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Chronique d’une journée chaotique à Mamoudzou quelques heures avant le confinement

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Mayotte entrait en confinement le vendredi 5 février à partir de 18h. Un confinement qui a visiblement fait peur à la population. Les gens se sont rués dans les magasins, et ont provoqué des bouchons à n’en plus finir sur les routes. Une situation qui a totalement bloqué la circulation de Mamoudzou durant toute la journée.

Une ville totalement bloquée par des voitures qui créent des embouteillages interminables. Une population paniquée par la propagation d’un virus qui menace de contaminer tout le monde. Non ceci n’est pas le synopsis du film “Je suis une légende”, mais le scénario de la situation chaotique qui s’est déroulée dans le grand Mamoudzou, vendredi dernier. Appuyé contre le capot de sa voiture, en pleine discussion avec deux autres personnes, Ben est partagé entre la fatigue et l’incompréhension. Cet automobiliste est bloqué avec sa voiture à la rue du commerce depuis un bon moment. “Une heure pour faire 2 kilomètres, c’est hallucinant. Je n’ai jamais vu de tels embouteillages, même pas à la veille de la ide.

Cet homme reflète le ras-le-bol des automobilistes qui ont eu le malheur de prendre leurs voitures vendredi pour circuler dans Mamoudzou. Depuis le matin, toutes les routes de la commune sont totalement bloquées. Seuls les deux roues arrivent à se faufiler entre les files de véhicules. La raison de cette circulation chaotique ? Le confinement qui approche. Il est vrai que la ville de Mamoudzou est tous les jours embouteillée, mais la situation était particulièrement critique ce jour-là. Les habitants ont voulu faire leurs derniers achats avant la fermeture des commerces, créant des bouchons allant de Majicavo jusqu’à Tsoundzou.

Un peu plus loin, sur la route menant à Cavani, plusieurs personnes descendent d’un taxi, excédées. “Ce n’est plus possible. Cela fait une demi-heure qu’on est bloqués ! Je pense qu’à pieds, j’arriverai plus vite chez moi qu’en voiture”, déclare un homme, son sac de courses à la main. À 20h, la circulation était encore très lente. Trop de voitures, pas assez de routes. Vendredi, plus que jamais, l’île a montré ses limites routières.

 

Les magasins envahis

 

Il fallait aussi être patient devant les magasins alimentaires. Des centaines et des centaines de personnes ont voulu faire leurs courses avant le début du confinement. Une attitude difficile à comprendre puisque les commerces en question resteront ouverts durant toute la période et chacun sera autorisé à aller faire ses courses muni de son attestation. Malgré cela, les gens ont préféré patienter de longues minutes devant les grandes surfaces pour se ravitailler. Et l’attente ne s’est pas toujours faite dans le calme. Les nerfs à vifs, la patience qui a atteint ses limites, les clients du supermarché à Baobab étaient devenus irritables. “J’en ai marre d’attendre. Je veux juste faire mes courses”, désespère une dame. “Madame, vous avez pris ma place, vous êtes arrivée après moi”, crie une autre à sa voisine de file.

Une file qui s’est formée à l’entrée du centre commercial. Le responsable a dû ordonner la fermeture des grilles et des portes afin d’éviter un mouvement de foule massif. “Dans le supermarché, on fait entrer 100 personnes à chaque fois. Puis on ferme pendant trente minutes, on les laisse passer en caisse, on nettoie les paniers, puis on fait entrer les autres clients au fur et à mesure que le magasin se vide”, explique Eddy Dorla, le directeur du centre commercial Baobab.

Dès l’annonce du confinement jeudi soir par le préfet, Eddy Dorla savait que la journée de vendredi allait être intense. “On s’attendait à ce que ça afflue comme ça, alors on a mis les moyens. J’ai fait revenir du personnel l’après-midi pour pallier à tout cela. Ce sont des gens qui n’étaient pas prévus dans le planning au départ.” Malgré l’organisation du magasin, les clients sont nombreux dans les rayons et devant les caisses. Les cadis sont pleins à craquer. Les étagères des produits de première nécessité se vident. Farine, eau, riz, mabawas, tomates pelées… sont particulièrement prisés par les clients qui ont fait leurs stocks. Voilà de quoi créer une pénurie qui n’a pas lieu d’être.

 


 

MICRO-TROTTOIR :La population prépare le confinement

 

Doihara

Je ne savais pas que les magasins alimentaires seraient autorisés à ouvrir. Vous me l’apprenez, je n’avais pas cette information. Je me suis précipitée parce qu’on m’a dit que tous les magasins allaient fermer. Si j’avais su, je ne serais pas venue parce que cela fait une heure que je fais mes courses, c’est beaucoup pour moi.

preparation-confinement-mayotte-tandhumaTandhuma

On nous a dit qu’on ne pourra plus sortir à partir de ce vendredi donc j’ai préféré faire les courses pour qu’ensuite je puisse rester à la maison avec mes enfants. Mais je dois avouer qu’il y a beaucoup de monde. Il faut prendre son mal en patience. J’ai acheté du riz, des mabawas, des frites, etc. Les produits de base.

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J’ai tourné dans le magasin pendant une demi-heure et je n’ai pas eu ce que je voulais. Je commence à m’inquiéter parce que je ne suis pas sûre de trouver ce que je cherche même si je reviens un autre jour. Le confinement est une bonne chose selon moi, mais je ne suis pas du tout prête.

preparation-confinement-mayotte-nadjma-mickaelNadjma et Mickael

Mickael :Honnêtement, je ne savais même pas qu’on était confinés, c’est ma femme qui m’en a parlé. Alors on achète rien de spécial, on a juste pris quelques produits pour le bébé. Je viendrai faire les grandes courses une prochaine fois avec l’attestation. »

Nadjma : « Le confinement ne va rien changer pour moi parce que je travaille dans un magasin alimentaire donc je vais devoir travailler. Mais c’est une bonne chose, même si j’estime que la décision est arrivée trop tard. Il fallait anticiper dès le début.

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