L’agence d’Attractivité de Mayotte (AaDTM) – accompagnée des représentants de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie et des Offices de Tourisme de l’île – a tenu ce jeudi 17 avril une conférence de presse à la Direction Générale des Outre-mer à Paris afin de présenter l’état du secteur touristique après le passage du cyclone Chido. Alors que 68 % des infrastructures touristiques ont été endommagées ou détruites et que les préjudices financiers sont estimés à 21 millions d’euros, les représentants des acteurs du tourisme ont présenté leurs ambitions pour relancer le secteur. Des mesures de court terme d’abord, dès ce mois d’avril avec des chèques tourisme pour les salariés, séjours seniors, aménagements provisoires de pontons, campagnes de communication et soutien à l’offre touristique locale. Mais aussi un appui renforcé à l’investissement et à la transformation durable du secteur avec des aides à la modernisation des structures, facilitation d’accès au foncier, digitalisation et certification au tourisme durable. Enfin, une vision de long terme, avec la création de pôles touristiques structurants, un campus du Tourisme régional, une offre valorisant le patrimoine naturel et culturel, et le développement d’un écotourisme tourné vers le lagon.
Le coût de la reconstruction de Mayotte ne représentera que 0,05 % de la dépense publique
Le Président de La République a annoncé, lundi, qu’une enveloppe de 3,2 milliards d’euros était allouée sur six ans pour la reconstruction de Mayotte. Dans cette perspective, le Haut Conseil des finances publiques a été saisi par le Gouvernement des dispositions du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte ayant une incidence sur les finances publiques. En effet, il est prévu que le Haut Conseil évalue la compatibilité de ces dispositions avec les objectifs de dépenses prévus par la loi de programmation des finances publiques (LPFP). “Le Haut Conseil note que les dispositions de nature financière communiquées correspondent pour l’essentiel au coût estimé de onze projets d’investissement, représentant au total 3,2 Md€ à l’horizon 2031. Elles ne permettent cependant pas d’identifier la temporalité des dépenses envisagées, ni d’isoler la part des financements publics. Par ailleurs, certaines dispositions inscrites à ce projet de loi de programmation, dont celles relevant du volet économique et social, sont susceptibles d’engendrer des dépenses publiques qui ne sont pas chiffrées à ce stade”, indique le Haut Conseil.
Le Haut Conseil observe néanmoins que les montants en jeu ne sont pas d’un ordre de grandeur de nature à modifier substantiellement la trajectoire pluriannuelle des dépenses publiques inscrite dans la LPFP. Ils représenteraient en effet 500 à 600 M€ en moyenne par an sur la période, soit moins de 0,05 % du montant de dépense publique inscrit chaque année dans la LPFP 2023-2027.
7 millions d’euros pour renforcer la collecte des déchets à Mayotte
Le 23 avril, l’Agence française de développement (AFD) et le SIDEVAM 976 ont signé plusieurs conventions de financement pour un montant total de 7 millions d’euros. Ces accords visent à renforcer le dispositif de collecte des déchets à Mayotte, perturbé depuis le passage du cyclone Chido. Le SIDEVAM, en charge de la collecte sur la majorité des communes de l’île (à l’exception de Mamoudzou et Dembéni), poursuit un programme de modernisation de ses infrastructures. Celui-ci prévoit notamment la création d’un pôle logistique à Dzoumogné, l’installation de 500 nouveaux points de collecte, ainsi que le développement de nouvelles déchèteries à Tsararano et Longoni. Les financements se répartissent entre une subvention de 2 millions d’euros et un prêt de 5 millions d’euros accordés par l’AFD. Ces investissements visent à accompagner la reprise progressive du service et à répondre à l’évolution des besoins liés à la croissance démographique et aux effets du cyclone.
A Mayotte, un prêt à taux zéro jusqu’à 50.000 euros pour les sinistrés
Annoncé dans le cadre des engagements du Président de la République après le passage du cyclone Chido, le prêt à taux zéro « reconstruction » est désormais opérationnel. Destiné aux particuliers sinistrés, ce dispositif permet d’emprunter jusqu’à 50.000 euros, sans intérêts ni frais de dossier, avec une garantie publique et une durée de remboursement allant jusqu’à 20 ans. Ce prêt est accessible aux propriétaires occupants ou bailleurs, ainsi qu’aux sociétés civiles immobilières (SCI) dont au moins un associé est un particulier. Il permet de financer des travaux de gros œuvre, de second œuvre ou connexes (fondations, charpente, menuiserie, démolition…), selon les modalités définies par l’arrêté du 31 mars 2025. Les travaux doivent impérativement débuter dans les trois ans suivant l’octroi du prêt. Le dispositif sera disponible à partir du 28 avril 2025 dans les établissements bancaires habilités et auprès d’Action Logement Service. Les intéressés sont invités à se rapprocher de leur conseiller bancaire pour en faire la demande.
Le nombre de naissances à Mayotte en 2024 n’avait pas été aussi bas depuis 2014
Ce jeudi, l’Insee a tenu une conférence de presse sur le bilan démographique de Mayotte en 2024. Les résultats de l’étude des données d’état civil montrent que le nombre de naissances n’avait pas été aussi bas depuis 2014.
“C’est le chiffre le plus bas de ces dix dernières années.” C’est ainsi que Delphine Artaud, cheffe du service régional de Mayotte de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), commente le nombre de naissances pour l’année 2024. Dans les locaux de l’institut, à Mamoudzou, le chiffre de 8.910 nouveau-nés à Mayotte l’année dernière a été présenté à la presse ce jeudi matin. Le département n’avait pas connu de chiffre aussi bas depuis 2014 et ses 7.310 naissances. C’est 1.370 naissances, soit 13 %, de moins qu’en 2023, année qui avait déjà amorcé une légère baisse, qui pouvait s’expliquer par un rééquilibrage après des années post-Covid qui avaient vu le nombre de 10.000 naissances dépassé. Mais en 2024, le chiffre est même plus bas qu’en 2020.
Un résultat qui s’explique par la baisse de la fécondité. Le nombre d’enfants par femme est passé de 4,5 en 2023 à 3,6 en 2024. Selon Delphine Artaud et le rapport de l’Insee qu’elle présente ce jeudi, c’est la première fois que ce chiffre tombe en dessous de 4 depuis qu’il est mesuré. Si la cheffe de service régional ne peut pas expliquer les raisons de cette baisse de la fécondité, elle indique qu’on retrouve une diminution dans tous les départements : “Ce constat, on le fait sur tous les territoires français.” Pour comprendre s’il s’agit d’une dynamique ponctuelle ou d’un mouvement qui va s’installer dans le temps, il faudrait des recherches sociologiques.
Hausse des accouchements hors Mayotte
À cela s’ajoute le nombre de décès qui a augmenté de 5 % par rapport à 2023, et de 30 % par rapport à 2019, en raison de la croissance de la population et d’une augmentation relative des seniors dans le département. Ces éléments permettent de conclure à un solde naturel de 7.900, le plus bas depuis 2014.
Néanmoins, Mayotte conserve sa situation d’exception. En matière de fécondité, le département reste devant la Guyane (3,1 enfants par femme), et loin devant l’Hexagone (1,6).
L’Insee relève également que trois quart des mères et la moitié des pères ayant accueilli un nouveau-né en 2024 sont de nationalité étrangère, et 46 % des enfants nés cette année-là ont deux parents étrangers, contre 28 % en 2014. Toutefois, plus de la moitié des nouveau-nés ont au moins un parent français et la diminution du nombre de naissances est plus accentuée pour les femmes de nationalité étrangère : -15 % contre -8 % pour les femmes de nationalité française.
L’institut statistique note également une hausse des accouchements réalisés hors Mayotte. Si en 2023, 310 naissances avaient eu lieu dans l’Hexagone ou à La Réunion, en 2024, ce nombre est monté à 410 (compris dans les 8.910 naissances). Une dynamique de hausse déjà présente depuis plusieurs années.
Intégrer Mayotte à la COI serait “la fin de la polémique sur la revendication comorienne” pour Soula Saïd Souffou
À l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) qui s’est ouvert ce jeudi 24 avril à Antananarivo, Madagascar, le conseiller départemental du canton Sada Chirongui, Soula Saïd Souffou, revient sur l’intérêt que représenterait l’intégration de Mayotte à la COI.
Flash Infos : Le sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI) à Madagascar s’ouvre ce jeudi 24 avril. Qu’est-ce que Mayotte a à gagner à rejoindre cette instance, au-delà des Jeux des Îles et de la Marseillaise à chanter en cas de victoire de nos athlètes ?
