spectaculaire des reconduites à la frontière et à l'augmentation des départs des mahorais vers la métropole ou la Réunion, principalement pour les études ou raisons professionnelle et familiale. Une émigration de plus en plus importante, sur laquelle l'Insee avoue "manquer de lisibilité", et qui contribue à stabiliser l'équilibre du flux intrants extrants.

Pyramide des âges. Avec 50% de la population de Mayotte qui a moins de 20 ans, la pyramide des âges est quelque peu évasée. "Un type de profil que l'on retrouve en Guyane, où la transition démographique est récente", constate M. Morando, chef du service de l'Insee Mayotte. On observe également un creux important pour la tranche d'age 20-30 ans, une tranche de la population mahoraise qui émigre de plus en plus, et qui correspond également au spectre de la cible des personnes majoritairement reconduites à la frontières. Une tranche d'âge où les hommes sont aussi plus représentés.

Chômage. Difficile d'obtenir des constructions statistiques exploitables en respectant la définition d'un chômeur donné par le BIT. Pour une meilleure lisibilité, l'Insee a opté pour des choix méthodologiques qui permettent d'approcher au mieux la réalité de l'emploi à Mayotte comme poser des "questions complémentaires". "Etes vous disponibles tout de suite?", "Etes vous en recherche d'activité ?". Les enquêteurs ont aussi pris en compte les activités annexes, comme des "coups de main" ou petit boulot dans les secteurs de la pêche, l'artisanat, le commerce et l'agriculture. Le taux de chômage atteint 41% chez les 15-25 ans. "Nous constatons, un chômage structurel, caractérisé par une incompatibilité entre la demande et les niveaux de qualification", annonce M. Morando. "A l'inverse, les plus diplômés ne trouvent pas de poste, car ils n'ont pas été créés en nombre suffisant pour répondre à l'élévation du niveau d'étude".

Logement et équipement des ménages. Contrairement aux apparences, le parc augmente plus vite que la population. Même si les logements sont toujours majoritairement composés d'une ou deux pièces, le banga de célibataire n'est plus à la mode (50% en moins sur 5 ans). 28% des logements sont totalement dénués de confort (absence d'électricité et d'eau courante), contre 25% en Guyane et 5% en moyenne dans les Dom. 80% des ménages sont équipés d'au moins un téléphone portable, et moins de 20% dispose d'un lave-linge.

 

Retrouvez toutes les analyses, graphiques et donnée de l'Insee cette semaine dans Mayotte Hebdo.

23/04/09 – Fin de conflit à Batimax

L'entreprise du groupe Cananga était secouée depuis le mardi 14 avril par un mouvement de grève. Lundi dernier, les parties se sont à nouveau réunies afin d'examiner les trois points de revendication du personnel gréviste, à savoir la suspension des fonctions du responsable de sécurité, la mise en place d'une prime de 13e mois et l'annulation de tous les licenciements prononcés ces jours. La rencontre a abouti à la signature d'un protocole de fin de conflit. En l'espèce, des salariés auraient détourné l'utilisation de carnets de remise de 10 à 25% pour en faire bénéficier des particuliers qui n'y avait pas droit, moyennant une contrepartie généreuse, payable au comptant. Une combine qui perdurait, selon certaine sources, depuis près de deux ans et qui aurait causé un grave préjudice financier à la société. Les délégués CGT-Mayotte affirmaient que les conclusions de l'investigation ne constituent en aucun cas une preuve et revendiquaient la suspension de la décision de licenciement jusqu'aux conclusions de l'enquête judiciaire.

D'autre part, le syndicat demandait que le responsable de la sécurité, qui a mené l'enquête pour la société Batimax, soit démis de ses fonctions, l'accusant d'avoir "enregistré des déclarations et des témoignages forcés ou achetés". Concernant ce point, une commission temporaire a donc été mise en place afin d'examiner de manière objective les faits reprochés au responsable de la sécurité du groupe Cananga. Un rapport sera produit et remis au président du directoire, M. Kakal, présent lors de discussions, qui examinera d'éventuelles sanctions en cas de manquement du responsable de la sécurité dans l'exercice de ses missions. Toutefois, le responsable de la sécurité a reçu de nombreux messages de sympathie émanant de sa hiérarchie comme des employés de la société. Une vingtaine de salariés a signé une pétition de soutien en sa faveur. Il appartiendra ou final au tribunal du travail d'établir si les licenciements sont justifiés ou non. Le tribunal correctionnel, quant à lui, jugera au pénal la plainte déposée par l'entreprise.

Pour le versement d'une prime de 13ème mois, les représentants du directoire de Cananga s'engagent à intervenir auprès du Medef pour que des négociations s'ouvrent rapidement sur une convention de branche "commerce, quincaillerie et matériaux". Enfin, dans une volonté d'apaisement, la direction a accepté la possibilité qu'à titre exceptionnel les salariés puissent faire une demande de congés payés afin de compenser les absences pour jours de grève. "L'heure est à l'apaisement", a conclut le président du directoire Gamil Kakal qui a rassemblé ses salariés au cours d'une réunion marquant la fin de ce mouvement social.

23/04/09 – Sport / Rugby : RCM – RCPT, la finale du championnat de Mayotte

Les deux demi-finales de samedi dernier ont tenu toutes leurs promesses dans cette dernière ligne droite du championnat Senior. Selo  Abdou M'trengoueni de la DSAJ, "toutes les équipes avaient le même niveau, ça s'est joué sur la motivation et le jeu". Finalement, le RC Petite Terre s'impose face au DSP, le RCM l'emporte contre l'Entente Sada/Chiconi. L'opportunité pour les champions en titre de Mamoudzou de prendre leur revanche sur des petits terriens qui les avaient infligés une leçon de rugby, voilà quelques semaines. Avant cela, les -18 ans de ces deux clubs s'affronteront en finale Junior.

23/04/09 – Réunion du comité de pilotage du Fond de Coopération Régionale

Le comité de pilotage du Fond de coopération régionale se réunira ce jeudi 23 avril dans la salle de réunion de la Dass. Le bilan de l'activité du FCR et l'examen de la programmation 2009 y seront à l'ordre du jour.

23/04/2009 – Musique : « Donner envie aux filles de chanter »

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}eenice espère que ce projet incitera les jeunes Mahoraises à se lancer dans la chanson. Ingénieur du son pour les émissions Scène des jeunes talents SFR de l'an dernier, il a accroché avec "le timbre et la voix particulière" de Djazou. Il a alors commencé à écrire et à composer pour la jeune fille. Pour lui, la production n'était "qu'un pas à franchir".

Les premiers retours sur le single sont plutôt positifs. Il nous confie que les "gens s'étonnent que l'album ait été fait à Mayotte". Cette réaction l'encourage "Ça doit vouloir dire que c'est original, qu'on a su montrer une certaine fraicheur". Depuis mardi, les titres sont diffusés sur RFO, un coup de pouce non négligeable pour la renommée de l'artiste.

Mais en produisant Djazou, l'objectif de Deenice n'est pas seulement de promouvoir une chanteuse, c'est aussi de donner envie à des filles de se lancer dans la chanson. Il estime que, si la scène musicale masculine continue de se développer à Mayotte, les filles sont encore trop peu nombreuses à chanter. Il rêve de découvrir d'autres talents et pourquoi pas "que la Lima Wild du 21ème siècle vienne frapper à la porte du studio".

D'ailleurs, Deenice compte renouveler l'expérience de la Scène des jeunes talents. Cette année, il sera membre du jury pour les castings et ingénieur du son pour les émissions.

 

Juliette Piolat

23/04/2009 – Fatma : Commémoration de l’abolition de l’esclavage

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e mois d'avril est marqué à Mayotte par la commémoration de l'abolition de l'esclavage, célébrée le 27 avril. A cette occasion, un festival montrant l'héritage et le patrimoine du peuple mahorais est organisé. Son appellation est depuis 2008 le Fatma, Festival des arts traditionnels de Mayotte.

Le Fatma rime parfaitement avec la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Montrant les apports culturels d'avant et après la traite négrière, il apporte des éléments concrets et vivants sur ce sujet, une meilleure conception du sens de la commémoration. Le Fatma met en évidence les grandes traditions héritées des appartenances africaine, musulmane, animiste et malgache qui constituent "l’âme métisse" du peuple mahorais. Les composants de ce passé riche et pluriséculaire sont nombreux à Mayotte et méritent d'être connus. Ce sont les chants religieux, les danses traditionnelles, les cérémonies cultuelles, les objets artisanaux, les instruments musicaux, etc.

Le Fatma ce sont dix jours de fête et de réflexion autour du patrimoine historique de l'île et de sa région. Les manifestations se déroulent dans plusieurs communes de l'île. Elles ont commencé le week-end dernier et continuent jusqu'au 30 avril. (Programme ci-contre)

Pour cette année, la direction de l'ingénierie culturelle (ex-service culturel) a souhaité une ère nouvelle à la dimension de la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Elle a voulu inscrire le Fatma dans la problématique de la mémoire d'un peuple à travers son patrimoine culturel.

 

Soutenance de thèse, conférence et film

 

Outre les démonstrations des richesses culturelles, un devoir de mémoire s'impose. Se mettant dans le ton d'Elie Wiesel (Prix Nobel de la Paix) : "Le bourreau tue toujours deux fois. La première, par l’épée, la deuxième fois par l’oubli.", le Fatma est aussi "un moment de rappel de l’histoire pour faire reculer l’oubli collectif".

Des éléments et faits concrets viennent enrichir la commémoration 2009 de l'abolition de l'esclavage à Mayotte.

Ce samedi 25 avril, Hamada Insa, originaire de M'tsamboro et étudiant en master 2 à l'Université de la Réunion, soutiendra son mémoire en Histoire, dans l'hémicycle Bamana au conseil général, à 14 heures. Cette soutenance sera dirigée par le directeur de recherches Sudel Fuma. Il s'agit d'un mémoire d’histoire sur l’esclavage dans l’océan indien et à Mayotte. Cette soutenance sera suivie d'une projection de film documentaire à 18 heures.

Journée mémorable de notre festival dédié aux arts traditionnels, le lundi 27 avril sera fortement animé. Au-delà des diverses manifestations prévues un peu partout, une conférence sur "La mémoire de l’esclavage dans les contes, les langues et la littérature de Mayotte" aura lieu à la place du Comité du Tourisme, à 16 heures. Elle sera animée par un Hidaya Chakrina, docteur ès Lettres et spécialiste des mémoires orales de l’Océan indien, par M’laïli Condro, docteur ès linguistique et maître conférencier et par Alain-Kamal Martial, doctorant en lettres, littératures francophones d’Afrique et de l’Océan indien. "Nous allons travailler sur les supports de transmission, d'une manière scientifique et non passionnelle", précise Alain-Kamal Martial. Ce sera un grand moment d'interrogation sur la recherche des traces évoquant l'esclavage.

 

Un jardin de la mémoire à Mamoudzou

 

Un fait à la fois historique et commémoratif, la "Route de l'esclave" passe par Mayotte. Pensé en 1993 et lancé officiellement en 1994 par La Chaire de l’Unesco en relation avec l’association Historun, la "Route des esclaves" a permis le lancement de réseaux scientifiques relatifs à la traite négrière et à l’esclavage dans notre région.

Après la conférence du 27 avril, viendra ensuite l'inauguration du "Jardin de la mémoire", à 18 heures, sur la place du Marché de Mamoudzou.

Des jardins, de grandeurs commensurables, sont instaurés dans les île de la région océan Indien, à Madgascar depuis 2004, à la Réunion (2005), au Mozambique (2007) et Maurice (2009).

Le projet Jardin de la mémoire s'articule autour de trois objectifs. Il vient "briser le silence sur la tragédie de la Traite négrière et de l’esclavage en contribuant à meilleure compréhension des causes profondes, de ses enjeux et de ses modalités d’opération par des travaux scientifiques pluridisciplinaires. Ensuite "mettre en lumière de manière objective ses conséquences sur les sociétés modernes notamment les transformations globales et les interactions culturelles entre les peuples que cette tragédie a pu générer". Et enfin "contribuer à la culture de la paix et à la coexistence pacifique entre les peuples en favorisant notamment la réflexion sur le pluralisme culturel, la construction de nouvelles identités et citoyennetés et sur le dialogue interculturel."

Le Jardin de la mémoire de Mayotte est réalisé par quatre sculpteurs : Daolaine Courtis de la Réunion, le Mozambicain Pekiwa, Rabemanenjara de Madagascar et le Mahorais Conflit. Les artistes travaillent depuis lundi dans la cours de la salle de cinéma de Mamoudzou. Il s'agit de quatre monuments commémoratifs, deux en pierre et deux en bois. Ce projet amitieux est dirigé par Fudel Fuma, directeur de la Chaire Unesco de l'Université de la Réunion et président de Historun. Arrivé ce mardi 21 avril, il suit le Fatma jusqu'au 28 avril.

 

Et comme dirait l'autre, la place du Marché sera vue d’une manière différente. Le passant se donnera le temps de la réflexion sur un pan de l’histoire mahoraise et de voir comment se l’approprier pour aller de l’avant.

 

Rafik

22/04/09 – BFC : Mayotte poursuit seule la grève

Alors qu'un accord est survenu hier entre la direction de la banque française de l'océan indien et les employés grévistes des agences réunionnaises et parisiennes, mettant fin au conflit, les représentants syndicaux mahorais n'ont pas obtenu satisfaction et maintiennent le mouvement de grève. "Notre principale revendication n'a pas été entendue, à savoir l'alignement des salaires bruts sur ceux accordés à la Réunion et à Paris. A partir de là, nous restons mobilisés", a déclaré Moursali Aboudou, délégué syndical CGT Ma, qui a participé aux négociations lundi soir. Dans un communiqué, la direction régionale de la banque annonce avoir formulé deux propositions dont la dernière "permettait d'améliorer sensiblement la situation des salariés, soit une augmentation générale de 1.130 euros correspondant à une valorisation de +6,17% pour les plus bas salaires et de +3,23% pour les plus hauts salaires". 

"Dans ce contexte la Direction estime qu'il n'est plus possible de maintenir un service minimum à la clientèle. Le personnel présent à la Banque (soit une dizaine de personnes) ne se sent plus capable de faire face à la pression de la clientèle ni à celle du personnel gréviste. Pour la sécurité de ces agents, la Direction a pris la décision de fermer toutes les agences BFC de Mayotte jusqu'à ce que la situation redevienne normale", poursuit le communiqué. Le conflit s'était durci vendredi dernier sur l'île Bourbon, avec l'occupation par une centaine de grévistes du siège social de la BFC à Saint-Denis, avant que la direction de la banque n'accepte le dialogue en début de semaine. Il semble, au vu de la motivation des grévistes, que le mouvement pourrait se consolider à Mayotte. Hier au soir, aucune avancée significative sur les plans des négociations n'était à signaler.

22/04/09 – L’Insee détaille les chiffres du recensement

L'antenne de l'Insee Mayotte devrait annoncer ce mercredi, au cours d'une conférence de presse, les résultas détaillées issus du recensement de la population réalisé en août 2007. Pour l'occasion, trois numéro réactualisés de la publication "Insee Mayotte Info", consacrés au bilan démographique, à l'emploi et aux conditions de logement, seront présentés et détaillés par le directeur de l'antenne locale, Matthieu Morando.

22/04/09 – La CACM organise le deuxième séminaire des besoins en main d’œuvre

Dans le cadre de ses attributions et de la mise en place d'actions, la Caisse d'assurance chômage de Mayotte, la CACM, organise la deuxième édition du séminaire des besoins en main d'œuvre à Mayotte, ce jeudi 23 avril à la salle de cinéma de Mamoudzou. La CACM, qui souhaite mieux connaître les besoins en main d'œuvre des entreprises mahoraises, a ainsi commandé une enquête à Ipsos, réalisée auprès de 730 entreprises locales de plus de 3 salariés, tous secteurs confondu. Les résultats de cette enquête seront dévoilés dès 9h30 par le directeur de l'Ipsos Réunion, après un petit déjeuner en préambule de cette longue journée d'échange. 

La présentation sera suivie d'un débat, associant Ipsos, la CACM, le Pôle emploi (ancien ANPE), la DTEFP, le conseil général et des chefs d'entreprises, sur la thématique des métiers en tension à Mayotte. Au micro, pour animer et organiser cette journée de conférence, la CACM s'est attaché les services de l'animateur de 100% Mayotte, Patrick Millan. L'après midi consacrera, dès 13h30 une large part aux débats, autour de deux principaux thèmes, "la formation professionnelle continue", suivi de la problématique de "l'insertion des jeunes", avec des interlocuteurs de l'Agence national du Travail (ANT), de la CACM, du Pôle emploi, du vice rectorat, d'Opcalia Agefome, du CRIJ et de la Mission locale.

21/04/09 – CG : La majorité soutient la présidence du CDTM

Au cours de la session plénière de ce lundi, le leader charismatique de l'opposition, Saïd Omar Oïli, ancien président du conseil général, a quelque peu déstabilisé les élus de la majorité : "J'ai lu la semaine dernière un article inquiétant du journal Mayotte Eco concernant

le Comité départemental de tourisme de Mayotte (CDTM). Je demande des précisions car nous devons être clairs avec la population, et je considère que la classe politique toute entière serait entachée si les écrits en question s'avéreraient exacts". Réponse cinglante du président Douchina : "On ne gère pas les affaires courantes de la Collectivité en fonction de ce qu'écrit la presse. Je respecte son travail, même si certains dossiers mériteraient d'autres investigations, plus poussées. Combien de fois avons-nous vu des journaux parisiens en référé ?", lâche le conseiller de Kani-Kéli sur un ton péremptoire, avant de laisser la parole au président du CDTM M. Chanfi, afin qu'il "réponde sur le fond".

"Il n'y a pas de directeur, ni de directeuradjoint c'est vrai… C'est le président et le vice président qui dirigent. Et s'il ne s'agissait que de moi, personnellement, j'aurais déjà viré tout le monde là-dedans, et on aurait recommencé à zéro! (sic)". Effarement dans l'assemblée. "Vous pouvez nous répéter cela, monsieur le président ?", interroge M. Oili comme s'il avait mal entendu. Et le président Douchina d'expliquer que M. Chanfi a sa façon de parler… Et le conseiller général de M'tsangamouji de se noyer dans de confuses explications : "Je n'ai pas dit que j'allais le faire, je dis que si je pouvais, c'est ce que je ferais. On hérite d'une situation difficile, imputable à de mauvais choix de l'ancienne direction". Mustoihi Mari, conseiller général de Bandrélé, déjà accablé par la majorité lors de l'épilogue du "dossier" Cnam, ne s'en est cette fois pas laissé compter : "Lorsque j'étais président du CDTM, nous avions aussi des difficultés, mais nous avons fait face. En mettant en cause la gestion de la précédente présidence du CDTM, vous fuyiez vos responsabilités. C'est tout ce que j'ai à dire!".

 

Retrouvez un compte-rendu plus complet encore de cette session plénière ce vendredi dans Mayotte Hebdo.

21/04/09 – Les agences BFC fermées

En prise avec une grève des personnels de la BFC Mayotte depuis le 15 avril, la direction a formulé 2 propositions "dont la dernière permettait d'améliorer sensiblement la situation des salariés, soit une augmentation générale de 1 130 euros correspondant à une valorisation de +6,17% pour les plus bas salaires et de +3,23% pour les plus hauts salaires", annonce dans un communiqué, Roger Munoz, directeur général de la BFC OI. "Ces propositions viennent s'ajouter à l'augmentation générale intervenue en 2008, supérieure à 20%. A cela était venue s'ajouter, également en 2008, la mise en place de la Participation et une amélioration du dispositif d'Intéressement qui a débouché sur le versement cette année de sommes oscillant entre 5.500 et 8.400 euros, soit un total pour 86 personnes de 516.637 euros.

Toutes ces dispositions ne satisfont pas le personnel de la BFC Mayotte qui décide majoritairement (80%) de rester en grève. Dans ce contexte la direction estime qu'il n'est plus possible de maintenir un service minimum à la clientèle. De même, le personnel présent à la banque (soit une dizaine de personnes) ne se sent plus capable de faire face à la pression dela clientèle ni à celle du personnel gréviste. Pour la sécurité de ces quelques agents, la direction prends la décision de fermer toutes les agences BFC de Mayotte jusqu'à ce que la situation redevienne normale. Elle en informe, toute la clientèle, les instances administratives de Mayotte de même que les représentants du secteur économique", conclu le communiqué transmis lundi soir.

21/04/09 – Mayotte : Contrôles d’identité dans les boîtes de nuit

Une vaste opération de contrôle d'identité a été menée vendredi soir à la boîte de nuit "La Geôle" à Kawéni, ainsi qu'à Mamoudzou au Bar Fly. Les policiers, renforcés par leurs collègues de la police aux frontières (PAF) et de la gendarmerie, se sont d'abord rendus à la Geôle vers minuit où ils ont procédé à une vague d'interpellations. Les nombreux clients présents dans cette soirée animée par Tama Music de Bandrélé ont tous été contrôlés. La plupart, en situation irrégulière, furent embarqués dans les camions et conduits au commissariat de Mamoudzou. 150 personnes ont été contrôlées et 70 procédures de reconduites à la frontières ont été établies au cours de cette opération, qui, selon un des responsables de la Geôle, a été planifiée depuis quelques temps. 

"Plusieurs jeunes femmes comorienne et malgache en situation irrégulière "flirtent" avec des fonctionnaires de police et de la gendarmerie. Elles sont tous les week-ends à la Geôle et on les connaît toutes. Seulement, vendredi aucune n'est venue car elles étaient prévenus", dénonce-t-il. Avant de poursuivre, "j'espère qu'une telle opération sera également menée au Koropa et au Mahaba. Les opérations de cette envergure risquent de porter un énorme préjudice aux boîtes de nuit de la place, puisque le samedi, jour de grande affluence, la Geôle a dû fermer boutique à minuit par manque de clients.

21/04/09 – Un chauffard sans pitié, toujours recherché

Samedi soir, entre Kahani et Chiconi aux environs de 20h, un couple de jeunes mahorais en scooter se rendait à Chiconi, lorsqu'ils se font faucher par une voiture. Originaire du village, la jeune femme décède sur le coup tandis que l'homme, un habitant de M'tsapéré, résiste jusqu'à l'hôpital avant de succomber à ses blessures. Constatant les faits, le chauffard s'évapore dans la nature, prenant le soin de retirer les plaques d'immatriculation de son véhicule avant la fuite. Peu après l'accident, les premiers témoins arrivent et sollicitent le médecin de garde par le biais du dispensaire de Kahani, un médecin qui ne viendra jamais. C'est finalement le Centre Hospitalier de Mamoudzou qui évacue les corps meurtris du bord de la route, trois heures plus tard… Le couple s'était marié l'an passé et laisse derrière lui un enfant n'ayant pas encore soufflé sa première bougie.

21/04/2009 – Tribune Libre – Les Rois : le trône de l’identité

Ainsi, à l’heure où les uns s’agitent – à juste titre – les mahorais ont su défendre leur «singularité» en demandant plus de République. Il me semble de fait que ce qui a vraisemblablement pesé dans ce vote est cette notion de «différence», laquelle est solidement nouée à la «quête d’identité.» Cette notion est elle-même liée à l’Histoire de Mayotte, elle en est son Histoire. Non pas cette «identité» qui a nourri tout un mode de pensée post-moderne, qui l’en a même gavée, ni cette identité telle qu’elle constitue une crispation et un repli sur soi. Cette identité-là ne se couple pas non plus avec un discours sur la «colonisation» qui, disons-le d’emblée, sinon est vide de sens, du moins est un calque abusif dans le contexte de Mayotte. Il s’agit plutôt d’une identité qui s’attèle à satisfaire la «réalisation du sujet mahorais» au sein d’un système qu’il a choisi: la République Française.

Se «réaliser» en se réappropriant son discours, en en devenant le sujet. Car, il faut le dire, le mahorais est fragmenté, il est simulé à travers des discours, des idées et des concepts dont il n’est aucunement l’auteur, mais qui font tout de même autorité. La raison en est que les vrais auteurs ont la «légitimé» de parler «au nom de.» Le mahorais a donc un effet de présence, sa voix à défaut d’être légitime, est rendue bâtarde, étouffée volontiers par des tiers. Se réaliser est, autrement dit, d’abord s’apprendre, se connaître pour épouser son discours, pour en être entièrement porteur. On ne saurait éviter les écueils d’un système choisi avec clarté sans donner une place privilégiée à la notion d’ «identité.»

Il apparaît, convenons-en, que le sujet qui cherche à se réaliser tâtonne, s’agrippe, chancèle, trébuche, se relève; en un mot, il est soumis à une permanente turbulence de va-et-vient ponctuée tantôt d’échecs, tantôt de petites victoires, souvent insignifiantes aux yeux de l’impatient, mais intrinsèquement liées aux changement. Cependant, dès lors qu’il  y a changement, dès l’instant où se trace le moindre mouvement, apparaît un «avant» et un «après», l’espace-temps mesurable qui permet de constituer l’Histoire.

Entendons par-là que le futur ne peut, ni ne devrait d’ailleurs, dépendre seulement de l’ «état présent» comme dans le processus de Markov – car le présent s’appréhende plus facilement avec le passé, et le futur avec le présent. Ainsi le «présent» qui est souvent décrit comme «immédiateté» – son caractère supposé sans «média»-, «urgence», ne doit pas se dresser en dictateur face au passé qui peut, une fois maîtrisé, l’éclairer. Non point qu’il faille le renier – ce qui laisserait un trou béant entre le passé et le futur et créerait une schizophrénie – mais le rendre plus intelligible à travers le passé. Il faut, pour le dire autrement, une perpétuelle «re-présentation», c’est-à-dire une mise au jour sans complexe.

Nous voulons signifier ici que l’Histoire de Mayotte étant une «quête d’identité» permanente, cette notion ne saurait être renvoyée perpétuellement sine die alors qu’elle constitue l’énergie nécessaire au mécanisme de développement. Il ne s’agit pas d'associer passé et passéiste, mais de reconsidérer un processus qui vient de franchir une étape: le statut de Département. Apprécié sous cet angle, ce statut n’est qu’un «état» qui doit s’apprécier à travers le prisme d’autres états qui le précèdent. Ceci permet de construire un futur avec assurance et clairvoyance.

Ces «états» sont des espaces aux contours imprécis. Des espaces amorphes, des espaces-miroirs qui absorbent toute image qui se présente à eux. Au regard de l’Histoire de Mayotte, l’Histoire de la quête identitaire, il semble se dégager trois états, qui sont des situations de crise:

Le premier état est nécessairement la crise majeure de l’Histoire de Mayotte: il constitue le «Big Bang», l’incipit, l’introduction qui va façonner les discours qui par la suite le convoqueront à l’esprit avec fierté. Entendons ici la cession – ou vente, c’est selon- de l’île à la France en 1841 par le Sultan Andirantsouli.  Le second est l’introduction dans les temps modernes de la notion de «Départementalisation» de l’île. Entre les deux, notons d’entrée de jeu, un fil conducteur: la volonté d’ancrage dans la République et donc de reconnaissance semble, plus d’un siècle plus tard, faire écho au désir du Cadi Omar d’être promu à la Légion d’Honneur. Une forme de reconnaissance qui témoignait de son admiration pour ce grand pays qu’est la France. C’est donc une validation et une continuité. Le troisième est les années 70 qui constitue une sorte de synthèse des deux derniers. Il s’agira ici de défendre  le geste d’Andriantsouli, de montrer qu’on l’a assumé, qu’on l’épouse sans ambiguïté.

Ces trois «états» sont donc porteurs de discours, au sens foucaldien du terme, enveloppés d’une constante qui est le droit à la parole. Le droit de légitimer sa singularité face à la décolonisation, en ce qui concerne le troisième. On apprend surtout qu’en terme identitaire, Mayotte se dresse telle une «singularité» aux yeux de beaucoup: mais rien de très impressionnant dans tout cela puisque, comme souligné plus haut, les mahorais n’ont jamais eu ce sentiment d’être «colonisés.»

Avant d’en venir au quatrième «état», notons qu’on ne saurait y voir, à l’instar de A.Comte concernant l’humanité, un processus d’enfance tendant vers la maturité. Comprenons,qu’il n’y a pas lieu de constituer une dichotomie entre ce que les «anciens» ont fait – en les considérant manipulés par exemple – et ce qu’il reste à construire. Ni ne devons-nous y dresser une «rupture», mais plutôt une continuité en phase avec son temps et vigilante sur son héritage.

Le statut de département est alors le quatrième «état.» Nous le considérerons comme ultime dans la mesure où il intègre les trois états précédemment décrits avec un effet miroir intéressant: le désir évoqué du Cadi Omar, en l’occurence celui de a reconnaissance, se trouve exprimé par les présents cadis qui, loin de défendre avec une cécité Oedipienne des valeurs religieuses dans ce qu’elles ont de plus archaïque, défendent leur statut de «dignitaires », leur rôle dans la société. Le désir du Sultan Andriantsouli de confier l’île à la France pour la protéger est réitéré par la volonté farouchement défendu des mahorais de s’ancrer davantage dans la République.

Les années 70 constituent donc le moment de crise où survient la fragmentation d’un peuple qui déjà cherchait sa voie. L’Union des Comores, puis l’ONU vont le démembrer, s’approprier sa bouche, sa glotte, sa pensée et faire d’un discours fallacieux la métonymie du peuple mahorais. On le démembre  et on l’invente en l’enfermant dans une gangue de «texte» de comptine politique. Il a donc une présence dans un discours où il est  véritablement absent puisqu’il ne le porte, ni n’entend le porter. Pourtant, on le dédouble, l’aliène, le somme d’être ce qu’on veut qu’il soit: son corps est alors colonisé, dépossédé, au point où finalement, il n’existe qu’à travers les mots à son propos.

D’où cette dualité qui va resurgir: «Nous voulons rester Français pour être libre!» / «Karivendzé!» (ne ne voulons pas). C’est entre ce tiraillement, où le «vouloir» se situe dans un espace limitrophe entre l’être et le non-être, que l’acte de parole va donner naissance à l’esprit et la voix d’un peuple. La «réalisation du sujet» dont nous parlons passe ainsi par le texte dit, la pensée qui prend sa matérialité dans la voix; et cela sur un espace de représentation politique. Et le corps qui abrite cette voix de tout un peuple est le projet commun, le projet politique au sens premier du terme.

Succession donc de transitions qui petit à petit transforment l’effet d’identité. Nous sommes donc dans un «processus», une construction patiente, aucunement Franckeinsteinienne, -il ne s’agit pas de modeler un corps-patchwork- mais plutôt créer une symphonie, une voix plurielle dans le singulier. Ceci trouve sa plus belle métaphore dans la revendication de la départementalisation de l’île. Ce combat a donné les prémices de la politique moderne puis «post-Mayotte-département» qui reste à construire: une politique audacieuse, visionnaire, intelligente.

Par conséquent, pour que le «»sujet mahorais» advienne, pour qu’il ne soit victime d’un système omnivore friand des pertes de repères, il paraît intéressant qu’il puisse assumer son passé, quitte à le nuancer pour le marier à son temps.  le «combat» pour la réalisation de l’identité du sujet mahorais permet de puiser toute la morale, toute l’étendu d’une pensée souvent caricaturée et méconnue.

En effet, en s’accrochant à une idée qu’ils crurent fructueuse pour le futur, les «anciens» ont su défendre une vision de la France qui dépasse celle que la jeunesse plus attirée par du «palpable»: Cette France qui protège, qui garantit la liberté. La France était pour eux une idée, ils la concevaient comme une force créatrice, puissante par le seul fait qu’elle chérisse la Liberté. Ils n’ont demandé que cela: la reconnaissance de leur combat. Pas de situation politique, ni de palace, mais juste vivre avec le sentiment que la jeunesse à venir goûte à la Liberté. Ils nous ont légué une devise riche, sage, claire: «Rahachiri.»

Cela signifie «nous sommes vigilants», non point paranoïaques, mais conscients. Si on décompose le mot on obtient d’une part: «Raha-chiri» (joie-siège) et d’autre part «Ra-ha-chiri» (nous somme de siège). Cela prend ainsi tout son sens: «Nous sommes les fières souverains.»

Aujourd’hui, la jeunesse se distancie petit à petit des «ancêtres», car le temps passe, car l’heure est à la «rupture», il faut montrer qu’on est plus lucide. Cependant, elle importe, transpose des discours pour prévenir un danger, par exemple l’introduction du débat de nos confrères aux Antilles que l’on doit mesurer à l’aune de notre propre identité, mais la connaît-elle? Elle s’oppose à un monstre omnivore s’appelant «Capitalisme» quand bien même elle l’a appelé de ces voeux. Ne faudrait-il pas qu’elle l’assume au lieu de jouer à Colin-Maillard avec un système qui comme l’Hydre se régénère à chaque coup reçu? Ce combat, aussi louable soit-il, n’est-il pas vain? Il nous faudrait donc prioriser le débat.

Il conviendrait ainsi, sans en faire un point de circonvolution absolu, inventer –  mettre au jour- un vrai patrimoine qui ne soit pas que pur mécanisme rhétorique pour justifier le tout et le rien. Commencer donc par rendre Hommage à ces figures qui ont ouvert la voie avec tant de sagesse.

                                             MAANDHUI Yazidou, auteur de «Le palimpseste du silence ou le silence des Dieux»

20/04/09 – François Bayrou à Mayotte pour les européennes

Samedi dernier, François Bayrou, président du Modem et député des Pyrénées Atlantiques, s'est rendu à Mayotte pour quelques heures, accompagné de son équipe de campagne pour les élections européennes qui se dérouleront le 7 juin prochain. 72 sièges français au Parlement européen sont à pourvoir, dont trois pour l'Outremer, constituée en trois sections pour chaque océan. Gino Ponin-Ballom, 6ème adjoint au maire de Saint-Denis et conseiller général de La Montagne, conduira la liste Modem en Outremer et dans l'océan Indien. Sophia Hafidhou, cadre supérieure au dispensaire de Kahani et ancienne conseillère municipale de Bouéni, est en deuxième position sur la liste de notre section. Suppléante du député Henri Jean-Baptiste de 1997 à 2002, première déléguée locale des droits des femmes à Mayotte élue en 1988, vice-présidente du club Georges Nahouda en 1991, Sophia Hafidhou est une des fidèles du sénateur honoraire Marcel Henry, également présent samedi midi lors de la conférence de presse au restaurant Le Faré.

Dans le Pacte pour la départementalisation, le statut de Rup (Région ultra-périphérique européenne), qui permettra à Mayotte d'accéder aux fonds structurels européens, peut être atteint en 2011 ou en 2014. Pour l'instant, Mayotte ne bénéficie que des Fed (Fonds européens de développement). "Au Modem, nous voulons une vraie Rup à Mayotte le plus tôt possible, en avril 2011", a déclaré Abdoulatifou Aly, notre député, "le préalable est l'alignement du régime fiscal et douanier mahorais sur le régime national. Avec la manne financière que l'UE octroie, nous pourrons "booster" la production locale et faire en sorte que la production mahoraise ne soit plus seulement française mais européenne". Selon le député, qui affirme avoir consulté des experts, Mayotte peut s'aligner en deux ans sur le régime métropolitain : "Sinon, nous allons perdre trois années. Le statut de Rup, c'est 15 fois plus de crédits que ce que nous avons actuellement".

François Bayrou, qui en est à son huitième séjour à Mayotte, a rappelé que sa famille politique a toujours soutenu le combat des Mahorais pour obtenir le statut de département, lui qui a été le conseiller politique de feu le président du Sénat Alain Poher. "Ce que les îles de l'océan Indien peuvent apporter à l'UE, c'est la garantie que notre projet de société est universel", a souligné l'ancien candidat aux élections présidentielles. L'agriculture, l'aquaculture, les énergies renouvelables ou le tourisme sont des domaines qui pourront être soutenus par les fonds de l'UE, outre la construction de grands équipements publics structurants. "Mayotte aura la chance d'avoir notre expérience car nous avons fait des erreurs dans notre développement", a expliqué l'élu réunionnais Gino Ponin-Ballom, "à la Réunion, nous avons dû retrouver notre culture. Vous devez préserver la vôtre pour apporter cette richesse à la France et à l'Europe. Le programme européen du Modem parle avant tout de l'humain, pas d'infrastructures. C'est à partir de l'humain qu'on pourra tous vivre en harmonie".

20/04/09 – Région / Un bateau comorien fait naufrage près des côtes tanzaniennes

Un bateau comorien, "Ile d'Anjouan", a fait naufrage, jeudi, près des côtes tanzaniennes, a appris la PANA de sources officielles, vendredi à Moroni, la capitale des Comores. Au total 75 personnes (4 enfants, 11 femmes, 60 hommes dont 28 membres d'équipage) ont été sauvées, par les services maritimes comoriens, mais la mort d'un membre d'équipage, Hachim Dada, est à déplorer, selon Abdiallah Mouigni, le secrétaire général de la vice- présidence en charge du ministère des Transports. "Notre consulat à Dar Es-Salam, en Tanzanie, a été saisi et s'occupe de ces rescapés pour leur rapatriement dans la journée de demain, samedi", a indiqué M. Mouigni, qui a précisé que le marin décédé était tombé dans l'eau alors qu'il était en train de faire transborder des passagers du navire naufragé vers un autre navire de secours, le Dorian, un porte-conteneurs de la société Spanfreight venu au secours de "Ile d'Anjouan" en détresse.

"Île d'Anjouan", parti de Dar Es- Salam, était sur la route des Comores lorsque les services maritimes des Comores ont commencé recevoir des signaux de détresse, jeudi à l'aube. Un bateau de transport civil comorien réquisitionné par la capitainerie, parti au secours, a dû rebrousser chemin à la suite de conditions météorologiques difficiles, d'après Mohamed M'madi, directeur des affaires maritimes au ministère des Transports. "Nous avons ensuite contacté Spanfreight qui a accepté de dépêcher le Dorian au secours de "Ile d'Anjouan", a indiqué M. Mmadi.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes