Le minimum vieillesse réévalué de 150 euros

Un amendement du gouvernement vient d’élever le montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées à 630 € à Mayotte. Si le député Mansour Kamardine et la CGT-MA considèrent cette revalorisation comme une « victoire », la CFDT refuse que ce montant soit toujours en-deçà du minimum vieillesse en métropole.

« C’est une importante victoire d’étape pour Mayotte », se réjouit le député Mansour Kamardine, qui plaidait pour une revalorisation du minimum vieillesse à Mayotte. Un amendement du gouvernement, dans le cadre du projet de réforme des retraites, vient en effet d’élever son montant à 630 euros, soit une hausse de 31 %. « Les ressources des bacocos vont réellement augmenter de 150 € en moyenne pour la très grande majorité d’entre eux, après des années de gel de l’alignement social », souligne Mansour Kamardine. D’autant que le gouvernement s’est également engagé à ce que l’Ircantec – la retraite complémentaire des agents contractuels du secteur public – soit appliquée à Mayotte avant la fin de l’année 2023.

Mais si l’élu se satisfait de cette avancée, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) reste, à Mayotte, encore largement en deçà de celle versée en métropole. Depuis le 1er janvier 2023, le montant national atteint en effet 961,08 € par mois pour les personnes seules et 1 492,08 € pour les couples.

Un minimum vieillesse deux fois moins important qu’en métropole

Jusqu’alors, le minimum vieillesse à Mayotte était deux fois moins important qu’en métropole. Pour Mansour Kamardine, « une large majorité des retraités mahorais vivent dans la grande pauvreté (contre 13% en outre-mer, hors Mayotte, et 1% en métropole). » La pension moyenne est de 276 € et 85% à 90% des retraités mahorais avaient jusque-là des ressources plafonnées à 480 par mois, en tenant compte de leur pension et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées. Pour le gouvernement, cette décote s’explique par « la crainte d’un appel d’air depuis les Comores », souligne Ousseni Balahachi, le secrétaire départemental de la CFDT.

Pour lui, « on ne peut pas se contenter des miettes données par le gouvernement ». Le syndicaliste s’interroge : « comment peut-on considérer qu’il n’y ait pas le même traitement sur tout le territoire national ? C’est de la discrimination et du mépris. » Selon le syndicaliste, les élus ne se « battent d’ailleurs pas assez pour que les retraités mahorais soient traités de la même manière que sur le reste du territoire national. » La CFDT demande donc la mise en place d’un échéancier pour « sortir de cette situation d’inégalité. » Un souhait partagé par Mansour Kamardine qui veut « arriver à l’alignement de l’Aspa dans des délais acceptables. »

Les syndicats se mobiliseront le 7 mars

De son côté, Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT-MA, voit cette revalorisation comme une bonne nouvelle, mais souhaite « que les personnes puissent toucher cette allocation dès 62 ans et pas seulement à partir de 65 ans, comme c’est le cas aujourd’hui. » Par ailleurs, cette revalorisation ne « change rien aux revendications du syndicat dans le cadre de la réforme des retraites. » La CGT-MA comme la CFDT se mobiliseront à nouveau le 7 mars, date de la prochaine journée de grève, pour protester contre le projet de loi.

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