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Aux ports de plaisance, « on est orphelin de nos pontons »

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Il ne reste que cinq dalles éparpillées dans l’eau au port de plaisance de Mamoudzou.

La houle et le vent ont gravement endommagé les ports de plaisance de Mayotte, le 14 décembre. Médéric Thiout, directeur des ports de plaisance à la chambre de commerce et de l’industrie de Mayotte (CCIM), alerte sur l’urgence de reconstruire ces infrastructures pour éviter l’isolement de l’île.

« C’était  », explique un passant en scooter, en pointant du doigt les cinq dalles qui restent encore du port de plaisance. Mercredi 8 janvier, les dommages du cyclone Chido sont encore visibles sur le chef-lieu de Mayotte. Environ 150 bateaux ont coulé durant le passage du cyclone. La houle (même à marée basse) et le vent ont concassé le ponton flottant utilisé d’habitude pour des sorties en bateau par des prestataires ou des privés.

Du côté de Dzaoudzi, les dégâts sont également considérables. Le parking situé sur le quai Issoufali, qui faisait déjà l’objet d’un arrêté de la préfecture en raison de la non-conformité de cet aménagement, a cédé.

Un cruel besoin

Les équipements de la chambre de commerce et de l’industrie de Mayotte (CCIM) engloutis, c’est tout un écosystème qui doit se réadapter, en particulier les secours qui y avaient leur habitude. « On est orphelins de nos pontons », résume le sergent Abdallah Bamana, responsable de la brigade de sauvetage en mer du Sdis 976. Le même constat est fait du côté de la gendarmerie maritime : « c’est comme si vous étiez photographe et que vous n’aviez pas d’appareil photo », explique un gendarme sous le couvert du droit de réserve. Le sergent Abdallah précise qu’ils doivent désormais se rabattre sur le ponton de la direction des transports maritimes(DTM).

Médéric Thiout, le directeur des ports de plaisance de Mayotte, rappelle le caractère urgent de leur reconstruction : « une île sans port, c’est plus qu’un caillou », alerte-t-il. « Il va falloir qu’on construise des ports tout neufs. » Pour lui, la reconstruction devra passer par plusieurs étapes. D’abord, identifier toutes les épaves au fond de l’eau et les objets non identifiés. Ce n’est qu’ensuite, que l’enrochement des quais pourra débuter. Bien avant le cyclone, des appels d’offres sont à présent en cours.

Le directeur estime à plus de six mois la remise à niveau des ponts de plaisance.

“Les assurances ont joué le jeu au vu de la situation exceptionnelle”

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Master M’ze Mogné est directeur de l’agence de courtage Ylang assurances.

Master M’ze Mogné est directeur de l’agence de courtage Ylang assurances à Mayotte et professionnel dans ce domaine depuis près de 20 ans. Il a accepté de revenir pour Flash Infos sur le rôle des assurances après la catastrophe du cyclone Chido.

Flash Infos : Quel dispositif avez-vous mis en place après le cyclone Chido ?

Master M’ze Mogné : Avant et après le cyclone, nous avons envoyé des messages texte à nos clients pour les informer et leur expliquer comment déclarer leur sinistre directement depuis leur téléphone. Cependant, nous savons qu’il y a eu des problèmes de réseau pendant quelques jours, ce qui a compliqué l’accès à ces services pour certains.

F. I. : Est-ce que certains des sinistres liés au cyclone seront pris en charge ?

M. M. M. : Tout d’abord, un état de catastrophe naturelle a été déclaré. Pour que l’assurance prenne en charge un sinistre, il faut que le client ait une garantie adéquate. Par exemple, pour les voitures, cela pourrait être une garantie pour le bris de glace, le vol, l’incendie ou une couverture tous risques. Si le client est uniquement assuré pour la responsabilité civile, il ne pourra pas être indemnisé pour les dommages causés par la catastrophe naturelle. Pour les habitations, presque toutes les compagnies d’assurance proposent cette garantie. Cependant, certains n’étaient pas assurés et ont malheureusement réalisé trop tard l’importance de cette couverture.

F. I. : À Mayotte, on estime que seulement 8 à 10 % des biens sont assurés. Qu’en pensez-vous ?

M. M. M. : Oui, c’est un fait. En plus, il y a des zones où certains biens ne peuvent pas être assurés, soit à cause de la manière dont les maisons sont construites, soit à cause de réglementations qui rendent l’assurance impossible. Cela complique encore les choses.

F. I. : Combien de temps faudra-t-il pour que les premières indemnisations arrivent ?

M. M. M. : C’est très simple, légalement, après l’état de catastrophe naturelle, nous avons deux mois pour effectuer une première proposition. Elle n’est pas définitive. C’est une avance par rapport à la situation. Elle peut être faite au cas par cas. Par exemple, pour quelques vêtements, il y a quelques assureurs qui avancent des frais en fonction du montant. Par contre, c’est vrai que si l’on a perdu un toit, l’avance de frais est différente. Toutes les assurances, à ma connaissance, ont joué le jeu, au vu de la situation exceptionnelle.

F. I. : Est-ce que cela va prendre beaucoup de temps pour les indemnités ?

M. M. M. : Malheureusement, vu l’étendue des dégâts, cela prendra un peu plus de temps pour certains, mais pas nécessairement à cause de l’indemnisation. Le vrai délai vient du processus de gestion des sinistres : l’évaluation des dégâts, la prise en charge par les experts, etc. Cela prend du temps. Mais une fois le dossier réglé, on passe à autre chose. C’est dans l’intérêt de tout le monde, y compris celui des experts, car eux non plus ne sont pas payés tant qu’ils n’ont pas finalisé leurs rapports.

La fédération mahoraise du BTP “en ordre de bataille” pour la reconstruction

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Les entreprises du BTP ont elles aussi subi des dégâts pendant le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, comme ici une grue tombée dans la zone scolaire de Kawéni.

Julian Champiat, le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) explique les enjeux et les défis de la filière BTP sur l’archipel depuis le passage du cyclone Chido.

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Julian Champiat est le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP). Celle-ci compte une quarantaine d’entreprises adhérentes.

Flash Infos : Dans quelles conditions travaillent les entreprises du BTP actuellement ?

Julian Champiat : D’abord, nous avons pris des nouvelles des salariés des quarante entreprises de la fédération. Fort heureusement, nous n’avons pas de blessés graves ni de décès. Nos outils de production sont par chance tous fonctionnels. En revanche, aujourd’hui, nous rencontrons une problématique avec les branchements d’Électricité de Mayotte (EDM) qui ne sont pas encore terminés (N.D.L.R. 72,5% des clients étaient alimentés, lundi soir). Nous, on attend juste de pouvoir redémarrer nos outils en particulier ceux qui servent à la métallerie, la couverture, l’étanchéité, l’électricité. Ce sont les activités les plus sollicitées en ce moment. Dans nos unités de production, nous avons besoin d’électricité pour découper et modeler des tôles par exemple. Pour l’instant, nous travaillons donc en mode dégradé mais à partir du moment où on sera branché au réseau EDM, on sera à 100 % fonctionnel. Il faut rétablir cela le plus rapidement possible pour pouvoir attaquer les chantiers.

F. I. : Où en sont les travaux pour commencer à reconstruire Mayotte ?

J. C. : Depuis deux semaines, des architectes de l’urgence sont venus de La Réunion pour diagnostiquer les bâtiments, en particulier les établissements scolaires. Maintenant, nous sommes en attente des pouvoirs publics pour nous donner une liste claire des priorités. Au sein de nos entreprises, on a analysé nos capacités de production à la fois en termes de matériel disponible et de main d’œuvre. Ce que l’on souhaite, c’est la continuité économique, qu’on fasse le moins appel possible au chômage partiel. Des travaux ont déjà commencé, nous ne sommes pas restés là, les bras croisés. Pour ma part, avec mon entreprise Étanchéité australe, on a commencé à refaire le toit du collège de Chiconi, des interventions ont aussi commencé sur les écoles, par exemple dans celle de Cavani.

F. I. : Début janvier, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a rencontré des acteurs économiques à La Réunion pour parler de la reconstruction de Mayotte, avez-vous peur qu’elle ne soit pas confiée aux entreprises mahoraises ?

J. C. : Pour la construction et la reconstruction, je souhaite que les entreprises mahoraises soient privilégiées. Avant le cyclone, nous étions à 70 % de notre capacité de production, on peut encore monter en puissance pour répondre aux besoins de Mayotte. Je suis en contact avec le président de la fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics, on est sur la même longueur d’onde sur la capacité des entreprises mahoraises à reconstruire avec l’appui des entreprises réunionnaises. On ne leur ferme pas la porte, toute aide est bonne à prendre, mais les entreprises mahoraises doivent être prioritaires, je l’assume. Le message que je veux faire passer aux entreprises adhérentes et aux pouvoirs publics, c’est qu’on est en ordre de bataille et qu’à partir du moment où ils nous donneront les priorités, on saura répondre au maximum.

F. I. : Pour le moment, rencontrez-vous des obstacles à la reconstruction ?

J. C. : Notre activité est principalement issue de commandes des donneurs d’ordre public et parfois les délais de paiement ne sont pas respectés. Maintenant, si on veut travailler et être très réactifs notamment au niveau de la commande des matériaux, il faut qu’on puisse être payés pour les chantiers qui ont été effectués les mois précédents. Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’argent dehors. Pour que l’on puisse avancer, il faut que ce soit régularisé. A l’instant T, cela ne nous bloque pas pour poursuivre notre activité, car on a un peu de trésorerie. Mais dans les semaines qui viennent, ça va devenir problématique.

F. I. : Avez-vous des revendications en particulier ?

J. C. : Aujourd’hui, tous les chantiers qui étaient en cours ont été endommagés par les intempéries ou par des dégradations causées par des humains, nous souhaitons donc une compensation financière pour celles-ci. Lors des travaux, la maîtrise d’ouvrage a le choix de prendre une assurance tous risques. Traditionnellement sur Mayotte, ce n’est pas fait. Ce sont des choix politiques ou pour faire des économies, je ne porte pas de jugement. La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, les dégâts ne sont pas forcément couverts par l’assurance, que ce soit celle de l’entreprise ou celle de la maîtrise d’ouvrage. Donc quid du coût de ces dégâts ? Il faudrait que ce soit pris en charge dans l’enveloppe de la reconstruction.

« On avait déjà besoin de reforester, maintenant la tâche est multipliée »

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Le cyclone Chido a détruit une grande partie des arbres de l’île.

Le cyclone Chido a détruit une majeure partie des arbres de l’île. Si cela a un impact direct sur le paysage, la destruction de cette nature va également entraîner de nombreuses conséquences sur le reste de la biodiversité et sur les ressources.

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Michel Charpentier est le président de l’association Les Naturalistes.

Les forêts détruites

“Soit les arbres ont été arrachés, soit ils ont été complètement effeuillés.” C’est le terrible constat qu’a pu faire l’ensemble des habitants ainsi que Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes, une fois le cyclone Chido passé sur Mayotte. Si la saison des pluies va permettre la repousse d’une partie des plantes, il faudra plusieurs années, selon lui, pour que l’île retrouve son visage. L’association est en train, avec les autres acteurs environnementaux, de penser à un protocole de bilan, notamment pour les zones à haute priorité écologique, comme les réserves nationales de l’îlot Mbouzi et des forêts de Mayotte. “Nous devons faire un inventaire précis, et voir dans quelles mesures les espèces patrimoniales ont été touchées”, explique le président, qui ajoute que ce n’est qu’après que des opérations de plantation d’arbres pourront être faites. “On avait déjà besoin de reforester, maintenant la tâche est multipliée”, souffle-t-il.

Une faune meurtrie

Un travail nécessaire, car la destruction des arbres implique plusieurs conséquences, notamment sur la faune. Les animaux frugivores, comme les makis et les roussettes, n’ont plus de garde-manger depuis le passage du cyclone. “Il n’y a plus de fruits dans les arbres, et on voit de plus en plus de makis au sol, se rapprocher des villages”, constate Michel Charpentier. Si une partie de ces animaux a dû être directement impactés au moment du cyclone, le défenseur de l’environnement s’attend à ce que la mortalité soit encore plus importante dans les semaines à venir à cause du manque de nourriture. “Il va aussi y avoir un problème dans les zones de nichage pour les oiseaux, compte tenu de la destruction”, ajoute-t-il sur ce point. Ce constat est général car la totalité du territoire ayant été “désorganisée”, le mode de vie de l’ensemble des espèces va être perturbé. Concernant les tortues, particulièrement défendues par l’association, Michel Charpentier attend de voir l’état des herbiers pour véritablement se prononcer. “Si les herbiers sont détruits, ce qui est fort probable, les tortues vertes qui venaient se nourrir à Mayotte n’auront plus à manger”, redoute-t-il.

Une érosion accentuée

La destruction de la flore, notamment des arbres, va également avoir un impact direct sur l’érosion.  “Les racines ne retiennent plus la terre, ce qui favorise les glissements de terrain pendant la saison des pluies”, indique Michel Charpentier. Il faut ainsi s’attendre à davantage d’érosion des sols et à un envasement du lagon plus important.

Un impact sur la ressource en eau

L’absence d’arbres freine également l’infiltration de l’eau dans le sol, permise par les racines. Selon le défenseur de l’environnement, cela risque d’avoir un impact direct sur la ressource en eau. “Sur une zone dévastée, il n’y a plus rien pour freiner l’énergie des pluies. L’eau va donc glisser vers le lagon, sans avoir le temps de remplir les nappes phréatiques. C’est une eau qui va tomber sur Mayotte sans nous être utiles”, s’inquiète-t-il pour la population mahoraise, qui a déjà souffert de la crise de l’eau. De plus, les arbres contribuent aux précipitations avec le phénomène d’évapotranspiration. C’est le fait que l’humidité des arbres s’évapore et contribue à former les nuages. S’il ne s’agit que d’un des facteurs permettant les précipitations, il n’est pas impossible que l’absence d’arbres et la réduction donc de l’évapotranspiration aient un impact sur la quantité de pluie tombant sur le territoire.

Ne pas oublier la nature

C’est pour toutes ces raisons que Michel Charpentier tient à rappeler qu’il va être important que le secteur environnemental soit aussi aidé. “C’est normal et on comprend tout à fait que la priorité pour l’instant est de sauver les vies humaines. Mais il ne faudra pas que ce soit au détriment de la biodiversité. Il faudra qu’une partie des financements permettent de restaurer la biodiversité locale”, explique-t-il. “Il ne faut pas s’accommoder de la destruction de la nature. Il faut sauvegarder le patrimoine naturel qui fait la beauté et la réputation de Mayotte. La préservation de la nature, c’est la préservation de ses avantages, dont la ressource en eau.”

Opération de nettoyage à l’îlot Mbouzi vendredi et samedi

Si les locaux des Naturalistes ont été plus ou moins épargnés, la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, dont l’association est gestionnaire, a été mise à mal par le cyclone. De nombreux déchets et débris conduits dans le lagon par la tempête sont désormais échoués sur les plages de l’îlot et le sentier pédagogique accueillant habituellement les visiteurs a été complètement obstrué par les arbres tombés. Ce vendredi et ce samedi, l’association organise donc une opération de nettoyage du sentier avec les bénévoles de l’association. Puisque le bateau de la réserve a été détruit par le cyclone, les places seront limitées à 12 à 14 personnes. Pour s’inscrire, il est possible de contacter le conservateur de la réserve par mail conservateur@naturemay.org ou par téléphone 06 51 83 30 13.

Une opération de nettoyage solidaire à M’tsamboro ce lundi

Les communes de Dembéni, de Mamoudzou et la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), ont organisé une opération de nettoyage solidaire à M’tsamboro, pour déblayer les dégâts causés par le cyclone Chido. Pour ce faire 300 agents et d’importants moyens techniques ont été utilisés dès 7h, rejoints par les élus à 8h30. Par ailleurs, un poste médical mobile a été mis en place par des associations humanitaires de pompiers bénévoles venus de l’Hexagone pour proposer des soins gratuits aux habitants touchés par la catastrophe.

Le monde économique mahorais répond à “Mayotte Debout”

Différents acteurs du monde économique, comme l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte (UMIH 976), la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte ou encore la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) de Mayotte, ont décidé de répondre aux mesures annoncées par le Premier ministre François Bayrou lors de la présentation du plan “Mayotte Debout”. Après avoir affirmé leur volonté de s’unir pour co-construire l’île avec les services de l’État, ils reviennent sur les annonces. Ils demandent à ce que la “suspension” des cotisations sociales pour toutes les entreprises jusqu’au 31 mars 2025 soit précisée pour devenir une “exonération”, afin qu’il n’y ait pas de régularisation. Ils souhaitent également que les aides financières d’urgence ne soient pas plafonnées à 20.000 euros et qu’elles prennent en charge à minima 50% de la perte de chiffre d’affaires. Concernant le dispositif exceptionnel d’activité partielle, ils réclament une prise en charge de l’État à 100%. Ils saluent la volonté de mettre en place une zone franche globale, et souhaitent à ce qu’un crédit d’impôt sur investissement soit mis en place complémentairement.

90% de la population couverte par le réseau mobile Orange

Orange annonce, ce lundi, avoir rétabli le réseau mobile pour 90% de la population, faisant que toutes les communes de Mayotte sont partiellement à totalement couvertes. L’entreprise rappelle néanmoins que la qualité du service dépend du nombre de téléphones connectés, avec des risques de saturation.

Éducation nationale : la FSU Mayotte réclame que l’aide exceptionnelle soit versée à l’ensemble des agents

La Fédération syndicale unitaire (FSU) Mayotte a souhaité réagir sur l’aide exceptionnelle post-Chido de 2.000 euros versée par le ministère de l’Éducation nationale à une partie de ses agents pour faire face aux difficultés économiques engendrées par le passage du cyclone. “La FSU Mayotte approuve une telle mesure dès lors qu’elle fait sens au regard de la déclaration de calamité naturelle exceptionnelle par le gouvernement. Mais elle a également su que cette aide était versée seulement aux agents.es dont l’indice de rémunération est inférieur ou égal à 448”, écrit le syndicat dans un communiqué, où il réclame donc que cette aide soit universelle, “Chido [n’ayant] tenu aucun compte de l’indice de rémunération pour ravager l’île de Mayotte et laisser des traumatismes durables aussi bien
matériels que moraux dans nos vies à toutes et tous”.

Plan “Mayotte Debout” Ben Issa Ousseni : “On compte beaucoup sur nos parlementaires”

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Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, souhaite que sa collectivité puisse donner un avis sur la loi d’urgence avant qu’elle soit présentée en conseil des ministres, mercredi.

La proposition de loi d’urgence suite au cyclone Chidoayant été communiquée, ce week-end, au conseil départemental de Mayotte, les élus ont donc décidé de reporter le vote concernant “Mayotte Debout” (dont une partie des mesures seront dans la loi d’urgence) à mercredi, pour pouvoir y contribuer également. En attendant, la réorganisation des services en ces temps de crise a été approuvée.

Flash Infos : Quelle est la raison du report du vote, ce lundi matin ?

Ben Issa Ousseni : La loi d’urgence nous a été présentée ce week-end. On a donc reporté le vote sur le plan “Mayotte Debout” à mercredi, puisqu’on n’a pas eu le temps de travailler dessus.

F.I. : Justement, vous comptez avoir votre mot à dire sur cette loi d’urgence, quelle marge de manœuvre vous laisse-t-on ?

B.I.O. : En fait, on compte beaucoup sur nos parlementaires. L’expérience de la loi Mayotte (N.D.L.R. sans cesse repoussée jusqu’à maintenant) doit nous servir. A chaque fois, le texte était amendé parce que les maires amenaient leurs propositions. Cette fois-ci, on veut arrêter un document du territoire et que plus personne ne rajoute une ligne.

F.I. : Sans donner les détails de la loi d’urgence, est-ce que c’est loin de ce que vous attendiez et espérez-vous changer beaucoup de choses avant le conseil des ministres de mercredi ?

B.I.O. : En tout cas, il y a des choses à compléter, d’autres que nous ne comprenons pas. Je vais prendre un exemple simple. L’établissement public de la refondation de Mayotte (N.D.L.R. un organe étatique dédié à cette mission, sur le modèle de celui de la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris), nous voulons savoir clairement quel est le contenu, quelles sont les missions, et surtout quel exécutif. C’est beau de dire que c’est le président du conseil départemental de Mayotte qui préside, mais quelle sera la marge de manœuvre au sein cet établissement ?

F.I. : En session extraordinaire, vous avez voté la réorganisation des services. En quoi, ça va constituer ?

B.I.O. : Sur cette période d’urgence où on n’a pas de locaux, pas de bureaux, nous avons organisé nos services en cinq blocs avec des missions très précises pour une période de trois mois. Les agents ne font plus les mêmes missions. Il y a un bloc, par exemple, pour l’administration générale qui va remplir les missions transversales de services juridiques, les finances et la commande publique. On en a un autre sur les infrastructures et la reconstruction, qui font l’état des lieux de nos locaux, travaillent avec les assurances et proposent des choses pour la reconstruction. Sur trois mois, on va mettre en place du télétravail de manière généralisée. On était sur du télétravail deux à trois jours par semaine. Sur 3.000 agents, on ne peut pas accueillir plus de 500. On a aussi des espaces de coworking comme ici (N.D.L.R. le préau du siège du Département à Mamoudzou), où les directeurs généraux adjoints (DGA) se retrouveront.

F.I. : Quand cette réorganisation sera effective ?

B.I.O. : Elle est effective depuis deux semaines en réalité. Il manquait son approbation en séance du conseil. Elle a déjà été validée par le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Donc là, officiellement, on met en place cette réorganisation.

F.I. : De quelle manière le Département s’engage sur l’après-Chido ?

B.I.O. : De deux manières, il y a la partie urgente avec la signature de conventions avec la Croix Rouge (voir encadré),la Fondation de France, les Compagnons bâtisseurs. La totalité des aides perçues jusque-là va être reversée aux associations. On va mettre en place une cellule de contrôle qui va travailler avec la Croix Rouge. On va s’assurer que toutes les aides vont bien sur tous les champs possibles. Pour nos agents qui ne font pas de télétravail, on va les affecter sur le travail avec les associations, sous le contrôle du Département. Ils participeront ainsi à la distribution.

Le Département viendra après, quand toutes les aides auront été déployées, où est-ce qu’on pourrait apporter un peu plus. Je pense aux aides Fazal sur l’amélioration de l’habitat des plus défavorisés. On va retravailler et aller plus loin puisque l’aménagement se limitait à l’intérieur. On fixe un objectif de 100 personnes cette année et l’aide pourrait passer de 20.000 à 30.000 euros. Nous allons aussi réfléchir à l’accompagnement du monde économique. Pendant le Covid-19, on avait offert des bons de tourisme intérieur. Il y a des pistes de travail, mais rien de validé encore. Nous attendons d’abord le déploiement.

La Croix Rouge attendra sa convention

Ce mercredi, le conseil départemental de Mayotte procédera également au vote pour la signature d’une convention de la Croix Rouge. Le montant de vingt millions d’euros doit servir à assurer la distribution de dons qui continuent d’affluer. Mais la commission permanente, en amont de la session extraordinaire, ne s’est pas déroulée comme prévu. Les conseillers départementaux d’opposition ont refusé de signer le rapport sans avoir la convention sous les yeux. Tollé dans les rangs de la majorité départementale qui reproche aux cinq élus du groupe “Le choix des Mahorais” d’empêcher cette convention alors que les distributions sont déjà en cours. Pour Elyassir Manroufou, conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2, “on ne peut pas signer un document sans l’avoir vu, même si on nous dit qu’il faut croire le président sur parole”. Ce dernier a finalement décidé de renvoyer le rapport à une nouvelle session prévue mercredi matin.

Collusion entre deux barges ce mardi : suspension des rotations

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Les rotations sont pour l'instant arrêtées.

En raison d’une collision entre deux barges, survenue au quai 5/5 ce mardi matin,« les rotations des barges sont momentanément suspendues jusqu’à nouvel ordre » annonce le Département de Mayotte sur sa page Facebook.

Il invite la population à rester attentifs aux prochaines communications pour toute mise à jour.

Le Nord de Mayotte toujours en grande partie privé d’électricité

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La réalimentation en électricité des communes du nord-ouest du département (Acoua, M’Tsangamouji, Mtsamboro, Bandraboua) est désormais la priorité de l’Etat et de l’opérateur électricité de Mayotte (EDM),

L’ensemble des habitations sont désormais raccordées à l’eau courante.Concernant le rétablissement de l’électricité, de fortes disparités s’observent entre le Nord de Grande-Terre et le reste de Mayotte. Les informations à retenir du dernier point de la préfecture daté de ce lundi à 16 h 30.

L’électricité 

L’électricité est en cours de rétablissement bien que les lignes moyennes tensions soient très endommagées, avec un objectif de rétablissement de l’électricité dans tous les foyers d’ici fin janvier 2025.

Lundi 6 janvier, 72, 5 % des clients étaient alimentés, avec des disparités importantes entre les communes. A Bouéni, 95 % de la population a de l’électricité contre 24 % à Acoua et 37 % à M’tsamboro.

La réalimentation en électricité des communes du nord-ouest du département (Acoua, M’Tsangamouji, Mtsamboro, Bandraboua) est désormais la priorité de l’Etat et de l’opérateur électricité de Mayotte (EDM). Compte tenu de ces fortes disparités d’accès à l’électricité, 9 groupes électrogènes ont été livrés et installés de manière prioritaire dans ces communes.

Concernant le rétablissement de l’électricité, les disparités sont importantes entre les communes du Nord et le reste de Mayotte.

Stations Starlink livrées 

L’accès au réseau mobile s’améliore. Au lundi 6 janvier, la couverture du réseau mobile est la suivante :  Orange : 88, 9 % des abonnés couverts, SFR : 93, 3 % et  Free : 85 % . Soit 89 % des abonnés couverts au total.

Treize des 13 communes éligibles de Mayotte ont été livrées en stations Starlink jeudi 26 décembre et disposent désormais d’un accès à un internet haut débit. Cent stations Starlink ont été réceptionnées. Les stations seront livrées en priorité aux services de santé, forces de sécurité et secours, aux services de l’éducation nationale et aux collectivités.

L’acheminement de dons 

Depuis le début de la crise, le Ministère de l’Intérieur examine les propositions de dons en fonction des besoins identifiés à Mayotte. Le premier avion-cargo porteur de dons est parti de l’Hexagone mercredi 25 décembre.

En plus des 120 tonnes de dons déjà acheminés à Mayotte (eau, bâches, tissus imperméables, denrées alimentaires, produits alimentaires pour les nourrissons, lits picots…), 30 tonnes de denrées alimentaires seront envoyées ce mercredi 8 janvier.

 

Ravitaillement et distribution

Le pont maritime et aérien mis en place depuis le dimanche 15 décembre reste opérationnel pour livrer les denrées vitales et divers matériels, 1.420 tonnes de fret ont été livrées par le pont aérien.

Les distributions d’eau et de denrées alimentaires se poursuivent, pour un total de 90 distributions sous escorte de la gendarmerie nationale et de la police nationale (+ 43 depuis lundi 23 décembre). La distribution de 109.000 litres d’eau par jour se poursuit. Au total, plus d’un million de litres d’eau ont été distribués depuis le 19 décembre. Environ 20 tonnes de denrées alimentaires sont distribuées par jour. Au total, 280 tonnes de denrées alimentaires ont été distribuées.

À partir de ce mardi 7 janvier 2024, 100 000 m² de bâches seront distribuées. La distribution des bâches est assurée en lien avec les maires, le Ministère des Armées, la Sécurité civile et la Croix Rouge.

Un navire de la compagnie CMA-CGM est arrivé lundi 23 décembre à Mayotte, il transportait 200 conteneurs d’eau et de nourriture. En complément, un autre navire de la compagnie, qui transporte de l’eau, des denrées alimentaires et du matériel, débarquera à Mayotte dans les prochains jours.

Eau courante

100% de la population est raccordée à l’eau courante. Afin de garantir l’accès à l’eau courante dans la durée et en raison des capacités de production d’eau fortement impactées, la distribution reste limitée à 2 jours sur 3. Les infrastructures de traitement d’eau potable ont récupéré leur capacité de production (environ 38 000 m3/jour) antérieur à la crise.

Hébergement d’urgence 

773 personnes sinistrées sont encore accueillies dans 15 centres d’hébergement, c’est-à-dire des écoles.

Santé

Depuis le 24 décembre 2024, jour de son installation, 2.692 personnes ont consulté l’hôpital de campagne, l’ESCRIM (Elément de Sécurité civile rapide d’intervention médicale). Dans les dernières 24 heures, 207 personnes y ont été consultées et 11 interventions chirurgicales ont été effectuées. Un dispensaire installé devant le site permet la prise en charge de 90 personnes supplémentaires par jour. L’hôpital de Mamoudzou a fortement été impacté et de nombreux services inopérants dont les urgences, le déchoquage, la réanimation. Depuis vendredi 3 janvier, l’hôpital est opérationnel à 76 % (50% pour la maternité).

Lundi 6 janvier, 13 156 (+ 1034 en 24h) personnes avaient été prises en charge par les équipes de santé-secours. Les missions se déroulent particulièrement dans les zones où l’habitat est précaire.

Les barges circuleront désormais de 6 h à 20 h

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Le départ des barges se fera désormais du côté de la gare maritime 5/5.

Le Département de Mayotte a annoncé ce lundi soir que les barges seront basculées du côté de la gare maritime 5/5, de 6 h  à 20 h (dernier départ pour Dzaoudzi à 20 h). Une barge spécifique sera mise à disposition pour le transport des camions restant au quai Colas.

Il est fortement recommandé aux transporteurs de prévoir le nécessaire pour organiser le retour des camions, vers Mamoudzou, au plus tard à 17h. À partir de 17h30, la barge dédiée au transport des camions effectuera ses traversées du côté 5/5.

 

Marine Le Pen entend « rappeler les gouvernants aux promesses qui ont été faites »

Marine Le Pen s’est rendue au centre hospitalier de Mayotte, ce lundi matin.

La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, est en visite à Mayotte depuis ce dimanche après-midi et jusqu’à mardi. Sans pouvoir décisionnaire pour le sort de l’archipel après le passage du cyclone Chido, la députée de l’opposition entend néanmoins « sonner la cloche dès qu’on regardera ailleurs ».

Elle l’avait annoncé dans ses vœux aux Mahorais sur X, le 31 décembre : « J’espère, quand les vols commerciaux auront repris, vous rencontrer le plus vite possible ». Marine Le Pen, cheffe de file des députés Rassemblement national (RN), est arrivée ce dimanche à Mayotte en fin d’après-midi, par avion militaire depuis La Réunion, trois semaines après le passage du cyclone Chido. Elle est allée directement rendre visite aux membres de la sécurité civile à proximité, avant d’entamer le gros de ses visites, ce lundi matin.

Peu avant 7h30, elle est arrivée au centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou. Elle a pu échanger avec différents membres du personnel et se rendre compte de l’ampleur des dégâts causés par le cyclone. « La situation avant le cyclone était déjà catastrophique, elle l’est évidemment bien plus, avec des fuites d’eau partout, une aile entière de la maternité qui est fermée », constate-t-elle auprès de la presse au sortir de sa visite. En effet, l’électricité est coupée quand il y a des infiltrations d’eau, le bloc opératoire est inondé dès qu’il pleut et seulement 50% des salles d’opération sont fonctionnelles. « On paye aussi tous ces projets qui ont été promis et qui sont dans des tuyaux dit-on, mais des tuyaux qui sont très très très longs manifestement, puisque ça ne sort toujours pas », dit la députée RN de la onzième circonscription du Pas-de-Calais, accompagnée de la parlementaire de la deuxième circonscription de Mayotte, Anchya Bamana, en faisant référence au nouvel hôpital promis en 2018 par l’État.

Pas de pouvoir décisionnaire

Néanmoins, Marine Le Pen, simple députée de l’opposition, n’a aucun pouvoir décisionnaire sur l’avenir de Mayotte et de son centre hospitalier. « Mais nous sommes ceux qui pouvons sonner la cloche dès qu’on regardera ailleurs, pour rappeler les gouvernants aux promesses qui ont été faites », défend-t-elle. Sans forcément apporter d’aide concrète, cette visite de deux jours est évidemment politique dans un territoire largement conquis par son parti, elle qui avait remporté localement 59% des voix au second tour des élections présidentielles de 2022, face à Emmanuel Macron.

Après sa visite au CHM, une au dispensaire de Jacaranda s’est improvisée à la demande de personnels soignants venus l’interpeller. La députée a pu constater un sol inondé, l’électricité coupée et la chaleur qui accompagnent le travail des soignants. « On essaie d’accueillir les patients dans les meilleures conditions, depuis le cyclone, on n’est jamais fermé », lui explique une membre du personnel. « Je ne sais pas quoi vous dire à part que vous êtes héroïques de continuer à travailler comme ça”, lui répond la cheffe de file, qui a continué sa visite de l’archipel auprès des sinistrés du nord et du sud de Grande-Terre.

Les tours d’eau s’allongent avec le nouveau planning

Si la priorité a été donnée au retour de l’eau, la production toujours déficitaire ne permet pas à la Société mahoraise des eaux (SMAE) d’alimenter tous les foyers raccordés. Ces dernières semaines, en fonction de l’augmentation de sa production, elle a essayé de s’adapter en changeant son calendrier d’une semaine sur l’autre. Ainsi, dès ce samedi, les tours d’eau sont à nouveau modifiés. Le dernier, pas des plus simples à comprendre, inclut une journée avec de l’eau (de 6h à 16h*), une coupure de 26 heures, puis une nuit alimentée (18h à 6h) et une nouvelle interruption de 24 heures (de 6h à 6h), soit 22 heures d’eau sur trois jours.

Jusqu’au jeudi 9 janvier, le nouveau planning suit un rythme similaire avec comme modification principale, un allongement de la deuxième plage horaire. En effet, la ressource sera disponible de 14h à 8h lendemain et pas de 18h à 6h. La première plage horaire étant augmentée également de deux heures (jusqu’à 18h et plus 16h), cela veut dire qu’il y a désormais une trentaine d’heures d’alimentation en eau sur trois jours. Afin de réparer les fuites sur son réseau, la SMAE rappelle également qu’elle a un numéro de téléphone pour alerter l’entreprise (02 69 61 11 42).

*Les horaires varient selon les quartiers (l’ouverture du réseau peut intervenir entre 5h et 7h par exemple.

Le cinéma de Chirongui est à nouveau ouvert

Le pôle culturel de Chirongui a pu rouvrir au public depuis la semaine dernière. “Suite au passage du cyclone Chido sur notre territoire, nous espérons de tout cœur que vous et vos proches êtes en sécurité et n’avez pas subi de dégâts majeurs. Ensemble dans ce contexte particulier, toute l’équipe du pôle culturel de Chirongui vous souhaite une très belle année 2025”, écrit l’équipe du site dans un communiqué. Le cinéma est de nouveau ouvert. A l’affiche : « Vaiana 2 », « Sonic 3 », « Mufasa – le roi lion », « Gladiator II », « Kraven the hunter ».

Le programme complet est à retrouver sur le site internet du pôle culturel (lien direct ci-contre) : Cinéma | Pôle Culturel (polecultureldechirongui.com), la page Facebook et Instagram : « Pôle Culturel de Chirongui » ou directement sur place au pôle culturel de Chirongui. Il est possible de réserver ses places en ligne à cette adresse

Mamoudzou : le service de population ouvre ce lundi

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La Ville de Mamoudzou informe que ses services à la population accueilleront à nouveau certaines démarches d’état civil en mode dégradé à partir de ce lundi. Les parents ayant donné naissance entre le 9 décembre et le 22 décembre seront reçus à l’Hôtel de ville de Mamoudzou pour effectuer leurs déclarations de naissance. Les parents ayant donné naissance entre le 23 décembre 2024 et le 2 janvier 2025 seront reçus à l’antenne naissance du centre hospitalier de Mayotte pour effectuer leurs déclarations de naissance.

 Il est aussi demandé à toute personne ayant effectué une déclaration de décès entre le 14 décembre 2024 et le 2 janvier 2025 de se présenter au service des formalités administratives et décès dès ce lundi afin de signer le registre. La Ville remercie les usagers de respecter cette organisation afin de faciliter le traitement des dossiers, les autres services reprendront dès que les conditions le permettront

Carburants : les prix restent stables en janvier

Pour ce mois de janvier 2025, malgré une baisse des cours moyens des produits pétroliers (-1,16 % pour l’essence et -0,96 % pour le gazole), les prix des carburants sont stables en raison d’une poursuite de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (+1,67 %). Ainsi, le prix du litre de supercarburant sans plomb augmente d’un centime (1,75 euros en janvier contre 1,74 en décembre), même augmentation pour le prix du gazole (1,49 euros en janvier contre 1,48 en décembre). Pour le reste, les prix des carburants demeurent similaires à ceux de décembre, 1,26 euros le litre de pétrole lampant, 1,20 le litre de mélange détaxé et 1,08 le litre de gazole marin. Le prix de la bouteille de gaz de 12 kg est de 24,5 euros.

Les maladies chroniques provoquent un afflux

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“Les recours pour décompensation de maladies chroniques sont non négligeables et risquent d’augmenter dans les semaines à venir du fait des ruptures de soin et de traitements. Au CHM notamment, la prise en charge de complications de diabète conduit à des hospitalisations chaque jour”, note Santé publique France, dans son bulletin du 31 décembre. En effet, après une vague de blessés liés au passage du cyclone Chido, le 14 décembre, l’arrêt de la prise en charge de ces patients entraînent un contrecoup pour les services hospitaliers. “À court terme, les risques infectieux, notamment liés à l’eau, doivent être surveillés de près, tandis qu’à moyen terme, la prise en charge des pathologies chroniques et la gestion des troubles de santé mentale seront primordiales”, est-il d’ailleurs indiqué dans l’édito. Aidé par l’hôpital de campagne installé sur le stade de Cavani, l’hôpital de Mamoudzou a retrouvé 76% de ses capacités, selon le dernier point de situation de la préfecture de Mayotte.

Concernant les maladies en cours sur le territoire, Santé publique France rappelle que l’épidémie de bronchiolite est toujours en cours et qu’il y a une reprise de l’épidémie de gastro-entérites à rotavirus. “Près de 48 % des foyers enquêtés lors des maraudes communautaires ont signalé des troubles psychologiques (stress, peur) exacerbés par la perte de logement et l’accès limité à l’eau potable et à l’alimentation. De nombreux cas de diarrhée, fièvre et toux ont également été rapportés”, est-il ajouté.

Comment une ONG américaine et des restaurateurs locaux s’associent pour distribuer des repas

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Au restaurant Nissionandza de Combani, 1.250 repas sont cuisinés par jour.
Arrivée il y a dix jours sur le territoire, l’ONG américaine World Central Kitchen s’appuie sur les restaurateurs locaux sur l’ensemble de l’île pour préparer des repas et la distribuer aux publics les plus démunis. Reportage à Combani.

Ce sont six-cent plats de maraconis qui sont chargés dans le camion, ce vendredi midi. Direction le bidonville de Marakania à Tsingoni pour une distribution. Depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, des associations et des restaurateurs de Tsingoni se sont associés pour fournir des repas aux personnes les plus précaires. Ils sont accompagnés par l’association World Central Kitchen (WCK), une ONG américaine qui fournit des repas aux populations touchées par des catastrophes naturelles. « Sur place, nous travaillons avec des restaurateurs et des associations », explique Elizabeth Caselli-Mechael, la chargée de communication. « Travailler avec des restaurateurs locaux offre plusieurs avantages, ils ont déjà l’équipement pour cuisiner, ils connaissent les communautés, ce qui permet d’être plus efficaces sur le terrain. »
Vingt-cinq salariés de l’ONG sont arrivés à Mayotte, il y a une dizaine de jours. « Notre rôle est d’identifier les acteurs qui connaissent bien les besoins de la population, ensuite, de trouver des restaurants qui peuvent cuisiner et de coordonner les acteurs entre eux », détaille Delphine Bedu, chargée de ces missions au sein de l’ONG. L’enjeu est de développer cela sur toute l’île, pour le permettre, WCK a recruté quarante bénévoles sur l’ensemble du territoire.

Se lever à 4h du matin

A Combani, avant l’arrivée de WCK à Mayotte, l’aide était déjà structurée. Dès le lendemain du cyclone, l’association Régie de territoire de Tsingoni (RTT), qui travaille à l’origine pour faciliter l’accès aux droits et à la défense de l’environnement, s’est mobilisée. « Le lendemain de Chido, nous sommes allés dans les coopératives, les magasins pour récupérer les stocks qui allaient se perdre », relate Fabrice Nicol, le directeur. Seize tonnes de lait caillé ont été sauvées, huit tonnes de mabawas et plusieurs tonnes de maquereaux.
En parallèle, l’association a trouvé trois restaurants avec qui coopérer. Le restaurant Nissionandza (« J’ai faim » en shimaore) est l’un d’entre eux. Depuis une semaine, la cheffe Raoudhoiti Matelo se lève à quatre heures du matin pour cuisiner 1.250 repas, ensuite distribués dans les quartiers informels de la commune, où la population est la plus précaire et touchée par le cyclone. « Je suis contente de faire plaisir aux gens, voir le sourire d’un gamin quand on lui donne un dessert », se réjouit la restauratrice.
Avant de récupérer les repas, une équipe est allée dans le bidonville Marakania donner des tickets à la population présente, 800 personnes en ont reçus. Ce système a été mis en place pour éviter de créer des attroupements causés par la faim. Seules les personnes qui disposent d’un ticket peuvent venir chercher des repas.
Sur la commune de Tsingoni, les acteurs locaux se sont coordonnés et offrent 3.000 repas par jour. Mais World central Kitchen rencontre plus de difficultés dans d’autres parties de l’île, en particulier dans le nord de Grande-Terre où l’aide met beaucoup de temps à être acheminée. « Nous n’avons pas encore de restaurants dans tous les villages, nous travaillons avec le Coco beach à Hamjago pour y faire des distributions », souligne Delphine Bedu. L’équipe de WCK coordonnait des distributions au sein des centres d’hébergement d’urgence en particulier à Mamoudzou, mais depuis leur fermeture le 31 décembre, il est plus compliqué de toucher autant d’habitants avec les distributions. « Pour cela, nous échangeons avec des mosquées et des associations pour savoir si nous pouvons passer par leur biais. » Une cuisine centrale sera aussi installée prochainement à la MJC de M’gombani à Mamoudzou pour pouvoir préparer davantage de repas. Aujourd’hui, 13.000 par jour sont distribués dans l’ensemble de Mayotte.
Pour l’instant, l’ONG n’a pas de date de départ. Avant de quitter un lieu qui a subi une catastrophe naturelle, plusieurs critères sont analysés par les équipes, ils regardent entre autres si l’eau et le courant sont revenus, mais également si les habitants peuvent cuisiner eux-mêmes chez eux.

“L’électricité et les déchets sont les deux thèmes dont on nous parle tout le temps”  

Les zones tampon, comme ici le terre-plein de M'tsapéré, sont prévues pour l'instant jusqu'à la fin janvier dans l'agglomération Dembéni-Mamoudzou.

La course contre la montre continue en matière de déchets, trois semaines après le cyclone Chido. Avec les grosses pluies annoncées ce week-end, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou poursuit le déblaiement des trottoirs et des voiries par Kawéni et le quartier des Hauts-Vallons, deux secteurs encore fortement encombrés.

Quartier par quartier

A peine le phénomène climatique passé, la stratégie de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou a été de ne pas se faire dépasser par les déchets qui se sont rapidement accumulés dans les rues. “A la demande du président (N.D.L.R. Moudjibou Saïdi), dès que le cyclone est passe, il fallait que les équipes soient opérationnelles et qu’on puisse mobiliser l’ensemble des partenaires”, indique le premier vice-président de la Cadema, Ambdilwahedou Soumaïla, “qui ne veut pas ajouter une crise sanitaire à celle que l’on a déjà vécue”. Ainsi, une cinquantaine d’entreprises ont fourni les camions qui ont servi à déblayer des trottoirs souvent pas assez suffisants pour tout contenir. En procédant quartier par quartier ou village par village, la collectivité a cherché à concentrer les moyens en faisant appel parfois aux élus et aux cadres de la municipalité pour y participer. Ces derniers jours, les efforts étaient ainsi concentrés à M’tsapéré, dans les quartiers Bonovo et Mandzarsoa.

Ces samedi et dimanche, c’est sur Kawéni et le quartier des Hauts-Vallons que les efforts se concentrent. L’opération coup de poing, à laquelle la population est invitée, se déroulera de 7h à 16h. En raison de la présence des camions, la circulation et le stationnement sont déconseillés dans ce secteur.

Les efforts ont été concentrés quartier par quartier pour nettoyer plus efficacement.

Zones tampon

Comme pour les autres communes, Dembéni et Mamoudzou ont créé ce type de zones pour faciliter la collecte des déchets. Il y en a deux dans la première et quatre pour la plus grosse localité de Mayotte. “Même dans ces zones, on fait en sorte qu’elles soient vidées au fur et à mesure”, précise le premier vice-président. Ces derniers jours, les tas se sont stabilisés. Il y ressort autant de détritus qu’ils n’y rentrent. La Cadema compte d’ailleurs sur la réouverture du quai de transfert d’Hamaha, puisque les camions devaient aller à Kahani. “On attend fin janvier pour voir comment ça se passe”, ajoute l’élu, pour qui “l’électricité et les déchets sont les deux thèmes dont on nous parle tout le temps”.

Déchets ménagers

Du fait du manque d’électricité pour les réfrigérateurs, les poubelles ont été vite remplies de nourriture périmée. D’abord en mode dégradé, la collecte habituelle de déchets a continué pour des questions d’hygiène. Maintenant que les rues sont déblayées, elle est assurée de façon classique.

Écoulement des eaux

De fortes pluies étant attendues, ce week-end, Ambdilwahedou Soumaïla mobilise les agents de la Cadema sur les difficultés d’écoulement des eaux pluviales. Il en veut pour exemple le cours d’eau qui passe à Bonovo et le barrage formé par les déchets à l’entrée d’une canalisation. Pour l’aider, la collectivité a sollicité les services de l’État. A Kawéni, des inondations ont déjà perturbé le fonctionnement du réseau d’eau, ce vendredi.

Alexis Duclos

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