Plusieurs clients d’Electricité de Mayotte (EDM) ont subi des coupures ce mardi, le réseau électrique ayant été perturbé par le mouvement social en cours. Selon un communiqué de la direction d’EDM, les membres du syndicat CGT-Ma ont empêché l’accès à la centrale de Longoni. La direction va jusqu’à parler d’une « prise d’otage » des installations, ce qui bloque la production d’électricité. Une action « qui excède le cadre légal du droit de grève, entraîne des coupures dans plusieurs secteurs de l’île », affirme la direction.
Une réunion entre le syndicat et la direction a eu lieu à 14h, pour tenter de faire avancer le dialogue. Pour rappel, les grévistes demandent une application de l’ensemble des textes des Industries électrique et gazière et une prime de 6.000 euros.
Des coupures d’électricité dues à la grève chez EDM
Une barge en train de couler près de la pointe Mahabou
Le passage du cyclone Chido avaient laissé deux barges échouées près de la pointe Mahabou à Mamoudzou. L’une, jusque-là posée sur les rochers, a récemment commencé à couler. Le Département a assuré qu’une opération de récupération est prévue d’ici la fin de semaine, si les conditions de marée le permettent. Leur abandon s’explique en partie par la priorité donnée à la maintenance des barges assurant les liaisons inter-îles, ayant subit des dégâts importants avec le cyclone.
« Concernant les navires Maoré et Safari, déjà hors d’usage avant le cyclone et engagés dans une procédure de cession, ils ont également subi des dégâts importants. Faute de disponibilité immédiate des cales sèches – prioritairement mobilisées pour les unités en exploitation – une opération de sécurisation a été menée avec succès pour le Maoré, désormais maintenu au mouillage, au large de M’tsapéré », indique le conseil départemental dans un communiqué ce mardi, qui reconnaît que le cas du Safari est plus complexe. « Les avaries structurelles sérieuses que ce navire a subies, aggravées par l’absence de coffre adapté à Mayotte, ont nécessité des réparations in situ avant toute mise en sécurité. Malheureusement, la forte houle des derniers jours a détérioré davantage le navire, rendant toute opération de remorquage impossible à ce stade. Nos services restent pleinement mobilisés, en coordination avec les partenaires concernés, pour limiter tout risque environnemental ou sécuritaire. À ce jour, le Safari est stabilisé sur les rochers, empêchant tout déplacement non contrôlé. »
Petite-Terre se dote d’un wifi territorial
Vendredi 6 juin, la place du Congrès à Pamandzi a accueilli l’inauguration officielle du wifi territorial de Petite-Terre. Un projet qui promet de réduire la fracture numérique sur le territoire, avec 28 bornes déjà installées.
C’est sous un soleil de plomb que s’est tenue l’inauguration du wifi territorial de Petite-Terre vendredi dernier. Réunis sur la place du Congrès à Pamandzi, élus, habitants et partenaires du projet ont répondu présents. Archadi Abassi, président de la communauté de communes de Petite-Terre, a salué « un service public pensé, construit, et surtout attendu ».
28 bornes déjà installées entre Pamandzi et Dzaoudzi, ce réseau vient répondre à un besoin essentiel pour de nombreuses familles privées de connexion. « C’est une évolution numérique sur les deux communes, parce que ça permettra aux habitants de pouvoir se connecter à l’intérieur de notre territoire », a expliqué avec enthousiasme Archadi Abassi, président de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT).
« Transition numérique »
Le projet a été financé à 80 % par l’État (soit 350.000 euros) et à 20 % par la CCPT (80.000 euros), en partenariat avec ATS Tactic et France Télécom.
La Secrétaire générale des affaires régionales, Maxime Ahrweiller Adousso, a salué une initiative qui « prépare le territoire à la transition numérique ».
Archadi Abassi a enfin réaffirmé son ambition : « Faire de Petite-Terre un territoire entièrement connecté », pour améliorer l’accès à l’information et soutenir la jeunesse. La 5G devrait être déployée dans les semaines à venir.
Comores , un conflit inter-villageois fait un mort
Un conflit inter-villageois fait un mort aux Comores. La victime, un jeune homme de 36 ans, a succombé à ses blessures, une fois transporté à l’hôpital, dans la nuit du dimanche. L’auteur présumé de cet acte, n’avait pas été identifié par la police judiciaire, selon le chef du parquet, qui a appelé à la paix entre les deux localités en conflit, depuis le 31 mars.
