Accueil Blog Page 19

Le Debaa fait son entrée au patrimoine culturel immatériel

le-debaa-fait-son-entree-au-patrimoine-culturel-immateriel

Ce traditionnel chant mahorais, à la fois artistique et spirituel, rejoint le m’biwi et le maoulida shengué patrimoine culturel immatériel (PCI) national. Pratiqué uniquement par des femmes, il vient de la tradition soufie et n’est pas rare lors des évènements marquants de la vie locale. Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, se félicite de cette inscription. “Son rayonnement dépasse aujourd’hui les frontières de Mayotte, s’épanouissant à La Réunion, en métropole, ainsi qu’aux Comores et à Madagascar. Depuis 2008, grâce au soutien du conseil départemental et de Zaman Production, il trouve une visibilité internationale. En 2009, il a été récompensé par le Prix France Musique des musiques du monde, témoignant de son excellence artistique. Ce travail de reconnaissance a été porté par le musée de Mayotte (MuMA) et soutenu par la direction des affaires culturelles (Dac) de Mayotte, avec l’engagement précieux des communautés et des acteurs culturels locaux”, fait valoir la collectivité mahoraise.

Un marché en Petite-Terre pour remonter le moral

un-marche-en-petite-terre-pour-remonter-le-moral
Une quinzaine d’exposants de Labattoir et Pamandzi ont répondu à l’invitation de l’office de tourisme, ce samedi. Photo Office de tourisme de l’intercommunalité de Petite-Terre

Un marché paysan pour encourager les producteurs de Petite-Terre a été organisé à la veille du mois de Ramadan, ce samedi. Cette initiative de l’office de tourisme de l’intercommunalité de Petite-Terre a plutôt été bien accueillie.

Une quinzaine d’exposants (tout type commerce confondu) ont répondu à l’invitation de l’office de tourisme de Petite-Terre, ce samedi, qui a organisé une foire commerciale spécial Ramadan. Conscients des difficultés qui attendent la population au cours de ce mois sacré, débuté ce dimanche, les organisateurs de cette foire ont cherché à atténuer quelque peu le traumatisme généré par les conséquences du cyclone Chido, qui a traversé l’archipel le 14 décembre. « Nous avons décidé d’organiser ce marché paysan pour d’abord soutenir les producteurs locaux et les artisans. Comme vous pouvez le constater par vous même, ce rendez-vous est ouvert à d’autres produits que l’alimentaire, de façon à permettre aux habitants de faire leurs courses pour le début et la fin du Ramadan qui sera marqué par l’Aïd El-Fitr”, justifie l’office.

Le public lui ne s’est pas défaussé, une grande affluence a été noté dans la matinée pour ce marché paysan qui est le seul organisé pendant le mois sacré. Des produits agricoles (fruits et légumes), des spécialités locales cuisinées, des décorations pour la maison, des poteries, des bijoux, bijoux fantaisie, des produits cosmétiques et autres ont été proposés par les seize exposants originaires de Pamandzi et Labattoir. Cette année, à défaut de bananes vertes, manioc, fruits à pain et songes (les légumes constituant la base alimentaire du Mahorais durant la période du Ramadan), les pommes de terre ont le vent en poupe et deviennent un substitut apprécié du consommateur.

La banane (importée d’Europe) est vendue mûre sous un kiosque à l’entrée du marché de Labattoir, de l’autre côté de la rue, face au parvis de l’Office du tourisme de Petite-Terre.

Politique : une consultation lancée auprès des jeunes ultramarins

Les travaux ayant conduit à la réalisation des différents rapports adoptés par le COJ au cours des dernières années ont montré la place singulière qu’occupent les jeunes vivant ou ayant vécu dans un territoire d’outre-mer. En effet, ces jeunes sont confrontés à des problématiques spécifiques qui nécessitent des réponses adaptées. Au regard de ce constat, le président du COJ a souhaité lancer une mission flash portant sur ces jeunes dont l’objectif est de formuler des propositions claires, opérationnelles et pragmatiques pour améliorer le quotidien des jeunes des territoires d’Outre-Mer. Ces recommandations seront portées à la connaissance des décideurs dans le cadre de la préparation du comité interministériel aux Outre-mer dont la réunion a été récemment annoncée par le ministre des Outre-Mer. Dans ce cadre, une consultation ouverte à tous les jeunes ultramarins a été mise en ligne (www.jeunes.gouv.fr/COJ/consultation-jeunes-ultramarins). Elle viendra nourrir la réflexion des membres du COJ qui aboutira à l’adoption d’un document de synthèse. Comme le souligne Hugo Huet, président du COJ, “associer les jeunes ultramarins aux travaux du COJ qui les concernent est une évidence. Leurs contributions seront essentielles pour nous permettre de formuler des propositions concrètes et efficaces qui répondront, demain, à leurs besoins en matière de mobilité, d’insertion professionnelle, d’engagement ou encore de santé”.

Environnement : des conseils pour sauver les roussettes

Le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte (EDD976) conseille de laisser pousser la végétation pour permettre aux roussettes de retrouver leur milieu naturel. Depuis le passage du cyclone Chido, c’est toute la biodiversité de Mayotte qui est mise à mal. Qu’en est-il des roussettes, ces grandes chauves-souris que l’on voit voler dans le ciel au coucher du soleil ? Le régime alimentaire des roussettes de Mayotte est principalement composé de fruits et de nectar. Aussi, le cyclone ayant détruit une grande part de la végétation et des écosystèmes forestiers, trouver de la nourriture est devenu difficile pour elles. Ces chauves-souris sont cependant essentielles au bon fonctionnement de nos écosystèmes. Elles participent notamment à la régénération des forêts, en pollinisant les plantes et en disséminant les graines. Comment pouvons-nous les aider ? Les écosystèmes sont naturellement résilients et la végétation est déjà en train de repousser.

La meilleure façon d’aider les roussettes est de permettre la régénération de leurs habitats naturels, afin qu’elles puissent de nouveau y trouver refuge et nourriture. Pour cela, on peut par exemple laisser la végétation repousser sans intervenir. Si l’on décide de replanter, il est préférable de privilégier les espèces indigènes aux espèces exotiques. De plus, lorsque les arbres commenceront à avoir des fruits, on peut décider de ne pas tous les cueillir, afin d’en laisser une partie pour la faune sauvage. Il est aussi possible de contribuer à l’étude et au suivi scientifique des roussettes et autres chauves-souris. Pour cela, il suffit d’entrer ses observations sur faune-France.org, ou de les envoyer au groupe chiroptères de l’océan Indien (GCOI), en indiquant l’espèce, la nature de l’observation (visuelle, auditive, restes de nourriture…), la date, le point GPS, ainsi qu’une photo de l’animal dans la mesure du possible. Que faire en cas de découverte d’une roussette en détresse ?

Pour toute chauve-souris en difficulté, il est possible de contacter le groupe chiroptères de l’océan Indien au +262 692 67 65 72. Intervenir soi-même est fortement déconseillé, car manipuler un animal sauvage nécessite certaines compétences, afin de ne pas le blesser, limiter son stress et se protéger soi-même d’éventuelles blessures et maladies.

Le collectif Ré-Ma demande la dissolution de l’association Wuzur wa Dini

Opposé à l’initiative de l’association Wuzuri wa Dii de se rendre à Moroni, le collectif de Mahorais installés à La Réunion, le Ré-Ma, a rédigé une lettre à l’attention du président du conseil épartemental de Mayotte, les maires de Mamoudzou et de Dembéni, des représentants des autorités religieuses, les parlementaires mahorais, le ministre de l’Intérieur et le préfet de Mayotte. Le mouvement alerte sur des pratiques religieuses qui ne seront pas en accord avec l’Islam pratiqué à Mayotte, comme un ramadan qui ne suit pas celui annoncé par le conseil cadial. Mais c’est surtout le rassemblement aux Comores qui inquiète, le Ré-Ma demandant “une surveillance accrue pour empêcher toute ingérence étrangère dans les affaires religieuses des mosquées, des quartiers de Mayotte et un engagement clair des élus et du préfet pour faire respecter les principes républicains et l’ordre public face à cette menace”.

Il demande surtout la dissolution de l’association Wuzuri wa Dini qui a participé à la réunion de Moroni, en présence du président comorien Azali Assoumani. “Cette anarchie religieuse ne se limite pas à des désaccords entre croyants. Elle fracture les familles, divise les quartiers et alimente un climat de tension dangereux. Chaque année, cette fracture s’aggrave et pourrait bientôt dégénérer en affrontements ouverts. Sommes-nous prêts à voir nos mosquées devenir des lieux de conflits ? Sommes-nous prêts à accepter que des factions religieuses fassent la loi dans nos quartiers ?”, questionne le collectif.

Ramadan : les horaires de la Ville de Mamoudzou aménagés

Depuis ce lundi 3 mars, et en raison du ramadan débuté la veille, la municipalité de Mamoudzou modifie ses horaires d’accueil du public. Ses services sont donc désormais ouverts, de 7h30 à 14, du lundi au jeudi, puis de 7h30 à 11h30, le vendredi. Cette organisation est en vigueur “durant le mois de ramadan et les six jours de chawal”, précise la mairie.

Ben Issa Ousseni rend hommage à Thamarati Boina

Décédée ce dimanche, Thamarati Boina était l’une des dernières Chatouilleuses de Mayotte. Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, dit avoir appris avec émotion sa disparition. “Figure historique, “Ma’Aynou” fut l’une des dernières « Chatouilleuses », ces femmes courageuses qui ont mené le combat pour Mayotte française avec détermination et abnégation. Son engagement, sa ténacité et son amour indéfectible pour notre île resteront une source d’inspiration pour nous tous. Au nom du conseil départemental de Mayotte, j’adresse mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à toutes celles et ceux qui ont partagé son combat. Mayotte ne vous oubliera jamais ! Que votre âme repose en paix”, partage le président de la collectivité mahoraise.

Une grève a débuté dans la juridiction mahoraise ce lundi

une-greve-a-debute-dans-la-juridiction-mahoraise-ce-lundi
Les grévistes du tribunal judiciaire de Mamoudzou se sont réunis devant les locaux de la juridiction à Kawéni, ce lundi matin.

Dénonçant leurs conditions d’exercice de plus en plus compliquées depuis le passage du cyclone Chido, le personnel du tribunal judiciaire de Mamoudzou entreprend une grève depuis ce lundi. Il espère attirer l’attention de Gérald Darmanin, le Garde des sceaux, dans une lettre ouverte.

Voulant alerter le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, sur un travail rendu plus compliqué par le passage du cyclone Chido, magistrats, greffiers et personnel administratif du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ont débuté une grève, ce lundi. Un mode d’action qu’ils comptent renouveler à raison d’un lundi sur deux. Onze revendications sont portées et ont été transmises par lettre ouverte au Garde des sceaux. Elles concernent aussi bien les conditions d’exercice depuis la mi-décembre que les problèmes récurrents d’effectif, d’insécurité ou de vie chère. “Si la juridiction est encore aujourd’hui en « capacité » de fonctionner, cela est uniquement dû à l’engagement et à la conscience professionnelle du personnel contractuel, des fonctionnaires et des magistrats. Il est devenu « normal » de jongler d’un service à un autre, de prendre une audience au pied levé, et tout cela au mépris de la pénibilité et du manque de formation”, est-il expliqué dans la missive. Ainsi, un seul bâtiment sur trois du tribunal installé à Kawéni est aujourd’hui fonctionnel. “Cette « marche forcée » nous oblige à travailler pour certains dans un local de 25m2 à six ou plus”, font remarquer les grévistes, rappelant qu’une nouvelle cité judiciaire avait été annoncée, il y a trois ans. Concernant la sécurité, ils rappellent que trois agents ont été victimes d’agression et de vol depuis le début de l’année et souhaitent mettre en place un système de navettes pour pallier aux habituels embouteillages de Mamoudzou.

Suivant l’exemple d’autres fonctionnaires sur l’îles, les grévistes espèrent que leur ministère leur octroiera une prime post-cyclone Chido. Selon eux, “l’aide octroyée par la fondation d’Aguesseau n’est qu’une aide qui dédommage des pertes matérielles des agents et tout le monde n’a pas pu en bénéficier”. Ils rappellent aussi qu’il existe une différence d’indexation entre les fonctionnaires mahorais et ceux de La Réunion (elle est de 40% à Mayotte et 53% à La Réunion), alors que la vie est plus chère à Mayotte. En outre, les grévistes souhaitent que Gérald Darmanin, déjà venu plusieurs fois à Mayotte en tant que ministère de l’Intérieur et de l’Outremer, fasse le déplacement pour constater leurs difficultés. Ils rappellent que d’autres ministres, le Premier ministre François Bayrou et le président de la République, Emmanuel Macron, sont venus dans le contexte post-Chido. “Une visite de la juridiction pour se rendre compte de nos problématiques et apporter son soutien est-elle envisageable ?”, demandent-ils.

En attendant, ils invitent leurs soutiens à rejoindre leur mouvement, un lundi sur deux, devant le tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Un centre de détention à plus de 300%

La justice à Mayotte est aussi pénalisée par une prison de Majicavo-Koropa devenue bien trop petite. Les derniers chiffres de l’administration carcérale font état, au 1er février, d’un centre de détention à 303,5% (346 détenus pour 114 places) et une maison d’arrêt pleine à 191,5%. Le quartier des mineurs est lui à 90% de ses capacités.

Construction : « On a réussi à réduire nos délais de fabrication à deux semaines »

construction-on-a-reussi-a-reduire-nos-delais-de-fabrication-a-deux-semaines
Tôles de Mayotte, dirigée par Bruno Baratte, existe depuis plus de vingt ans. L’entreprise basée à Longoni a vu la demande en tôles explosée avec le contexte post-cyclone.

Bruno Baratte est directeur de Tôles de Mayotte. Depuis plus de vingt ans, il fournit les entreprises de BTP et les particuliers. Acteur-clé de la reconstruction, il a accepté de revenir sur l’après-cyclone Chido. Témoignage.

« On a gardé nos prix d’avant-cyclone. On a subi ses effets comme tout le monde. Ainsi, pendant qu’on en produisait, il fallait nous même qu’on répare », raconte Bruno Baratte. Située dans la zone industrielle de Longoni, son entreprise Tôles de Mayotte existe depuis 2002. Le 14 décembre dernier, comme dans l’ensemble de Mayotte, son entrepôt a été frappé de plein fouet par l’événement climatique. « Dès la fin du cyclone, on est venu voir, on s’est dit que c’était fini. L’eau s’est infiltrée partout. Le temps de tout remettre en état pour que ce soit fonctionnel, on a dû tout nettoyer », raconte-t-il. « On a perdu la façade, une bonne partie de la toiture. »

Sur son téléphone, il conserve les photos des dégâts. « Pendant un moment, on a travaillé à ciel ouvert. On a rouvert la semaine du cyclone. Il nous a fallu une semaine pour remettre tout en état. Aujourd’hui, on continue de travailler en mode dégradé. Les matériaux ont beau avoir séché, ils continuent à s’oxyder, et avec le temps, ça provoque des pannes », explique-t-il, espérant l’arrivée d’un technicien au cours de cette semaine.

Revenant sur le contexte post-Chido, Bruno Baratte déplore le manque d’aide de la part des autorités : « Personne ne nous a aidés. On s’est débrouillés nous-mêmes. Jusqu’à aujourd’hui, j’attends que le Sidevam (N.D.L.R. syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) ramasse nos déchets, mais je n’ai vu personne. » Aux abords de l’entrepôt, de la laine de verre usagée est encore entassée sur le site de la zone industriel. Devant nous, le directeur rappelle sur son cellulaire le Sidevam, il reste sans réponse.

« Les tôles chiffonnées ne sont pas industrielles »

Malgré les difficultés, il reste fier de son entreprise. « On travaille avec des tôles conformes aux normes des bâtiments, avec les épaisseurs nécessaires. La qualité d’une tôle, c’est aussi la couche de zinc et celle de peinture qu’il y a dessus », précise-t-il. Lorsqu’on l’interroge sur les tôles chiffonnées qu’on peut retrouver entre les branches des arbres, il répond : « Les tôles que vous voyez chiffonnées dans les arbres ne sont pas des tôles industrielles. Nous, on utilise des tôles avec les épaisseurs requises. Nous avons un minimum de 0,60 millimètres pour le bardage et 0,75 millimètres pour la toiture. Les tôles chiffonnées que vous avez vues sont des tôles de bangas faits à la va-vite ».

Son entreprise reste non réapprovisionnée, mais elle fonctionne grâce aux stocks encore conservés. Il souhaite à présent tenir les délais de fabrication de ses clients*. « On a été dépassés par la charge de commandes. On avait même des délais de fabrication qui sont montés jusqu’à cinq semaines. Aujourd’hui, on a réussi à réduire ces délais à deux semaines. »

*L’entreprise vend ses tôles sur présentation de pièce d’identité, conformément à l’arrêté préfectoral du 3 janvier.

Alimentation : Les dérogations à l’importation de végétaux prolongés à la fin juillet

alimentation-les-derogations-a-limportation-de-vegetaux-prolonges-a-la-fin-juillet
Les dérogations sur l’importation de végétaux est prolongée de cinq mois.

Autorisée en raison des pertes agricoles subies pendant le cyclone Chido et le tempête Dikiledi, l’importation à Mayotte de légumes et des fruits de la région est facilitée jusqu’au 31 juillet par arrêté préfectoral. Cette mesure est en vigueur depuis la fin décembre.

L’entrée dans la période de ramadan coïncidait avec la fin d’un premier arrêté sur un assouplissement des règles sur l’importation de végétaux à destination de Mayotte. Ce lundi, la préfecture de Mayotte indique que la mesure est prolongée jusqu’au 31 juillet “afin de faciliter l’approvisionnement alimentaire des mahorais”. Jusqu’à cette date, pour compenser les pertes enregistrées lors des passages du cyclone Chido en décembre et de la tempête Dikeledi, un mois plus tard, il est possible d’obtenir des permis d’importation sur simple demande par courriel au service alimentation de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf, alimentation.daaf976@agriculture.gouv.fr). Les importations de végétaux cultivés à La Réunion sont facilitées, tandis que “l’importation est simplifiée pour les végétaux, en particulier de légumes, dont les conditions d’introduction du territoire sont les plus simples à justifier par le pays d’origine, notamment en ce qui concerne les légumes « racines » (manioc, songe / taro / dachine, patates douces, pommes de terre, racines de flèche (arrow-root), carottes)”. Concernant la banane, un protocole a été mis en place pour La Réunion et Maurice.

La préfecture note que “les mesures exceptionnelles peuvent évoluer en fonction de la situation et des besoins”. Leur durée en fonction des besoins ou les risques liées à d’éventuelles maladies peuvent ainsi faire évoluer la situation. “Les végétaux importés devront toujours être pré-notifiés selon les modalités habituelles (via le service en ligne européen TRACES-NT (TRAde Control and Expert System-New Technology)) et accompagnés du certificat phytosanitaire d’origine (CPO) ; elles sont également déclarées à la douane”, ajoutent les services de l’État. Et si les dérogations sont mises en place pour les végétaux, les productions animales “doivent obligatoirement provenir de pays ayant autorisation d’import dans l’Union européenne, avec inspection sanitaire au poste de contrôle frontalier (PCF)”.

40 tonnes importées sur dérogation

En même temps que le prolongement de l’arrêté est annoncé, il est indiqué que sur les 2.000 tonnes de produits végétaux importés ces deux derniers mois à Mayotte, “40 tonnes l’ont déjà été à titre dérogatoire”. Avec le ramadan et les besoins actuels, la préfecture s’attend à ce que le recours aux importations soit plus important. “Le service alimentation de la Daaf a délivré depuis début le début de l’année, 129 permis d’importation de produits végétaux dont 41 permis d’importation dérogatoires aux 34 opérateurs qui les ont sollicités”, rappelle-t-elle. Elle note que l’importation de tubercules et de bananes en provenance de Madagascar a grandement augmenté avec 1.100 tonnes en deux mois, soit plus de la moitié des importations depuis le début de l’année.

A noter que ce type d’importation est déjà autorisée par une réglementation classique datant d’un arrêté préfectoral du 10 avril 1995, “qui fait l’objet d’un travail de fond de mise à jour”.

Mort de Boina Thamarati, l’une des dernières Chatouilleuses

Ce samedi,  Boina Thamarati, l’une des dernières Chatouilleuses est décédée à Kawéni à 95 ans. Elle a été inhumée en présence d’une foule dans son village de Kawéni. La députée Estelle Youssouffa lui a rendu hommage sur Instagram : “Madame Boina Thamarati était une féroce combattante de Mayotte française, aux cotés Mme Zéna M’déré.”

Carburants : une très légère baisse de prix ce mois-ci

Le préfet fixe mensuellement les prix maximums des carburants. En ce mois de mars, la baisse sensible des cours mondiaux des produits pétroliers (–0,49 % pour l’essence et – 3,31 % pour le gazole) ainsi que l’affaiblissement du dollar par rapport à l’euro permet d’afficher une baisse des prix du carburant. La hausse du prix du gaz sur les marchés mondiaux est en hausse de 1,62 % mais l’affaiblissement du dollar par rapport à l’euro permet de maintenir une stabilité du prix de la bouteille de gaz. Ainsi, le supercarburant sans plomb passe de 1,81 euros en février à 1,80 en mars, le gazole passe de 1,55  euros en février à 1,52 et le gaz de pétrole liquéfié reste au prix de 26,50 euros.

Ramadan : le préfet prend des mesures pour gérer les stocks d’eau et les végétaux

Pour que ce “Ramadan, si particulier [cette année, Ndlr] puisse être une période de concorde, de retrouvailles familiales et d’apaisement”, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a pris plusieurs arrêtés pour garantir l’achalandage des commerces en eau et en nourriture et pour contrôler les prix.

Afin de permettre le meilleur acheminement des produits importés, “le port de Longoni verra ses horaires d’ouverture étendus de 6 h 30 à 15 h du mois de mars, week-end compris”, annonce le communiqué. Pour renforcer l’achalandage des commerces en eau embouteillée, le préfet autorise les grandes et moyennes surfaces à importer de l’eau en bouteille dont l’étiquette n’est pas écrite en français, depuis l’Union européenne. Les commerçants devront afficher en tête de gondoles les informations relatives aux caractéristiques de ces eaux.

L’arrêté élargissant les conditions d’importation de végétaux et des semences depuis La Réunion et la zone de l’Océan indien est reconduit jusqu’au 31 juillet 2025. L’arrêté permettant par ailleurs l’importation de végétaux par les particuliers dans les bagages pour les consommateurs est toujours en cours et cela jusqu’à fin avril. Ils doivent être soigneusement lavés, placés dans des récipients étanches et transparents et déclarés sur le site demarches-simplifiees.fr.

Le prix de l’eau en bouteille est donc plafonné dans les commerces de détail d’une surface inférieure à 400 m2 : 1,45 euros pour une bouteille d’1,5 litre et 0,75 euros pour une bouteille de 0,5 litre. Les commerçants ne respectant pas le plafonnement des prix s’exposent à une amende allant de 1,500 euros à 7,500 euros.

Cyclone Garance à La Réunion, des renforts venus de Mayotte

Ce samedi à la première heure, des renforts de Mayotte sont partis à La Réunion pour aider le territoire après le cyclone Garance qui s’est abattu sur l’île. Il s’agit de cent-quatre personnes de la sécurité civile en provenance de Mayotte qui étaient venus en renfort sur l’île aux parfums suite au cyclone Chido, parmi eux : 74 sapeur-pompiers issus de l’Hexagone, 15 sapeurs-pompiers mahorais et 15 sapeurs-pompiers réunionnais venus après Chido. En parallèle, un escadron de 75 gendarmes venu de Mayotte est arrivé dimanche pour renforcer la sécurité.

Onze interpellations après une rixe au lycée de Dembéni

Vendredi vers 11 h du matin, la gendarmerie de Mayotte a procédé à l’interpellation de 11 lycéens alors qu’une rixe a éclaté au sein du lycée de Dembéni. L’établissement a été évacué dans la foulée.

Reconstruction : « Les constructions des années 80 et 90 ont tenu, d’autres plus neuves ont moins bien résisté »

reconstruction-les-constructions-des-annees-80-et-90-ont-tenu-dautres-plus-neuves-ont-moins-bien-resiste
Ning Liu est Co-fondatrice de l’agence Building for Climate. Photo : Building For Climate.

Ning Liu est enseignante-chercheuse à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier La Réunion. Architecte-urbaniste, elle est cofondatrice de l’agence Building for Climate, qui œuvre à la protection du patrimoine face aux aléas climatiques. Sept de ses étudiants-stagiaires ont présenté leurs idées pour reconstruire Mayotte devant le conseil départemental le 10 février dernier. Pour Flash Infos, elle a accepté de revenir sur ses observations.

Flash Infos : Quelle méthode faut-il adopter pour la reconstruction de Mayotte ?

Ning Liu : Construire le Mayotte de demain, c’est d’abord avec les humains. Bâtir pour le climat, ce n’est pas bâtir pour des données météorologiques. C’est travailler avec les habitants et prendre en compte les spécificités locales et culturelles. Nous avons, avec nos étudiants, mené une démarche de co-construction. Je pense que prendre en considération le mode de vie des Mahorais est plus important que le choix des matériaux, qu’ils soient locaux ou durables.

reconstruction-les-constructions-des-annees-80-et-90-ont-tenu-dautres-plus-neuves-ont-moins-bien-resiste
Sur le site de la mosquée historique d’Antanabe, Ning Liu et sept étudiants ont tenté de restaurer la mosquée historique. Photo : Building For Climate.

F.I. : À Mayotte, suite au passage du cyclone, certaines constructions anciennes ont su résister contrairement à des constructions plus récentes, comment l’expliquez-vous ?

C’est une question complexe. Il faut d’abord faire un diagnostic des constructions publiques et des maisons privées. Il y en a eu sur l’état des écoles. J’en ai pas encore vu sur les constructions qui ont tenu et sur les raisons. Avec nos étudiants-stagiaires et les élus, j’ai pu aussi observer que les constructions des années 80 et 90 ont tenu, alors que d’autres plus neuves ont moins bien résisté. C’est une question d’ingénierie, certes, mais surtout de respect des modes de vie. Les constructions plus anciennes ont été conçues avec des observations plus fines. Les cyclones ne datent pas d’aujourd’hui, les humains ont toujours su s’habituer. Peut-être avons-nous sous-estimé la dangerosité de ce phénomène climatique.

F.I. : Vos étudiants ont pu visiter l’ancienne mosquée d’Antanabe à Poroani, est-ce qu’avoir recours à une construction naturelle comme la brique en terre comprimée pourrait permettre de sauver ce patrimoine ?

N.L. : Nous avons vécu un certain abandon du patrimoine culturel, aggravé par la destruction engendrée par Chido. C’est la mémoire de tout un peuple qui tend à disparaître. Car si on ne connaît pas bien le passé, on ne peut pas se projeter vers le futur. Il ne faut pas non plus faire de dogmatisme avec les matériaux locaux. Ce n’est pas parce que les matériaux sont durables qu’ils sont nécessairement adaptés à des bâtiments. Dans l’autre sens, est-ce que c’est avec la brique de terre comprimée que nous avons restauré la cathédrale de Notre-Dame de Paris ? Non, ils ont utilisé des méthodes de restauration à l’identique. À Mayotte, depuis le 15 ème siècle, les peuples anciens ont utilisé tout ce qu’il y avait de disponible sur l’île, sables, pierres volcaniques, etc. Des matériaux durables très peu émetteurs de carbone.

F.I. : Lors des ateliers de maîtrise d’œuvre en 2023, vous estimez qu’un système de récupération d’eau de pluie et des citernes au niveau des habitations pourraient être une solution à utiliser lors de la crise de l’eau. Comment cette initiative pourrait-elle être encouragée ?

N.L. : La question de l’eau et la violence des inondations sont deux aspects d’une même facette. Il y a une sécheresse à Mayotte et en même temps une abondance d’eau de pluie, comme l’a montré la tempête tropicale Dikeledi. Le paradoxe c’est que lorsqu’il pleut beaucoup, nous avons des coupures sur le réseau. La récupération de l’eau par la toiture est une mesure importante. Il faut des cuves qui permettent de les récupérer individuellement, et dans les bâtiments scolaires. J’ai rencontré les maires de Mamoudzou et de Dembéni, je souhaite leur parler d’un projet pilote là-dessus. Lutter contre la crise de l’eau commence par l’économie de cette dernière. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de sécheresse aujourd’hui qu’elle ne recommencera pas demain. Il faut s’inscrire dans une démarche durable.

F.I. : Qu’est-ce que vous craignez dans cette reconstruction ?

N.L. : Ce n’est pas le mot « crainte ». Face à tellement de défis, il faut simplement de l’engagement. Je cite le président de l’université de Mayotte : « Après Chido, il ne faut pas avoir peur de mettre un coup d’arrêt ». C’est-à-dire prendre ce temps de quelques mois pour mener une réflexion.

F.I. : Comment mêler ce désir de modernité avec la sauvegarde du patrimoine ?

N.L. : La modernité va de pair avec le patrimoine. Par exemple : les bidonvilles ne sont pas le patrimoine de Mayotte. Ce qu’on appelle les bangas ne sont plus les bangas traditionnels. Ce sont des habitats précaires, en tôle, insalubres. Notre combat avec la jeunesse, c’est la disparition de ces bidonvilles et de fournir des logements décents aux habitants qui vivent sous tôle aujourd’hui.

Un incendie provoque l’intoxication de quinze personnes à l’hôpital de Petite-Terre

L’incendie s’est déclenché dans les couloirs du service de soin et de réadaptation, au premier étage du site Martial-Henry du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Pamandzi.

Les faits remontent à mardi. Ce jour-là, dans le service de soin et de réadaptation (SSR) du site Martial-Henry à Pamandzi, un chariot a pris feu, incommodant soignants et patients. Une personne a été placée en urgence absolue. Contactée, la direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ne nous a pas encore répondu.

« Il a eu un accident gravissime évitable, qui a mis la vie de soignants et de patients en péril et que nous avons le sentiment que le Centre hospitalier de Mayotte essaie encore de cacher la poussière sous le tapis », nous rapporte un témoin de la scène de ce mardi. Dans les couloirs du service de soin et de réadaptation, au premier étage du site Martial-Henry du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Pamandzi, un chariot servant à acheminer les repas des patients, connu pour être défectueux, a pris feu. « Ce sont les soignants qui sont intervenus pour éteindre le feu et protéger les patients parce que les portes coupe-feu ne se sont pas déclenchées, ce qui pouvait mettre en péril toute une partie de l’hôpital », raconte la même personne. Résultat, une quinzaine de personnes, pour la plupart des soignants, ont été intoxiquées et transférées aux urgences du site petit-terrien. “La désorganisation a perduré jusqu’à l’arrivée d’un seul médecin-urgentiste sur place. Nous n’avions pas assez d’oxygène pour porter secours à toutes ces personnes. Nous avons fait notre possible pour les dispatcher sur plusieurs secteurs.”  L’une des victimes a été placées en urgence absolue (elle est sortie de l’hôpital ce jeudi), tandis que cinq personnes ont dû se rendre à l’hôpital de Mamoudzou pour des examens. Les autres ont dû suivre une oxygénothérapie de plusieurs heures pour s’en remettre.

L’alarme incendie débranchée

Outre l’incident, c’est la sécurité incendie qui pose un problème, juge le témoin. Car si les portes coupe-feu ne se sont pas fermées par sécurité, c’est aussi que l’alarme n’était pas active. En effet, gênés par le déclenchement répété de l’alarme incendie, qui ont l’habitude de se mettre en marche lors de pannes électriques, les agents de sécurité avaient déconnecté tout le système, ce jour-là.

Nous avons tenté de joindre la direction, mais nous n’avons pas été encore rappelé.

Le sénateur Saïd Omar Oili déçu par le général Falcon

Dans un communiqué publié le 27 février, le sénateur Saïd Omar Oili fait part de son étonnement de “découvrir dans la presse le contenu de la lettre de mission datée du 18 février du général Pascal Facon”, le préfigurateur de l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte auprès du ministre des Outre-mer.

Alors que “la lettre de mission [..] indique, les élus comme des interlocuteurs dans les différentes phases de la mission. La dernière phrase de la lettre de mission précise même « en premier lieu les élus”. Il est donc agacé que les élus n’aient pas eu connaissance de la lettre de mission en priorité, avant la presse.

Une réunion pour sauver la culture

Une rencontre aura lieu entre Zouhourya Mouayad Ben, présidente de l’Office culturel départemental, et les acteurs locaux. Deux mois après le cyclone Chido, ce samedi, de 8h30   à 11h, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, tous les acteurs de la culture sont appelés à une réflexion sur des actions à mettre en place afin de soutenir le secteur. L’idée étant de créer des synergies et de renforcer la communauté artistique de l’île. Pour plus d’informations, veuillez contacter : 0639 217 994 ou 0639 680 569.

Anchya Bamana s’indigne des déclarations du préfet

Il y a “une tendance un peu habituelle à Mayotte de rendre l’Etat toujours responsable de tout”. Ces propos du préfet François-Xavier Bieuville, sur Mayotte La 1ère, le 24 février, ont fait bondir Anchya Bamana, la députée Rassemblement national qui s’est empressée de lui adresser une lettre. “Certes, l’Etat ne peut être tenu pour responsable de tout, comme vous l’avez affirmé, mais pour autant, il ne peut non plus ne pas être comptable de rien”, lui a-t-elle rétorqué. Elle déclare que dès la visite du Premier ministre à Mayotte le 30 décembre, “les élus ont demandé à veiller à la disponibilité des denrées alimentaires et de l’eau embouteillée en prévision du mois de Ramadan”. Elle dénonce “l’absence d’une gouvernance partagée de la crise […] sans véritable concertation avec les forces locales”. Alors que les denrées alimentaires manquent, “à l’approche du Ramadan, les Mahorais ne vous le pardonneront pas”, cingle-t-elle.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes