La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) lance un projet de restauration écologique des ripisylves (forêts présentes sur les bords d’un cours d’eau) bordant la rivière Bouyouni. Ce programme s’étendra sur une durée de trente mois, allant du 1er novembre 2024 au 30 avril 2027, et s’inscrit dans une démarche globale de préservation des habitats naturels. Le lancement officiel de ce projet aura lieu le mardi 10 décembre à 10h dans la salle de délibération de la CAGNM. Lauréat du premier appel à projet BESTLIFE2030, ce projet est financé à 95% par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Kira Bacar Adacolo reste à la tête de l’Union pour la sécurité de Mayotte
Candidat aux dernières élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte (2,5% au premier tour), Kira Bacar Adacolo a été reconduit à la présidence de son parti politique, l’Union pour la sécurité de Mayotte. Celui-ci tenait son assemblée générale à Combani, ce dimanche matin. Outre le président, huit autres membres composent le bureau, dont le secrétaire général, Abdoul Karim Ben Abeine, et le trésorier général, Oumar Ali Abdallah.
« Après le vote du bureau exécutif du parti, l’assemblée présente a validé le principe de mise en place d’un programme de travaux thématiques et programmatiques à partir de janvier 2025 », confirme l’USM.
Le chanteur Subo remporte le concours BigBanga d’Orange
Pour cette troisième édition de son tremplin musical BigBanga, Orange a annoncé les trois vainqueurs par un communiqué, ce mardi. Ainsi, l’artiste de Chiconi, Subo (@subo.skl), a obtenu la première place grâce à ses 50.000 vues sur sa vidéo performance diffusée sur Instagram et ses 2.155 réactions. L’artiste Faux Plan @faux_plan976) est deuxième, avec plus de 26.000 vues et 1.293 réactions. Les deux premiers ont ainsi gagné le droit de monter sur la scène et de la partager avec Naid, lors de la soirée événement de la sortie de son EP « Ololo » en décembre.
Troisième, l’artiste Marsouin (@marsouin_officiel) comptabilise plus de 19.448 vues et 1.551 réactions. « A eux trois, ils cumulent presque 100.000 vues en une semaine de concours. Orange offre aux trois artistes des smartphones », annoncent les organisateurs.
Un nouveau format était essayé, cette année, puisque le challenge se passait uniquement sur Instagram, en partenariat avec l’artiste Naid. Au total, Orange indique avoir validé 52 candidats. Puis, « le jury composé d’Orange, de Naid et de la Prod Big Banga s’est réuni du 12 au 15 novembre pour sélectionner douze artistes et valider les inscriptions de six participants au concours. Ces derniers se sont affrontés en ligne du 22 au 28 novembre sur @bigbanga_mayotte by Orange et @orangemayotte », explique l’opérateur, qui invite à retrouver les résultats sur ses comptes @bigbanga_mayotte et @orangemayotte.
Un bébé décède dans un incendie à Poroani ce mardi matin
À Carobolé, « l’opération de reconstruction » commence

Lundi, sous un soleil de plomb, la cérémonie du premier coup de pelle s’est tenue à Carobolé au cœur de Koungou. De quoi acter la construction des quelque 400 logements dont la livraison doit intervenir à l’horizon 2027. Hasard ou non, l’événement s’est déroulé en marge du décasage de Mavadzani (voir par ailleurs).
Les cours reprennent à Kahani sans apaiser la colère des parents

Seule une quarantaine de parents d’élèves du lycée Gustave-Eiffel de Kahani ont répondu à l’appel de la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE), ce lundi matin. L’établissement a repris son fonctionnement classique, cinq jours après un nouvel épisode de violences. Mais ce retour à la normale n’est pas concevable pour les parents d’élèves qui comptent faire banaliser les cours, ce mercredi, pour essayer de trouver de nouvelles solutions pour apaiser réellement les choses.

Devant le lycée de Kahani, les habitudes ont repris, ce lundi matin. Des agents des équipes mobiles de sécurité (EMS) sont postés à côté des hautes grilles fermées, des gendarmes à la fois départementaux et mobiles restent à proximité et discutent. Des adultes, gilets jaunes sur le dos, se sont mis à l’ombre, profitant du fait que tous les élèves (il y en a 2.400) soient désormais rentrés à l’intérieur. Le calme de ce matin-là tranche avec l’épisode de violences vécu le mercredi 27 novembre. L’établissement scolaire Gustave-Eiffel reste marqué par ce qui est arrivé à la sortie des classes. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes en combinaison blanche sont venus caillasser les élèves, blessant une dizaine d’entre eux, un adulte a également été lynché. Des lycéens se sont retrouvés en état de choc. Si les deux jours suivants, les portes du lycée sont restées closes, cela n’a pas apaisé la colère des parents. La Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) a appelé à une mobilisation, mais son écho est resté limité, ce lundi matin. Une quarantaine d’adultes étaient présents pour discuter avec les forces de l’ordre, puis entre eux dans l’enceinte de l’établissement.
Une participation en deçà de celle espérée par les représentants de la FCPE. « Les choses pourraient changer s’il y a une plus grande mobilisation. On a une situation intolérable, un personnel administratif à bout. Tous les jours, ils font face à la violence », déclare Haïdar Attoumani Saïd, coprésident de la FCPE Mayotte. Plusieurs problèmes sont pointés du doigt, notamment le fait que des élèves parfois difficiles et issus de tout le territoire se retrouvent à Kahani pour y suivre des formations professionnelles. « On a trop d’orientations à défaut. Trop d’élèves qui n’ont pas envie d’être là, mais qui le sont quand même », regrette Fatima Mouhoussini, la vice-présidente de la FCPE et la coordinatrice au sein de l’association Malezi ya Kahani. « Il faut arrêter de déplacer les élèves d’établissement en établissement. Ils créent à chaque fois des groupes qui posent problèmes. C’est comme une maladie contagieuse », rajoute Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE. La présence de forces de l’ordre sur une plus longue plage horaire ou la construction de nouveaux établissements pour éviter une trop grande concentration d’élèves sont aussi demandées. Un accompagnement psychologique est aussi espéré pour les élèves choqués. « La demande a bien été faite, l’établissement ayant été fermé, ça n’a juste pas encore commencé. Mais il y a aura bien des psychologues de l’Éducation nationale qui vont y aller », répond le rectorat.
Peu satisfaits du nombre de parents présents, leurs représentants comptent réunir le personnel et les autorités, en bloquant le lycée, mercredi, afin de trouver d’autres solutions.
Un sentiment d’abandon
Ce qui prédomine dans les témoignages des parents, c’est le sentiment de se retrouver seuls face à la violence. La gendarmerie a beau déployer chaque jour des militaires, le matin, en milieu de journée et à la sortie des classes, cela ne dissuade pas assez les affrontements issus de conflits inter-villageois trop connus (Miréréni-Combani, Ouangani-Barakani,…). Quand ce ne sont pas des bandes de Kahani qui s’y mettent aussi. Plusieurs parents regrettent l’absence des autorités départementales ou municipales à chaque fois que des faits graves éclatent (seul le conseiller départemental Saindou Attoumani est venu voir les parents, ce lundi). « Les élus municipaux, on ne les voit pas. La police municipale, on voit la voiture, mais les agents ne descendent pas », raconte la coordinatrice de l’association Malezi ya Kahani.
Le rectorat de Mayotte en prend aussi pour son grade. « Ils disent que c’est contrôlé, mais ils ne maîtrisent rien du tout », « le rectorat transforme ce lycée en centre éducatif fermé », fustigent les deux coprésidents. Plus de fermeté est aussi demandée à la justice ou aux gendarmes qui repoussent les assaillants et balancent des gaz lacrymogènes au milieu des habitations. Un autre exemple est cité avec des jeunes qui traînent avec leurs chiens aux abords du hub installé un peu plus loin dans le village. Côté gendarmes, c’est le dispositif classique qui prévaut pour cette reprise. « Il sera modulé si on se rend compte qu’il y a un besoin sécuritaire aux abords de l’établissement », confirme l’un d’eux. Concernant l’épisode de mercredi, « ce sont des troubles à l’ordre public comme il peut y en avoir fréquemment sur les établissements scolaires. On s’adapte et on fait en sorte que ça ne se reproduise pas d’ici la fin d’année. Il y a un gros besoin d’apaisement sur l’établissement et aux abords », constate le même militaire.
La question des parents d’élèves en situation irrégulière est également ressortie. En effet, des membres des deux associations de Kahani, porteurs de gilets jaunes, ont été contrôlés et interpellés récemment. Un mauvais signal envoyé aux autres parents d’élèves qui voudraient donner un coup de main pour apaiser les tensions. « Quand vous avez vos gilets, vous avez vos cartes de FCPE, on doit vous laisser. On ne peut pas vous reprocher de ne pas vous occuper de vos enfants et ensuite venir vous interpeller si vous le faites. Je ne l’accepterai pas », défend la coprésidente de la FCPE.
Dehors, le même bal recommence, les gendarmes reviennent s’installer près des grilles avant la sonnerie de 11h. En face, une rangée de parents se préparent à rejoindre leurs postes. « C’est la reprise aujourd’hui, les gens se regardent. Mais Kahani, ce n’est jamais calme, ça peut partir à tout moment. Il faut tout le temps être aux aguets, que ce soit à l’extérieur ou l’intérieur », prévient Fatima Mouhoussini.
Le data center de Mayotte, un symbole de souveraineté
Depuis 2022, Mayotte bénéficie d’un data center de dernière génération accessible à tous types de clients publics et privés. Ultra-sécurisé, tout est adapté pour qu’aucune panne n’ait lieu sur le site. Un reportage à retrouver dans notre Mayotte Hebdo numéro 1113, « Mayotte peine à se connecter ».
En journée, un flux continu de voitures passe devant cet imposant bâtiment brun qui surplombe la côte du boulevard Younoussa Bamana à Mamoudzou. Cette mystérieuse structure est l’unique data center ou centre de données de Mayotte. Ne rentre pas qui veut, l’accès à ce lieu stratégique est hautement contrôlé. Il faut dire que la sécurité est la principale promesse faite aux clients. Flambant neuf, le site a été inauguré en octobre 2022.
Héberger des données
D’une hauteur de deux étages, le centre de données, propriété de l’entreprise ITH Center, héberge, comme son nom l’indique, les données de ses clients. Ils sont de tous types, parmi eux, le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), les mairies de certaines communes, des petites et moyennes entreprises. « En tout, nous en avons une quarantaine », détaille Zayed Mouhoussoune, le business manager relations clients, tous ne sont pas connus, certains tiennent à garder cela privé. Des opérateurs comme Orange, SFR ou Free utilisent également le site. Si on doit simplifier, le rôle d’ITH Center est comme celui d’une agence immobilière, il loue aux entreprises et institutions ses espaces pour accueillir les serveurs.
Ce data center dernière génération offre une disponibilité de 99,99 %. « Cela signifie que nous garantissons en permanence de l’électricité, du froid et de la sécurité. Il ne tombera pas en panne plus de 1,6 heure par an. Mais depuis son ouverture ce n’est jamais arrivé qu’il s’arrête », indique Johan Desmyter, responsable de production du site. Cela vaut au site d’être classé Data Center Tier III. « Ce niveau permet d’héberger les établissements de santé ou encore bancaires. » Le maximum est le Tier IV utilisé par l’armée.
Un maximum de sécurité
Pour assurer qu’il n’y a aucune panne, sur le bâtiment, « tout est redondé, cela signifie que tout est en double », précise Johan Desmyter. Cela commence dès l’extérieur. A l’entrée se trouve un poste haute tension avec deux arrivées de deux fois 20.000 volts, ainsi que deux transformateurs. A l’arrière, deux groupes électrogènes de secours sont installés. « Si une panne arrive ou qu’il y a une maintenance, le data center peut continuer à tourner », explique-t-il. Tout le site est construit ainsi. L’intérieur a des allures de labyrinthe sortie d’un film futuriste avec son dédale de salles d’un blanc immaculé et ces machines inconnues du grand public. Toutes les pièces y sont en double. Les locaux de télécommunication A font face aux B, toujours dans le même souci de redondance.
Un data center nécessite d’être maintenu dans le froid alors d’énormes climatiseurs sont installés dans les locaux “climatisation et incendie”. La surface brune de la construction est également recouverte de béton banché, une technique qui améliore l’isolation et conserve le froid. Le site est aussi équipé d’un double onduleur, un appareil qui lui permet d’être alimenté même en cas de panne et qui assure la transition le temps du basculement entre le groupe haute tension vers celui électrogène par exemple. Son rôle est aussi de nettoyer le courant. « Parfois, les tensions d’EDM sont très basses, c’est quelque chose que les serveurs supportent mal. L’onduleur lisse donc le courant pour le rendre propre », décrit Johan Desmyter.
Éviter les pannes
Grâce au data center, Mayotte n’est plus dépendante des autres territoires en termes de numérique. « Ce lieu illustre notre souveraineté numérique », se félicite Zayed Mouhoussoune. « Nous sommes le premier data center Tier III de l’océan indien. La Réunion a inauguré le sien il y a seulement deux semaines. » Il était souhaité de longue date par les professionnels du secteur. Arrivé à Mayotte en 2010, Johan Desmyter commence alors à travailler à Etic services, une société de service informatique, (aujourd’hui partenaire de ITH Center). « A cause de pannes, il fallait très souvent remplacer les serveurs des entreprises, j’en ai vu mourir à cause de ça mais aussi des mairies perdre leur état civil par manque d’équipement adapté », évoque-t-il. Précurseur dans l’océan Indien, ce lieu a été entre autres financé par le fonds européen de développement régional, la banque des territoires et la caisse des dépôts pour un total de 7,35 millions d’euros.
Des visites possibles
Dans ce temple de sécurité, il reste de la place pour les entreprises, des baies (armoires) qui hébergent les serveurs sont vides. L’équipe d’ITH Center met en avant les économies que cela peut représenter de migrer son serveur ici. Avec le travail sur l’isolation, le fait qu’ils soient tous réunis au même endroit, « on consomme moins d’énergie et finalement ça coûte moins cher », souligne Johan Desmyter. Beaucoup d’établissements à Mayotte ont leur système informatique en métropole, « cela crée une latence de quelques secondes, si on veut envoyer un document ça va mais s’il en y a beaucoup, cela prend du temps ». Zayed Mouhoussoune souhaite « démystifier ce lieu car personne ne sait ce que c’est ». Il propose de le faire visiter aux sociétés « pour faire comprendre l’importance de ce bijou à Mayotte », dit-il en souriant.
Pour stocker des données, le tarif commence à 260 euros pour un serveur unique hébergé dans une baie informatique.
L’heure du bilan du Forum économique des îles de l’océan Indien
Le quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) s’est tenu du 5 au 7 novembre à la Technopôle de Mayotte, les organisateurs en ont fait leur bilan. Réparti sur trois jours, il a permis de rassembler plus de 250 participants au plus fort de sa fréquentation, offrant une riche programmation : huit tables rondes, sept ateliers de travail, plus de 50 intervenants et plus de 80 rendez-vous business to business (B2B). « Un taux de participation qui confirme l’importance de la coopération régionale pour relever les défis communs et saisir les opportunités de développement », souligne les organisateurs. Le forum trace une voie vers un avenir économique durable pour la région en favorisant les échanges d’idées, le renforcement des partenariats et la valorisation des ressources locales. Le rendez-vous est donc pris l’année prochaine aux Comores pour la quinzième édition qui sera accueillie par l’Union des chambres de commerce d’industrie et d’artisanat des Comores (UCCIA), avec l’ambition renouvelée de bâtir un avenir prospère et solidaire pour toutes les îles.
Les dispositifs d’exonération de charges sociales applicables en Outre-mer préservés
Au cours des dernières semaines, la fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom) s’est vigoureusement mobilisée pour préserver les dispositifs d’exonération de charges sociales applicables Outre-mer dits « Lodeom ». La commission mixte paritaire (CMP) chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS ) pour 2025 a permis de conclure sur une rédaction de l’article 6 du PLFSS . Celui-ci préserve intégralement les régimes Lodeom de la réforme des allègements de charges nationales, et encadre strictement l’habilitation demandée par le Gouvernement à agir par ordonnance en la matière. « C’est un résultat majeur permis par le travail du Parlement », se félicite la Fedom. Si ces dispositifs n’étaient pas préservés, cela aurait directement et brutalement impactés les entreprises ultramarines.
« Nous avons estimé cet impact avec l’appui du cabinet Forvis-Mazars à plus de 260 millions d’euros au total dès 2025, sur un volume d’aide annuel spécifique d’environ 1,5 milliard d’euros. En 2026, pour les seules entreprises sous Lodeom, cela aurait représenté un rabot supplémentaire estimé de l’ordre de 250 millions d’euros », indique la fédération.
La convention économique avec le Kenya, « un réel tournant »
C’était l’une des raisons de la venue à Mayotte de Thani Mohamed Soilihi, le secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats commerciaux, la signature d’un partenariat entre Mayotte et le Kenya. Ainsi, l’Adim (Agence de développement et d’innovation de Mayotte) et la Chambre de commerce et d’industrie de Kenya ont tous les deux signé le texte, le 25 novembre, par l’intermédiaire de Zamimou Ahamadi, présidente par intérim de l’Adim, et d’Erick Rutto, le président de la chambre kenyane. « Cette convention est un réel tournant car elle établit un cadre structurant, qui mobilise des ressources humaines et financières pour mettre en œuvre un plan d’action biannuel. Elle permet la mise en œuvre de projets de coopération économique. Sa première concrétisation est le projet Daraja, soutenu par Interreg, qui a pour but de renforcer les liens commerciaux entre Mayotte et le Kenya », explique l’Adim, qui cite plusieurs avantages à ce rapprochement vers un pays avec qui il y a des liaisons aérienne et maritime directes, un accord économique déjà existant avec l’Union européenne et peut offrir des opportunités pour les entreprises mahoraises.
« Des secteurs prioritaires ont été identifiés pour lancer cette coopération économique, dont l’agroalimentaire et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement ; les technologies de l’information et de la communication ; l’économie bleue, le tourisme et l’hôtellerie », liste l’Agence mahoraise. En plus de l’accord, une délégation de douze entrepreneurs mahorais a eu l’occasion de participer à une réunion de cadrage avec les acteurs français locaux (French Chamber of Commerce Kenya, BPI France, l’Ambassade de France au Kenya), à des rencontres BtoB organisées en partenariat avec Business France, des visites de sites stratégiques ainsi qu’à des tables rondes sur la tech, l’agro et le tourisme pour explorer les opportunités locales.
Santé : 128 cas de leptospirose confirmés en 2024
Si à Mayotte, des cas de leptospirose sont rapportés toute l’année, une recrudescence est observée en fin de saison des pluies entre février et mai. À l’approche de ce début de période, Santé publique France a publié un bilan des dernières épidémies. Ainsi, au 12 novembre 2024, 128 cas de cette maladie, transmise généralement par l’urine des mammifères, notamment les rats, ont été confirmés par test PCR depuis le 1er janvier. Par comparaison, en 2023, 57 cas avaient été confirmés : un chiffre plus faible que la normale en raison du déficit de précipitations, lesquelles favorisent normalement la propagation de la leptospirose. Santé publique France rappelle qu’il est obligatoire de déclarer les cas de cette maladie depuis le 24 août 2023, or seulement 14% des cas confirmés ont fait l’objet d’un signalement via la déclaration obligatoire.
L’Iedom est allé à la rencontre de différents acteurs en novembre
L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) a fait le bilan de ses différentes activités au service du territoire en novembre. Ainsi, l’organisme a formé huit agents de France Travail à la procédure de surendettement le 12 novembre dernier à la mairie de Mamoudzou. Le 7 novembre, l’Iedom a présenté la conjoncture nationale et locale à différentes banques, à savoir la BFCOI et la Bred. Le 5 novembre, l’institut est intervenu au Forum économique des îles de l’océan Indien. Florence Mar-Picart, la nouvelle directrice de l’Iedom Mayotte, y a présenté un panorama de l’économie mahoraise lors de la séance inaugurale.
Deux jeunes danseurs en spectacle à Chirongui ce samedi
Stoubou et Madjid, deux jeunes artistes danseurs hip-hop, proposent leur spectacle « Mlimiz » au pôle culturel de Chirongui ce samedi 7 décembre, à 19h30. Inspiré de la danse, l’art du cirque notamment avec le mât chinois, ce spectacle propose une création autour de leur enfance dans la malavoune. Ce rendez-vous est un point d’étape du Grand Tour de La Fédération des Lucioles, manifestation poétique et politique itinérante du 20 septembre au 20 mars. Pour assister au spectacle, il faut réserver sa place au lien suivant : https://billetterie-poleculturel-chirongui.mapado.com/event/441418-mlimiz
Thani Mohamed Soilihi rencontre les autorités somaliennes
Secrétaire d’État à la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi n’oublie pas Mayotte. Celui-ci a fait état de sa rencontre avec Ali Omar, cette semaine. Cet homonyme du vice-président du Département de Mayotte est le ministre des Affaires étrangères de Somalie. Le pays d’Afrique de l’Est, connaît une guerre civile depuis plus d’une trentaine d’années maintenant, poussant une partie de ses ressortissants à fuir, y compris vers Mayotte, ces dernières années. Localement, ils s’étaient regroupés un temps dans, puis autour du stade de Cavani, à Mamoudzou. Leur cas est d’autant plus compliqué à gérer pour les autorités françaises, qu’aucun accord de reconduite n’existe entre les deux pays. Un point sur lequel le Mahorais souhaiterait avancer. « Nous avons notamment pu aborder la perspective d’accords migratoires entre la Somalie et la France, y compris la lutte contre les migrations illégales vers Mayotte. J’ai aussi rappelé le soutien de la France auprès de la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme et dans la poursuite d’une force africaine de maintien de la paix », indique le secrétaire d’État.
Changement d’horaires des navettes depuis Hajangoua vers Jumbo
Depuis ce lundi, les horaires de la ligne Hajangoua vers Jumbo changent. Les départs pour Iloni, avec ramassage à Dembéni, se font à 4h55 et 5h55. Concernant les lignes Vahibé-Passamaïnty, Hauts de Mamoudzou, et celles de départ du sud et du nord, aucun changement d’horaires n’est prévu, pour l’instant.
Football : M’roalé s’offre une deuxième finale cette saison
Déjà finaliste en Coupe régionale de France, le Feu du Centre réitère l’exploit en allant disputer la finale de la Coupe de Mayotte. Le club de la commune de Tsingoni a sorti l’AS Papillon d’Honneur de Mangajou (0-2), ce samedi 30 novembre. La formation de Régional 4 va affronter pour la dernière rencontre l’AJ M’tsahara (Régional 2), qui avait réussi à sortir Les Enfants de Mayotte de Bandraboua (1-1 ; 4-3 aux tirs au but), deux semaines plus tôt.
La Maison France Services de Petite-Terre fermera du 23 décembre au 3 janvier
La Maison France Services de Petite-Terre sera fermée du lundi 23 décembre 2024 au vendredi 3 janvier 2025, à l’occasion des fêtes de fin d’année. La CCPT invite ses usagers à anticiper leurs demandes. Elle rouvrira le lundi 6 janvier 2025.
Corsair innove pour transformer ses voyages
Au départ de l’aéroport de Paris-Orly, les passagers de vols Corsair pourront profiter de deux nouveaux salons, a fait savoir la compagnie dans un communiqué. Une option a ajouté lors de la réservation. Elle propose désormais un menu Burger lors de ses vols, également disponible en option à l’achat du billet, et a élargi son offre de divertissement avec l’ajout de plusieurs dizaines de films.
Le quartier de Mavadzani commence à disparaître sous les pelleteuses

Prévu depuis plusieurs mois, le décasage de Mavadzani, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi 2 décembre. Les démolitions de ce quartier informel qui vont durer entre deux et quatre semaines se sont passées dans le calme ce premier jour.
Les pelleteuses s’activent ce lundi matin sur les hauteurs de Mavadzani. Le décasage de ce quartier informel du village de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé vers 8 h. Il y a un an, en novembre 2023, ce sont 466 cases qui ont été numérotées, indiquant qu’elles allaient être détruites. « Nous avons mené des enquêtes sociales auprès de 236 familles », relate Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture de Mayotte, présente pour le début de l’opération. Une solution de relogement a été proposée à 156 d’entre elles. Si 33 foyers avaient déjà accepté l’hébergement proposé ce lundi en début de matinée, ils étaient 46 après le passage de 13 d’entre eux à la permanence sociale, installée à proximité du quartier depuis mercredi dernier. « Cela fait environ un tiers de personnes qui ont accepté, ce qui est supérieur à d’habitude, donc tant mieux », commente celle qui travaille sur l’ensemble des dossiers de ce type. Une satisfaction pour le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, également sur place ce lundi. « L’objectif premier est de lutter contre l’habitat indigne », appuie-t-il, rappelant que ce sont généralement « les personnes les plus vulnérables qui en souffrent, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les mineurs isolés ». Cette opération permet donc selon lui « de les mettre à l’abri ».
Lutter contre la « violence des bangas »
François-Xavier Bieuville voit également dans ce décasage une façon de lutter contre l’insécurité. Il décrit le quartier de Mavadzani comme « une poche d’insécurité comme un certain nombre de quartiers à Koungou ». Une situation qui génère « un certain nombre d’exactions. On a ce que j’appelle la violence des bangas, des personnes qui descendent sur la route, qui font un barrage, qui volent des téléphones ».
Ce lundi matin, au premier jour de la démolition, un calme étonnant règne sur le site, seuls les sons de tractopelles se font entendre. Une ambiance très différente de celle de précédents décasages, en particulier celui de Carobolé en septembre 2021, durant lequel la mairie de Koungou avait été incendiée. Là, à Mavadzani, presque tous les habitants ont quitté leurs lieux de vie. Un calme permis grâce au renfort de deux escadrons de gendarmes mobiles, soit 144 militaires de plus. « Ils ont procédé à la sécurisation de la zone », explique Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, venu sur le terrain ce lundi. « Au cours des dernières semaines, nous avons conduit beaucoup d’actions de sécurisation afin de prévenir toutes les actions d’exactions, de freinage de cette opération ou de vengeance de la part de délinquants qui voudraient éviter qu’elle ait lieu. » Les forces de l’ordre seront présentes 24h/24h jusqu’à la fin du décasage pour assurer leur mission. Les pouvoirs publics expliquent également ce bon déroulement par l’amélioration de la situation sécuritaire sur le territoire au cours des derniers mois. « Cela fait pratiquement neuf mois que je suis ici et Mayotte avance, l’île s’est apaisée sur le plan de la sécurité, on note une baisse de la délinquance générale. Nous avons encore des faits spectaculaires mais ils sont moins nombreux », se félicite François-Xavier Bieuville.
« C’est très compliqué d’aller habiter en Petite-Terre »
En descendant à travers le quartier, les mains sont nombreuses pour désosser les cases de fortune et dégager les morceaux de tôles. Le long du chemin escarpé, les habitations que l’on pouvait encore observer debout la veille ne sont plus que des tas de décombres, dans lesquels on devine plusieurs objets du quotidien, tels que des cartables, des chaussures, ou encore des ustensiles de cuisine. Des poules laissées derrière courent sur les restes des maisons de leurs anciens propriétaires. Après une marche rythmée par les signaux sonores des camions de chantier, les services de l’État arrivent aux logements d’urgence récemment inaugurés à Massimoni, en aval du bidonville. Là, une vingtaine de personnes ayant perdu définitivement leurs cases lundi matin ont trouvé un nouveau toit, pour au moins dix-huit mois, en échange d’un loyer allant de 50 à 150 euros par mois. « On a proposé cette solution à des personnes solvables », précise Psylvia Dewas, ajoutant que des hébergements gratuits mais pour des périodes plus courtes ont été proposés à d’autres. Le préfet a souhaité se rendre auprès des nouveaux locataires pour savoir comment se passaient leurs installations. « Nous n’avons pas l’électricité », se plaint l’un d’eux. Cette dernière a en effet dû être coupée pendant les travaux de démolition. Kalix, qui récupérait les clefs de son nouveau logement provisoire vendredi dernier, a commencé à installer ses affaires. « Pour l’instant, ça se passe bien », confie-t-il avant de se rendre à la permanence sociale pour finaliser ses démarches.
C’est là-bas que se rend ensuite le personnel de la préfecture présent ce lundi. Nous y rencontrons Nourdati Ahamadi, une habitante en difficulté face à la proposition de logement qui lui a été faite. « On m’a attribué une habitation en Petite-Terre ; mais c’est très loin pour mes enfants. J’en ai six, un est scolarisé au lycée de Mamoudzou Nord, un autre au collège de Majicavo et les autres sont à l’école de Koropa 3. C’est très compliqué d’aller habiter à Petite-Terre. » Par ailleurs, cette mère de famille sans emploi affirme devoir payer 200 euros de loyer, « pour moi c’est très difficile, car je suis célibataire, ce prix est très cher au vu de ma situation ».
Partir construire ailleurs
Certains habitants en situation régulière ont donc décidé de partir construire ailleurs, comme ceux en situation irrégulière, qui n’ont pas d’autres choix. Vendredi, ils étaient ainsi plusieurs à commencer à démolir leur maison de leurs propres mains, pour ne pas perdre la tôle et le bois sous les coups des engins de chantier. Pour éviter qu’un autre bidonville s’installe ailleurs, le préfet entend avoir recours aux opérations de flagrance. Lorsque la construction d’une nouvelle case de fortune est constatée, les forces de l’ordre ont 96 heures pour intervenir et la détruire, sans avoir à passer par les démarches prévues par la loi Elan.
Dans le cas de Mavadzani, la Ville de Koungou a acquis les treize hectares du site en recourant à la déclaration d’utilité publique (DUP) Vivien, qui permet d’exproprier les propriétaires pour raisons sanitaires. Cette loi a ainsi pour but de responsabiliser les propriétaires de terrains insalubres, notamment en retirant des indemnités qui leur sont versées le coût de la remise en état du site. La Ville de Koungou, une fois le foncier maîtrisé grâce à cette DUP, a pu demander à la préfecture d’enclencher la loi Elan pour procéder au décasage.
Les démolitions devraient être terminées au plus tard pendant les vacances de Noël, selon les prévisions des services de l’État. Vers lundi midi, une centaine de cases avaient déjà été détruites. Le terrain vierge doit à l’avenir servir à la construction de logements, projet piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Si aucune date ne peut encore être donnée concernant la pose de la première pierre du chantier, la préfecture assure que les procédures iront vite, le foncier étant déjà maîtrisé. Pour convaincre de leur volonté de construire, les membres de la préfecture se sont ensuite rendus à la cérémonie du premier coup de pelle de Carobolé, à Koungou (voir par ailleurs), où plus de trois ans après le décasage, les travaux commencent.
Le décasage de Mavadzani a commencé ce lundi matin