Encore un drame causé par un conflit communautaire à la Grande Comore. Et ce n’est ni match de football, ni un litige foncier, les deux principaux facteurs qui engendrent les affrontements entre les localités, qui a conduit à la mort brutale d’un jeune, dimanche. Youssouf Ali, le regretté, aurait été « poignardé à mort » selon les habitants de son village natal, Ndruani. Cette localité de la commune de Bambao Ya Mbwani, située à moins de 10km au sud de la capitale, Moroni n’est pas en bons termes avec sa voisine, Moindzaza Mbwani. Ce conflit a éclaté le 31 mars dernier, date qui correspondait au jour de l’aïd-el-fitr, marquant la fin du mois sacré de ramadan. Depuis, une accalmie semblait régner même si les tensions étaient plus ou moins palpables jusqu’à ce dimanche, 8 juin. » Vers 19h, j’ai été informé par la gendarmerie qu’un jeune gisant par terre a été retrouvé près de Ndruani. Ils l’ont conduit à l’hôpital. Une fois arrivé là-bas, il a rendu l’âme. Moi-même je me suis rendu sur place pour constater le décès et j’ai par la suite autorisé la levée du corps pour les rituels funéraires« , a indiqué, le chef du parquet de Moroni, Abdou Ismael, dans une déclaration faite à la presse, lundi matin. Il a appelé à l’apaisement.
Des cris
Le procureur de la République a confirmé que la victime présentait des plaies dans le corps tout en indiquant avoir ordonné à la police judiciaire de mener ses investigations pour identifier et arrêter le ou les auteurs. Youssouf Ali, qui était âgé de 36 ans, selon le magistrat, travaillait dans le sanduk de Moindzaza Mboini. Quand le conflit a éclaté, pour des raisons de sécurité, il avait demandé à ses supérieurs un congé de deux mois, le temps de voir si la tension allait redescendre. « il y a deux semaines, ayant constaté que le congé s’approchait de la fin, il nous a convié pour demander quelle voie il devait suivre. On lui a suggéré d’adresser un courrier à l’union régionale des sanduk de la Grande Comore, pour qu’elle lui trouve une solution, quitte même à l’affecter ailleurs. Mais voilà que ce drame s’est produit« , a relaté un habitant de Ndruani. Titulaire d’un master en banque et finance, la victime, était également le président de l’association culturelle de la jeunesse de sa localité natale. Le soir de son décès, il faisait partie des organisateurs d’une cérémonie religieuse de levée de fonds, destinés à la construction d’un madrassat. Les gens affirment l’avoir vu parler au téléphone en s’éloignant un petit peu du foyer où le vacarme était insupportable. Quelques minutes plus tard, les habitants ont entendu les cris et se sont précipités vers le lieu et ont retrouvé Youssouf au sol, ensanglanté.
Deux dents
» Je dirais même que c’était un guet-apens, car tout s’est passé très vite. J’étais en train de descendre de ma voiture quand il est passé devant moi. En moins de 5 minutes, on a entendu les cris. Je fais partie de ceux qui se sont dirigés vers lui pour le conduire à l’hôpital. Il a reçu des coups de couteau dans l’abdomen et a perdu deux dents« , a détaillé un jeune de Ndruani, dans une déclaration faite devant les médias sociaux, dimanche soir juste avant l’inhumation du corps. Il faut noter que ce conflit communautaire a commencé depuis maintenant trois mois. Selon la jeunesse de Ndruani qui a tenu une conférence de presse, le 15 avril, tout est parti en vrille quand des jeunes de Moindzaza Mboini, la localité voisine, sont venus faire un rodéo avec leur voiture, musique à fond. Un acte qui a fini par mettre en colère les habitants de Ndruani. Très vite, une altercation a éclaté et un des jeunes qui se trouvaient à bord du véhicule a été molesté avant qu’il ne soit conduit chez lui. Il était 21h. Trois jours plus tard, en représailles, un jeune dénommé Yazid, originaire de Ndruani sera tabassé à son tour. Un certificat médical établi à l’époque par le service santé militaire, l’hôpital des corps armées, confirmait une contusion hémorragique pariétale gauche avec pneumocéphalie, une fracture embarrure trifocale pariétale gauche entre autres. Il a dû être évacué à Madagascar pour soigner ses blessures et n’est revenu que la semaine dernière. Entre-temps, malgré l’enregistrement de blessés des deux côtés, aucun affrontement n’avait été relevé depuis avril. Même les habitants arrêtés avaient été relâchés. Raison pour laquelle l’acte de ce dimanche a pris tout le monde de court.
Une nouvelle session de formation pour observer les mammifères marins
L’association Ceta’Maore propose sa deuxième session de 2025 de la formation « Observateur en mer » dans les locaux d’Oulanga na Nyamba (Labattoir), de 8h30 à 13h le 14 juin. Pour participer à cette formation il faut au préalable adhérer à Ceta’Maore, spécialisée dans l’étude et la protection des mammifères marins à Mayotte. Cette formation d’une demi-journée est obligatoire pour pourvoir embarquer à bord des prochaines sorties de suivi scientifique organisées par l’association. Elle sera, pour les futurs observateurs en mer, l’occasion d’en apprendre plus sur les mammifères marins présents à Mayotte et dans l’océan Indien. L’objectif des sorties en mer Ceta’Maore est de participer la campagne scientifique WUJUA (« Connaître » en shimaore). L’idée est d’acquérir des données scientifiques aussi bien à l’échelle des espèces et des populations avec l’étude acoustique des mammifères marins, que du point de vue de l’individu avec la photo-identification. Pour plus d’informations sur les inscriptions, il faut contacter l’association au mail suivant : pedagogie@cetamaore.org.
Le CRIJ Mayotte à la Journée de la Mer
Le CRIJ Mayotte a participé à la Journée de la Mer, organisée le samedi 7 juin à La Réunion, un événement phare de sensibilisation à la protection de l’environnement marin et de valorisation des métiers liés à la mer. Cette rencontre a mis en lumière la coopération entre les jeunes des deux îles de l’océan Indien pour un avenir commun et durable. Le CRIJ Mayotte a été représenté par Bacoco Lahadji, trésorier de l’association, qui a porté les couleurs de la jeunesse mahoraise. Son engagement aux côtés des jeunes réunionnais a permis de renforcer les liens entre les deux îles et d’initier des échanges pour la protection des ressources marines. « Cet événement a été une belle occasion de renforcer les relations entre nos deux îles. Ensemble, nous avons partagé des idées, des projets et des valeurs communes pour l’avenir de notre environnement. C’est cette coopération qui est essentielle pour garantir un futur durable à notre région », déclare-t-il. La journée a aussi permis de mettre en lumière les métiers liés à la mer et aux activités durables, tout en favorisant des rencontres et des partenariats entre les acteurs locaux. Le CRIJ Mayotte est une association qui œuvre pour la promotion de la jeunesse à travers des projets éducatifs, sociaux et environnementaux.
« Haraka Haraka » poursuit sa route en festival
Le film « Haraka Haraka » réalisé par Germain Le Carpentier et produit Daniel Chebani Chamssoudine pour Fundi, est sélectionné en compétition à la 48ème édition du Festival du film court en plein air de Grenoble, qui se tiendra du 25 au 28 juin dans le centre ville de Grenoble. La projection officielle aura lieu le jeudi 26 Juin à 17h au Cinéma Juliet Berto. Le Festival du Film court en plein air de Grenoble se tient depuis 1978 pour célébrer à la fois la création cinématographique contemporaine et le patrimoine du festival, son histoire. Organisé par la Cinémathèque de Grenoble et soutenu par le CNC, la DRAC, la Région Auvergne Rhône-Alpes, le Département de l’Isère et la Ville de Grenoble, chaque année, le festival accueille environ 10.000 spectateurs dans les Jardins de la ville et dans le cinéma Juliet-Berto.
EDM fait le point sur les discussions autour de la grève
La direction d’Electricité de Mayotte (EDM) a fait un point sur l’état d’avancement des discussions engagées dans le cadre de la grève initiée par l’organisation syndicale de la CGT-Ma depuis le 3 juin. Plusieurs réunions de négociation ont eu lieu entre la Direction d’EDM et la délégation des représentants de la CGT- Ma, en présence de la Direction de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS), dont la dernière en date s’est tenue ce lundi. Parmi les principaux points de discussion figurent : le versement d’une prime de partage de la valeur (PPV) et l’application des textes de la branche des Industries Electriques et Gazières (IEG). À ce jour, plusieurs propositions concrètes ont été formulées par la direction, qui a invité la CGT-Ma à une nouvelle séance de négociation le mardi 10 juin.
Basketball : du bronze pour consoler Mayotte
Vautour Club de Labattoir vainqueur des basketteurs de Courbevoie samedi et du Mans lundi. Il s’est, toutefois, incliné (avec honneur et bravoure) contre Dijon dimanche 8 juin, avec un point de différence. Mais les maillots vert/blanc/noir ne reviendront pas les mains vides au pays ce 12 juin. Ils remportent la troisième place et la médaille de bronze de cette compétition.
Sur 3 matchs, ils comptent 2 victoires et une défaite. Mais ils remportent la médaille de bronze de cette compétition nationale qui a opposé durant trois jours successifs les meilleurs basketteurs régionaux de l’hexagone et des outre-mer. Elles étaient trois équipes de basketball de niveau 3 à être venues d’au-delà des mers pour se mesurer à leurs homologues de l’hexagone dans le cadre des championnats régionaux de France. Les équipes de Mayotte pour l’océan Indien, de la Nouvelle-Calédonie pour le Pacifique et de la Guyane pour l’océan Atlantique. Trois jours d’épreuves sportives intenses, trois jours de matchs pour départager 3 équipes méritantes : Vautour Club de Labattoir qui a représenté Mayotte et La Réunion s’est brillamment illustré au cours de ces trois jours en remportant 2 matchs ( sur 3). Le premier match s’est joué au détriment de Courbevoie à Eaubonne(95) samedi dernier. Les supporters mahorais étaient venus en masse encourager l’équipe championne du 101 ème département français en 2024 avaient sans aucun doute contribué à doper le moral des 12 joueurs labattoiriens de Vautour club. Y compris de nombreux sponsors qui avaient choisi de faire le déplacement en métropole pour cette occasion. Ce match restera incontestablement dans les annales du basket « indocéanien », avec un score clair de 83 points (Mayotte) contre 76 (Courbevoie ).
Une victoire saluée en fanfare et concert de klaxons dans les rues de la Petite -Terre où la nuit du samedi 7 juin a rimé avec défilés de véhicules toute la nuit et les cris de joie d’ aficionados euphoriques. La 2 ème rencontre, perdue de si peu (celle-là) au profit de Dijon le dimanche 8 juin 2025, à juste une différence d’un point (75 contre 76). Ce dernier accédera donc au niveau national 2. À noter toutefois, que malgré leurs scores remarquables au cours de cette compétition, aucune des 3 équipes championnes ultramarines n’avait vocation à intégrer ce niveau 2 national. Une défaite qui a vite été éclipsée par une autre victoire le lundi 9 juin 2025 en milieu de journée, contre Le Mans avec le score historique de 123 points contre 83. L’honneur est donc sauf pour Mayotte (et sa région), les 12 joueurs partis défendre nos couleurs en métropole n’ont par conséquent nullement démérité. Ils ramèneront dans leurs bagages, le 12 juin prochain, la médaille de bronze de ce tournoi.
Célébrer les héros de Mayotte
Et Mayotte s’apprête à célébrer ses héros, une fois de plus, avec vaste comme en 2024. En ces temps post cyclone Chido, l’exploit n’est pas de trop, de quoi mettre du bome dans le cœur de tous les habitants du territoire. Vautour club a su jouer, une fois de plus avec brio, bien que ne seront davantage retenus les exploits individuels de 21 points réalisés par Soilihi Antoyilahi dit « Soixe » et 12 points par Kadri Moindandzé (originaire de Mtsapéré dans la commune de Mamoudzou) qui n’a pourtant rejoint l’équipe que l’année dernière seulement. « Nous leur devons beaucoup, ils se sont énormément dépensés pour ces 2 victoires. Ces deux-là, nous ne les remercierons jamais assez, au même titre que notre Président Abdallah Salim. Cette troisième place au podium er cette médaille de bronze, c’est quelque part son sacre à lui personnellement », fait remarquer Nassim un éminent joueur de Vautour club de Labattoir. « Nous nous inclinons davantage devant eux trois que devant nos adversaires de Dijon qui nous ont vaincu durant le match de dimanche », rajoute Nassim le policier municipal de Dzaoudzi-Labattoir. Les Vautours vont donc continuer à dominer le ciel du basketball mahorais et réunionnais pour (au moins) une saison sportive encore ! Il devrait en être de pareil pour l’équipe championne de Guyane dans les régions françaises de l’Océan Atlantique.
Manifestation des chefs d’entreprise devant la Cadema : le conflit en passe d’être résolu

Le préfet a signé ce vendredi en fin d’après-midi l’arrêté d’attribution de la subvention d’Etat au titre de la reconstruction post-Chido en faveur de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema). Cette dernière va donc enfin pouvoir payer les entreprises qui ont contribué à déblayer les routes suite au passage du cyclone Chido.
Cela faisait environ deux mois qu’une poignée de chefs d’entreprises tenaient un sit-in devant le siège de la Cadema à Mamoudzou. Ils n’avaient en effet pas été payés par la structure pour avoir contribué à dégager et nettoyer les routes après le passage du cyclone Chido. 120 entreprises avaient été mises à contribution pour ce travail dont une vingtaine dans les jours immédiats suivant la catastrophe. « Toutes les entreprises qui possédaient une camionnette ont été appelées », précise Madame Ali, la patronne de l’entreprise de nettoyage Amélia Services. Une réunion avec le préfet, la Cadema et les chefs d’entreprises s’est tenue trois jours après le passage du cyclone. « Ils nous ont demandé de mettre à disposition tous nos moyens matériels et humains pour une durée de six mois. Nous avons terminé le travail en seulement deux mois et nous n’avons toujours pas été payés alors même que le préfet nous avait dit que l’argent était là », nous a expliqué la cheffe d’entreprise ce vendredi matin, alors même que les manifestants attendaient une réponse de la préfecture.

Car, si c’est la Cadema qui devait les payer, cette dernière était tributaire du versement par l’Etat de la subvention pour la reconstruction de Mayotte post-Chido. Et cette dernière ne pouvait être débloquée que par le préfet via la signature d’un arrêté. Mais cet arrêté ne pouvait être signé qu’une fois la vérification des comptes effectuée. Bref, une série de lenteurs administratives est venue retarder le versement de leurs dus aux entreprises concernées, créant un sérieux « trou » dans leur comptabilité. Il aura fallu deux mois de manifestations pour que la situation se débloque enfin. Le préfet a en effet signé le fameux arrêté ce vendredi 6 juin en fin d’après-midi. « Le problème devrait donc être résolu dès la semaine prochaine », a déclaré Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou et vice-président de la Cadema qui évoque vaguement « les arbitrages financiers depuis Paris » pour expliquer ce retard.
L’absence de contrôleur budgétaire
Mais c’est une toute autre explication que nous ont donné les chefs d’entreprises ce vendredi matin, alors qu’ils tenaient encore leur sit-in devant la Cadema. « La SGAR nous a reçu la semaine dernière. Elle nous a dit attendre l’émission des factures par la Cadema pour qu’elles puissent être envoyées auprès du contrôleur budgétaire de La Réunion pour vérification », nous a expliqué Madame Ali qui s’est insurgée, comme les autres chefs d’entreprises concernés, de l’absence de contrôleur budgétaire à Mayotte. « Pourquoi faut-il que cela passe par La Réunion ? Beaucoup de Mahorais font des études à notre époque et certains veulent revenir travailler sur leur île ! Ils devraient pouvoir trouver quelqu’un pour assurer ce poste à Mayotte ! », a lancé monsieur Anzizi, chef de l’entreprise d’électricité EGP. Toujours est-il que pour le moment, il n’y en a pas.
Le contrôleur budgétaire de La Réunion a trouvé une différence de 1.000 euros entre les factures et le budget voté, il a donc encore fallu un délai supplémentaire pour chercher l’erreur. Enfin, cette dernière a été trouvée ce jeudi et ce vendredi, les entrepreneurs étaient en attente d’une réponse de la préfecture. Cette dernière n’est arrivée qu’en toute fin d’après-midi puisque le préfet n’a signé l’arrêté qu’aux alentours de 17h. Un soulagement pour les entrepreneurs qui ont pu célébrer ce samedi la fête de l’Aïd-el-Kebir l’esprit enfin libéré de ce souci majeur.
Un office de tourisme inauguré à M’tsamboro

La communauté de communes du Grand Nord de Mayotte a inauguré son office de tourisme à M’tsamboro. Les clés ont été remises à Chafika Mohamed. Soutenu par l’ADTM, ce nouvel espace vise à mieux accueillir les touristes, valoriser le territoire et accompagner les acteurs, conformément aux objectifs du Code du tourisme.
La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) a inauguré son office de tourisme à M’tsamboro, une commune située face à l’îlot Choizil, joyau naturel emblématique de la région. Très prisé des visiteurs pour ses eaux turquoises et ses paysages préservés, l’îlot Choizil incarne le potentiel touristique du nord de l’île.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’ouverture de ce nouvel espace, destiné à structurer l’accueil, l’information et la valorisation des sites touristiques. La remise officielle des clés à Chafika Mohamed, présidente de l’office de tourisme du Grand Nord, marque une étape importante pour le développement local.
Accompagner les initiatives locales
« C’est un moment symbolique et heureux. Les acteurs vont enfin avoir leur lieu pour avancer dans leur activité », a souligné l’Agence de Développement du Tourisme de Mayotte (ADTM), partenaire du projet.
Outre la mise en valeur de sites emblématiques comme l’îlot Choizil, l’office aura pour mission d’accompagner les initiatives locales, d’informer les visiteurs et de soutenir une dynamique touristique durable.
Conformément au Code du tourisme, chaque territoire doit se doter d’un outil pour encadrer son activité touristique. Avec cette inauguration, le Grand Nord se dote enfin du sien. Un pas de plus pour initier encore davantage son attractivité.
Une maison de santé ouvre à Passamainty

Soutenue par l’ARS et les services de la mairie de Mamoudzou, une maison de santé a été inaugurée jeudi dernier à Passamaïnty. Dans un contexte de désert médical persistant à Mayotte, cette structure vise à faciliter le parcours de soin et à améliorer l’accès à la santé pour les habitants du quartier.
« C’est une fierté et un accomplissement. C’est une aide supplémentaire pour le quartier de Passamaïnty, là où nous habitons », affirme Allan Javaudin, infirmier à Mayotte depuis huit ans. Jeudi dernier, à Passamainty, dans la commune de Mamoudzou, a eu lieu l’inauguration officielle de la maison de santé, située au 608 route de Vahibé, en présence de Hadia Madi Assani, élue à la ville de Mamoudzou.

Ce projet est né à l’initiative de Clément Pesqueira, co-président de Passamaïnty en santé, il explique : « Avec ma collègue podologue, nous devions libérer nos anciens cabinets. Nous nous sommes alors dit qu’il fallait travailler ensemble. La chance que nous avons eue, c’est de trouver des locaux disponibles. »
Faire venir un médecin à terme
Aujourd’hui, huit bureaux sont aménagés. La maison de santé pourrait accueillir cinq infirmiers, un podologue, une esthéticienne et un ostéopathe. À terme, l’objectif est également de pouvoir y intégrer un médecin. « Le but, c’est de rendre le local attractif avec des professionnels de santé, et permettre, à terme, l’installation d’un médecin », précise Clément Pesqueira.
La structure souhaite orienter ses actions en priorité vers les patients atteints de diabète, une pathologie particulièrement répandue sur l’île. « Il faut essayer de répondre à cette demande. De nombreux cabinets s’ouvrent. Avec le temps, la santé progresse », ajoute Allan Javaudin, impliqué dans le projet.
Ce nouveau lieu de soins représente un défi pour le 101e département français, qui reste l’un des plus grands déserts médicaux du territoire national.
Une crèche municipale bientôt inaugurée à Sada
La commune de Sada va inaugurer officiellement sa crèche municipale, située à Sada Bandrani proche du collège et de l’école Sada 2, le vendredi 13 juin. Cet équipement d’une capacité d’accueil de 46 berceaux minimum, sera ouvert aux familles à compter de septembre 2025. Il s’agit de la première crèche municipale de cette envergure à Sada, un projet répondant aux besoins pressants en matière de garde d’enfants sur le territoire. Cette crèche a été pensée autour de trois sections (bébés, moyens, grands), dans des espaces climatisés et adaptés à chaque âge. L’équipe est composée de professionnels diplômés : puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires, agents petite enfance, techniciens de surface et agents de sécurité.
Mayotte présente à Cannes et de potentielles avancées pour le cinéma mahorais
À l’occasion de la 78ème édition du Festival de Cannes, qui s’est tenue du 13 au 24 mai, Zouhourya Mouayad Ben, 4e vice-présidente du Conseil départemental de Mayotte, en charge de la culture, du sport et de la jeunesse, et présidente de l’Office Culturel Départemental (OCD), a représenté le territoire mahorais lors d’une table ronde sur le thème : « 27 propositions pour le financement du cinéma. » Dans son intervention, la vice-présidente a rappelé que Mayotte était le seul territoire français à ne pas bénéficier d’une convention triennale avec le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et le Ministère de la Culture. Son discours a permis de relancer les discussions entre le CNC, la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de Mayotte et l’OCD. Ces échanges ont pour objectif la signature d’une première convention triennale, visant à structurer durablement le soutien au secteur cinématographique et audiovisuel de Mayotte. Ainsi, des projets concrets sont à l’étude, tels que la réhabilitation de la salle Alpa Joe à Mamoudzou, gravement endommagée par le cyclone Chido, pour un montant estimé à 900.000 euros et la mise en place d’un cinéma itinérant dans les communes non équipées, avec un budget prévisionnel de 250.000 euros.
Le maire de Mamoudzou salue le travail du recteur Jacques Mikulovic
À l’occasion du départ prochain du recteur Jacques Mikulovic de l’académie de Mayotte, la Ville de Mamoudzou tient à “saluer son engagement pour la jeunesse de notre territoire.” Grâce à un travail partenarial étroit entre le rectorat et la Ville, de nombreux projets concrets ont été mis en place au service des élèves et de la réussite éducative. Parmi eux, le développement du numérique éducatif dès la maternelle, symbole d’une école innovante et tournée vers l’avenir. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, salue “son engagement, dans un contexte post-Chido extrêmement difficile, qui a contribué à la réouverture rapide des écoles et la reprise des cours.”
Le projet de réseau de transport en commun du Département avance
Suite à l’attribution des marchés pour l’exploitation et la gestion du réseau de transport en commun interurbain, un candidat non retenu avait initié une procédure en référé auprès du tribunal administratif afin de contester la décision du Département.
Par une décision rendue le 27 mai 2025, le tribunal administratif a rejeté la requête, confirmant que la procédure d’attribution des marchés publics a été menée dans le strict respect du Code des marchés publics.
“Cette étape franchie, la préparation de la mise en service du réseau composé de 7 lignes (5 en Grande Terre, 2 en Petite Terre) peut désormais commencer”, annonce le Département. Dans les prochains mois, les entreprises titulaires des marchés procéderont au recrutement de leurs équipes, à la finalisation du choix des arrêts et des horaires de passage, à l’acquisition et à l’acheminement de nouveaux bus.
Les Mahorais pourront ainsi “bénéficier, d’ici la fin de l’année 2025, d’un réseau de transport moderne, accessible et attractif, avec des prix abordables pour tous, quelle que soit leur situation sociale”, souligne le Département.
Le lagon de Mayotte mis en avant à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan
Le département de Mayotte est présent à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) qui se tient à Nice en ce moment jusqu’au 13 juin. Cette semaine est consacrée à l’accueil du grand public, mais à partir de ce week-end les représentants politiques dont le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni participeront à l’événement.
Depuis mardi 3 juin, des représentants du monde marin à Mayotte sont présents à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice pour représenter l’archipel en compagnie du conseil départemental. L’objectif ? “Présenter l’aspect exceptionnel du lagon de Mayotte et de l’intérêt de le préserver”, souligne Mohamed Issouf, chargé du projet Unoc (United nations Ocean conference) au conseil départemental. La délégation a répondu à l’invitation du ministère des Outre-mer et siège au pavillon “Trois Océans” avec d’autres territoires français d’Outre-mer, les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) et La Réunion.

Au programme, expliquer les spécificités du lagon et du littoral mahorais à travers des échanges sur le stand et des conférences. Le 3 juin, premier jour de l’Unoc, une intervention a été consacrée au Fani Maore, le volcan sous-marin situé à 50 km au large de Petite-Terre. Les planeurs sous-marins autonomes de la société Alseamar-Alcen ont été présentés. “Ils permettent de visiter le site du volcan, faire le relevé en termes de composition de gaz, de quantité et de température et de faire des cartographies. Ensuite, ces données sont remontées aux scientifiques du Revosima”, explique Mohamed Issouf.
Intégrer le lagon au patrimoine de l’Unesco
Une conférence a aussi été organisée sur le projet de faire entrer le lagon de Mayotte au patrimoine de l’Unesco, cela offrirait une reconnaissance internationale de la biodiversité exceptionnelle du lagon. Des sujets davantage géopolitiques seront abordés, par exemple , “Mayotte, joyau stratégique et écologique de l’Indopacifique », une réflexion sur l’économie bleue et le positionnement géopolitique de Mayotte dans la région. L’art est aussi au rendez-vous, notamment avec Ligne d’eau une création sonore et vidéo en immersion dans le lagon, du musicien, ingénieur du son et apnéiste Nicolas Judelewicz.
Ces jours-ci, l’événement s’adresse au grand public. Les spectateurs venus à Nice sont souvent surpris de découvrir le lagon de Mayotte. “Ils sont émerveillés de voir autant de biodiversité, ils demandent si ce n’est pas créé à partir de l’intelligence artificielle”, s’amuse Mohamed Issouf. Beaucoup de questions des spectateurs sont liées à Chido. “C’est aussi l’occasion d’expliquer le rôle protecteur qu’a pu jouer la mangrove et le récif pour limiter les dégâts”, raconte-t-il. “Les gens ne connaissent Mayotte qu’à travers les crises, la question de l’immigration, mais ils ne connaissent pas l’existence de la double barrière de corail ou encore le fait qu’un quart des mammifères marins sont présents à Mayotte”, observe-t-il.
La Conférence des Nations Unies sur l’Océan se tient en deux parties, la première qui se déroule actuellement est à destination du grand public. Une deuxième séquence commence le 7 juin, il s’agit d’une “ semaine onusienne consacrée à la diplomatie autour de l’océan”, indique le chargé de projet Unoc. Le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni sera présent avec une délégation de maires de Mayotte. Il participera notamment à une conférence sur le recul du trait de côte et l’adaptation au changement climatique en présence de chefs d’Etats. L’Unoc qui vise à aboutir à un accord entre les différents Etats pour protéger l’Océan est co-présidé par Thani Mohamed-Soilihi, le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux.
Chido : un « double traumatisme pour la population de Mayotte » selon une psychiatre du CHM

Mercredi dernier, le pôle santé mentale du CHM a organisé un colloque pour revenir sur les conséquences psychologiques liées au passage du cyclone Chido six mois après l’événement. Ne mâchant pas ses mots, Virginie Briard, la cheffe du service de pédopsychiatrie du CHM, a parlé d’un « double traumatisme » pour la population : l’évènement en lui-même, mais aussi la manière dont il a été géré par l’Etat.
La santé mentale a beau avoir été déclarée « grande cause nationale 2025 » par le président de la République, elle n’en reste pas moins l’objet de nombreux tabous et d’une grande méconnaissance au sein de la population. Comme l’a rappelé la pédopsychiatre Virginie Briard, au cours du colloque sur les conséquences psychologiques liées au passage de Chido, « la folie » est encore liée dans l’esprit de la population à une manière d’échapper aux conventions socialement acceptées et, par un raccourci simpliste, à des comportements violents. Cette conception, quoique dépassée depuis belle lurette par la psychiatrie, est héritée du Moyen-Age et reste encore prégnante dans les mentalités du 21ème siècle. La psychiatre rappelle pourtant que tout le monde est susceptible de vivre des problèmes liés à la santé mentale au cours de sa vie. C’est encore plus net chez les jeunes chez qui la crise du Covid est venue fragiliser l’appareil psychique. En outre, parler de santé mentale, ce n’est pas obligatoirement parler de « folie ». La santé mentale se définit tout simplement comme « un état de bien-être mental permettant de pouvoir affronter sereinement les aléas de la vie ».
Un psycho-traumatisme collectif
Par sa violence et l’état de dévastation dans lequel il a laissé l’île après son passage, le cyclone Chido est venu faire vaciller la santé mentale d’un grand nombre d’habitants de Mayotte. Les psychologues et psychiatres présents dans l’hémicycle du conseil départemental ce mercredi, ont déclaré qu’il s’agissait d’un « psycho-traumatisme de masse » qui devait être envisagé dans sa dimension collective. « Dans la tête de la plupart des gens, il y a un avant et un après Chido », précise Nazlli Joma, psychologue au CMP. Rogenette Georges, une autre psychologue, s’est attelée à préciser la définition d’un « psycho-traumatisme » en le définissant comme « une souffrance psychique liée à la confrontation brutale à un évènement qui vient remettre en question la vision du monde et les croyances d’un individu ou d’un groupe d’individu ».
Si le traumatisme est souvent lié à une confrontation avec le risque de mort, ce n’est pas toujours le cas et la psychologue insiste sur la dimension très subjective du traumatisme. « Deux personnes peuvent avoir vécu exactement le même événement et l’une en sortir traumatisée et l’autre non. Cela dépend de nombreux facteurs comme le vécu personnel, la présence ou l’absence de soutien pendant l’évènement, etc. », a-t-elle expliqué tout en rappelant que les conséquences psychologiques d’un traumatisme non soigné pouvaient durer toute une vie.
Un déni de la réalité qui rend fou
Pour la psychiatre Virginie Briard, la dimension traumatique de Chido a été double : l’évènement en lui-même a déjà été très traumatisant, mais la manière dont l’Etat l’a géré l’a été tout autant. « Chido et Dikeledi ont dévasté l’île et il a été très difficile de s’extraire de cette désolation. Personne n’avait pris conscience du danger. Il ne s’agit pas de juger, mais il est important aujourd’hui, à six mois de l’évènement, de mettre en mots ce qu’il s’est passé afin de tenter de dépasser ce traumatisme », a-t-elle déclaré. Pour elle, parler de résilience n’a pas de sens à Mayotte car « les traumatismes sont réguliers, ils s’enchaînent donc on s’adapte, c’est tout ! ». Elle estime que les conséquences de Chido ont été si étrangement gérées par les autorités que cela a pu faire vaciller encore davantage la santé mentale des habitants de l’île. « À entendre les décideurs parler dans les médias, beaucoup de citoyens mahorais se sont demandé s’ils habitaient vraiment sur la même île ! Certains se sont demandé s’ils étaient devenus fous ou si c’était les hommes politiques qui étaient devenus fous ! », a-t-elle déclaré en pointant du doigt les divers « mensonges étatiques » et « déformations de la réalité » entendus dans les médias juste après le passage du cyclone.
La psychiatre a longuement détaillé la nature de ces « déformations de la réalité » en évoquant notamment le fait que la plupart des habitants n’avaient pas vu la couleur des aides annoncées à la télé ou encore le fait que les morts n’avaient pas été recherchés avec suffisamment de sérieux. « Juste après le passage du cyclone, le préfet a dit craindre « des milliers voire des centaines de millier de morts » pour finalement n’en annoncer que 35 quelques semaines plus tard en guise de chiffre officiel. Comment encore croire en la parole étatique dans ces conditions ? », a lancé la psychiatre qui va jusqu’à parler « d’un déni de la réalité de la situation par les autorités ». Et le déni peut rendre fou.
Une exacerbation du sentiment d’abandon
Virginie Briard a également mis en avant le fait que l’Etat n’avait pas été capable de protéger la population contre les pillages qui ont suivi Chido. « Il a fallu que les foundis des mosquées lancent un doua lors de l’appel à la prière du 5 janvier pour que les pillages cessent enfin. La religion a réussi là où l’Etat a échoué », a-t-elle déploré tout en dénonçant une nouvelle forme de censure pratiquée par le gouvernement. « Lors de la visite du président Emmanuel Macron, les cadres du CHM nous ont interdit de parler à la presse », a-t-elle révélé.
En conclusion, la psychiatre a estimé que cette gestion malsaine des conséquences du passage du cyclone avait provoqué une perte de repère au sein d’une population déjà traumatisée par la violence de l’évènement en lui-même dont ils n’avaient pas perçu le potentiel de dangerosité en amont. « Le déni de la réalité opérée par les décideurs est venu percuter un fantasme inconscient d’abandon déjà présent au sein de la population », a-t-elle analysé. Des paroles d’autant plus sensées qu’on entend régulièrement les habitants de Mayotte se plaindre d’un abandon de l’Etat français auquel ils avaient pourtant choisi librement de rester attachés dès 1975.
Les collégiens de Passamaïnty ont célébré l’environnement
La fête mondiale de l’environnement, célébrée chaque année le 5 juin depuis 1972 et son lancement par l’Organisation des Nations Unies, s’est invité dans la cours et les classes du collège de Passamaïnty, à Mamoudzou. Pour l’occasion, différentes associations environnementales, comme les Naturalistes et la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) étaient présentes à des stands, auxquels se relayaient différentes classes de spectateurs. Érosion, biodiversité, protection du lagon étaient autant de thèmes abordés le long de la matinée.
Certains élèves avaient également leurs propres stands. De jeunes collégiennes ont ainsi présenté à leurs camarades un dispositif pour aider les collecteurs de déchets. Avec un capteur à ultrasons, elles sont capables d’indiquer si une poubelle est plus ou moins pleine. D’autres collégiens étaient heureux de présenter leur jardin et leur ruche, dont ils récoltent les produits locaux.
Le campus connecté ouvre ses portes
La Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) organise la Journée Portes Ouvertes du Campus Connecté de Mayotte, le samedi 14 juin 2025 à partir de 8h à Hajangoua. Ouvert à tous, cet événement a pour objectif de faire découvrir ce dispositif qui offre l’opportunité de suivre des études supérieures à distance, dans un cadre de travail moderne et convivial. Étudiants, lycéens, parents et professionnels de l’éducation sont invités à venir échanger avec l’équipe encadrante, les étudiants et les partenaires du campus.