Soula Saïd Souffou : Mayotte a à gagner sa reconnaissance, par la France elle-même. Si celle-ci prend sur elle d’intégrer notre île au sein de la Commission des Etats de l’Océan Indien, c’est la première reconnaissance internationale de l’appartenance de notre île à la France. Nous avons eu un premier pas après notre accession à ce statut unique appelé département, nous avons eu la rupéïsation qui était une première reconnaissance par 28 pays membres de l’Union européenne de l’appartenance de Mayotte à la France. Mais comme ça ne suffit pas, dans la mesure où notre pays était dans son pré carré dans cette institution européenne, là ce serait pour la première fois sur la scène internationale que la France dirait “j’assume Mayotte”. Vous ne savez pas à quel point ça calmerait les Mahorais et raisonnerait sur la scène internationale comme étant la fin de la polémique sur la revendication comorienne sur Mayotte. En permettant cette accession de Mayotte au sein de la COI, le monde reconnaîtrait, à la fois, les deux collectivités françaises de la zone que sont La Réunion et Mayotte.
F.I. : D’après vous qu’attend la France pour redevenir la puissance qu’elle a toujours été, notamment face aux Comores ?
S.S.S. : Il faut le dire très clairement, la France manque de courage, elle craint l’opinion internationale qui lui a toujours été défavorable et qui lui restera ! Là où ça devient compliqué, c’est que le Mahorais assume la France depuis 1841. Je suis un élu de proximité et lorsque je me balade dans les rues, les quartiers, les villages, les gens me disent qu’ils militent depuis deux siècles pour la France et ne comprennent pas qu’elle ne soit pas (elle) capable de les assumer à son tour sur la scène internationale ? Quand la France manque de courage, elle se fragilise et en se fragilisant elle pave la voie aux ingérences étrangères, aux ingérences russes, azerbaïdjanaises, qui mènent ouvertement des attaques hybrides, des ingérences ouvertes dans les Outre-mer, en particulier à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Vous avez raisons, il est temps que la France ait le courage de se ressaisir parce que la Russie, et d’autres, nous narguent alors que les traités internationaux sont clairs, il ne saurait être question de faire passer le principe de l’intangibilité des frontières privilégié par les Comores sur celui de la volonté des peuples à disposer d’eux- mêmes. Qu’est-ce qui est le plus important ? Beaucoup de pays de par le monde, y compris dans le monde arabe, font valoir ce principe parce que cette législation onusienne a été extrêmement mal écrite dans la folie et la frénésie des indépendances et le législateur onusien a omis de mettre un peu de raison dans tout cela. La France est membre du Conseil de sécurité, si elle avait le courage des Mahorais elle aurait demandé depuis longtemps la modification de cette législation.
F.I. : Beaucoup de juristes se penchent en ce moment sur cette question et indexent cette frilosité française estimant que l’application stricte du droit n’est pas en faveur des Comores. Est-ce votre cas ?
S.S.S. : Bien sûr ! Là où il faut être extrêmement clair et que nous devons parler de courage c’est que la législation comorienne ne reconnaît même pas la supériorité du droit onusien sur sa Constitution. Alors, comment ne reconnaissant pas une législation d’une part, on peut s’en prévaloir d’autre part ? Vous avez là un jeu de dupe qui ne trompe plus personne. L’international a compris définitivement que la France et les Mahorais sont d’accord et que la question de dire qu’il y a occupation illégale de notre territoire est une “connerie”, comme aurait dit feu Younoussa Bamana. Parce que tout cela ne rime plus à rien. Les Mahorais, à plus de trois fois, ont exprimé massivement leur volonté de rester français, comment pourrait-on dire que la France occupe une terre qui l’accueille à bras ouverts. Nous devons demander du courage à notre pays pour que nous puissions régler définitivement ce conflit avec un Etat qui devrait, à mon sens, se préoccuper du développement des trois îles et d’élaborer des relations de partenariat et de bon sens avec Mayotte, parce que les Mahorais ne sont pas opposés à maintenir des relations de bon voisinage, de coopération économique et culturelle avec le reste de l’archipel des Comores. Il faut bien comprendre que ce qui nous divise ce ne sont pas des problèmes de personnes, encore moins de culture, c’est un choix politique ! Les Mahorais ont choisi la France, le reste de l’archipel a choisi l’indépendance, que chacun respecte la volonté de l’autre et tout ira pour le mieux.
Emmanuel Macron a plaidé pour « l’intégration » de Mayotte au sein de la COI
Lors du premier jour du sommet de la Commission de l’Océan Indien ce jeudi, Emmanuel Macron, qui représente la France au titre de La Réunion, a plaidé pour « l’intégration de l’ensemble de nos îles dans la coopération régionale » de la COI. « Nos territoires font face aux mêmes défis, ces défis ne connaissent pas de frontière », a déclaré le chef d’État. « Nous ne pouvons pas laisser un territoire à l’écart d’un certain nombre de nos programmes, je pense bien entendu à Mayotte. » Le président Azali Assoumani, lui, a exprimé son opposition. « L’ADN de la COI, c’est le respect du droit international, ainsi en vertu du droit international, l’île de Mayotte est une île comorienne », lui a-t-il répliqué. Si aucun accord n’a été trouvé sur l’intégration de Mayotte à la COI, un dialogue bilatéral entre la France et les Comores devrait en revanche s’ouvrir sur cette question.
Lisa Morisseau
« La première vision que nous souhaitons porter est de rassembler », affirme Kassandra Chanfi, nouvelle présidente du MoDem Mayotte

Le 4 avril 2025, Kassandra Chanfi a été élue présidente du Mouvement Démocrate (MoDem) Mayotte, succédant à Daniel Martial Henry. À la tête du parti centriste, elle revient sur les ambitions de celui-ci.
Flash Infos : Vous avez récemment été élue à la tête du Mouvement Démocrate (MoDem) mahorais. Quelle vision politique souhaitez-vous incarner en tant que nouvelle présidente du parti ?
Kassandra Chanfi : Je voudrais tout d’abord remercier les adhérents du Mouvement Démocrate (MoDem) de Mayotte qui me font confiance et qui m’ont élue présidente. Cette confiance et cette responsabilité m’obligent, avec la visibilité que nous avons avec un Premier ministre (François Bayrou a créé le MoDem, NDLR). De plus, Mayotte est au centre des préoccupations du gouvernement. Nous devons agir davantage en faisant entendre davantage la voix des Mahorais. C’est un combat que l’on remportera, car notre boussole est claire, c’est de servir et porter les intérêts de Mayotte. Le Mouvement Démocrate, ce n’est pas que Kassandra Chanfi ou Nassuf Eddine Daroueche, c’est l’ensemble des adhérents qui mobilisent leur énergie, qui portent des idées, réunis autour de valeurs telles que la solidarité, l’humanisme et la démocratie. La première vision que nous souhaitons porter est de rassembler…
Une matinée d’initiation à l’athlétisme le 1er mai à Koungou
L’Athletic Club des Jeunes de Koungou (ACJK), en partenariat avec le Comité départemental d’athlétisme de Mayotte, organise en hommage à son ancien Vice-Président et ancien champion de Mayotte des années 90 feu Rocky. Une matinée d’initiation à l’athlétisme sera organisée le samedi 10 mai au stade municipal de Koungou.
Cette initiative s’inscrit dans un projet visant à encourager le développement de l’athlétisme dans notre commune et à promouvoir la pratique du sport pour tous. Tous les parents, les passionnés de sport et personnes intéressées sont invités à rejoindre l’événement, accompagnés de leurs enfants, pour découvrir notre discipline et participer aux nombreuses activités encadrées par des animateurs et professionnels.
Le champion de France et natif de Koungou, Kamel Zoubert sera présent pour conseiller les jeunes et partager son expérience de haut niveau et proposer des séances de dédicace.
La CCPT relance son appel à projets environnementaux
La Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT) relance son appel à projets intitulé « Notre environnement, notre capital santé », après une première phase de dépôt lancée en février 2025 qui n’a pas permis de recueillir un nombre suffisant de candidatures répondant aux critères requis.
Portée par la Direction de l’Environnement, de la Biodiversité et du SPANC, cette initiative vise à soutenir des actions locales en faveur de la biodiversité, de la réduction des pollutions et de l’engagement citoyen. Les associations et structures intéressées ont désormais jusqu’au 16 mai 2025 pour soumettre leurs propositions.
Le dispositif prévoit un financement pouvant atteindre 30 000 euros, dans la limite de 80 % du budget total, pour des projets d’une durée maximale de 12 mois. Les dossiers doivent être envoyés exclusivement par mail à l’adresse : gemapi-biodiversite@ccpt.yt.
Le cahier des charges est accessible en ligne à l’adresse suivante : https://shorturl.at/OY5Hp.
André-Marie Tala, invité d’honneur de l’École Ouverte du Collège Boueni Mtiti
Le Collège Boueni Mtiti, situé à Labattoir, organise une nouvelle édition de son École Ouverte, prévue du 22 avril au 6 mai 2025. Placée sous le thème « Résilience, handicap, rayonnement et réussite scolaire », cette initiative vise à sensibiliser la communauté éducative aux enjeux de l’inclusion et de la persévérance.
L’établissement accueillera pour l’occasion l’artiste non-voyant André-Marie Tala. Auteur-compositeur reconnu à l’échelle internationale, il interviendra à travers plusieurs ateliers de discussion autour de son parcours, des défis liés au handicap, et du rôle de la musique comme outil de résilience.
Des débats, échanges et performances musicales rythmeront cette quinzaine, à laquelle sont conviés élèves, enseignants, parents et partenaires. L’événement s’achèvera le 6 mai par une cérémonie de clôture regroupant restitutions, témoignages et animations musicales.
Des seniors de M’tsangamouji en séjour culturel à La Réunion
Depuis le 21 avril, 19 seniors originaires de M’Tsangamouji séjournent à La Réunion pour une semaine de découverte et d’échanges culturels. Organisé par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la commune, ce voyage permet à près de la moitié des participants de découvrir l’île pour la première fois. À leur arrivée, ils ont été chaleureusement accueillis par la délégation de Mayotte à La Réunion. Le programme du séjour prévoit des visites touristiques et des moments de partage autour des cultures mahoraises et réunionnaises.
Raphaël Mohamed part s’entraîner aux Etats-Unis
Le champion Mahorais d’athlétisme, Raphaël Mohamed, est parti ce mercredi s’entraîner aux Etats-Unis. Aux Jeux Olympiques de Paris cet été, il avait brillé en arrivant en demi-finale du 110 m haies.
Pour préparer la saison estivale, il a désormais choisi de partir s’entraîner outre-Atlantique à Jacksonville en Floride.
Pourquoi la connexion internet est toujours si mauvaise à Mayotte ?
Depuis Chido, se connecter à internet est un calvaire. Selon les moments de la journée et les lieux à Mayotte la connexion est instable. Cela génère des difficultés pour les démarches quotidiennes, travailler, étudier, se divertir. La 5G qui commence à être accessible devrait quelque peu améliorer la situation.
À Kawéni, devant la boutique d’un opérateur, les clients défilent pour aller chercher une clé 4G car les box internet ne fonctionnent plus. Les soucis de connexion sont une préoccupation majeure des habitants. Nabila habite dans ce village de Mamoudzou, elle rencontre des difficultés : « J’ai la 4G sur mon portable mais parfois ça bug la journée ». Suivie au Centre Hospitalier de Mayotte, la jeune femme de 22 ans est contrainte d’aller « chez sa voisine pour regarder des dossiers » que lui envoie l’hôpital. Ces complications liées à Internet perdurent depuis le passage de Chido. Au quotidien, chacun en pâtit. Vola Kassoumba, mère de famille de trois enfants, est venue ce jour-là recharger sa clé 4G, car tous les gigas ont été utilisés, elle s’en était procurée une pour permettre à ses enfants de regarder des dessins animés, mais la connexion n’est pas suffisamment bonne pour cela. « Ça rame beaucoup, c’est dommage pour eux car ils n’ont pas l’occasion de regarder leurs dessins animés préférés. Ce sont des enfants mais eux aussi ont des passe-temps », regrette-t-elle.
D’autres s’organisent pour partager le peu de connexion disponible, c’est le cas de Vincent et ses colocataires : « Je ne regarde pas du tout de vidéos, nous nous sommes fixé cette règle dans la colocation. On s’est dit que cela consomme trop ». Mais les soucis d’Internet s’éternisent. « Ça date depuis Chido, donc cela commence à peser un peu. Je me suis mis à la lecture », ironise l’habitant de Passamaïnty.
Installer la fibre sur le territoire
S’il est aussi compliqué de surfer sur le web c’est parce que des pylônes situés sur des points hauts ont été arrachés par le cyclone. Au sommet du mont Combani se trouvait l’un d’entre eux où étaient présents l’ensemble des opérateurs, il permettait « d’avoir du secours sur nos autres antennes en cas de problème, le réinstaller prendra du temps », explique Yves Gauvin, directeur de SFR La Réunion-Mayotte.
En parallèle, les lignes de cuivre du réseau ADSL qui permet d’utiliser les lignes téléphoniques et les box internet ont été saccagées par le cyclone. « La moitié des poteaux sont tombés ». Alors que le cuivre est une technologie obsolète en comparaison à la fibre optique, « réinvestir dans cette technologie pose des problèmes financiers », estime le directeur régional de SFR. Les opérateurs ont donc décidé de déployer la fibre à Mayotte. Mais un tel chantier nécessitera des années.
Dans l’attente que soit installée la fibre, l’Etat vient de libérer des fréquences 5G pour mieux couvrir les besoins internet du territoire. Des antennes arrivent en ce moment à Mayotte, Orange a déjà fait savoir que la 5G est disponible pour ses clients. « L’Etat nous a demandé d’être prêts pour le mois de juin », souligne Yves Gauvin.
Le soir où tout le monde est chez soi, si la connexion peut être si mauvaise c’est parce que le réseau mobile est saturé. « Aujourd’hui puisqu’on n’a plus accès aux box internet par l’ADSL, on utilise son mobile ou une clé 4G. Mais il y a beaucoup plus d’utilisateurs que ce qu’il faudrait, cela sature le réseau », explique-t-il.
A Mayotte, le secteur de la pêche peine à s’organiser et à percevoir les aides après Chido
Le département de Mayotte demande une nouvelle dérogation afin de poursuivre la régularisation des professionnels de la pêche à Mayotte d’ici 2030. Conséquence directe de l’après cyclone Chido, le dossier prend des allures politiques. Les aides de l’Etat ne sont pas à la portée d’une majorité de pêcheurs, lesquels devront se contenter de l’enveloppe maximale de 50.000 euros proposée par le département à la fois aux filières pêche et agriculture.
En termes d’aides post cyclone Chido, les pêcheurs sont logés à la même enseigne que leurs collègues agriculteurs. Pour le moment, ils ne peuvent prétendre qu’à une enveloppe maximale de 50.000 euros proposée par le Conseil départemental de Mayotte, sous réserve de remplir les formalités nécessaires à partir de la plateforme conçue à cet effet par les services du département. Pour être précis, une source habilitée à la DRTM explique que « le dispositif devrait être opérationnel dans quelques jours seulement, des réglages techniques se sont avérés indispensables ». S’agissant du soutien de l’Etat, le flou artistique déploré par le monde économique mahorais dans son ensemble prévaut dans le secteur de la pêche également.
Très fortement impactée par le cyclone Chido (voir la quantité d’épaves de bateaux de pêche qui jonchent les fronts de mer en Grande comme en Petite-Terre), la filière pêche peine à se ressaisir et à repartir d’un bon pied. « Déjà que nous étions les parents pauvres de l’économie locale, les malmenés des services de l’Etat en mer, dans l’indifférence quasi générale des responsables politiques locaux parfaitement au courant des affres que nous subissons, voilà que Chido nous a tout enlevé et encore plus désunis que nous ne l’étions auparavant », explique Damir Mohamed Ali*, pêcheur dans le nord de l’île. Renseignements pris auprès des services de la Chambre d’Agriculture de la Pêche et de l’Aquaculture de Mayotte (CAPAM), les réunions successives avec les services de la préfecture tout comme le ballet de visites ministérielles ou le tout récent déplacement du Président de la République, Emmanuel Macron, à Mayotte n’ont permis de bouger sérieusement aucune ligne en faveur des pêcheurs mahorais. Si un dispositif de la Commission européenne a bien été annoncé par la ministre de l’Écologie, Agnès Pannier-Runacher, lors de sa visite à Mayotte la semaine dernière, pour financer le remplacement des embarcations des pêcheurs détruites par le cyclone, cette aide ne doit concerner que ceux ayant une activité déclarée.
130 pêcheurs recensés
S’il convient de constater l’existence d’une ligne d’aide au secours des pêcheurs locaux, il est à retenir que seulement 20 des 130 pêcheurs (officiellement recensés à ce jour) sont susceptibles de pouvoir en bénéficier. « Autant dire une gouttelette de pluie dans un océan », observe Riziki Abdillahi, pêcheur à Moutsamoudou, dans la commune de Bandrélé. Et de rajouter, « c’est toujours la même chose avec les pouvoirs publics, qu’ils soient locaux ou nationaux, notre profession attend autre chose, du concret, du palpable et de l’immédiat, et eux, ils se plaisent à nous compliquer la vie avec des procédures interminables, au bien fondé douteux pour nous, à croire que tout cela ne soit juste calibré pour nous empêcher de sortir la tête de l’eau et nous compliquer la vie ». Une certitude partagée par les services de la CAPAM comme de la DRTM au Conseil départemental, rares sont les pêcheurs mahorais qui pourront répondre positivement aux exigences des procédures mises en place par l’Etat pour aider les pêcheurs sinistrés. « Entre autres choses, il leur est demandé de retracer les quantités de poissons qu’ils ont pêché au cours de l’année dernière, notamment, ce qui relève de l’impossible pour une très large majorité d’entre eux et qui clos toute envie de se faire aider par l’Etat », nous confient deux techniciens au fait de ces détails techniques.
Autre certitude, du temps sera nécessaire à la filière pêche de Mayotte de pouvoir se relever après le désastre du cyclone Chido, tant la profession et l’organisation toute entière de la filière est sujette à d’innombrables conflits de personnes, particulièrement des batailles d’égos. C’est dans ce capharnaüm que les pêcheurs continuent de réclamer leur séparation des agriculteurs au sein de la CAPAM, « un vœu hautement partagé de part et d’autre », souffle Salim Al-Hamid, un élu proche de ce dossier au sein de la chambre consulaire. « Nos frères pêcheurs ne se rendent pas compte ô combien leur division, leur désorganisation et tout leur vacarme est très préjudiciable au fonctionnement et au développement de leur filière. Mais à ce stade, ça ne regarde qu’eux et seulement eux » ! Il est vrai que la valse des chaises musicales au niveau des portes drapeaux dans le monde des pêcheurs mahorais est une réalité, tout élément de toute nature est suffisant pour jeter l’opprobre sur la tête d’affiche du moment et la pousser sur une voie de garage sans pour autant avoir la carrure suffisante pour la remplacer à l’instant.
Une filière désorganisée
L’organisation n’est absolument pas le point fort de la filière, le ministère de tutelle est en attente d’un rapport provisoire sur la « Commission pêche » qui attend toujours d’être validé par les élus compétents. Et si l’ordonnance qui acte la séparation des professions pêche et agriculture à Mayotte a bien été prise à Paris, elle attend toujours d’être complétée par le décret d’application qui se fait « attendre comme sœur Anne ». Un début de délégation de compétences est néanmoins envisagé par les services de la CAPAM à partir de l’année prochaine, tout en estimant que la séparation entre les entités pêche et agriculture doit s’opérer progressivement pour être effective, en réalité, seulement en 2027 si le fameux décret d’application finit par être pris à Paris. D’ici là, un transfert de personnel devrait s’opérer courant 2026, et des formations diligentées auprès des élus concernés, de même qu’un président devra être désignés parmi les adhérents de deux associations de pêcheurs qui se distinguent dans la profession, comptabilisant pour l’heure 130 adhérents bien que dix pêcheurs seulement soient à jour de leurs obligations. Les services de la CAPAM estiment qu’une année et demie sera nécessaire au comité pêche pour se structurer et devenir opérationnel, si tant est qu’il bénéficie d’un accompagnement adéquat. A ce jour, onze dossiers de remise en état de la flotte ont été instruits en 2023 (dont quatre nouvelles embarcations déjà livrées), 22 dossiers déposés au titre de 2024, en cours de conventionnement au CDM, une commission étant convoquée le 9 mai 2025 pour examiner les dernières demandes en raison d’un temps mort imposé par les conséquences du cyclone Chido. La pêche mahoraise et ses débouchées sont devenus un enjeu hautement politique sur le territoire, au point qu’une demande de dérogation vient d’être déposée auprès des instances nationales pour que la régularisation actuelle du secteur puisse se prolonger jusqu’en 2030.
La barge « Le Polé » reprend ses traversées à Mayotte
Après plusieurs mois de travaux, la barge Le Polé, qui a lourdement été endommagée par Chido, a repris ses traversées maritimes ce mercredi matin. « Cette période d’immobilisation a permis de réaliser l’ensemble des réparations nécessaires ainsi que la visite décennale obligatoire », indique la Direction des affaires maritimes.
Il s’agit de la plus grosse barge de la flotte qui peut accueillir jusqu’à 690 passagers avec le Karihani. Le retour de ce navire permettra de fluidifier un petit peu le trafic mais le retour à la normal n’est pas prévu pour tout de suite. En effet, c’est désormais La Chatouilleuse qui sera envoyée en réparation.
Si Le Polé est de retour, la barge La Chatouilleuse va être inutilisable pour des travaux de réparation, avec une remise en service d’ici un mois et demi au plus tard. Avec les barges Imane et Georges Nahouda, la flotte active s’élève donc toujours à trois embarcations.
Le CAUE poursuit ses permanences dans le Grand Nord de Mayotte
Dans le cadre de son partenariat avec la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM), le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) continue d’offrir des permanences de conseil gratuit aux habitants du territoire. Ces séances, animées par des architectes-conseils, visent à accompagner les usagers dans leurs projets de construction, d’extension ou de rénovation, en offrant un suivi personnalisé et neutre. L’objectif : garantir des projets conformes aux règles d’urbanisme et respectueux de l’environnement local.
Les habitants peuvent s’inscrire en ligne via la page Facebook de la CAGNM ou se rendre chaque lundi au secrétariat du service Aménagement-Urbanisme-Habitat-Mobilités de la CAGNM. Un rendez-vous à domicile sera ensuite fixé et un compte rendu remis après la visite.
Pour plus d’informations, contactez la CAGNM par téléphone au 0639 09 23 87 ou 0639 68 89 78, ou par mail à permanences@cagnm.yt.
Une enquête sur la santé mentale de la population post Chido
Par une étude quantitative, des chercheurs en psychologie clinique ont quantifié le coût post-traumatique de Chido. “Le résultat est sans appel : la proportion de syndromes post-traumatiques non traités empêche une grande partie de se projeter dans l’avenir et hypothèque une résilience à long terme”, conclut l’étude. Aux côtés de l’association Haki Za Wanatsa, engagée dans la lutte pour le mieux vivre des jeunes notamment à travers la santé mentale, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme.
Ce travail a été réalisé sur le mois de mars 2025, auprès d’un échantillon de 302 personnes, dont les âges et les types d’habitat sont représentatifs de la population générale.
“L’un des résultats les plus marquants est l’importante proportion de syndromes de stress post-traumatique chez les hommes, nettement plus touchés que les femmes par ce diagnostic (69% contre 45%), une donnée inhabituelle en matière de trauma suite à une catastrophe naturelle. Par ailleurs, la population de Mayotte, quasiment à l’unisson, exprime le sentiment de n’avoir pas été aidée à la suite du cyclone et le considère comme un événement encore bien présent dans leur vie”, observent les chercheurs. Ils ont aussi fait le constat que les personnes de nationalité étrangère “sont plus touchées que celles de nationalité française par les conséquences traumatiques.”
Saïd Omar Oili dénonce le manque de concertation pour la piste longue de Mayotte
Au lendemain du discours du président de la République au cours duquel il a tranché en annonçant la construction de la piste longue sur Grande Terre. Le sénateur Saïd Omar Oili qui souhaite sa construction en Petite-Terre persiste et signe. Dans un communiqué, il se “félicite” de la délibération du conseil départemental de Mayotte le 17 avril dernier pour la construction de celle-ci en Petite-Terre. Le sénateur estime que “ce dossier souffre d’un manque de concertation prévu par les textes; malgré les alertes de la Commission Nationale du Débat Public”. “Aujourd’hui, le gouvernement reprend les positions technocratiques de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) sans tenir compte de cette absence de concertation avec les populations”, martèle-t-il. S2O a rédigé un courrier au préfet de Mayotte pour lui demander “la tenue dans les plus bref délais du Comité de pilotage qui depuis deux ans ne s’est pas réuni afin de présenter les études techniques sur ce projet comme lui impose la législation”.
Orange déploie la 5G à Mayotte
Orange est le premier opérateur à proposer la 5G à Mayotte depuis ce vendredi 18 avril, avec de nouvelles fréquences attribuées par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). L’opérateur innove avec l’activation de la 5G pour tous ses clients et sans surcoût dans les zones couvertes.
La 5G est déployée sur la grande majorité de ses sites mobiles, aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales, soit pour 80% de la population. Pour bénéficier automatiquement de la 5G Orange à Mayotte dès maintenant, les clients doivent juste être titulaires d’une offre Mobile Orange à Mayotte et disposer d’un téléphone compatible 5G3.
La 5G est la cinquième génération de téléphonie mobile. Elle répond à l’accroissement des usages numériques. Grâce à l’utilisation des meilleures fréquences, et principalement la 3,5GHz privilégiée par Orange, la 5G apporte le très haut débit (THD) pour les usages courants d’Internet sur mobile, comme les téléchargements ou le streaming vidéo. Autre avantage de la 5G : la disponibilité du réseau cellulaire pour un meilleur accès à Internet dans les lieux très fréquentés.
Le Conseil d’Etat note “Aucun obstacle d’ordre constitutionnel” pour que Mayotte devienne un Département-Région
Le Conseil d’État a été saisi, le 24 mars, d’un projet de loi organique relatif au Département-Région de Mayotte. Le projet de loi de programmation pour le développement de Mayotte prévoit que le Département de Mayotte devienne un Département-Région. L’institution estime que “ces dispositions, reprenant celles déjà en vigueur pour les collectivités territoriales de Guyane et de Martinique, ne se heurtent à aucun obstacle d’ordre constitutionnel et n’appellent pas d’autre observation de sa part.”
Par ailleurs, le Conseil d’Etat considère inappropriée l’appellation “Département-Région de Mayotte” dès lors que le Département de Mayotte exerce déjà actuellement les compétences des départements d’outre-mer et des régions d’outre-mer. Il propose par cohérence la dénomination de “collectivité territoriale de Mayotte”, déjà retenue pour les deux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique.