Connue pour accompagner les jeunes mahorais en dehors du département, l’association Émanciper Mayotte passe à un autre niveau. Elle vise désormais le continent américain avec une nouvelle antenne au Québec. Dans quelques mois, des étudiants mahorais pourront aller étudier outre-Atlantique pendant trois ans. Un projet rendu possible grâce au soutien de la fondation La France s’engage.
Les représentants de l’association Émanciper Mayotte en avaient rêvé… C’est désormais gravé dans le marbre ! Ce lundi 8 novembre, la fondation La France s’engage a affirmé son soutien total envers la structure en la désignant lauréat Outre-mer de son concours annuel qui soutient les projets d’innovation sociale. « Le prix que nous avons reçu permet à Émanciper Mayotte d’être accompagné par la fondation grâce à un montant de 60.000 euros », indique Houssaini Assani Tafara, le directeur de l’organisation. Et si cette somme est la bienvenue, ce qui l’intéresse réellement est le réseau de la fondation.

Objectif : 50 jeunes envoyés tous les ans
Le projet d’Émanciper Mayotte n’est pas nouveau dans la région. En effet, cela fait des années que des étudiants réunionnais sont envoyés sur l’île canadienne pour continuer leurs études. « La Réunion envoie 150 jeunes au Québec tous les ans depuis 20 ans. Nous nous sommes dit que nous aimerions faire la même chose au départ de Mayotte et envoyer une cinquantaine de jeunes mahorais tous les ans », précise le directeur de l’association. Ils devront cependant se soumettre à une phase de préparation sur le 101ème département avant de s’envoler. Une fois sur place, ils seront épaulés par les partenaires choisis soigneusement par les porteurs de projet. « Nous nous appuyons sur des personnes qui sont déjà dans ces lieux, qui connaissent bien les territoires et qui sauront accompagner les jeunes. Ces collaborateurs bénéficient eux aussi d’une formation en interne pour mieux guider les étudiants », annonce Abdou Said Gaba, le directeur adjoint d’Émanciper Mayotte.
Le projet a séduit la fondation La France s’engage, mais également le rectorat de Mayotte qui « a compris l’intérêt ». « Il nous a approchés pour travailler ensemble », confie Houssaini Assani Tafara. Il espère que le changement s’opérera auprès des politiques. « Nous essayons de les mobiliser. Nous attendons de voir si au niveau local, ils vont revoir leur copie », ajoute-t-il. C’est une autre paire de manche qui s’annonce donc pour Émanciper Mayotte. Quoi qu’il en soit, avec ou sans le soutien des élus, une poignée d’étudiants mahorais aura l’opportunité d’aller au Québec pour la prochaine rentrée scolaire en septembre 2022.
            
		



































                                    
						
					
					