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Politique : les élus mahorais demandent une révision de la dotation

C’est un fait, Mayotte compte une dotation par habitant plus faible par rapport à celle des autres départements d’Outre-mer. « Le montant de la DGF est, entre autres, indexé sur le niveau de population alors que cette dotation a été calculée en 2024 sur la base du recensement de la population de 2017 donc en totale décalage par rapport à la réalité démographique actuelle. Cette sous-dotation réduit les marges de manœuvre des élus locaux pour mener correctement leurs politiques publiques dans un contexte de besoins croissants d’équipements et de services publics pour la population », estime l’association des maires de Mayotte. Les élus ont d’ailleurs voté une motion, le 26 octobre, pour demander sa revalorisation. Ils ont réitéré la demande au congrès de l’association des communes et des collectivités d’Outre-mer (Accd’Om) en Guadeloupe, du 10 au 15 novembre. Selon eux, il faut que l’État « permette, dès 2025, aux communes de moins de 10.000 habitants d’effectuer le recensement annuel pour tenir compte des problématiques liées à la forte immigration qui impacte leurs politiques publiques, de mettre en place un coefficient de calcul qui tiendra compte de la population informelle qui bénéficie quand même des politiques publiques mises en place par les collectivités mahoraises et de réévaluer la DGF au niveau de celle des autres départements d’Outre-mer par la réduction des écarts sur la part dotation de compensation ».

Un appel au sponsoring pour le festival Sanaa

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Dans le cadre de l’organisation de la troisième édition du festival Sanaa, festival international des arts de Mamoudzou, en 2025, la municipalité lance un appel aux sponsors. La date limite pour valider sa participation est fixée au 15 décembre 2024 afin de pouvoir insérer les logos des sponsors sur les supports de communication. Pour ce faire, il faut contacter la mairie à l’adresse mail contact@mamoudzou.yt.  En 2023, le festival SANAA a attiré plus de 55.000 spectateurs sur trois jours. En 2024, il n’y a pas pu avoir d’édition en raison des travaux effectués par le Département sur le parking de la place de la République, accueillant habituellement l’événement.

Le rappeur Kent-Zo sort un nouveau titre

Le rappeur Kent-Zo vient de sortir un nouveau morceau intitulé “Présent”. Celui qui a également formé le label Kazapart a souhaité mettre en musique le thème de la reconnaissance des erreurs du passé pour pouvoir avancer dans le présent. Son dernier album, “Bonhomme” était paru en 2023.

Une journée de solidarité à Bouéni ce samedi

Le samedi 23 novembre, les centres sociaux de l’île se réuniront pour une journée entièrement consacrée à la solidarité, au partage et à l’engagement citoyen. De 8h30 à 15h, dans l’espace du centre social de Bouéni, le public pourra profiter de rencontres avec des partenaires associatifs et institutionnels, de spectacles culturels et danses traditionnelles. Le but de cette journée est de mettre en valeur l’inclusion et les valeurs de vivre-ensemble.

Salama Ramia défend l’extension de « Lodeom » à Mayotte

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Dans la nuit de mardi à mercredi, la sénatrice de Mayotte, Salama Ramia, a présenté un amendement pour modifier « Lodeom » (Loi pour le développement économique des Outre-mer) dans l’objectif de parvenir, dans les meilleurs délais, à une égalité sociale entre Mayotte et les autres territoires ultramarins. Ce dispositif, qui s’applique déjà à la Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélémy et Saint-Martin, apporte un soutien à l’activité économique et au développement des entreprises installées dans ces territoires. Celles-ci sont exonérées de cotisations et contributions patronales. Salama Ramia propose à ses collègues sénateurs de discuter de l’intérêt d’uniformiser le régime en vigueur à Mayotte.

Une coopération entre Mamoudzou et Cayenne

Mayotte et la Guyane se rapprochent. Les deux chefs-lieux ultramarins ont signé une convention de partenariat à l’occasion du 32ème Congrès de l’association des communes et collectivités d’Outre-mer. Ce partenariat permettra aux deux collectivités de mettre en œuvre des projets et de partager leurs expériences respectives sur l’aménagement, l’habitat indigne, le développement durable, la culture et la propreté urbaine identifiée comme prioritaire par les deux maires, Ambdilwahedou Soumaïla, et Sandra Trochimara,

Une matinée de sensibilisation sur les violences faites aux femmes au Département

À l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, le Département de Mayotte organise une matinée de sensibilisation à l’Hémicycle Younoussa Bamana (de 08h30 à 12h15), sous l’initiative de Zouhourya Mouayad Ben, Déléguée à l’égalité femmes-hommes, et en partenariat avec la préfecture de Mayotte, l’ARS, le CIDFF, la Cadema et le CDAD. Au programme, des tables rondes et stands pour sensibiliser et informer sur les solutions face aux violences sur l’île.

Les travaux du Caribus nécessitent une coupure d’eau ce jeudi

Les villages de M’tsapéré et Passamaïnty (Kavani-Bé et Ngnambo Titi) connaîtront une rupture d’alimentation en eau, ce jeudi soir, à 20h, en raison des travaux sur le réseau d’eau potable, à hauteur du rond-point de Doujani, à Mamoudzou. En lien avec le chantier du Caribus, elle sera effective toute la nuit.
« A cet effet, l’ouverture pour le secteur de M’tsapéré sera avancée à 14h au lieu de 16 h. ce jeudi, pour que les usagers puissent accéder à l’eau avant la coupure nécessaire à l’exécution de ces travaux à 20 h. La remise en eau interviendra à l’issue des travaux à 6h du matin le lendemain », avertit d’ailleurs la Société mahoraise des eaux (SMAE).

Crise de l’eau : la plage des coupures rallongée dès lundi

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Sur le plateau de nos confrères de Kwezi, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, s’est lancé dans une explication alambiquée du prochain planning des tours d’eau. Vérification faite auprès des services de la préfecture de Mayotte, il a été confirmé qu’il y aura un changement à partir du lundi 25 novembre. Les coupures d’eau dans les trois premiers secteurs (initialement vers 14h) interviendront dorénavant à partir de 10h. Le quatrième secteur, celui de la zone industrielle de Kawéni, restera aux coupures nocturnes.
Depuis plusieurs semaines déjà, la Société mahoraise des eaux (SMAE) peine à respecter ses plannings. Faute de production suffisante, ses réservoirs se retrouvent souvent vides, notamment à Mamoudzou, et des interruptions techniques de l’alimentation en eau sont devenues quasiment journalières.

Coupe de France : Combani jouera son huitième de finale ce mercredi soir

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Reporté en raison d’une réclamation de l’US Crépy-en-Valois, le match entre les Diables noirs de Combani et l’USC Corte aura bien lieu, ce mercredi soir, à 20h (22h à Mayotte), selon nos confrères de Corse matin. La Fédération française de football avait annulé la rencontre de mardi, le temps d’évaluer les soupçons de triche sur des certificats médicaux déclarés comme identiques pour plusieurs joueurs du leader du championnat mahorais. Ce report a obligé le club de Tsingoni à rester un jour de plus en Corse, alors qu’il est déjà privé de sept joueurs en raison de leur situation administrative.
Preuve que l’adversité ne s’arrête jamais pour l’équipe de Chasmoudine « Chamou » Athoumani (photo), la pluie et des vents violents sont attendus, ce mercredi, au stade Santos-Manfredi de Corte.

Le passeur « Mena » condamné à huit ans de prison

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Considéré comme un homme particulièrement violent à la tête d’un réseau de passeurs, Soimidine « Mena » Mohamed Bacar a écopé de huit ans de prison, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ainsi que d’une interdiction définitive de territoire français. Ses trois lieutenants, placés sous mandat d’arrêt, sont condamnés chacun à trois ans de prison.

Trophées de l’environnement : Des communes déterminées à améliorer leur cadre de vie

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Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Découvrez notre toute dernière catégorie, Mon village a du charme.

Bandraboua se dote d’un nouveau point de vue

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L’environnement des habitants de Bandraboua est en phase de s’embellir un peu plus. En effet, en juillet dernier, la première pierre des travaux du point de vue d’Handréma a été posée. “Ici, les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit”, déclarait alors Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Avec la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) qui souhaite reprendre en main la collecte des déchets sur l’intercommunalité, la Ville de Bandraboua a participé à l’élaboration de plusieurs actions de nettoyage cette année.

Bouéni veut la nature au centre de la ville

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La commune de Bouéni a à cœur d’être un village où il fait bon vivre. C’est ainsi que cette année, avec la communauté de communes du Sud (CCSud), elle a organisé le concours intercommunal Sud Fleuri. L’objectif de cet événement est d’encourager le fleurissement des espaces publics et ainsi offrir aux habitants un cadre de vie agréable en embellissant leurs quartiers et en favorisant la biodiversité dans les villages. Un cadre que la commune alimente également avec l’organisation régulière de marchés agricoles et artisanaux, ou encore cette année en accueillant la fête de la Nature.

Chiconi s’attache à nettoyer la baie

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Chiconi ne cesse de se mettre au défi de rendre la ville plus propre, en organisant notamment le Licoli Chic Challenge. Le principe est de mettre en compétition les écoles de la commune et le collège de Chiconi pour sensibiliser les élèves aux différents stades du traitement des déchets. Dans ce cadre, plusieurs nettoyages de la baie et des plages ont été organisés. Elle a aussi mis en place un “mardi du grand débarras” en avril, permettant aux habitants de venir déposer leurs déchets électroménagers, la ferraille ou encore les encombrants. Une manière d’éviter les dépôts sauvages.

M’tsamboro se lance dans plusieurs travaux

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M’tsamboro travaille sur différents terrains pour rendre la ville plus agréable. Elle a, entre autres, notamment organisé plusieurs ramassages de véhicules hors d’usage, particulièrement polluants pour la nature. La Ville a également lancé des travaux de gestion des eaux pluviales, mais aussi ceux du city stade de M’tsahara, qui devrait être livré en janvier 2025. Elle a également fini de construire le banga témoin sur l’îlot Mtsamboro, dans le cadre d’un projet d’aménagement du lieu pour les agriculteurs.

Mamoudzou, plus propre que jamais

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Avec la propreté urbaine comme grande cause communale, la Ville de Mamoudzou a entrepris de nombreuses actions afin d’offrir un meilleur cadre de vie à ses habitants. C’est notamment le cas avec Novembre vert, un nouveau mois d’actions de nettoyage et collecte des déchets. À cette occasion, la Ville a également distribué 5.000 plantes à différents foyers, afin de les sensibiliser à l’importance de la nature. La mairie organise également de nombreuses opérations de nettoyage des quartiers tout au long de l’année, mais aussi des cours d’eau.

Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt

L’eau et l’insécurité, les grandes préoccupations des maires

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Madi Madi Souf a participé à la rencontre des élus ultramarins avec le Premier ministre Michel Barnier, lundi soir, en marge du 106ème Congrès des maires de France.

Des maires, des directeurs généraux de services de communes et d’établissements publics, une grande partie des décideurs de Mayotte sont actuellement à Paris pour assister au 106ème congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalités. Ce mardi, Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires mahorais, et Ibrahim Aboubacar, ex-député et actuel directeur du syndicat Les Eaux de Mayotte, sont intervenus, pour expliquer les difficultés de notre île et les solutions préconisées pour les résoudre. Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, a également pu prendre la parole (voir encadré).

Comment les maires de Mayotte réussissent à faire face à la crise migratoire, la crise des barrages, la crise hydrique, au choléra, aux autres crises économiques et sociales qui s’enchainent ? C’est l’une des questions de la journaliste Céline Bardy, rédactrice en chef déléguée à Ouest-France, à l’occasion du 106ème Congrès des maires de France qui se tient cette semaine à Paris. « Mayotte, département le plus pauvre de France à côté de celui de la Seine-Saint-Denis, est confrontée à de multiple crises, immigration, santé, eau, et j’en passe. Celles-ci ont débuté en 2011 avec la crise de la vie chère qui a valu au territoire plus de quarante jours de blocage ayant de graves répercussions sur une économie locale déjà fragile. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons eu droit à une crise de quarante jours il y a de cela huit mois, entre janvier et février 2024 », reconnaît Madi Madi Souf.

Aux autres maires de France présents dans la salle, le premier magistrat de la commune de Pamandzi a rappelé qu’en 2022, une autre crise d’insécurité avait obligé les dix-sept maires mahorais à se rendre dans la capitale française pour obtenir l’écoute du Sénat et de l’Assemblée nationale. Un déplacement qui selon l’élu mahorais a eu pour effet le déclanchement de l’opération Wuambushu et le déploiement d’importantes forces de l’ordre en 2023 dans le département pour lutter contre l’immigration clandestine qui impacte énormément Mayotte. « La crise née de l’insuffisance d’eau a fait que des écoles et des hôpitaux bondés ne pouvaient plus fonctionner normalement. Pour pouvoir voir un docteur, il fallait se lever à 4 heures et aller faire la queue devant un dispensaire. Cela démontre que parfois, face au laxisme des autorités en France, il faut se révolter pour être entendu. Or, en amont, nous pouvons éviter d’en arriver à [cette extrémité] en écoutant et en essayant de trouver des solutions à moyen terme », a indiqué le président de l’AMM, constatant au passage une légère accalmie, qui ne signifie guère un retour définitif à la normale.

Autre constat dressé par le maire de Pamandzi, l’existence d’un contrôle anti-migratoire sur l’île mais qui ne satisfait pas les populations locales. Inverser la tendance dans ce dossier de l’insécurité impose, selon lui, une grande collaboration entre toutes les forces sécuritaires en présence sur le territoire, gendarmerie, police et police municipale. Il en veut pour preuve les résultats, certes encore mitigés, mais obtenus à travers une conjugaison des synergies en Petite-Terre située en zone gendarmerie. « Mais cela ne suffira pas, vous le savez, à l’approche des jeux olympiques de Paris 2024, tous les escadrons de gendarmerie dépêchés à Mayotte pour assurer la protection de la population ont été rapatriées dans l’Hexagone », rappelle-t-il. Le président l’association des maires de Mayotte réclame aux hautes autorités de l’État le retour de ces forces dans le 101ème département français. Une doléance qu’il a su relayer auprès du nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier, qu’il a rencontré dans la soirée de lundi à Matignon et à qui il a exposé son plan d’une plus grande collaboration entre gendarmes, policiers nationaux et policiers municipaux dans la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine à Mayotte.

Une sortie de la crise de l’eau dans deux ans ?

Autre grande préoccupation des Mahorais abordée au cours de ce 106ème congrès, le sujet de l’eau, qui est encore très loin de connaître une issue satisfaisante pour les consommateurs. Une crise de l’eau qu’Ibrahim Aboubacar explique dans son intervention comme la conséquence d’une croissance démographique interne et migratoire extrêmement soutenue, laquelle justifie les difficultés du syndicat Les Eaux de Mayotte (anciennement Sieam) à produire suffisamment d’eau sur le territoire actuellement. « Lorsque je parle d’eau, je parle de l’eau distribuée à la population pour la consommation humaine. La problématique de l’eau agricole par exemple n’est quasiment pas du tout abordée. » Au directeur général des services du syndicat de rajouter qu’à « cette situation générale d’insuffisance d’infrastructures qui concerne la production, le stockage et la distribution s’ajoute une sécheresse exceptionnelle, cela devient une catastrophe ! ». Mayotte a connu une sécheresse exceptionnelle en 2017 qui a impacté le sud et une deuxième en 2023 qui a aggravé la situation et privé la population d’eau jusqu’à 54 heures par semaine (deux jours ouvrés sur sept). Il a rappelé qu’à l’heure où l’on parle, l’eau est distribuée deux jours sur trois et que ses services surveillent avec inquiétude les évolutions météorologiques. Une météo qui annoncerait une situation normale selon cet ancien député de Mayotte, qui demeure une source d’inquiétude pour les Mahorais en ces temps de kashkazis (saison des pluies) tardives.

Un problème majeur qui appelle à être résolu à travers trois canaux, les forages, une nouvelle retenue collinaire et le dessalement d’eau de mer. « Les deux premières solutions sont totalement dépendantes de la pluviométrie, donc c’est une situation de fragilité structurelle qui le met le territoire en tension de manière à ce que nous puissions définir une stratégie qui sécurise en parvenant à une capacité de production de +20 % par rapport à la demande », a relevé Ibrahim Aboubacar, lors de son intervention très remarquée.

Il précise qu’un délai minimal de deux ans sera nécessaire avant que les différents projets avancés (usine de dessalement d’Ironi Bé, les nouveaux forages) ne permettent de sortir enfin de la crise de l’eau et de ses conséquences douloureuses pour les habitants de l’île.

« Nous avons été laissés de côté »

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Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, était aussi invitée à l’événement qui a laissé une large place aux élus ultramarins.

Invitée par David Lisnard, le président des maires de France, Estelle Youssouffa a pu également s’exprimer au cours des débats organisés dans le cadre du 106ème Congrès des maires de France. La députée de la première circonscription de Mayotte a estimé que les outre-mer sont en marge de la République. « Quand on voit notre pays qui est en grande difficulté avec énormément de tensions politiques, une crise qui s’installe au niveau de l’exécutif, qui s’est manifestée par les urnes en juin et qui maintenant une crise budgétaire qui est extrêmement grave et qui impose des choix, pour nous les ultramarins, nous avons déjà subi ces choix et nous avons été laissés de côté », déplore-t-elle. La parlementaire mahoraise a fustigé le manque d’investissement chronique de la part de l’État, les coupes budgétaires – qu’elle a qualifié de « scélérates » – décidées rue Oudinot (siège du ministère des Outre-mer) sans que personne ne soit au courant et qu’on découvre des mois après sont la conséquence des difficultés traversées par les territoires ultramarins. « Les fractures sont profondes et très graves », a souligné Estelle Youssouffa. Pour elle, ces crises politiques et sociales que connaissent les outre-mer ont des racines profondes avec une colère légitime par ce que le pacte républicain est rompu.

La brique de terre comprimée, « un matériau naturel, propre à la culture mahoraise »

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Au lycée professionnel de Dzoumogné, une soixantaine d’élèves en certificat d’aptitude professionnelle construit un muret à partir de briques de terre comprimée.

Au lycée professionnel de Dzoumogné, une soixantaine d’élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ont construit un muret à partir de briques de terre comprimée (BTC). Un matériau local et avantageux remis au goût du jour dans le cadre de la treizième édition de la Semaine de l’Industrie.

Au fond de la cour de récréation du lycée de Dzoumogné spécialisé dans les filières du bâtiment, les élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) coulent du béton. Tous participent à la création d’un muret en brique de terre comprimée ou compressée (BTC), à partir de la roche rouge des terres mahoraises. Dans le cadre de la treizième semaine de l’Industrie, qui a lieu du 18 au 22 novembre, une soixantaine de lycéens de l’établissement se sont initiés à cette technique de construction locale.

Le rectorat de l’académie de Mayotte souhaite en effet mettre à l’honneur son utilisation, notamment sur le chantier actuel du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni. Christophe Gluseck, inspecteur en sciences et techniques industrielles auprès du rectorat, insiste : “C’est un matériau naturel, propre à la culture mahoraise.

Un avantage thermique

Sur le chantier, les élèves en tee-shirts oranges sont répartis par groupe de travail. Certains définissent les armatures, d’autres, en suivant le plan de construction, divisent des briques. Fabrice Villain, professeur au collège de Dzoumogné, explique le projet de ce chantier : “C’est une commande de travaux de supérieur hiérarchique par le rectorat. C’est un matériau avec un avantage thermique, car il absorbe la chaleur, surtout ici à Mayotte.” Tous les enseignants des filières des CAP constructeur de réseaux de canalisations, de travaux publics et maçon, ont participé au projet. Des filières qui correspondent à la première étape du gros œuvre d’un chantier. Au lycée de Dzoumogné, ils sont aussi initiés à la lecture de plans, dès leur première année de formation. “C’est ce qui fait la différence pour devenir un bon ouvrier”, d’après le professeur. Ce dernier poursuit : “Nous faisons un travail de gérance d’un chantier comme le recyclage de matériaux. En partenariat avec tous les enseignants des filières concernées. Chacun va travailler selon son jour de travail et procéder au montage avec les élèves.”  Un projet qui doit être livré à la fin de cette semaine ce vendredi 22 novembre.

Une initiation assurée par Art.Terre

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L’association Art.Terre était présente afin d’initier les élèves à la composition de ce matériau.

Dans la salle de CDI de l’établissement, l’association Art.Terre anime un atelier de sensibilisation à la brique de terre comprimée de Mayotte. Cette association promeut ce matériau dans les divers établissements de l’île. Selon Melvyn Gorra, animateur au sein de l’association Art.Terre, “les sociétés ont toujours fait en fonction des matériaux disponibles pour pouvoir développer des techniques.” Devant une vingtaine d’élèves, l’animateur a démontré le processus de fabrication de ce matériau. Devant sa table, plusieurs matières : eau, gravier, argile, sable, limon, caillou. À tour de rôle, les élèves prennent connaissance des éléments liquides et solides. Par diverses expériences de mélange d’éléments et de matériaux, ils franchissent une étape importante dans la constitution d’une brique locale.

 

« L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani »

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Deux habitants de Miréréni, très respectés dans leur village, étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Ils sont poursuivis en lien avec le regain de violences entre les jeunes de Miréréni et Combani, à la fin du mois de novembre 2023. Au vu du peu d’éléments contre eux, leur avocat a demandé la relaxe. Le délibéré sera connu la semaine prochaine.

« Si c’est comme ça qu’on veut rendre la justice, en prenant des honnêtes citoyens et en les amenant à la barre », regrette maître Soumetui Andjilani, l’avocat des deux prévenus, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Les deux habitants de Mirénéni dénotent parmi ceux qui passent habituellement à la barre. L’un est un dirigeant du club de football local âgé de 49 ans. Père de cinq enfants, il travaille depuis quinze ans dans la même entreprise dans le nord de Mayotte. Le deuxième est plus jeune, 29 ans. Il aide sa mère qui a une boutique à Miréréni, quand il n’est pas sur les chantiers en tant que peintre ou plaquiste. Les deux sont plutôt respectés dans leur village et n’ont jamais eu affaire à la justice auparavant. Ce sont pourtant les juges qui doivent déterminer si les deux hommes ont eu un rôle dans les affrontements entre les jeunes de leur village et ceux de Combani, le délibéré étant attendu le 26 novembre. En effet, le secteur où ils vivent, près du pont qui sépare les deux localités, a connu de nombreux affrontements entre bandes avant que la situation ne s’améliore en 2022. Puis, fin novembre 2023, un nouveau déchaînement de violences est intervenu avec son lot habituel de barrages sur les routes, de véhicules dégradés, de riverains agressés, de commerces pillés et des forces de l’ordre caillassées.

Durant cette période, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs participants. Ils se sont aussi interrogés sur la présence d’adultes sur les images et éventuellement le rôle qu’ils pouvaient jouer. Au cours des auditions, trois jeunes côté Miréréni, condamnés depuis pour les violences, ont laissé entendre que des adultes de leur village les aidait en leur « préparant à manger après la bagarre ». « On pourrait se croire dans un album d’Astérix », fait remarquer Ludovic Duprey, le président du tribunal correctionnel. Le surnom du dirigeant du club de football revenant souvent, les jeunes disaient l’avoir même vu sur un toit en train de lancer des pierres. « Ils disent que c’est arrivé le 2 décembre 2023, alors que la prévention ne va que jusqu’au 28 novembre », fait observer l’avocat du prévenu de 49 ans. Au tribunal, celui qui fait notamment partie du comité intervillage pour mettre fin à la violence nie toute participation et incitation. Proche des jeunes du village par ses fonctions associatives, il reconnaît qu’il fait parfois des voulés avec eux. Et si à la toute fin de son audition, il avait fini par répondre « oui » à des questions sur sa participation, il se rétracte désormais.

« Des déclarations de voyous patentés »

Pour le peintre-plaquiste, c’est l’utilisation d’une alarme qui lui est reprochée. Celle-ci a intrigué les gendarmes et les policiers municipaux qui y ont vu le moyen de rallier les jeunes de Miréréni pour qu’ils puissent se battre en retour. En effet, elle a retenti à chaque fois que les bandes de Combani traversaient le pont et a permis à celles de Miréréni de contre-attaquer. Le prévenu de 29 ans, qui habite à Combani de surcroît, se confond en excuses. « L’alarme servait juste à prévenir une attaque des jeunes de Combani », se défend-il aujourd’hui. Cependant, il indique que celle-ci n’avait pas pour but d’appeler à l’affrontement, mais au contraire, de mettre les gens du quartier ou les véhicules à l’abri. « Je ne vais pas payer des jeunes pour s’en prendre à Combani, mes enfants y sont », soutient-il.

Ayant peu d’éléments et avec une absence d’antécédents judiciaires, le Parquet requiert des peines courtes, quatre mois de prison avec sursis pour l’un et deux mois de prison avec sursis pour le deuxième. Maître Soumetui Andjilani relève la faiblesse du dossier et brosse le portrait de deux hommes qui ont tenté de protéger leur village plutôt que d’attiser les tensions. Il déplore que ses clients se retrouvent au tribunal pour « des déclarations de trois voyous patentés » et demande leur relaxe.

Le tribunal correctionnel donnera son délibéré le 26 novembre.

Avec Mlezi Maore, des jeunes porteurs de handicap apprennent un métier

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Deux jeunes du pôle “cuisine” préparent le repas pour toute la structure.

Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’association Mlezi Maore a ouvert les portes de son IMPro, un lieu où des jeunes en situation de handicap peuvent bénéficier d’un accompagnement vers des métiers qui leur sont adaptés.

Hermine Le Corff observe les jeunes balayer et nettoyer les vitres de l’IMPro (institut médico-professionnel) de l’association Mlezi Maore, à Doujani, Mamoudzou. Si certains lui lancent des regards inquiets quand leur tâche est terminée, ils sont presque tous autonomes. Ils se servent sur le chariot et s’aident des images de vitre ou de table collées sur les produits pour connaître leur utilité. Au sein du pôle “entretien” et environnement, la monitrice éducatrice encadre quelques-uns des douze jeunes en situation de handicap de la structure pour les préparer au métier d’agent d’entretien. Et les progrès sont fulgurants depuis l’ouverture de l’IMPro / Sessad Pro (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) en août. En ce mardi 19 novembre, les jeunes du pôle “cuisine” préparent le repas, ceux du pôle “espace vert” sont à l’extérieur et ceux de l’entretien nettoient les locaux situés à Doujani. La journée est comme les autres, à une exception près. Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’IMPro ouvre ses portes au public. Si ce dernier n’est pas vraiment au rendez-vous, la faute peut-être à un autre événement à la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées) organisé au même moment, l’équipe reste fin prête à expliquer les missions de l’IMPro et surtout convaincre qu’une insertion professionnelle et sociale est possible pour des jeunes porteurs d’un handicap.

Trouver un stage, un périple

« On a des jeunes qui sont arrivés ici et qui n’avaient rien faits depuis un certain temps », souligne la jeune femme, qui fait référence aux parcours des adolescents déficients mentaux. A l’IMPro de Mlezi, ils ont entre 15 et 20 ans et beaucoup étaient en IME (Institut médico-éducatif), sans trop d’activités ou de stimulations adaptées. « Ils ont des compétences, mais ils ont tellement de retard », résume Hermine Le Corff, qui regarde toujours du coin de l’œil ses jeunes, en pause bien méritée. Ludovic Boilet, éducateur technique spécialisé, rejoint sa collègue : « Ils ont été laissés sur le chemin pendant tellement d’années ». Alors l’idée de l’IMPro, c’est « de les pré-former ». Il s’émerveille des progrès des trois jeunes filles dont il s’occupe au sein du pôle “cuisine”. « Au début, elles ne savaient pas ce qu’était un fouet, un saladier. Ça a pris un petit mois pour leur apprendre le respect de l’hygiène, le port de la tenue », détaille l’accompagnateur, qui se félicite désormais de voir une des jeunes faire la pâte à chou, seule. Les parents aussi sont fiers de voir leurs enfants stimulés et capables d’effectuer des tâches, même à la maison. Désormais, « elles respectent les consignes, elles sont complètement capables. Aucune n’a d’absence », selon le responsable du pôle. Dans la cuisine, la même technique est adoptée : des images détaillent la marche à suivre des recettes, car les jeunes ne savent pas lire, ou compter. Ludovic Boilet utilise également beaucoup les vidéos, pour capter leur attention et les aider à mémoriser plus rapidement.

Car ils ne seront pas toujours encadrés. Ils sont accompagnés vers des stages avant leur 20 ans, âge auquel ils ne sont plus pris en charge par l’association. Et là, les difficultés s’accumulent. Déjà, il faut convaincre les entreprises. « Je comprends que les patrons peuvent avoir des appréhensions, c’est normal. C’est à nous de montrer que nos jeunes ont des compétences », rend compte Vincent Jouglet, coordinateur de la structure. « On est encore dans la dynamique de changer le regard sur le handicap », résume-t-il.

Un cercle vicieux

Mais même une fois le patron trouvé, et les dispositifs adaptés mis en place (comme les photos pour détailler les étapes), il faut aussi les faire se déplacer. Si un stage est à Kawéni, il faut faire prendre le taxi au jeune et là les parents mettent le holà. « L’insécurité les inquiète », précise le coordinateur. Il a un rendez-vous ce mercredi avec l’intercommunalité de Petite-Terre, dans l’espoir de trouver un stage à un jeune qui a déjà travaillé en boulangerie. Mais tous ne peuvent pas en faire, faute d’une situation régulière. Un cercle vicieux que dénonce Hermine Le Corff : « Les familles ont peur de les envoyer en stage, qu’ils soient arrêtés à bord du taxi. Et le fait que ces jeunes soient en situation de handicap et suivis par une association ne peut pas les protéger. Si on les laisse sans solution, ils vont tomber dans la délinquance ou pire. C’est une peine supplémentaire. » Elle imagine un statut particulier pour ces jeunes, qui sans stage retourneront dans des structures ou foyers sans perspective. Elle interroge : « Pourquoi on les accueille dans des structures si dans les faits on ne peut pas les insérer ? »

Dembéni et Sada se préparent à accueillir Thani Mohamed Soilihi

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Premier élu mahorais à intégrer un gouvernement, Thani Mohamed Soilihi fait un retour remarqué sur le territoire qui l’a vu naître. Nommé secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux depuis le 21 septembre dernier, il sera accueilli par plusieurs cérémonies d’accueil populaire. Un premier événement aura lieu, ce samedi 23 novembre, à partir de 10h, à la MJC de Dembéni. La Ville de Mamoudzou compte également s’y associer. Dans l’après-midi, c’est chez lui, à Sada, place Tuyoni, à 15h, qu’il devrait être chaleureusement reçu.

Un rendez-vous contre la délinquance à Chirongui

Pour prévenir la délinquance, la municipalité de Chirongui invite ses habitants à une rencontre, ce samedi 30 novembre, à 8h, sur le terrain de football de Chirongui. Une initiative portée par la direction de la sécurité et de la prévention de la délinquance de la municipalité de Chirongui. En partenariat avec la gendarmerie, la police nationale, la police municipale, le RSMA et les sapeurs-pompiers, les riverains sont appelés à une matinée d’échange et de convivialité afin d’aborder des solutions pour tenter de freiner le phénomène de délinquance des jeunes.

Un appel aux dons pour le centre de soins pour les tortues

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L’association Oulanga na Nyamba souhaite lancer le projet Kaz’a Nyamba, un centre de soin pour les tortues et sensibiliser le public. Elle en appelle aux dons pour récolter 400.000 euros, sur les près de deux millions nécessaires à la construction, après la perte de financements. Pour donner, il faut se rendre à l’adresse suivante : https://www.helloasso.com/associations/oulanga-na-nyamba/formulaires/6

Une casse a perturbé le réseau d’eau de Kawéni ce mardi

Mardi matin, la Société mahoraise des eaux (SMAE) a fait savoir qu’une coupure urgente du réseau d’eau a été nécessaire dans la zone industrielle de Kawéni, pour effectuer la réparation de la conduite principale, accidentellement endommagée. L’eau a été rétablie dans l’après-midi.

Dans la même matinée, faute de production suffisante, Passamaïnty (Ngambotiti) a connu une fermeture anticipée de son alimentation en eau à 10h au lieu de 14h. Pour Tsararano, Ironi-Bé, Ouangani, Chiconi, Miréréni (Chirongui), Chirongui, Bandrélé, Musicale Plage, M’zouazia, Moinatrindri Bas et Kani-Bé, le même cas de figure s’est posé à 11h. Tandis que M’tsapéré et Majicavo-Koropa ont connu une coupure technique de 9h à 18h.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes